Chapitre 28: Retour à la case départ
Chapitre réécrit
PDV d'Amber :
-Oh mon Dieu ! Mon bébé, que j'ai eu peur ! Pleure ma mère en me prenant dans ses bras. J'ai cru t'avoir perdue, que tout était fini.
Je la serre contre moi et tente de la calmer.
-Ça va maman, tout va bien. Je suis là.
-J'ai cru...j'ai cru que tu allais mourir...sanglote-t-elle.
-Mais non maman, c'est pas encore mon heure.
Du moins, je ne le pense pas. Je la réconforte du mieux que je peux et après quelques minutes de larmes, elle me demande ce qu'il s'est passé.
-Oui, explique nous tout, intervient Nick lorsque les derniers policiers ont quitté la maison.
Je pars m'asseoir sur le canapé du salon avec ma mère tandis que Nick s'installe sur le fauteuil en face. Je prends une inspiration et me lance dans le récit de mon kidnapping, du parc à mon évasion avec l'aide de Noah.
-Donc, si je comprends bien, Noah...fait partie de la mafia ? Demande ma mère tremblante.
Je sais qu'elle s'est beaucoup attachée à lui. Savoir qu'il nous a tous trahis ne doit pas être facile pour elle aussi. Ma mère est le genre de personne à s'attacher assez vite.
-Oui mais je ne comprends pas pourquoi il m'a aidé, je lui réponds.
-Ça c'est une bonne question, dit Nick.
-A mon avis, il a trop d'affection pour toi, dit ma mère.
-Il ne m'aurait pas dénoncée si c'était le cas, je réponds durement.
-Mais il ne te connaissait pas autant qu'il te connaît aujourd'hui.
Je lance un regard noir à ma mère qui cherche à trouver des excuses à Noah. Je dois bien avouer que je lui suis reconnaissante de m'avoir sortie de là mais je n'en oublie pas moins ce qu'il a fait auparavant.
-Je vais prendre une douche, je dis simplement.
Je me lève et pars me réfugier dans ma chambre. Je me déshabille, direction la douche. L'eau chaude coule sur mon corps et j'espère que les idées noires partiront avec. Mais non, j'ai l'impression qu'elles me reviennent avec une plus grande intensité. Je me rends compte que Noah ne m'a pas seulement dénoncée, il m'a aussi menti.
Au centre commercial, le message que j'ai reçu, il était au courant. C'est sûrement lui qui a donné mon numéro...c'est aussi pour ça qu'il était bizarre en rentrant. Et pour l'attaque qu'il y a eu chez moi ? Était-il aussi au courant ?
Comment a-t-il pu me regarder dans les yeux pendant tout ce temps ? J'ai l'impression d'avoir perdu le Noah que je connaissais. Non, j'ai l'impression que je ne connaissais pas du tout Noah en fait. Je croyais qu'il était seulement réservé sur son passé mais non, il le cachait en fait. Il ne voulait pas que j'apprenne son passif à la mafia.
Et pourtant je veux bien le croire quand il me dit qu'il regrette ce qu'il a fait. Malgré tous ses mensonges, j'ai envie de le croire, une partie de moi ne veut pas se ranger à l'idée qu'il ait été faux avec moi sur toute la ligne, qu'il n'ait jamais été sincère. Est-ce parce que je ressens des choses pour lui ? Est-ce une preuve de faiblesse de ma part?
Comment puis-je encore ressentir des choses pour lui après ce qu'il a fait ? Il m'a trahi. Mais comme l'a dit un auteur idiot : l'amour a ses raisons que la raison ignore. Et malgré tout ce qu'il a fait, j'ai envie de le croire.
Je me demande comment il va et comment il s'est débrouillé pour passer inaperçu. J'espère que tout ira bien pour lui et qu'il pourra rentrer chez lui sans problème.
Je termine ma douche et quitte la salle de bain, une serviette enroulée autour de mon corps. Je pars me changer et enfile un pyjama rose. Après la journée de merde que je viens de passer, un peu de gaîté ne peut pas me faire de mal. Il est plus de vingt-deux heures et je me rends compte que je n'ai pas mangé depuis à peu près dix heures et que j'ai perdu mon portable. Ou plutôt que celui-ci est entre les mains de mes kidnappeurs.
Je m'allonge sur mon lit, respirant profondément, comme pour avaler une bonne dose de joie, chose qui ne risque pas de m'arriver de sitôt. J'aurais bien voulu appeler Noah pour prendre de ses nouvelles parce que même s'il m'a trahi, il s'est mis en danger pour me faire sortir de là et je sais très bien que seule, et même avec Nick dans les parages, m'enfuir aurait été un gros problème. Je ne dis pas qu'il a réussi à se racheter après ce qu'il m'a fait, je dis juste que je prends son geste en considération et que je m'inquiète pour lui.
Malgré tout cela, je ne pense pas pouvoir lui redonner totalement ma confiance et reprendre ma relation avec lui. De toute façon, je ne pense pas le revoir avant un moment.
L'idée d'appeler chez lui pour savoir s'il est rentré me vient à l'esprit mais ce n'est pas une bonne idée. Car s'il n'est pas rentré, je ne ferai qu'inquiéter sa famille plus qu'elle ne l'est déjà. Elle me poserait alors des questions auxquelles je ne pourrai répondre, pour ma sécurité et la leur.
Je souffle, l'esprit dans le vague et le désespoir de ne pas savoir quoi faire. De petits coups à la porte me font lever la tête. C'est ma mère qui entre doucement dans ma chambre.
-On a commandé des pizzas, tu viens manger ? Me dit-elle doucement.
Je lui souris et nous descendons dans la salle à manger. Ils avaient commandé deux grandes pizzas : une aux quatre fromages et une autre barbecue. Je m'installe sur la table en face de ma mère, Nick à ma gauche. La table était déjà mise, on n'attendait plus que moi.
On ne mange pas souvent pizza, en général, c'est ma mère qui cuisine. Mais j'imagine qu'elle était tellement inquiète pour moi qu'elle n'a pas cuisiné. Je leur souhaite un bon appétit et nous mangeons en silence. D'habitude, on parle assez souvent à table, on se raconte nos journées. Mais au vue de celle qui vient de s'écouler, en parler ne peut que raviver la douleur, autant pour eux que pour moi. Et quand je pense que ma mère avait un mauvais pressentiment ce matin...
-Demain, on va chercher Thomas, dit Nick en rompant le silence.
-C'est vrai ? Il peut enfin sortir ? Je demande un sourire aux lèvres, heureuse qu'une bonne chose éclaire au moins cette journée.
Malgré le fait que Thomas soit très discret, voire invisible parfois, je sais que je peux compter sur lui. Sa présence me manque.
-Oui, les médecins ont affirmé que les analyses étaient bonnes et qu'il peut sortir dès demain. Il faudra lui donner des soins tous les jours mais il se rétablira vite.
-Je suis soulagée alors, je réplique joyeusement.
Je me ressers une autre part. C'est fou ce que j'ai ignoré ma faim pendant tout ce temps, j'ai l'impression de ne pas avoir mangé depuis un lustre. Mais c'est vrai que lorsqu'on se fait enlever, manger est notre dernière des priorités.
-D'ailleurs, comment cela se fait-il que tu étais le seul à venir me chercher ? Pourquoi n'y avait-il pas de renfort ? Je demande à Nick.
Cette question m'avait traversée l'esprit tout à l'heure. Il aurait dû être avec des policiers, et pas seul. C'est une mission suicide sinon. Pas que je doute des capacités de Nick, mais je ne voulais pas le perdre de cette manière, pas après ce qui est arrivé à l'agent Barns.
-En fait, lorsque nous nous sommes rendus compte de ta disparition, je suis allé faire des recherches dehors et en allant dans le parc, j'ai vu la voiture de Noah, seul. J'ai donc immédiatement compris que quelque chose vous était arrivés. J'ai donc appelé la centrale pour déclencher un code rouge et j'ai ensuite appelé la police locale. Ils ont tout de suite répondu à mon appel: je leur ai demandé de sécuriser la maison tandis que je partais à ta recherche. Je leur ai donné ta position en les prévenant de mon avance. Je suis donc arrivé seul.
J'hoche simplement la tête en guise de réponse. Quand nous sommes arrivés à la maison, les policiers se sont précipités vers nous et un médecin a tenu à me faire passer un examen complet. Techniquement, j'aurai dû partir à l'hôpital pour le passer mais Nick a bien entendu fait en sorte à ce que cela se déroule ici. Les policiers m'ont ensuite monopolisé, m'empêchant de rassurer ma mère.
Je leur ai dit certaines choses, en omettant beaucoup d'autres. Ils ne sont pas digne de confiance, qui sait si l'un d'entre eux ne travaille pas pour la mafia? Après tout, ils sont partout.
Ils ont décidé de placer notre maison sous surveillance constante: une équipe de cinq flics se relaient toutes les trois heures autour de la maison. Nous sommes censés être "en sécurité", chose que je doute fortement. Mais le seul fait d'être de nouveau à la maison me rassure plus qu'autre chose. Cette maison a été construite de sorte à ce que l'on puisse être protégés en cas d'attaque. Ma chambre est murée comme un bunker. Si quelqu'un attaque la maison, je peux la verrouiller totalement grâce à un petit bouton rouge et une petite trappe dans mon placard me ramène au sous-sol sécurisé.
On continue de manger tranquillement, l'ambiance moins lourde.
-Demain, il faudra préparer les valises, dit d'un coup Nick, plombant l'ambiance qui s'était adoucie quelques minutes plus tôt.
Comme quoi, je parle trop vite.
-Quoi ?
Ma réponse est sèche. Aussitôt, mon appétit se coupe et je lâche la pizza que je tenais entre mes mains. Au fond, je savais que cela allait finir par arriver mais je voulais me convaincre du contraire. Je voulais espérer que cela n'allait pas recommencer, mais j'ai eu tort de le penser.
-On doit déménager, c'est la seule solution, tente-t-il de m'expliquer.
-Où ?
-Comment ça où ?
-Où est-ce que l'on va déménager ? Je redemande brusquement sans le vouloir.
Nick ne relève pas mon insolence et répond calmement.
-La destination est secrète jusqu'à notre arrivée, désolé.
-On part quand ? Je continue mes questions.
Je ne peux pas m'arrêter car si je le fais, je risque de m'en prendre à eux alors qu'ils n'ont rien fait.
-Demain soir, si possible. Il faut que l'on quitte ici le plus vite possible, on ne peut pas faire autrement.
-Alors on va tout quitter, comme ça. Je vais leurs dire quoi à Camille, Lola, Jordan, ...
Le nom de Noah est sur le bout de ma langue mais je l'empêche de sortir. Si l'on déménage, il doit être le dernier au courant, après tout il m'a trahi et il pourrait le refaire...
-Je ne sais pas Amber. Mais il va falloir que tu coupes tout contact avec eux. Dans deux jours, tu seras une autre personne avec une autre identité. Tu ne dois rien garder de ta vie d'ici, si ce ne sont que tes souvenirs. Je suis désolé.
-Ma chérie, je sais que c'est difficile à digérer pour toi, c'est la deuxième fois que tu vas vivre cela et personne ne devrait avoir à faire ça. Mais si nous le faisons, c'est pour notre sécurité, pour notre bien. Une fois que toute cette histoire sera terminée, tout redeviendra comme avant, essaie de me rassurer ma mère en me serrant la main.
-Tu te trompes maman : rien ne sera jamais comme avant. C'est ce que tu te dis pour continuer à vivre sans rien dire mais ce n'est pas vrai. Une année ne s'oublie pas.
Elle ne me répond pas et je regarde mon assiette dégoûtée. Et dire que les pizzas quatre fromages sont mes préférées. Je suis capable d'en engloutir une entière si l'humeur est là. Mais aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de fixer cette pizza qui retourne mon estomac. Je détourne le regard, l'envie de vomir me venant.
-Je n'ai plus faim, je décale mon assiette. Excusez-moi mais je suis fatiguée, j'ai besoin de me coucher. Bonne nuit.
Je me lève de table et monte dans ma chambre.
-Amber !
J'entends ma mère m'interpeler puis Nick lui dire que j'ai besoin d'être seule. Il n'a pas tort d'ailleurs. J'ai besoin de me retrouver seule, de n'être confrontée à personne d'autre si ce n'est qu'à moi-même.
Tout recommencer voilà ce qui m'attendait. Dire adieu, la chose la plus difficile que j'aurais à faire demain. Je l'ai déjà fait une fois, je ne m'attendais pas à le revivre une seconde fois. J'avais tout quitté, tout perdu, et le foutu destin veut que je recommence à nouveau. Je pars dans la salle de bain me brosser les dents. C'est la dernière fois que je dormirai ici.
Le plus dur dans des au-revoir comme cela, ce ne sont pas les au-revoir en eux-mêmes, le plus dur c'est de se dire que c'est finit, qu'on ne reverra plus ces personnes, que maintenant on doit passer à autre chose. C'est comme si l'on devait effacer toute trace d'un passage, et n'en garder que l'essentiel mais que dans sa tête. Des souvenirs qui s'effaceront petit à petit, jusqu'à en perdre presque la totalité, n'avoir que des visages flous de nos anciens proches, se demander comment ils vont, s'ils ont grandi ou s'ils ont gardé le même caractère. La question qu'on se pose le plus est: sont-ils heureux sans nous? Mais ces questions resteront pour l'instant sans réponse et nous hanterons jusqu'à ce que tout cela se termine. Si cela se termine un jour.
Se dire que qu'on ne verra plus ces personnes qui nous ont fait rire, qu'on ne leur parlera plus, qu'ils deviendront des ombres sur un tableau. Se dire que demain, ils devront être des personnes sans importance, qui n'ont jamais existé dans nos vies, des inconnus. Tourner la page et s'ouvrir à d'autres horizons, en ne sachant même pas comment cela se terminera un jour. Si nous pouvons reprendre une vie normale ou si au contraire, elle s'arrêtera brutalement dans les mains de nos ennemis.
Les adieux ne sont jamais faciles. Et quand je repense à tout ce qui m'est arrivée ici à Miami durant ces quelques mois, je me dis que c'est un énorme gâchis. Je n'étais pas du tout enthousiaste à l'idée d'emménager dans cette ville de Floride. A mes yeux, ce n'était que le prolongement d'un cauchemar qui avait commencé quelques mois de ça.
Et pourtant je me suis attachée à cette ville, à ses commerces, à son école. Je me suis fait des amis géniaux que je n'oublierai jamais, qui m'ont accueillie comme si je faisais partie de leur groupe depuis des années. J'ai rencontré des personnes qui m'ont fait rire, qui m'ont toujours transmises leur joie de vivre alors qu'elle était jusqu'alors inexistante chez moi. La culpabilité de leur mentir sur mon identité était le seul bémol mais je savais que si un jour ils apprenaient ce secret, ils ne le prendraient pas mal, car ils étaient plus compréhensifs que quiconque.
Ils ont su me redonner le sourire alors que le seul sentiment qui m'habitait m'entrainait à tout casser, à tout détruire sur mon passage, à m'en prendre à ceux qui me voulaient du bien. Ils ont su faire disparaître ma colère en me traitant comme leur amie. Je n'étais plus Amber, le témoin protégé pourchassé par la mafia Del Miedo, non, j'étais simplement devenue Amber Wilson, une ado comme les autres.
Ils me manqueront, énormément. Même les broutilles avec Beverly me manqueront. Pas elle, mais les moments où je la battais. Demain, il sera temps pour moi de tirer un trait dessus, comme j'ai tiré un trait sur ma vie à Los Angeles. La vie est juste, c'est les hommes qui la rendent injustes. Un jour tout rentrera dans l'ordre, c'est un mantra que je me répète pour me rassurer.
Je quitte la salle de bain et me couche sans attendre. J'éteins les lumières et m'enfonce sous la couverture. Je suis fatiguée mais le sommeil ne viendra pas facilement, je le sens. Cette journée m'a épuisée, mais tout ce que j'ai appris frappe mon esprit avec une telle force, qu'espérer avoir un moment de tranquillité en dormant me semble impossible.
Alors que mes pensées fusent et entravent les mailles de mon sommeil, j'entends des ricochets sur ma fenêtre, comme si quelqu'un cherchait à avoir mon attention. Je me lève et me dirige vers ma fenêtre dont j'avais oublié de fermer le store. La nuit est sombre et pourtant j'arrive à apercevoir l'ombre d'une silhouette, sous ma fenêtre.
Je me penche un peu pour voir l'identité de celle-ci et lorsque les traits de cette personne se précisent et que je le reconnais, lui et ses yeux bleus, un grand sourire apparaît sur mon visage.
-Surprise ! Chuchote Nathan mais de manière à ce que je puisse l'entendre tout en levant ses bras en l'air.
-Tu ne sais pas comment je suis contente de te voir, je lui réponds.
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Voilà le chapitre 28!!!
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Alors c'est décidé, ils déménagent! A votre avis que va-t-il se passer par la suite?
L'arrivée de notre cher Nathan va-t-elle bouleverser les choses?
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A la prochaine et bisous de moi! 😍😍😍😘
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