Les coudes appuyés sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, la tête reposant dans le creux de ses mains, le vent venant décoiffer ses cheveux légèrement, Oikawa ne s'attendait pas à recevoir un appel.

Il était 22 heures, le ciel était recouvert de nuages grisâtres, cachant la lumière qui émanait usuellement de la Lune et des étoiles.

Assez étonné, il décrocha son téléphone sans même regarder qui l'appelait.

— Allô ?

— Oikawa ?

— Iwa-chan ? se contenta de bredouiller le châtain.

Il ne s'attendait pas à ce qu'un jour, le brun l'appelle alors qu'il faisait déjà nuit. Ça ne lui ressemblait pas vraiment. Pourtant, les voilà.

— J'arrive pas à dormir.

— Tu t'endors vers quelle heure exactement, de base ? se plaint Tooru, assez amèrement.

— Écoute idiot. Je sais que tu as des insomnies, mais ne pas réussir à dormir, c'est pas moi, et tu le sais tout aussi bien que moi. D'habitude, je m'endors en cinq minutes, expliqua l'adolescent à travers le combiné, Et puis d'abord, demain on a cours c'est logique que je me couche tôt !

— J'en connais qui tapent des nuits blanches des lundis soirs, alors franchement, quelqu'un de raisonnable, ça me surprend un peu.

— Arrête ta merde Shittykawa. J'ai besoin de me changer les idées.

— De quoi ?

— Aaah ? rétorqua Iwaizumi assez sèchement. Oikawa pouvait presque le voir le regarder assez sévèrement et froncer les sourcils, J'ai pas envie de te dire, baka !

— Ok ok, ne commence pas.

— C'est toi qui as commencé ! s'écria le brun, assez exaspéré, et il soupira, Bref. Tu veux sortir avec moi ?

Là, le châtain ne répondit rien, complètement sidéré.

— P-Pardon ?? finit-il par balbutier, son visage prenant une teinte de rouge pétant en réalisant ce qu'il venait de demander.

— PAS DANS CE SENS LÀ OH MON DIEU !!! se reprit Hajime immédiatement, affreusement gêné, Tu veux qu'on se retrouve pour aller se promener ?

— Oui, bien sûr, souffla Tooru, un timide sourire prenant place sur son visage.

Pendant un instant, il avait vraiment cru que Iwaizumi lui demandait de devenir son petit ami. Enfin, même si ce n'était qu'un simple quiproquo, ça l'avait bien émoustillé.

Et puis, au final, juste savoir que l'adolescent voulait se balader avec lui, ça lui faisait vraiment plaisir. Pour une fois que ce n'était pas lui qui faisait le premier pas, ça lui changeait de d'habitude.

— Ok, je viens te chercher ?

— Ouais. Évite de sonner ou de toquer. Je n'ai pas envie d'attirer l'attention de mes mères. Je sortirai par la porte de derrière et je t'attendrai devant mon portail.

— Te fais pas attraper, ce serait idiot.

— T'inquiètes pas pour ça Iwa-chan ! Je suis un ninja !

Il entendit son ami pouffer de rire.

— C'est ça. Allez, à tout à l'heure.

— À tout à l'heure.

Il attendit que Hajime raccroche pour prendre une grande bouffée d'air et commencer à se préparer. Par se préparer, c'est à dire qu'il avait pour mission de ne pas aller dehors en pyjama comme il l'avait fait cette fois-là à deux heures du matin.

Il fouilla rapidement dans son armoire pour sortir un simple sweatshirt oversize rose bonbon, avec une magnifique tête d'extraterrestre en gros dessus – notez l'ironie – et un simple pantalon noir. Il s'habilla rapidement, ne prenant pas le temps de se recoiffer (à quoi bon). Il attrapa sa paire de Vans et sortit de sa chambre en catimini. Il pouvait entendre le bruit de la télévision en bas, et il priait pour que ses mères soient encore endormies devant leur film favori ou devant un documentaire animalier quelconque – Tooru n'aimait pas les documentaires comme ça, après il en faisait des cauchemars.

Il descendit le plus silencieusement possible les escaliers et se colla au mur pour passer le plus doucement possible et hors de portée de vue de Clarisse et Ophélie. Ça l'amusait quand même bien, il se prenait presque pour James Bond. Enfin, après une angoisse assez forte de se faire prendre, il réussit à atteindre la porte de derrière.

Problème majeur, elle grinçait légèrement. Autre problème assez conséquent, c'était que Tooru avait oublié ce 'léger' détail. Alors, quand il ouvrit la porte et qu'elle fit un bruit affreux, son cœur manqua de bondir hors de sa poitrine. Il entendit ses mères s'inquiéter.

— Tooru ?

Encore plus paniqué à l'entente de son prénom, l'adolescent tapa son meilleur sprint hors de la maison, ne prenant même pas soin de fermer la porte derrière lui.

Il sortit du jardin en un coup de vent et attrapa le bras d'Iwaizumi qui arrivait justement – pile au bon moment – avant de l'entraîner dans sa course folle.

— Putain à quoi tu joues ?! s'écria d'ailleurs le brun en se mettant à courir à son tour (il n'avait pas tellement le choix, en même temps).

— J'ai failli me faire choper !!

— Mais ça sert plus à rien de courir ! s'indigna Iwaizumi en le forçant à s'arrêter.

Le châtain manqua de tomber à la renverse, mais il se rattrapa de justesse à un lampadaire avant de rire nerveusement.

— Eheh, c'est vrai.

Il se gratta la nuque, assez amusé, et osa jeter un regard furtif à son ami, qui le regardait, assez concerné.

— Ça va ?

— Parfaitement ! lui répondit Oikawa en lui faisant même le signe de la main, C'est plutôt toi, qui ne vas pas bien, j'ai raison, hein Iwa-chan ?

— Je viens de réaliser que j'avais quelques problèmes, et ça me triture, ça m'empêche de dormir, admit l'adolescent en enfournant ses mains dans ses poches et en secouant la tête commençant à marcher en silence.

— Ah oui ? Tu veux m'en parler ?

— Surtout pas !

— Je suis une personne de confiance, geint Tooru en faisant la moue, l'air quand même assez blessé.

— Je sais bien abruti. J'ai juste vraiment pas envie d'en parler à quelqu'un pour l'instant. J'ai besoin de temps pour réfléchir, seul.

— Tu me dirais un jour ? hésita le garçon.

Il tourna la tête pour regarder Hajime, ses yeux chocolats brillant de curiosité. Il avait vraiment envie de savoir. Iwaizumi tourna à son tour la tête vers lui, et sourit en le voyant le fixer de cette manière.

— Ça dépendra de toi, avoua-t-il.

Ils continuèrent de marcher en silence, Oikawa grelottant un peu. Il avait été tellement paniqué par l'idée de se faire attraper en train de quitter sa maison qu'il en avait oublié de prendre un manteau.

Le brun eut l'air de le remarquer et il soupira, lâchant un nuage de fumée dans l'air frais.

— Tu veux mon écharpe ?

— Hm ? Tooru se retourna pour l'observer, étonné, Non, Non. Sinon, c'est toi qui auras froid.

— Tu vas attraper la crève si tu restes comme ça.

— Mais je n'ai pas envie que tu attrapes un rhume à cause de moi.

— J'insiste.

Oikawa finit par céder, et il s'emmitoufla alors dans l'écharpe de son ami, enfouissant son visage dans la laine. Il huma l'odeur du vêtement. Ça sentait comme Iwaizumi.

Ils continuèrent de se balader, espérant parfois apercevoir une étoile pointer le bout de son nez de derrière les nombreux nuages.

Alors qu'ils continuaient de vagabonder dans les rues désertes de leur quartier, Oikawa finit par s'arrêter, tête baissée, ayant l'air de fixer quelque chose avec intensité. Hajime finit par s'arrêter à son tour, le regardant étrangement.

— Oi. Tu fous quoi ?

— Dis Iwa-chan ... Tu as peur de la mort ?

— Ah ?

L'adolescent s'accroupit devant le petit oisillon dénué de vie devant lui.

— Moi, j'ai peur.

— Faut pas. C'est naturel.

Les larmes brouillant sa vue, la voix tremblante, Tooru releva la tête vers lui.

— Mais ça ne te terrifie pas de savoir qu'un jour, tu arrêtera d'exister, de penser, de vivre ?

— Non. Pas spécialement. Mourir ne me fais pas peur. Mais tu sais, si un de mes proches venait à mourir, je réagirai différemment.

Le châtain se releva, époussetant la poussière sur son pantalon.

— Tu ne me quitteras pas, pas vrai Iwa-chan ?

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

— On restera toujours ensemble, pas vrai ?

Iwaizumi resta silencieux.

— J'ai peur que tu partes ... J'ai peur que tu partes et que je n'ai pas encore le temps de te dire tout ce que j'ai sur le cœur. J'ai peur Hajime. J'ai vraiment peur, continua Oikawa en souriant tristement.

L'adolescent fronça légèrement les sourcils à ses mots.

Le fait qu'il l'ait appelé Hajime ne le dérangea pas. Il l'avait laissé l'appeler de la sorte. Il voulait qu'il l'appelle comme ça.

— Ne dis pas n'importe quoi idiot, le contredit-il assez amèrement, Toi et moi, c'est pour la vie. On vivra un putain de millénaire !

Les yeux de Tooru s'écarquillèrent, surpris. Il laissa son ami continuer, trop touché pour dire quoi que ce soit. Il regarda tout aussi étonné le brun tendre son poing.

— Tooru, tant qu'on reste tous les deux, on vivra pour toujours. Ensemble, on est immortels.

Les lèvres tremblantes, une larme brillante roulant le long de sa joue, les yeux plus qu'humides, Oikawa tendit son poing et frappa dans le sien doucement.

Et il éclata en sanglots. Ses mains vinrent se placer devant son visage, essayant à la fois de cacher ses larmes et de les essuyer. Il devait avoir l'air idiot, à pleurer sans raisons.

Seulement, il sentit alors les bras de Hajime le serrer contre lui et sa tête se poser sur son épaule. Il enfouit alors sa tête contre lui et pleura à chaudes larmes, acceptant son étreinte.

Ensemble, ils étaient immortels.

~j'aime bien ce chapitre eheh.
Là vous avez quand même eu droit à votre dose d'Iwaoi, pas vrai (vOus N'aVeZ pAs Le DrOiT dE dIrE nOn)

Enfin, sinon, pas grand chose à dire hein.

VOUS N'ÊTES PAS PRÊTES POUR LE PROCHAIN CHAPITRE.

Voilà c'était tout pour moi mdr je vous laisse avec ça.

À plus dans l'bus ٩(๑òωó๑)۶~