Chapitre 3: Retour d'entre les morts.
NA: Annabelle en média ! Faite le jeudi 21 décembre 2017 au charbon par mes petites mains ! (J'ai foiré le blending à certains endroits, veuillez m'excuser pour ces quelques ratages).
-Point de vue d'Allyson-
Annabelle Inmaculada Cristina Garcia Sandoval... Un vrai cas... J'avais sa main dans la mienne et mes lunettes dans mon autre main pour ne pas avoir à les essuyer toutes les minutes à cause des larmes que j'allais sans doute verser. Elle me regardait avec ses yeux mouillés. Elle voulait m'attendrir et elle allait y arriver. Sa jolie figure ne me laissait pas totalement indifférente, je devais l'admettre, mais, depuis le temps, j'avais appris à me contrôler. Je ne la voulais plus. Je ne voulais plus de son amour, notre relation m'avait fait beaucoup trop mal pour que j'en veuille encore, mais il y avait toujours cette espèce de tendresse qui ne voulait pas vraiment partir... Je me laissais adoucir mais elle savait qu'au fond, j'étais en colère. En colère parce qu'elle m'avait royalement ignorée pendant des mois. D'accord, elle avait eu des raisons. Il est vrai que j'aurais pété un câble et que je me serai planquée en position fœtale sous une table pendant une semaine, mais quand-même ! Calme-toi Ally. Calme toi, ce n'est pas le moment.
Son regard me suppliait de lui pardonner. Je voyais encore de l'amour dans ses yeux, mais je ne pouvais pas le lui rendre. J'en aimais une autre, bien plus que je ne l'avais aimé elle. Anna avait été mon premier amour. Ma première copine. Ma première fois avec une fille. On était sorties ensemble pendant sept mois. Au début, c'était un pur bonheur, à la fin, c'était une catastrophe. J'avais toujours eu peur de ma mère, peur qu'elle découvre mon homosexualité. J'avais peur au point d'avoir essayé de me guérir. J'avais donné ma virginité à un garçon et j'avais détesté ce moment du début à la fin. Pour moi, quelque chose n'allait pas. Ce n'est que quand j'eus couché avec Anna pour la première fois que je pris connaissance de ce que j'aimais vraiment, mais la peur était revenue à cause de ma mère...
Juste après ma rupture avec Anna, j'avais commencé la « purge » de mon corps. Pour ce faire, j'avais couché avec la quasi-totalité des garçons de mon âge du lycée. Cela m'avait valu une réputation de fille extrêmement facile et, malgré la capote, que j'imposais aux gars, et la pilule que je prenais tous les jours depuis mes onze ans à cause de mes règles douloureuses, j'avais plusieurs fois eu peur d'être enceinte, mais au moins, je ne faisais rien de mauvais. Enfin, mauvais... Mauvais d'après ma mère, ou plutôt, d'après n'importe quel homophobe des parages... Il y avait des fois où je craquais et j'allais dans les bars gays pour trouver une nana avec qui m'envoyer en l'air, ne serait-ce que pour reprendre du plaisir à avoir des relations sexuelles, autrement, je crois que j'aurais été dégoûtée du sexe pour le restant de mes jours... À chaque fois que je « trichais », c'était magique, parce qu'il n'y avait que les femmes qui me faisaient de l'effet. Pour une nuit, je devenais accro à leur corps, à leur goût, à leur toucher, chaque orgasme qu'elles me donnaient faisait monter mon excitation en crescendo, je leur rendais le plaisir qu'elles m'offraient jusqu'à ce qu'elles ne puissent même plus se toucher et elles agissaient de manière réciproque avec moi. Les gars ne m'excitaient pas. Pas une seule fois je n'avais mouillé ma culotte pour un homme, du moins pas avant les préliminaires, quand il y en avait.
D'un côté, je remerciais ma réputation de « pute », car elle m'épargnait de tous les traitements odieux qu'Anna subissait, « Elle peut pas être lesbienne crétin ! Elle a couché avec tous les gars du coin ! » Mais d'un autre côté, cela restait une réputation de « pute ». À présent, vous comprenez pourquoi je n'avais que trois amis: ma compagne, mon ex et mon prof. Durant sa première semaine au lycée, Meredith avait été vraiment choquée d'entendre tout ce que l'on disait derrière mon dos, mais comme nous n'étions pas proches, elle n'avait pas voulu s'en mêler, d'autant plus qu'elle s'en voulait terriblement pour la frayeur qu'elle m'avait causé avec "la fameuse question" lors de son premier jour de classe. Ce n'est que lorsque nous devînmes un couple qu'elle osa me poser la question. Je lui avais répondu que je pouvais comprendre que cela l'intriguait, mais que c'était très douloureux pour moi d'en parler et que je n'étais pas encore prête. Ce jour-là, je lui fis la promesse de tout lui dire quand je le pourrais. Il fallait croire que cette réponse l'avait plus ou moins satisfaite.
La contraction de la main d'Anna autour de la mienne me tira de mes songes. Je la regardai dans les yeux, une nouvelle vague de larmes allait déferler sur ses joues. Je vins m'installer à côté d'Anna sur le lit. Comme par réflexe, elle m'enlaça, la tête enfouie dans mon cou, juste au-dessus de ma poitrine, comme si nous n'avions jamais rompu. Je lui rendis son étreinte, cela faisait beaucoup de bien de la revoir. Je ne lui en voulais pas de se comporter en amante avec moi, on était très proches, cela faisait un mois et des poussières que l'on ne s'était pas vues et puis, ses yeux ne mentaient pas et je n'étais pas dupe non plus. Je savais qu'elle m'aimait toujours. Mais il ne fallait surtout pas qu'elle aille trop loin. J'étais prise. Anna pleura à chaudes larmes contre mon cou. Je ne dis rien. Je lui donnais un baiser sur le front et caressai ses cheveux soyeux en attendant qu'elle se calme. J'en avais complètement oublié ma colère contre elle.
« Je suis tellement désolée, me dit-elle la voix encore secouée.
– Je te pardonne.
– J'avais tellement peur de ta réaction, des répercussions que mes problèmes auraient pu avoir sur toi...
– Ça se comprend, j'admets que je suis une fragile, répondis-je.
– Je m'en veux Ally... Pour tout, s'excusa-t-elle encore.
– C'est derrière nous, n'y penses plus. Tu as eu assez de problèmes comme cela.
– Tu crois que ça ira mieux ? me questionna-t-elle.
– J'en suis sûre, déclarai-je avant de lui sourire, Et puis, je suis là pour toi. »
Elle me rendis mon sourire. Il m'avait manqué lui aussi. Le sourire d'Anna était contagieux à l'excès. Elle était tellement plus belle quand elle souriait... Je séchais ses dernières larmes avant de lui demander :
« Sinon, quand est-ce que tu sors d'ici ?
– Les médecins me fichent la paix pour l'instant, je peux le dire sans aucune gêne : Si j'avais su que la procédure médicale après un suicide foiré serait si compliquée, je n'aurais jamais avalé ces putains de pilules... J'ai l'impression d'être en cage... »
Elle commença à me détailler la marche à suivre. Examen des dégâts, suivi psychologique, hospitalisation pouvant aller jusqu'à plusieurs semaines dans un centre pour ados pour encore plus de suivi psychologique... Elle était devenue fragile et avait malgré elle un air malade qui se voyait comme le nez au milieu de la figure.Son retour chez ses parents n'allaient dépendre que d'elle et de ses progrès en matière de mental.
« Avec c'te tête de mule, on n'est pas couchés ! » s'exclama ma conscience.
Anna eut un rictus de dégoût avant de soupirer. Elle redoutait la suite et n'avait qu'une seule envie, rentrer chez une bonne fois pour toutes.
« Je n'ai pas envie de me faire interner... se plaignit elle.
– Tu vais te filer un conseil, déclarai-je, Prends une cravache et dresse ta tête de mule. Si tu craches sur l'aide qu'on t'offre, pour les toubibs, ce sera un signe que t'es pas bien.
– J'y ai pensé, répondit-elle, Je vais faire un effort là-dessus. Je n'ai vraiment pas envie de rester au centre plus longtemps que nécessaire...
– On se tiendra au courant.
– Bien sûr. À propos de ça, il faudra que je change de numéro de téléphone, je me fais bombarder sur celui que j'ai...
– Oui j'imagine... Tu vas revenir au lycée pour le bac au moins ? »
Ce n'était pas vraiment une question, je connaissais Anna suffisamment bien pour savoir qu'elle ne raterait ses examens pour rien au monde. Et puis, je ne crois pas que l'idée de passer un an de plus dans un lycée où elle était persécutée lui faisait vraiment envie...
« Il faudra bien... Tu sais, ce n'est pas vraiment les insultes qui m'ont poussé à ne plus venir au lycée, me confessa-t-elle, Après tout, j'ai bien fait la sourde oreille pendant deux mois. Je pisse sur ce que les autres disent sur moi, ils me font même pitié ! Si la chose la plus intéressante qu'ils ont trouvé à faire est de perdre leur temps à s'acharner sur la petite lesbienne qui n'en a rien à branler d'eux, c'est qu'ils ont vraiment une vie de merde et je les plains ! Mais depuis que je me suis faite agresser...
– François m'a tout raconté. » la coupai-je.
Anna eut un petit rictus, j'avais vu que son visage s'était crispé tout à coup et j'avais senti ses muscles se tendre. Mieux valait écourter la conversation sur ce sujet, je ne pouvais plus la voir pleurer. Je répétai à Anna de ne plus y penser, que j'étais là pour elle. Son corps se détendit petit à petit. Je déposai un nouveau baiser sur son front, ce qui la fit sourire.
« Et à part ça, qu'est-ce que tu deviens depuis un mois ? » me questionna-t-elle pour changer de sujet.
Et merde... De toutes les questions, celle-là était la dernière que je voulais qu'elle me pose... Mais qu'est-ce que vous vouliez que j'y fasse ? Dans tous les cas, il fallait lui donner une réponse. Je soupirai.
« Bon, même si je ne te dis rien, tu le découvriras très facilement plus tard... commençai-je.
– Je préfère l'entendre de ta bouche. Allez, accouche ! Qu'est-ce qui s'est passé ?
– Ma mère m'a jeté dehors il y a de cela trois semaines... » avouai-je.
Anna se redressa pour s'asseoir face à moi sur le lit et me regarda dans les yeux.
« Merde ! Elle a osé ?! s'indigna-t-elle, Mais comment elle a su ? Tu lui as dis ? Ou quelqu'un lui as dit ? Ou alors elle l'a découvert toute seule ? »
Je lui racontai alors toute l'histoire. Je rendais tellement à ma mère la haine qu'elle avait déversé sur moi ce soir-là que je ne versai même pas une larme durant mon récit.
« J'ai l'impression d'être la pire amie du monde... lâcha Anna avec un air coupable, J'aurais pu être là pour toi quand tu en avais besoin, t'avoir ouvert ma porte, mais non ! J'ai coupé les ponts avec tout le monde, laissant ma meilleure amie dans la merde... Je me sens horrible. Heureusement que tu as Meredith, au moins, elle a été présente et c'est sûr qu'elle te mérite bien plus que moi...
– Ne dis pas ça ! la sommai-je, Je suis d'accord pour dire que t'as foiré ton coup, mais tu n'es ni toute noire ni toute blanche, moi non plus d'ailleurs, des erreurs, j'en ai fait et Meredith aussi a ses défauts. Je m'attends à ce que tu me demandes un exemple, alors voilà : Elle est aussi jalouse que toi, elle parle et agit AVANT de réfléchir, et elle est un peu feignante aussi, comme moi en philo...
– N'oublie pas l'Histoire-géo !
– Et l'anglais...
– T'es déjà anglaise meuf ! s'exclama-t-elle, Qu'est-ce que t'es venue faire en classe d'anglais ?
– Oh ! T'es bien espagnole et cela ne t'a pas empêché de prendre espagnol en LV1 ! répliquai-je.
Ha ha ! Grillée !
– Je n'avais pas envie de m'emmerder... confessa-t-elle, Et vu que je maîtrise déjà l'espagnol, ça me rapporte quelques 20/20 dans mon relevé de notes ! Et toi, c'est quoi ton excuse ?
– Même chose... »
On rit de bon cœur de notre paresse mutuelle. Je retrouvais ma meilleure amie... Elle revint se blottir contre moi. Son souffle chaud effleura mon cou et elle resserra son étreinte.
« Je t'aime Ally... Depuis toujours... dit-elle.
– Je sais... chuchotai-je.
– Tu mérites d'être heureuse. La seule raison pour laquelle j'ai accepté notre rupture, c'est que cela me tuait de te voir triste et que j'aurais tout donné pour te voir sourire à nouveau, même si cela signifiait te laisser partir loin de moi et refaire ta vie dans les bras d'une autre. Ton bonheur fait le mien. Tu es une des seules personnes à qui je tiens dans ce monde et rien ne changera mon amour pour toi, car il est sincère. Je t'aime comme un enfant obèse aime le gâteau. J'en aimerai sûrement une autre un jour moi aussi, mais tu auras toujours une place dans mon cœur, et tu n'es pas prête de la perdre. Je t'aime, je t'ai toujours aimée et je t'aimerai toujours.
– Anna, je ne peux pas... commençai-je.
– Je sais que tu es prise, me coupa-t-elle, Tu as ma parole que je ne ferai rien pour te récupérer. Je ne te demande pas de revenir vers moi. Tu aimes Meredith non ?
– Bien sûr, plus que tout.
– Alors promets-moi une chose.
– Laquelle ?
– Promets-moi que tu chériras Meredith de toutes tes forces jusqu'à ton dernier souffle. Je sais que tu l'aimes d'un amour fou, qu'elle est bonne pour toi, qu'elle t'aime énormément aussi et qu'elle est sincère. Profite de chaque minute avec elle et aime-la de tout ton cœur tant qu'il bat et tant qu'elle est encore là parce qu'on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve. »
Ses mots me secouèrent, me touchaient directement au cœur. Une larme roula sur ma joue, mais pour une fois, ce n'était pas une larme de tristesse.
« Je te le promets. »
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