Comment accepter ses sentiments ? Comment accepter qui il était réellement ?

Iwaizumi se posait ces questions en boucle dans sa tête alors qu'il se dirigeait vers le lycée.

Bordel, il n'avait pas envie d'admettre qu'il était gay. Il se dégoûtait de lui-même. Il voulait aimer les filles, comme avant.

Il revoyait le regard scandalisé de sa grand-mère quand elle a appris que les parents de Yumi étaient deux hommes. Les regards de dégoût de son oncle et de sa tante qui lui dirent qu'il ne fallait pas trainer avec ce genre de gens.

Il revoyait le jour où lui et Mattsun avaient trouvé Makki inconscient dans une flaque de sang, ses vêtements à moitié déchirés, des blessures partout sur le corps, parceque soit disant 'il était qu'un putain de pédé'.

Il revoyait tous les regards choqués que ses deux meilleurs amis recevaient dans la rue. Il revoyait certaines célébrités à la télé voir leur carrière ruinée à cause de leur sexualité dévoilée.

Il revoyait Akaashi, en sang, blessé, voulant désespérément arrêter de vivre. Parcequ'il était homosexuel.

Il ne voulait pas de ça. Il ne voulait pas que sa vie soit ruinée sans qu'il ait fait quoi que ce soit, mais juste parcequ'il était quelque chose. C'était injuste. Il n'avait pas décidé que ça lui tombe dessus. Il ne voulait pas de ça.

Meurtres, suicides, peine de mort. Juste parcequ'ils aimaient la mauvaise personne. D'ailleurs, qui a dit que c'était la mauvaise personne ?

Mais d'un autre côté, il voyait Suga. Il voyait Daichi. Il voyait Kageyama et Hinata. Il voyait Yumi et Kiwako. Il voyait Kenma et Kuroo.

Il revoyait Akaashi aussi. Heureux. Avec Bokuto.

Il revoyait Makki, qui vivait sa meilleure vie avec Mattsun.

Bordel, pourquoi est-ce que tout le monde devait être tellement gay ? Bah, ils étaient sûrement les seuls du lycée de toute façon, traînant tous ensemble parcequ'ils se comprenaient mieux.

Et puis, il voyait Oikawa surtout. Il lui faisait tourner la tête. Depuis ce jour dans les toilettes du lycée, il l'avait admiré comme il n'avait jamais admiré quelqu'un. Il l'avait regardé différemment. Ses sentiments envers lui avaient toujours été différents de ce qu'ils auraient dû être.

Il revoyait Oikawa avec ses lunettes. Il le revoyait endormi sur son lit, serrant son oreiller contre lui. Il le revoyait en pleine nuit, souriant en regardant la Lune, il le revoyait rayonner. Il revoyait le reflet des étoiles dans ses yeux, il revoyait son visage sous les lueurs dorées du soleil couchant. Il ne voyait que lui.

Ça l'énervait de se sentir comme ça, de ne pas pouvoir se sortir son visage de son esprit, et comme si ça allait arranger quelque chose, il s'arrêta sur le trottoir et frappa sa tête contre le mur assez violemment.

Il resta en place, le front collé au mur, les dents serrées, les larmes commençant à brouiller sa vue alors qu'il sentait du sang lui couler sur le côté du visage. Il se redressa et tâta son front du bout des doigts, rien que pour les trouver ensanglantés. Ce n'était peut être pas la meilleure idée du siècle que de frapper le mur de cette manière.

Il jura sous son souffle et continua de marcher en ignorant la douleur lancinante dans sa tête. Enfonçant ses mains dans ses poches, prenant une grande bouffée de l'air hivernal sous son écharpe, il se dit qu'il irait voir l'infirmière scolaire avant de le début des cours, peut être pour avoir un pansement et un médicament pour calmer la douleur.

Il ignora son téléphone qui vibrait dans sa poche, probablement à cause de Makki qui lui envoyait sans cesse des messages qu'il aurait pu regrouper comme il le faisait si bien.

La plupart du temps, ça ressemblait à quelque chose comme ça :

MemeQueen : Hey

MemeQueen : Zuzumi

MemeQueen : genre

MemeQueen : hier

MemeQueen : Mattsun m'a acheté un sweatshirt

MemeQueen : avec une capuche aux des oreilles de chat

MemeQueen : (≧▽≦)

MemeQueen : C'ÉTAIT

MemeQueen : TROP

MemeQueen : CHOU

MemeQueen : fbzjrbzkfbzida

MemeQueen : je meurs

Quelque chose de bien inintéressant en somme, plus ennuyeux qu'autre chose. Enfin de l'autre côté, Mattsun faisait exprès de lui envoyer un seul message contenant bien trop de mots inutiles, et il se retrouvait avec un immense pâté de texte à lire, ce qui n'était pas franchement mieux.

Il attrapa son téléphone et l'éteint complètement juste avant d'entrer dans le lycée.

Il enfonça un peu plus la tête dans son écharpe, pour ne pas que des gens qu'il connaisse vienne le voir. Il était déjà assez en retard comme ça, il ne voulait pas en plus se retrouver coincé dans une situation gênante ou une discussion traînante.

Il passa dans les couloirs rapidement pour aller au plus vite dans l'office de l'infirmière. Il était heureux de n'être tombé sur personne, et au moment où il souffla de soulagement en entrant dans la petite salle d'attente, tête baisée vers le sol, il entendit quelqu'un s'étonner.

— Iwa-chan ?

Le brun pesta mentalement. Bien qu'il ait vraiment envie de lui, voir Oikawa maintenant n'était vraiment pas la meilleure solution pour lui. Quand il releva la tête pour le voir, il fut surpris de le trouver avec un mouchoir mouillé contre la bouche, ses lèvres étaient un peu enflées et du sang coagulé était séché sur son menton. Son œil droit aussi était gonflé et il avait un énorme cocard aux couleurs de l'arc-en-ciel tout autour.

— Oh mon dieu Oikawa, qu'est-ce qu'il s'est passé !!? s'écria-t-il, effrayé.

— Ah, pas grand chose. Je me suis battu avec une fille.

— Avec une fille ?! Pourquoi t'irais embêter une fille ?! s'indigna le brun en prenant la chaise à côté de lui.

— Si un gars se moque de moi parceque je suis gay, je le frappe. Alors pourquoi j'irais pas frapper une fille ? Juste parcequ'elle est pas un mec ? C'est ridicule, et justement, à cause de tout ce sexisme, elle se croit justement supérieure et pense que je n'oserai pas mettre une main sur elle. Que dalle, on s'est battus devant la cour du lycée il y a une vingtaine de minutes. Tu savais qu'elle faisait de la boxe ? Parceque moi je n'en avais aucune idée.

— Calme toi, ok ? C'est quoi son nom je vais la défoncer.

— Pfff. Tu vas pas pouvoir la défoncer maintenant, elle est justement avec l'infirmière là. Elle s'appelle Akane Tae. Une vraie vipère cette fille.

— Tu vas pouvoir sortir Mademoiselle Akane, le coupa l'infirmière en ouvrant la porte.

L'adolescente sortit et lança un regard glacial à Tooru qui lui tira la langue en retour. Ses longs cheveux couleur plume de corbeau étaient noués en une haute queue de cheval, et ses yeux vert pâle renforçaient cet air de serpent. Seulement, quand Tae vit la lueur de rage dans les yeux d'Iwaizumi, elle partit sans demander son reste.

— Tooru ? Tu peux venir, l'incita la femme en lui faisant signe d'entrer dans son bureau.

L'adolescent hocha la tête, et au moment où il allait y aller, il se stoppa.

— Au fait Iwa-chan, pourquoi tu es là toi ?

— Je me suis simplement cogné la tête et je saigne un peu, expliqua-t-il en souriant maladroitement, omettant bien d'admettre qu'il s'était frappé volontairement pour que le visage du châtain sorte de sa tête.

— Ah. Bon, à tout à l'heure !

— C'est ça, à tout à l'heure. Fais attention à toi.

— Pfff pas de problème !

Il referma la porte de l'infirmerie, laissant Hajime seul dans la salle d'attente. Il se prit la tête entre les mains, son envie de pleurer le reprenant. Même Oikawa avait des problèmes à cause de sa sexualité. Il se battait pour qui il était, pour pouvoir être fier d'être lui, qu'importe le prix. Et lui, à côté, il n'arrivait même pas à accepter son homosexualité. Comment pouvait-il protéger Tooru s'il n'arrivait même pas à régler d'abord ses propres problèmes ?

~Introduction de la vipère de la fanfic 👏🏻
Je comptais pas vraiment en faire mais comme je sens que vous avez besoin de quelqu'un sur qui lâcher votre frustration de pas de Iwaoi je vous en ai lâché un (๑•̀ㅂ•́)و✧

En plus c'est pas n'importe qui – c'est qu'un détail mais dans le chap 26 y'a la meuf Akane Yui ? Celle qui harcelait à moitié Ophélie ?

Et ben ça c'est sa fille

B O O M

Voilà, c'est vraiment tout. J'aime bien le chapitre suivant mais ça c'est dans deux jours~