11 | 'CONNECTION'
La nuit, obscure et lumineuse à la fois. Les étoiles et la lune contrastaient vraiment le ciel sombre, Oikawa adorait ça.
Il était 2:03 du matin exactement, et Tooru était sorti de chez lui sans rien dire à personne, le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller ses mères, toujours vêtu d'un simple pyjama aux motifs d'extraterrestres et de ses chaussons en tête de licorne. Il n'avait pas réussi à dormir. Trois heures qu'il tournait et se retournait dans son lit. Il retirait sa couette, la remettait, se mettait en boule, même en étoile de mer, mais rien à faire, pas même une envie de fermer les yeux ne le prenait. Il détestait les insomnies.
Alors il était sorti, ayant envie de se changer les idées. Ayant envie de regarder le ciel étoilé et dénué de nuages. De la fenêtre de sa chambre, il ne voyait que partiellement la lune et quelques étoiles. Assis sur un banc au parc de son quartier, il avait une vue panoramique sur le ciel tout entier, qui se reflétait en plus dans le lac.
Malgré tout, demain, il avait cours, et une nuit blanche ne lui apparaissait pas comme une possibilité. C'est pour cette raison qu'il tenait son téléphone dans une de ses mains, hésitant franchement à appuyer sur la touche qui appellerait Iwaizumi. Il était si proche de l'appeler, pourtant si loin. Il n'osait pas. Après tout, il savait qu'il allait l'énerver s'il le réveillait seulement parcequ'il n'arrivait pas à dormir.
Pourtant, il y avait cette part de lui qui répétait en boucle ce qu'il lui avait dit, comme pour se convaincre que c'était vrai.
"Si jamais tu n'arrives pas à dormir la nuit, appelle-moi. Je t'assure que ça ne me dérangera jamais. Alors n'hésite pas."
Après tout, pourquoi il aurait menti ?
Oikawa finit par appuyer presque à contre-cœur la touche qui le séparait de Hajime, et attendit en silence, posant le téléphone contre son oreille.
Alors que la cinquième sonnerie retentissait, Tooru se dit que c'était une mauvaise idée. Il était fou de réveiller Iwaizumi à cause d'une simple insomnie. Et tandis qu'il était sur le point de raccrocher, le brun décrocha.
— Oikawa ? marmonna-t-il.
Rien qu'à sa voix, on pouvait dire qu'il était encore tout endormi.
— Désolé ...
— Ne t'excuse pas. Je t'avais dit de ne pas hésiter.
— Je n'arrive pas à dormir.
— Je t'avais dit de ne pas hésiter ! Ça fait combien d'heures que tu attends ?!
— Trois ?
Il entendit l'adolescent grommeler des insultes à l'autre bout du fil, et le châtain baissa un peu la tête, honteux.
— J'arrive.
— Je suis au parc.
— Quoi ?! s'indigna-t-il le plus silencieusement possible.
— En pyjama.
— En pyjama ?! répéta Hajime, scandalisé, Mais on est novembre ! En pleine nuit !
— Oui, je ne sens plus mes doigts. Mais ce n'est pas si grave, je suis bien dehors.
— J'arrive, trancha le garçon avant de raccrocher.
Tooru regarda l'écran de son portable un peu étonné, et soupira avant de l'éteindre et de reporter son attention vers le ciel étoilé.
Iwaizumi arriva une grosse dizaine de minutes plus tard, l'air renfrogné sous une grosse écharpe. Quand il atteint Oikawa, il ne lui laissa même pas le temps de prononcer le moindre mot qu'il l'enroula dans une couverture.
— Idiot ! Tu veux nous faire une hypothermie ?! J'ai l'impression d'être ta mère !
— Désolé Hajime ...
En l'entendant soupirer son prénom, l'adolescent sentit son visage chauffer. Qu'est ce que c'était que ça ? Pourquoi il rougissait autant alors qu'il l'appelait simplement par son prénom ? C'était n'importe quoi ! Il secoua la tête pour se défaire de ces pensées étranges et tourna le regard vers Tooru.
— Pourquoi tu n'arrivais pas à dormir ?
— Simple insomnie ...
— C'est ta seule réaction ?! s'offusqua Iwaizumi.
— J'ai l'habitude, marmonna Oikawa, Tu veux bien me parler ?
Le brun se calma presque instantanément. Il était si calme, si doux, si délicat. Étrangement, Hajime avait peur de le briser en disant quoi que ce soit. Usuellement, il pourrait le traiter de bouse, ça ne le dérangerait pas. Seulement là ... Il avait juste comme ce besoin de le protéger, à nouveau. Un besoin de prendre soin de lui, de lui parler tendrement et de le garder calme et souriant. Il se sentait bizarre.
— D'accord.
— Super, murmura-t-il, Tu ne m'as toujours pas dit quelle connerie tu avais fait pour que tu sois obligé de me donner des cours particuliers.
— Oh ça ... Je t'ai peut être un peu menti, avoua le garçon en se grattant la nuque, gêné, Mattsun et Makki n'y étaient pour rien. J'ai frappé quelqu'un en plein visage.
Tooru le regarda, horrifié.
— Mais pourquoi ?!
— Il était un de ceux qui avaient harcelé Akaashi en cinquième avant qu'il ne quitte le collège. Déjà qu'il avait énormément de problèmes familiaux, ça n'arrangeait pas les choses. Et le revoir, ça m'a vraiment énervé et je n'ai pas pu me retenir.
— Bokuto m'a déjà mis au courant que Akaashi avait eu de gros problèmes il y a quelques années, lâcha Tooru en regardant le ciel, créant des nuages de fumée dès qu'il prononçait quelque chose, Il ne m'a pas dit quoi par contre. Je sais que c'est très privé, donc ça ne me regarde pas.
— Effectivement.
Ils restèrent sans parler, le bruit du châtain qui baillait étant la seule chose qui cassait le silence.
— Tu sais ... Yumi m'a dit que tu l'avais aidé. Et j'ai parlé un peu avec Hinata, avant-hier. Il m'a raconté que tu l'avais bien aidé.
— Vraiment ? Il va mieux ?
— Oui. Il sort enfin avec Kageyama.
— Je ne sais pas qui c'est mais c'est tant mieux alors.
— Ils ont déjà l'air très heureux donc c'est le principal. Tu sais ...
Il détourna le regard, les joues rouges, ne sachant pas vraiment comment annoncer ça. Oikawa se contenta de le fixer avec intensité, attendant patiemment qu'il finisse sa phrase.
— Tu n'es peut être pas si terrible que ça.
— Tu es embarrassé de me dire ça ? se plaint Tooru en faisant la moue.
— Tu es même plutôt gentil en fait.
L'adolescent resta alors silencieux au compliment, les yeux écarquillés. Il regarda Hajime se gratter la nuque en regardant ailleurs, embarrassé. Il prit ensuite une grande inspiration et retourna son attention vers la Lune. Il n'osa même pas remercier Iwaizumi. Ne rien dire était suffisant. Ils savaient tous les deux très bien ce que l'autre ressentait. Les mots n'étaient pas nécessaires. Ils se comprenaient. Ils étaient complémentaires.
— Un jour, je trouverai une forme de vie extraterrestre. Et j'irais dans l'espace, déclara Oikawa en levant une main vers le ciel, comme pour attraper la lune.
L'autre garçon tourna la tête pour le regarder, étonné. Quand il le vit sourire, il eut l'impression que le monde venait de s'arrêter autour de lui. Il souriait comme un enfant qui s'apprêtait à réaliser son rêve. Un sourire enfantin, naturel, joyeux. Ce n'était pas son sourire arrogant habituel. Non ... C'était quelque chose de bien plus gracieux, plus beau, plus magnifique. Comme une œuvre d'art. Quand le châtain était au naturel, il était une œuvre d'art. Les étoiles se reflétaient dans ses yeux noisettes, et Hajime se surprit à esquisser un léger sourire. Faible, presque un simple rictus, mais un sourire quand même présent.
— Tu viendras avec moi Hajime ! s'exclama Tooru en tournant la tête vers lui, souriant maintenant de toutes ses dents.
Il rayonnait. Il illuminait tout autour de lui. Pas besoin de lumière, pas besoin d'étoiles pour éclairer la nuit quand il était là. Il était l'étoile.
— Restons-en au stade des surnoms, veux-tu ? Il n'y a que Yumi qui a le droit de m'appeler Hajime, et ma famille.
— Rah ! J'ai vraiment cru qu'on commençait à avoir une connexion tous les deux !
Hajime baissa la tête, la secouant un peu. Pourtant, son sourire était toujours bien présent.
Je crois ça aussi Tooru. Seulement, c'est seulement amical. Jamais nous ne serons plus que de simples amis, et encore, j'ai dû mal à y croire. Contrairement à toi, j'ai plus de mal à exprimer mes pensées.
Quand il releva la tête, il trouva Oikawa endormi, emmitouflé sous la couverture qu'il avait ramené. Pendant un instant, Hajime fronça les sourcils, se demandant s'il était mort. Est-ce qu'après plus de trois heures d'insomnie, il s'endormait vraiment comme ça ?
En tout cas, l'adolescent était bien ennuyé. Il ne pouvait pas ramener Tooru chez lui, au risque de le réveiller. Il avait besoin de dormir. Seulement, il ne pouvait pas le laisser seul ici non plus. En pleine nuit, dehors, comme un clochard, en sachant qu'un vieux pervers pédophile violeur traînait dans le quartier, ce n'était pas une option.
Alors, soupirant bruyamment, il se colla contre le châtain et partagea sa couverture. Il n'avait plus qu'à dormir ici, avec lui. Et alors qu'il s'endormait à moitié (lui n'avait vraiment aucun problème d'insomnie), il passa ses bras autour de Tooru, par réflexe. Il ne s'en rendit même pas compte, déjà pratiquement tombé dans les bras de Morphée. Il cherchait tout simplement à le protéger.
Parceque Oikawa avait eu raison en disant ça.
Ils avaient bien une sorte de connexion.
~J'ai adoré écrire ce chapitre. Pour une des premières fois depuis un bon bout de temps, je visualisais actuellement chaque scène, chaque moment, à la perfection. Je ne sais même pas si ça m'est arrivé avant. Ce que je veux dire, c'est que j'arrivais à voir ce que j'écrivais (wow, ça n'a aucun sens), les mots glissaient vraiment tous seuls, et ça, je peux vous dire que c'était vraiment génial de pouvoir avoir une visualisation parfaite de chacune des émotions des personnages et de ce qu'il se passe tout autour d'eux.
Enfin, j'espère que vous avez aimé ce chapitre aussi.
Y'a eu une amélioration dans leur relation grâce à ce chapitre, vous avez remarqué ? Enfin, est-ce que ça va durer ? Moi seul le sais mwahahahah >:)
Le prochain chapitre est humm un peu moins bien. Un peu plus wtf, je trouve. Enfin il ne sert vraiment pas à grand chose. Mais, bon, ce n'est pas comme si je le trouvais nUl.
Donc, c'est tout pour moi. À dans deux jours mes loulous~
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro