Chapitre 5: Carpe Diem...
NA: En latin: Carpe Diem = "Cueille le jour", soit: Profite du jour présent.
- Retour au présent -
~Point de vue de Meredith~
Ma pendule affichait 03:21, un vendredi soir, ou devrais-je dire un samedi matin de fin Janvier. J'essayais de dormir... En vain. Je faisais de gros efforts pour garder mes yeux clos, mais rien à faire, ils se rouvraient à la seconde après que je les aie fermés. Le sommeil ne serait pas de la partie cette nuit... Plusieurs choses me préoccupaient en moment. Deux mois étaient passés depuis la fameuse dispute entre Anna et... J'ai oublié son nom... Anna se faisait insulter sans cesse et était devenue le sujet de toutes les moqueries et quand ce n'était pas au lycée, elle se faisait harceler par téléphone et sur internet ! Cette bande de cons parvenait à l'emmerder même quand elle était chez elle ! Je trouvais dégueulasse de rabaisser quelqu'un à ce point juste à cause de ses préférences sexuelles, c'est un être humain que je sache ! Elle disait de ne pas s'en faire pour elle, de les ignorer, qu'on ne pouvait pas changer les cons... J'ai-oublié-son-nom avait failli se faire casser la gueule en provoquant Anna, et cette dernière l'aurait, sans doutes, bien amochée si je ne l'avais pas retenue... J'étais sûre qu'Anna se laissait faire non pas parce qu'elle s'en fichait, bien que ce soit ce qu'elle voulait nous faire croire, mais parce que cette fois, elle était trop faible face aux trois quarts du lycée qui voulait la voir brûler sur un bûcher. Franchement, comment s'en foutre de ça ?! Elle avait aussi commencé à nous éviter Ally et moi, parce qu'elle ne voulait pas nous entraîner dans sa potentielle chute. « Je ne veux pas que vous subissiez les mêmes horreurs, personne ne mérite ça. Je sais que vous voulez m'aider et que vous trouvez tout ce qui arrive injuste, ça l'est, on ne va pas se voiler la face, mais je ne veux pas que les gens commencent à vous insulter aussi parce que vous traînez avec moi... Je ne me prends pas pour une martyr ou un truc du genre, je veux juste votre bien. » avait-t-elle expliqué. Elle visait surtout Ally car si jamais sa mère l'apprenait, ce serait fini pour elle. Je n'avais rencontré sa mère qu'une fois. J'avais raccompagné Ally chez elle après les cours, il y a deux semaines de celà. Elle avait oublié sa clé et une petite dame blonde souriante avec de grands yeux verts clair, dont Ally avait hérité, nous ouvrit la porte et me repéra juste avant que je ne réussisse à m'enfuir. Bien sûr, elle était enchantée de rencontrer une nouvelle amie de sa fille et, avec son fort accent anglais, m'invita à prendre un thé dans son humble demeure. L'homosexualité n'était pas au rendez-vous de la conversation, c'était trop tabou, et le reste de l'après-midi s'était déroulé sans aucun commentaire incendiaire. Honnêtement, je trouvais qu'elle était une gentille personne. Mais bon, Ally ne faisait que me rappeler que cela était trop beau pour être vrai et après le topo qu'elle m'avait fait sur sa mère, je ne pouvais qu'acquiescer. Pour donner un aperçu du seuil de tolérance de Mrs. Richards, avant de récemment rentrer en France, j'étais dans une très stricte école, privée, catholique, réservée aux filles, presque toutes aussi coincées les unes que les autres si vous voulez mon avis, à Londres et je pouvais dire que les nones de là-bas étaient aussi tolérantes qu'elle... Tolérantes au point de me faire virer de l'école, m'accuser de souiller l'humanité, d'insulter ma mère pour m'avoir mise au monde, non je n'exagère pas, et de maudire les, je cite : « catins de mon espèce. » La vie est une pétasse qui donne à certaines personnes de la merde en barquette à la place de leur cervelle...
Après avoir allumé ma lampe de chevet, je me redressai et m'assis sur le lit, adossée au mur, me demandant ce que je pourrais bien faire, puisque dormir ne me réussissait pas... Réviser ? Oh non, je n'étais pas d'humeur à étudier ces vieux manuels scolaires poussiéreux... Boire ? Laisse tomber. Je ne tenais pas à subir une rediffusion de l'épisode "Gueule de Bois ou Alcoolisme Partie 2" de la saison « Dépression » de ma série, qui était vraiment loin d'être ma préférée mais que j'étais obligée de regarder, "La Vie (de merde) de Meredith". J'allais me recoucher et essayer de m'endormir pour la énième fois quand mes yeux se posèrent subitement sur mon téléphone. Avec de la chance, Ally était de corvée de dealer ce soir et je n'allais pas la réveiller... Avec de la chance... Je composai son numéro.
« Allô ? fit la voix d'Ally.
– C'est moi. Ça va ? Je ne te réveille pas ?
– Du tout, je bosse dehors là. Et toi ? Tu ne dors pas ? me demanda-t-elle.
– Non, le sommeil me hait en ce moment...
– Pareil, enfin c'est plutôt un avantage pour travailler la nuit, mais je suis morte pendant la journée...
– Ouais, c'est chiant ça... Euh... Dis, puisqu'on est deux à ne pas pouvoir dormir et que tu es déjà dehors, est-ce que tu veux passer à la maison ? demandai-je d'un ton légèrement hésitant, Je sais qu'il est super tard, mais je me sens trop seule... Et tu me manques aussi...
– Quoi, là ? Tout de suite ? Tes parents sont chez toi ?
– Mon père est en déplacement cette semaine. Il y a juste ma mère, mais avec tous les somnifères qu'elle a avalés, aucune chance qu'elle ne se réveille avant demain matin.
– Euh... Bon, d'accord, J'arrive.
– Génial ! Je vais chercher ma boule à facettes !
– Tu sais que t'es un cas ?
– On ne me le répète jamais assez, déclarai-je.
– Oh ça, je vois bien, dit-elle avec un rire.
– Escalade la clôture et rejoins-moi à l'arrière.
– OK. Je suis chez toi dans quinze ou vingt minutes.
– A tout de suite ! »
Elle fit le son d'un baiser avec sa bouche et raccrocha. Je remarquai que mon pouls s'affolait. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles. Le sourire était quelque chose de plutôt rare chez moi. Ce n'était certainement pas dans cette école de petites prudes coincées susceptibles, dans laquelle mes parents m'avaient collée l'année d'avant, que j'allais sourire. Avant d'avoir rencontré Ally, je ne souriais que lorsque l'on me le demandait, par exemple, quand ma mère voyait que je devenais trop morose et me demandait avec ses yeux aimants et sa voix grave, profonde et douce comme du sucre : « Tu peux faire un sourire ? Pour moi ? Tu es beaucoup plus belle quand tu es heureuse. » Je souriais si rarement que mes parents s'étaient inquiétés maintes fois à mon sujet. Ils avaient l'esprit plus tranquille depuis ces deux mois, depuis que mon sourire se montrait à nouveau. Un peu trop souvent même... Mes parents, surtout ma mère, se doutaient de quelque chose, j'en étais persuadée. Si j'avais Ally invitée à la maison ce soir, c'était dans un but précis. Je voulais tout lui dire. Qu'elle me fascinait, qu'elle me faisait sourire qu'elle me faisait rire, que je me sentais bien avec elle, que je la trouvais tellement magnifique, que je l'aimais beaucoup... Même plus que beaucoup... Mais est-ce que c'était une bonne idée ? Allait-elle rester ? Ou fuir ? Anna m'avait prévenu concernant Ally, que je devrais me préparer à ce qu'elle refuse, mais qui ne tente rien n'a rien, non ? Une personne sage, du nom de Maman, disait toujours: "Dit lui que tu l'aimes avant qu'il ne soit trop tard." Elle avait failli perdre mon père parce qu'elle avait tardé, mais s'était rattrapée juste à temps, alors j'entendais bien suivre son conseil. Dire que j'avais voulu prendre mes distances avec Ally... Cette pensée me fit rire.
J'enfilai un vieux jogging, des chaussettes, des pantoufles, un T-Shirt à manches longues et un gros pull que j'avais débusqués dans ma commode. Espérer tenir dehors dans cette fraîcheur avec juste une petite culotte, non il n'y avait rien au-dessus, serait suicidaire de ma part. J'attrapai un sac ou je fourrai à la suite, un paquet de chips à moitié rempli, un pack de smirnoff ice saveur citron et paquets de clopes. J'ouvris ma porte et pénétrai dans le couloir. Je passai devant la porte de la chambre de mes parents, où je pouvais entendre ma mère ronfler comme un train, avec ma démarche nonchalante habituelle. Ma tendre génitrice souffrait de violentes insomnies depuis ses seize ans et ne s'endormait pas sans ses, je cite : « petites pilules magiques. » Et « magiques » était le bon mot, ce n'était certainement pas elle qui allait m'entendre sortir de la maison après s'être shootée. Ces somnifères étaient tellement forts que je m'étais demandé à plusieurs reprises si c'était légal d'en vendre et d'en consommer. La première fois que je m'étais rendue compte de la puissance de ces choses, disponibles uniquement sur ordonnance, j'avais eu un peu peur pour ma mère... Je descendis les escaliers prudemment pour ne pas trébucher dans l'obscurité. Une fois au rez-de-chaussée, je me dirigeai, dans le noir complet, vers la baie vitrée qui donnait sur la terrasse et l'arrière-cour en faisant attention de ne pas me prendre les pieds un tapis quelconque ou trébucher sur un des nombreux fauteuils du salon. J'ouvris la baie vitrée. Il n'y avait pas de vent ce soir, encore heureux d'ailleurs, mais l'air y était frais. Très frais. Je me jetai dans un des sofas avec un soupir et lâchai le sac près de la table basse située entre les divers fauteuils et chaises qui peuplaient la terrasse. Ally ne tarda pas à se montrer. Ses cheveux couleur chocolat avaient légèrement gagné en longueur depuis le jour de notre rencontre. J'en vins à me demander à quoi ressemblerait-elle avec une longue crinière dansant au rythme du vent. Elle avait un sac de sport sur le dos. Je savais pertinemment ce qu'il contenait. Elle m'avait raconté toute l'histoire un soir que j'étais sortie seule en pleine nuit, sombre idiotie de ma part. Elle m'avait trouvé juste avant que la situation ne tourne au vinaigre pour moi et donne un trop grand avantage à ce sale pervers... Je n'allais pas critiquer ce qu'elle faisait, elle avait ses raisons (même si elles m'étaient encore obscures à ce jour), mais je ne lui cachais pas que j'avais un peu peur pour elle. « Disons que si je ne t'avais pas vue et suivi, on t'aurait retrouvé dans une poubelle, complètement nue, violée, battue, la gorge tranchée. » m'avait-elle dit après qu'elle m'ait ramassée lors de cette tristement marquante nuit. Ce que je ne lui avais pas dit, c'était que ce porc m'avait demandé la permission, mais ma réponse « Désolée, je suis homo » l'avait quelque peu contrarié et c'était seulement là qu'il m'avait entraînée dans cette ruelle lugubre. Qui sait ? Peut-être qu'il m'aurait laissé partir si j'avais fermé ma grande bouche... Non, c'est stupide comme réflexion, je crois qu'il m'aurait agressé quand même peu importe la situation, mais il est vrai que le fait que sois lesbienne l'avait particulièrement excité... Ally devait être déjà au courant qu'on pouvait se faire violer juste en étant lesbienne... Mais non ! Suis-je bête ! Dans ce genre de cas, ce n'est pas du viol, c'est de la conversion ! Conversion, gna gna gna... Je t'en foutrai moi de la conversion... Avec un chalumeau.
Ally vint s'asseoir à côté de moi sur le sofa. Je souriais de plus belle. Encore. Je sentais ma chaleur augmenter, le froid s'amenuisait de plus en plus. Je sentais également mes problèmes me quitter quand elle était là. Je ne voulais pas qu'elle parte, mais elle allait devoir le faire à un moment. Cette pensée me fit un peu mal au cœur, mais je la chassai le plus vite possible pour profiter de ce moment avec Ally. Après une accolade, trop courte à mon gout, quatre cannettes bues et un paquet de cigarettes fumé, Ally se rapprocha de moi. Elle posa sa tête sur mon épaule. Le son de sa respiration calme avait le don de m'apaiser. Après un court laps de temps, elle me demanda:
« Ta mère se lève quand ?
– Neuf heures, répondis-je en regardant mon téléphone, elle doit être au tribunal à quatorze heures pour son procès, mais elle va se lever tôt pour réapprendre par cœur son dossier qu'elle connaît déjà et re-répéter sa plaidoirie.
– Elle est avocate ?
– Une excellente avocate. Il nous reste environ trois heures de fun avant que son réveil ne sonne et qu'on ne doive l'appeler "Maître", mais si elle nous voit, soit elle ne dira rien, soit elle croira qu'on est ensemble et viendra nous féliciter.
– Tu lui as parlé de moi ? me questionna-t-elle amusée en se redressant.
– Oui, il n'y a pas longtemps, je lui ai dit que tu étais une bonne amie du lycée... Après lui avoir dit ça, elle m'a demandé : « Quoi c'est tout ? Juste amies ? »
– Tu es sérieuse ? s'exclama-t-elle.
Son visage devint pivoine.
– Très sérieuse » répondis-je avant de rire.
Elle se mit à rire elle aussi. Bon, je venais de trouver comment introduire ce que je voulais tant lui dire. Je me lançai :
« Et il y a un truc, commençai-je.
– Quoi donc ? s'enquit-elle avec un sourire en coin complice.
– Hum... Quand ma mère m'avait demandé si on était ensemble... »
Je m'arrêtai subitement de parler. J'hésitais.
« Vas-y ! m'encouragea-t-elle, Je te promets de ne pas rire. »
Je m'esclaffai brièvement et repris :
« Quand elle m'a demandé, je ne lui ai pas dit, mais je l'avais pensé... Et... Attends, j'essaie de trouver les mots... Hum... Oh et puis merde ! »
Carpe Diem... D'un geste rapide, je levai sa tête à ma hauteur, et plaquai mes lèvres sur les siennes. Ce contact me fit exploser de bonheur intérieurement. Mon sang bouillonna, ma peau s'embrasa, mon cœur n'avait jamais battu à une telle vitesse. Ally était figée pendant quelques secondes, visiblement surprise, mais rapidement, elle me rendit mon baiser et je pus sentir ses muscles de son visage se détendre sous ma main. Ses lèvres étaient lisses, douces, elles avaient un gout de citron alcoolisé et de tabac... Un mélange, ma foi, pas du tout désagréable. Elle passa une de ses mains derrière ma nuque et remonta jusque dans mes cheveux. Elle tira légèrement sur quelques-unes de mes mèches et me retenait par la taille avec son autre main comme pour m'empêcher de m'enfuir. On se sépara, toutes les deux à bout de souffle. J'enroulai mes bras autour de son thorax avant d'enfouir ma tête dans son cou et fermai les yeux. Je sentais son cœur battre à travers sa jugulaire qui rebondissait à toute vitesse contre mon front. Magique... Juste magique...
« Je t'aime, avoua-t-elle encore haletante.
Mon cœur sauta un battement. Qu'est-ce que je devais faire ? Sauter au plafond ? Le crier sur tous les toits ? Boire pour célébrer ? Ah ! Suis-je bête... Je devais lui répondre quelque chose. Cette scène est tellement cul-cul la praline mais qu'est-ce qu'on s'en fout !
« Moi aussi, je t'aime. » répondis-je.
Elle sourit. J'étais définitivement aux anges. Je me pinçai plusieurs fois la cuisse pour m'assurer que ce n'était pas un de ces rêves à la con, ou alors une de ces mauvaises comédies ou dramas romantiques complètement irréalistes dont émanait l'agressif parfum putride de l'eau de rose. La légende dit que si l'on en boit en trop grande quantité, on en chie des arcs-en-ciel. La personne que j'aimais m'aimait aussi ! J'avais maintenant une preuve que cela n'arrivait pas que dans les films ou les romans Harlequin qui transpiraient le ridicule, le cliché et la niaiserie (c'était moins cher que gratuit). Ally enleva ses lunettes et se lança dans un nouveau baiser. Celui-ci était plus lent, beaucoup plus sensuel, alléchant. Elle m'offrit un accès à l'intérieur de sa bouche pour que je puisse y faufiler ma langue. On pourrait m'offrir des milliers de femmes, c'est elle que je choisirais. J'en avais la plus intime conviction. Nos langues se caressaient et chacune faisait de son mieux pour explorer la bouche de l'autre. Je laissais balader mes mains sur son corps. Tout à coup, je sentis son visage se crisper, ses nerfs se tendirent, ses muscles se firent raides. Je coupai court à nos embrassades. Est-ce que je suis allée trop loin en touchant sa poitrine ? Je ne saurais dire ce que je vis dans ses yeux à ce moment précis. De la peur ? Du stress ? De l'inquiétude ?... De l'anéantissement ?... C'est alors que les souvenirs me revinrent et tout s'illumina alors dans ma tête. Elle avait la même expression d'il y a deux mois quand je lui avais demandé si elle était homo. Après en avoir appris un peu plus sur elle, et sur sa famille au cours de ces derniers mois, je compris immédiatement ce soudain accès de peur.
« Il faut que tu en parles à quelqu'un. » commençai-je.
Pas de réponse. Elle baissa les yeux, les sourcils légèrement froncés et la figure pensive. Les secondes s'écoulèrent sans qu'aucune de nous deux ne dise un mot.
« Ally, c'est en train de te manger cette histoire... poursuivis-je, Tu pourras venir crécher ici autant de temps que tu veux si tu décides de le dire à ta mère et que ça tourne mal... »
Je voyais son visage détendre, mais ses lèvres étaient toujours scellées. Elle eut un rictus et soupira. Après plusieurs secondes, elle releva la tête et me répondis avec une voix douce, légèrement amusée, avant de me tendre un sourire complice :
« Qu'elle aille au diable. Embrasse-moi... »
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Hello hello ! Je crois que j'ai recommencé ce chapitre trois fois (update: beaucoup plus que trois fois...), j'ai bien galéré, mais il est fini ! Il était temps d'ailleurs, le dernier chapitre date de combien de temps déjà ? Trois semaines ? Il est une heure trente-huit du matin à l'heure ou je publie, je suis juste morte XD. Pour ceux qui ont déjà oublié, ou qui ont zappé le début du livre, c'était la scène complète du "prologue" du point de vue de Meredith. Je ne peux pas vous dire quand est-ce que je publierai le prochain chapitre, mais une chose est certaine, il y aura un prochain chapitre, et même plusieurs, parce que l'histoire est vraiment loin d'être finie. Bref ! J'espère que vous avez aimé, moi en tous cas je vous aime !
Cam.
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