Chapitre 38: Des excuses...
Attention! Chapitre contenant des scènes violentes, âmes sensibles, abstenez-vous en!
PDV d'Amber :
Je ne sais pas quelle heure il est, tout ce que je sais, c'est que cela fait un long moment que je suis là, dans ma cellule, à attendre que quelqu'un daigne me voir. Quoique je ne pense pas que cela soit une bonne idée car si une personne arrive, elle ne me fera pas de cadeau, je peux en être sûre. En attendant, la faim et la soif me tenaille. J'ai essayé de m'endormir pour faire taire ses besoins mais je n'ai pas réussi : j'ai beau être fatiguée, la peur de cet endroit et de ce qu'il pourrait m'arriver ont raison de moi.
Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que l'autre homme a quitté ma cellule. Tout ce que je sais, c'est qu'il a reçu un coup de téléphone au dernier moment et qu'il a dû sortir en trombe de mon cachot. Bien évidemment, avant de partir, il m'a balancé un beau coup de poing à la figure. Ma joue me fait encore souffrir et je sens chaque muscle de ma mâchoire me tirailler. Un gros hématome a sûrement pris place sur mon visage et je suis contente de ne pas le voir.
Je ne sais pas comment tout cela se terminera. Tout ce que je sais, c'est que je suis beaucoup plus sereine que je ne le devrais. Pourquoi ? Tout simplement parce que paniquer ne sert à rien. Bien évidemment que je flippe à mort à l'idée de me retrouver seule face à mes bourreaux, mais je me console en me disant que j'ai encore quelques temps de répit. Un temps précieux puisque toutes mes pensées sont claires, je peux donc les porter à ceux qui me sont chers.
Comme ma mère, ma chère maman. Le plus grand regret que j'ai, c'est bien celui de ne plus pouvoir la tenir dans mes bras, lui dire au-revoir comme il fallait. La serrer fort contre moi, et lui faire un gros bisou baveux sur la joue, chose qu'elle déteste. Cette merveilleuse dame a tout fait pour moi et je n'ai pas respecté sa promesse. J'espère qu'elle me pardonnera un jour. Elle a été mon pilier pendant tout ce temps, toute cette galère, je l'ai vécu avec elle et elle a toujours su garder le sourire. Je savais qu'au fond elle était mal mais elle le cachait, elle cachait son mal-être pour ne pas que cela influence le mien.
Elle a été formidable de A à Z et je ne l'ai pas remerciée. Elle sait que je lui en suis reconnaissante, mais j'aurais aimé lui dire encore une fois, lui dire que je l'aime plus que tout et qu'elle a été la meilleure maman que je puisse avoir. Toutes ces choses, je ne pourrais plus les faire. Une larme solitaire coule sur ma joue et s'écrase sur mon pantalon.
De même quand je pense à Nick et à Thomas, qui mine de rien, en étant mes chiens de garde, ont pris une grande place dans mon cœur. Ils se sont battus pendant si longtemps pour que ma mère et moi soyons saines et sauves. Ils font leur boulot oui, mais je sais que leur métier leur tiennent à cœur. Ils ont toujours tout fait pour nous et s'ils savaient où je suis aujourd'hui, ils seraient déçus. Non seulement parce qu'ils auront alors définitivement échoués, mais parce qu'ils sauront que l'issue est arrivée et qu'elle n'est pas heureuse.
Une autre personne pour laquelle je m'inquiète énormément est Nathan. Mon pauvre Nathan, ma demi-chaire, mon demi-sang, mon demi-frère. Qu'est-ce qu'ils te font ? J'ai mal pour lui : je l'imagine avec des hématomes aussi gros que sa tête, un œil au beurre-noire, du sang dégoulinant de son visage, ses vêtements trempés de transpiration... Ces images parcourent mon esprit d'une manière si vicieuse qu'un haut le cœur me prend. J'ai envie de vomir, paradoxale quand on sait que mon ventre est vide de toute chose.
Si je n'ai que quelques problèmes avec la mafia, je sais que les siens sont bien nombreux dont l'un est grave : il a voulu la quitter. Mais personne ne quitte la mafia sans être puni. Il n'a rien eu pour l'instant car la mafia avait une autre affaire en cours (comme moi) mais elle est bien connue pour ne rien oublier et être très rancunière. Elle se vengerait tôt ou tard, de la pire des façons. Je ne sais pas ce qu'ils lui font et cela me fait peur...
Les cartes ont été mises, les dés ont été jetés, tout est maintenant terminé. Ce serait fou de penser et même d'attendre que quelqu'un pouvait nous sortir de cette situation. Et dire qu'il m'avait prévenu, il y a presque un an, mon père me l'avait dit. Je comprends alors ses paroles, elles deviennent si claires, si évidentes que je ne vois pas comment je n'ai pas pu en comprendre le sens durant tout ce temps : « Tel un loup chasse sa proie, il ne faillit jamais ! La proie en doute. Mais quand celui-ci la retrouve, les sorts se lancent et la proie s'enterre ». J'avais bien compris qu'il me mettait en garde contre la mafia mais la dernière phrase me laissait perplexe. Je comprends maintenant que par « s'enterre », il ne parlait pas de mon corps mais bien de mon esprit.
Mon esprit, à cause de cette situation, s'enlisent sous des milliers de pensées et de sentiments au point de ne plus réellement les sentir. C'est comme si celui-ci s'enterrait parmi eux, il se perd, je me perds car personne ne viendra me sauver, ou plutôt nous sauver.
Au mot de « sauver », mes pensées se dirigent automatiquement vers Noah. Apprendre que Noah est le petit-fils du chef de l'une des plus grandes mafias au monde m'a choquée à un point inimaginable. Tout d'abord car jamais je n'aurais pu soupçonner cela. Un héritier de mafia devrait être un homme dur, fort, implacable, du moins c'est ce dont je suppose. Après, peut-être que je m'inspire là des nombreux clichés romanesque mais on ne peut pas dire que cela soit totalement faux. C'est-à-dire que Noah a toujours été le contraire de tout cela : gentil, avenant, drôle et souriant, il n'avait pas l'air dangereux. Enfin, rarement. Mais bon, comme on nous le répète sans cesse, il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Elles sont trompeuses. Dans cette situation, elles m'ont bernée.
Mais cela m'a surtout surprise car je me suis sentie trahie. Je pensais qu'il m'avait dit l'essentiel avant que je ne parte et je me rends aujourd'hui compte que non, il ne m'avait pas tout dit, il avait oublié l'essentiel. Cela remet en cause toutes ses paroles, tous ses dires, toutes ses promesses...
M'a-t-il menti à d'autres reprises ? A-t-il déjà été totalement sincère avec moi ? Les questions s'entassent dans ma tête, m'agaçant plus qu'autre chose. Je me demande s'il ne m'a pas manipulé depuis le début, s'il ne m'a pas piégé pendant tout ce temps ?
Avant même que je ne puisse approfondir mes questionnements, du bruit se fait entendre dans le couloir. De nombreux pas lourds s'approche petit à petit. La lourdeur des pas me fait comprendre qu'il s'agit d'un homme. Les battements de mon cœur s'accélèrent et l'homme arrive face à ma cellule. Ce n'est pas Merias, ni mon premier bourreau, mais un autre géant de deux mètres, laid du visage à cause de sa peau abîmée par des brûlures sur toute la face droite. La gauche est intact sauf l'œil qui part bizarrement sur un côté. Bref, tout en lui me fait comprendre qu'il ne s'agit pas d'un ami. Ressemblant à un colosse, il porte un t-shirt gris avec un jean noir, rien de plus simple.
-T'es qui ? Je lance en haussant un sourcil.
Je fais bien évidemment attention à ne rien laisser paraître sur mon visage. Il me fixe quelques secondes et son regard me fait frissonner : il est vide, dénué de toute émotion. Il prend une clé de la poche de son jean et ouvre la cellule. Il la referme derrière lui et se plante devant moi. Je me redresse immédiatement.
-Alicia Erden, fille adoptive de Ignias Erden, bras droit de la Mafia del Miedo, dit-il d'une voix bourrue. Tu as commis le crime suprême, tu as dénoncé l'un des nôtres et pour cela, tu dois le payer. Jugement émis par la hiérarchie suprême.
-Et en langage plus courant, cela veut dire quoi ?
Je sais très bien ce que cela veut dire, je veux juste tester la patience de mon bourreau. Je suis bien folle de faire cela mais au temps où j'en suis...
-En langage courant, cela veut dire que tu vas devoir être punie de tes crimes. Souffrance, peur et mort sont tes sanctions.
Ce qui me fait le plus peur dans cette situation, ce ne sont pas les paroles, c'est plutôt la manière avec laquelle elles sont dites. Il ne ressent rien, il parle comme un robot, il est détaché de la situation. Et c'est ça qui me fait peur : il me fera du mal, sans l'ombre d'un regret, s'il est capable de ressentir un tel sentiment.
-Où est Merias ? Dis-je pour gagner du temps.
-Ne t'en fais pas pour lui, il viendra te voir dès que j'aurais fini. Pour terminer le travail, je présume. Maintenant, à nous. Mais tout d'abord, sache que je peux t'assurer une souffrance plus douce.
-Parce qu'il y a une souffrance douce maintenant, c'est nouveau, je réponds ironiquement.
-Il te suffit de t'excuser auprès de la mafia, continue-t-il en ignorant ma réponse.
-M'excuser ? Vous plaisantez ?
J'explose de rire lorsque je vois que son air sérieux ne le quitte pas. Ils s'attendent vraiment à ce que je m'excuse ?
-Tu as dix secondes pour me donner ta réponse.
-Ecoute-moi bien sale con de mes deux : jamais, tu entends, jamais je ne m'excuserai, jamais je ne m'abaisserai à un niveau si bas ! Je crache.
-Tant pis pour toi.
Il soulève son t-shirt sur son flanc et en ressort une petite pochette pliée en trois. Noire et sale, de nombreuses tâches y sont parsemées. Je comprends alors que ce ne sont pas n'importe quelles tâches, mais bien du sang. Il s'agenouille et pose sa pochette au sol et la déplie, me dévoilant chaque pièce de torture. De la petite aiguille au couteau bien aiguisé, en passant par une grosse seringue et un poignard bien pointu, tous mes cauchemars se réunissent en un. Je déglutis en le voyant prendre un pique de fer tâché de sang, et l'essuyer avec son t-shirt.
-Tu sais, chère Alicia, il existe différents types de souffrance. Physique, morale, affective. A la manière des scientifiques et chercheurs qui veulent moderniser notre quotidien, nous, les bourreaux, nous essayons de trouver le moyen de faire souffrir le plus longuement nos victimes.
Tout en disant cela, il nettoie un à un ses objets de tortures.
-On s'est finalement rendu compte, que pour bien faire souffrir nos victimes, chacune d'entre elles devait subir une souffrance précise, ou plutôt une torture personnalisée. Une torture qui lui sera propre pour que la personne souffre plus. Une idée de génie, me diras-tu, ne reste plus qu'à trouver le moyen de trouver la torture idéale pour chaque personne. Mais comment faire cela ? C'est la question que je me suis posé. Et j'en suis arrivé à une seule conclusion : il faut toucher là où ça fait mal. Physiquement, moralement et affectivement. Je suis d'humeur joueuse aujourd'hui alors je te laisse choisir : par quoi veux-tu commencer ?
-Vous êtes un psychopathe, je crache de colère.
-Non, je suis un bourreau, nuance. C'est mon travail de torturer les gens.
-C'est ignoble.
-C'est un travail comme les autres. Je gagne ma vie. Trêve de plaisanterie, choisissez ou c'est moi qui choisit.
Je ne savais pas quoi dire. De toutes les choses à laquelle je pouvais imaginer, je ne pensais pas que cela était possible. Je ne parviens même pas à répondre, tellement je suis surprise.
-Bien, comme vous ne semblez pas disposer à répondre, nous allons commencer par la souffrance physique et morale en même temps tiens. Après tout, les deux peuvent facilement être liée.
Il se relève et sans que je ne puisse parvenir à dire quelque chose, il me gifle. Mais pas n'importe quelle gifle : il me frappe la même joue qui a subi le coup de poing de l'autre bourreau. Sa main n'est pas douce, au contraire, elle semble aussi dure que le fer. Le coup était si violent que j'ai senti mes clavicules claquer. Le mouvement a été si brusque qu'une grande douleur irradie de mon cou et s'abaisse jusqu'au bas de ma colonne vertébrale. Les larmes me montent aux yeux mais plutôt mourir sur le champ que de laisser mes larmes couler devant lui.
-Ça fait mal de sentir que son corps n'a pas la même résistance que son esprit, reprend-il de sa voix perfide. Rien n'est assez fort pour se faire battre. On a toujours des faiblesses, aussi minimes soient-elles. Il suffit juste de les trouver. Et de savoir les exploiter. Regarde-moi quand je te parle, dit-il en agrippant mes cheveux et en tirant ma tête en arrière.
Un gémissement silencieux sort de ma bouche quand mes yeux rencontrent les siens, froids.
-Tu as toujours fait la maligne auprès de la mafia, à te croire invincible. Mais tu n'es qu'une simple morveuse qui se prend un peu trop au sérieux. Mais écoute-moi bien. Tu n'es rien, dit-il en jetant ma tête en arrière.
Cette fois-ci, mes larmes coulent sans que je ne puisse rien faire. Les douleurs de mon cou et de ma colonne vertébrale ne font qu'empirer jusqu'à me donner une migraine. Les larmes obstruent ma vision.
-L'humiliation, voilà ce que tu dois ressentir. Voilà ce que ton père, adoptif, a dû ressentir durant toutes ces années. On peut même comprendre pourquoi tes parents t'ont abandonnée.
-Ils ne m'ont pas abandonnée ! Je crie.
-Oh, que si ma jolie. Tu veux que je t'apprenne quelque chose, ils sont toujours en vie. Et oui, tes parents adoptifs t'ont bien menti en disant qu'ils étaient morts dans un accident de voiture. Ce n'est qu'un mensonge.
Une douleur sourde s'éveille dans mon cœur. Non, je ne peux le croire, il ment. Il veut juste me faire douter pour mieux m'achever. Mes parents, ma mère ne pouvait m'avoir menti. Elle n'aurait pas pu me faire une telle chose, elle n'aurait pas pu me trahir comme ça, pas sur ce sujet. Avant même que je ne continue ma réflexion, un autre de ses coups vient me couper le souffle. Le poing qu'il vient de me lancer n'a pas atteint mon ventre, mais ma poitrine. Mes côtes. Mon sternum.
Pendant des secondes et des secondes, ma respiration se coupe, impossible d'inhaler de l'air. Comme si mes poumons refusaient d'ingérer le dioxygène, je me retrouve à suffoquer et supplier je ne sais qui pour qu'il m'aide à respirer à nouveau. Je finis par reprendre de l'air difficilement, la gorge souffrante.
-Tu vois comme c'est difficile de ne plus respirer. On a alors l'impression que la fin est proche. On se rend compte que notre vie est pourrie, qu'on a foutu que de la merde et qu'on est même une merde. Pas évident, n'est-ce pas ? Mais ne t'inquiète pas, tu ne mourras pas encore, pas maintenant. On a encore des choses à découvrir tous les deux, tu ne penses pas ? C'est dur de voir que l'on ne contrôle pas la situation, non ? Je te comprends, c'est un sentiment d'impuissance, tu as l'impression que personne ne viendra te sauver. Et tu as raison. Tu es à ma merci, Alicia, et le jeu ne fait que commencer.
Cela fait maintenant, deux heures ou deux jours, j'ai perdu la notion du temps que mon bourreau est dans ma cellule. Il ne me lâche pas, me tue à petit feu, physiquement et moralement. Il s'attelle à briser chaque morceau de moi à travers chaque articulation. Et le tout avec lenteur. Mon visage est sûrement méconnaissable et mes vêtements sont trempés de sueur et de sang. Il n'a pas encore utilisé ses instruments de tortures, il prend son temps. Je le vois se délecter de ma souffrance, de mes cris, de mes douleurs.
Je le vois sourire quand mon cœur saigne de plus en plus, quand mon visage perd ses couleurs. Il s'en délecte et ne s'en cache pas. Mes larmes se sont taris il y a un moment maintenant, mes muscles et mes membres me font souffrir et je ne peux presque plus bouger mon cou. Moralement, il a brisé quelque chose en moi, un vide prend petit à petit place en moi, et je ne peux rien faire. Je suis comme spectatrice de ce qu'il m'arrive.
-Alors joli cœur, on a soif. Tiens de l'eau.
Il me jette alors de l'eau au visage. Cela aurait pu me faire du bien si mon visage n'était pas couvert de plaies. Celles-ci au contact de l'eau se mettent alors à me piquer.
-Alors comment te sens-tu mon cœur ? Souffres-tu assez ? T'ai-je assez détruit ? Cela m'étonnerait. Tu vas devoir payer tout ce que tu as fait à la mafia. Tout le temps passé à te chercher, tu le payeras. Tu payeras chaque jour, chaque heure, chaque minute de ce temps. Tu comprends j'espère ? Me demande-t-il en m'attrapant le cou pour que je le fixe.
Un lent sourire s'étire sur son visage avant qu'il ne me lâche. Un bruit se fait entendre dans son dos. Il se retourne et voit Merias qui entre dans la cellule, un grand sourire sur le visage.
-Je vois que tu as fait du bon boulot, s'écrit celui-ci. Félicitations !
-Je ne faillis jamais à mes obligations, répond mon bourreau en guise de remerciements.
-C'est ce que je vois. Je te remercie pour tes services aujourd'hui, je te rappellerai dès que j'aurai besoin à nouveau de toi.
Mon bourreau acquiesce et range ses affaires. Pendant ce temps, Merias se place face à moi et m'observe sous toutes les coutures. Le bourreau finit par s'en aller, me laissant seule avec Merias.
-Ma pauvre Alicia, tu sembles bien amocher, dit-il quelques secondes plus tard. C'est dommage, il a abimé ton si joli visage.
Je ne le laisse même pas terminé que je crache du sang à ses pieds. Mes poumons se déchirent et tendre le cou pour cracher refait monter mes larmes mais je les retiens.
-Toujours aussi rebelle. Pourtant tu es bien plus soumise que tu ne le crois. Tu es faible, tu n'as plus de forces pour me tenir tête.
-Détrompe-toi Merias, je dis difficilement. J'ai peut-être mal, mais je me battrai jusqu'au bout.
Une toux me prend et ne semble plus vouloir s'arrêter. Ma tête continue de me lancer violemment et je manque m'évanouir mais Merias agrippe mes cheveux et les tire en arrière, m'arrachant un gémissement de douleur.
-Ne t'évanouis pas maintenant, je n'ai pas fini de régler nos comptes. Tu as de la hargne et j'aime ça, mais je te dominerai. Je te vaincrai. Car je suis plus fort. Bien plus fort.
Et comme pour appuyer ses dires, il presse ses lèvres contre les miennes pour m'embrasser. Je tente de me libérer de son emprise mais il est bien trop fort, et dans l'état dans lequel je suis, je suis bien trop faible. Je décide alors de mordre ses lèvres de toutes mes forces, jusqu'à sentir son sang couler dans ma bouche. Il finit par s'éloigner les lèvres en sang et me gifle si violemment que mes larmes se remettent à couler d'elle-même. Ma tête est au bord de l'implosion.
-Tu vas me le payer connasse !
Il s'approche de moi et d'un mouvement brusque déchire le haut que je porte, me laissant en soutien-gorge devant lui. Mon cri ne semble pas le déranger puisqu'il fixe ma poitrine d'une lueur perverse. Un frisson de dégoût me parcourt et il le voit. Un sourire lascif empreint son visage.
-Je comprends pourquoi Noah était attiré par toi, tu as un corps... appétissant.
Un haut-le-cœur me prend et si mon ventre n'était pas aussi vide, j'aurais déjà dégueulé. Il s'approche de moi et soulève mon menton.
-Tu es une gentille petite fille, n'est-ce pas ? Tu feras tout ce que je te dis, sinon tu regretteras de m'avoir tenu tête. Est-ce claire ?
Pour toute réponse, je lui crache au visage. A la tête qu'il fait, je vois qu'il n'apprécie absolument pas ma réponse. Il s'apprête à répliquer quand la porte de ma cellule s'ouvre. Je lève les yeux et la vision qui s'offre à moi me coupe la respiration.
Il est là, en chair et en os. Devant moi, dans mon cachot. Je me retiens de pousser un cri de joie quand je vois ses yeux, ou plutôt la lueur de son regard : menaçante. Je ne sais pas si elle m'est adressée ou bien à Merias.
Mais qu'est-ce qu'il fout là ?
-Merias, on a un problème.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as pas le droit d'être ici, se tourne Merias hors de lui.
-Je fais ce que je veux Merias et tu le sais très bien. En attendant, je viens te prévenir que nous avons un problème là-haut, et tu dois y aller. Maintenant.
-Un problème ? Mais oui bien sûr, dit plutôt que tu veux que je dégage d'ici pour que tu puisses libérer ta princesse.
Noah frémit de colère. A ses muscles tendus, on voit qu'il se retient de se jeter sur Merias.
-Ton QG est en feu sale con, alors si tu veux rester ici, pas de problème mais n'accuse personne de ne pas t'avoir informé.
Noah recule et s'apprête à partir quand Merias prend conscience des paroles de Noah.
-Attend quoi ? Le QG 17 est en feu ? Ce n'est pas possible.
-Si tu regardais un minimum ton téléphone, tu aurais déjà vu que cela fait une dizaine de minutes qu'on cherche à te joindre.
Merias sort son téléphone et perd ses couleurs en le regardant.
-Merde ! Crie-t-il en sortant de ma cellule. Si tu la libères Noah, je te tue, dit-il en s'arrêtant devant lui.
Ils se dévisagent pendant quelques secondes avant que Merias ne parte en courant.
Noah le regarde s'éloigner et lorsqu'il est sûr que celui-ci a bien disparu, rentre dans ma cellule. Je suis tellement sous le choc de le voir que les larmes continuent de couler toutes seules sur mes joues. Le regard de Noah s'attriste et il se précipite vers moi. Ma première réaction est d'avoir un mouvement de recul, chose qu'il remarque immédiatement puisque son regard se voile. Je ne sais pas comment je dois prendre sa venue, à ce que je sache, il m'a trahi.
-Amber... je suis désolé, soupire-t-il.
Il sort un mouchoir de sa poche et essuie mes larmes. Il en sort également une petite bouteille d'eau et m'ordonne d'un signe d'ouvrir la bouche. Je le fixe mais m'exécute tout de même et il m'aide à boire. Je termine quasiment la bouteille et la range.
-Je vais les tuer, tous un à un de t'avoir fait ça, je te le promets, crache-t-il soudain.
Une lueur meurtrière, que je n'avais jamais vu auparavant, anime son regard vert. J'ai l'impression qu'il a changé, à moins qu'il n'ait toujours été comme ça. Cela fait des mois que je ne l'ai pas vu, mais on dirait que cela fait des années que nous ne nous sommes pas vu. Il est toujours aussi beau, ses traits ont l'air de s'être ciselés et une petite barbe de trois jours ajoute à son charme un petit côté mystérieux.
Il continue de me fixer pendant quelques secondes avant de regarder sa montre, il pousse un juron avant de se relever et de sortir de ma cellule.
-Noah ! Je l'appelle faiblement. Pourquoi ?
Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi m'as-tu trahi ? Pourquoi m'as-tu caché qui tu étais vraiment ? Toutes ces questions muettes que je me pose, pourquoi ?
Il semble comprendre ce que je lui demande puisqu'il me lance un regard empli de regret.
-Un jour tu comprendras tout, mais en attendant, je te promets de trouver un moyen pour que tu sortes d'ici le plus vite possible. Je te le promets.
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Voilà le chapitre 38!!!!
Désolée, désolée et encore désolée de ne pas avoir posté plus tôt 😓
J'ai été prise par le bac blanc qui s'est terminé la semaine dernière pour moi mais avec la reprise les cours et tout, je ne savais plus où donner de la tête. Plusieurs fois j'ai continué à écrire ce chapitre mais la fatigue ou le manque d'inspiration prenait le dessus...
En tout cas, je me suis mise à fond ce week-end pour vous offrir un beau chapitre : 4000 mots pour me faire pardonner 😘
Comment avez-vous trouvé le chapitre?
Je voulais faire un chapitre assez violent et tout mais j'ai eu plus de mal que je ne le pensais 😅 au final, il ne l'est pas tant que ca mais bon 😂
Les choses se compliquent au manoir... comment nos deux héros vont ils s'en sortir? 😅
En tout cas, merci à tous mes nouveaux lecteurs 😍
N'hésitez pas à voter et à commenter, je me ferai un plaisir de vous répondre !
A la prochaine et bisous de moi!!! 😍😘❤
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