Chapitre 24: Trahison
PDV d'Amber :
Petit à petit, mes yeux s'ouvrent.
La première question qui me vient en tête est où suis-je ? La deuxième concerne Noah : où est-il ?
Je lève la tête avec difficulté. J'ai un horrible mal de crâne et mon cou est endolori. Je suis assise dans une chaise, seule dans une grande pièce qui a dû être une grande salle à l'époque. Mes mains sont attachées au dos et mes pieds aux pieds de la chaise. Mais qu'est-ce que je fous là ?
Mes souvenirs commencent à affluer en même temps que ma colère. C'est pas vrai ! Je regarde fixement la fenêtre située à ma droite. Elle est sale mais elle me permet d'avoir un petit aperçu de l'extérieur. La pièce dans laquelle je me trouve est située au deuxième ou troisième étage, je pencherai plus pour le troisième. Malheureusement pour moi, je ne vois que des entrepôts défraichis et plus loin, une forêt je dirais.
Cela signifie que nous sommes assez loin de la ville. Merde ! Comment on va faire pour sortir de là ? Je dis « on » alors que je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où se trouve Noah. Est-ce qu'ils l'ont kidnappé lui aussi ou est-ce qu'ils lui ont laissé la vie sauve ? A mon avis, il n'aurait pas pu le laisser dans le parc pour la simple raison qu'avec lui, ils ont trouvé un moyen de pression sur moi.
Voilà pourquoi je voulais éviter d'être aussi proche de lui. Mais bon maintenant c'est trop tard, il faut que je trouve un moyen de le libérer. Ces petits cons ne savent heureusement pas que ma montre est un lien direct avec Nick. Elle a été conçue de sorte que même les mains attachées dans le dos, je puisse contacter mes gardes du corps avec un simple bouton. Elle envoie aussitôt un signal à Nick et lui montre ma position.
J'appuie sur le bouton et essaie de me détendre un maximum. Quel est le protocole d'urgence lorsque le témoin est kidnappé ?
1.Appuyer le bouton d'urgence.
2.Respirer un bon coup.
3.Ne provoquer d'aucune manière les kidnappeurs.
4.Ne pas perdre son sang-froid.
5.Faire en sorte de perdre du temps.
6.Ne jamais intervenir personnellement.
7.Attendre l'arrivée des gardes du corps.
C'est un miracle que je m'en souvienne. Mais pourtant je sais éperdument que ces règles ne me servent à rien. Si je veux sauver la vie de Noah ainsi que la mienne, je dois me débrouiller seule car, si la mafia a installé un brouilleur de fréquence dans le bâtiment, mon signal d'alarme n'a sûrement pas atteint sa destination. Cela voudrait dire que rester là à attendre patiemment qu'ils viennent nous retrouver avec Noah serait du pur suicide.
J'essaie alors de détacher mes liens mais peine perdue, ils sont serrés bien trop forts. Je continue de me débattre mais je ne fais que blesser mon poignet. Je sens déjà le sang couler de mon poignet. Bon, il faut que je prépare un plan. Mais les chances que je m'en sorte saine et sauve avec Noah, sans arme ni aucun autre moyen de défense si ce n'est que nos poings, sont très minces.
Je continue de réfléchir à un plan quand la porte face à moi s'ouvre. Un grand homme chauve aux yeux gris, costaud et blanc comme la neige, s'approche de moi avec une chaise et s'assoit à trois mètres de moi. Il porte un débardeur blanc laissant voir à travers les nombreux tatouages qui ornent son torse ainsi que ses bras. Sa tête me disait quelque chose.
-Amber Wilson, dit-il d'une voix grave en me fixant du regard. Quel changement, j'ai failli ne pas te reconnaître.
Je ne lui réponds pas, je me contente seulement de le fixer du regard à mon tour, tentant de calmer mon envie d'encastrer sa tête dans le mur.
-Tu ne parles pas ? Cette nouvelle identité t'aurait-elle rendue muette ? Je ne crois pas non. Nous avons des choses à nous dire.
-On n'a rien à se dire, je réplique le ton calme, tout le contraire de ce qu'il se passe à l'intérieur de moi.
-Oh que si, on a des choses à se dire. Tu sais ma chère petite, tu as fait un bien mauvais choix en voulant témoigner contre ton père, tu t'en rends compte ?
-Un mauvais choix ?
J'explose de rire, il n'est pas sérieux là ?
-Ris si cela te fait plaisir mais tu ne riras pas bien longtemps. Tu as voulu jouer un jeu bien dangereux. Tu devrais le payer chère.
-Je devrais ? Parce que je ne le paierai pas ?
Il ne répond pas à mes interrogations. Non, à la place, il me sourit. Un sourire qui illustre toute la haine et toute la satisfaction qu'il éprouve en me voyant dans cette position. C'est maintenant que je me rappelle d'où me vient son visage.
-Mais oui, je me rappelle ! C'est vous qui avez tenté de me tuer dans le parking du centre commercial il y a six mois de cela. Ça va ? Vous n'avez pas trop eu mal aux couilles ? J'imagine à quel point cela peut être dur d'échouer la mission de tuer une gamine, tout ça parce que vous avez le malheur de porter des couilles, je dis fièrement.
Son sourire disparaît aussitôt et une grande rage envahie son regard. Cet épisode s'est passé durant les deux mois que j'ai passé sous haute protection par les Marshalls à Los Angeles.
Flashback, six mois auparavant.
Je voulais aller au centre commercial pour acheter le cadeau d'anniversaire de ma mère. Le problème, c'est que j'avais interdiction de sortir de la maison. Ordre de la police. Si je voulais rester en vie, je ne devais pas poser un seul pied dehors.
Cela faisait maintenant un mois que cela durait et je n'en peux déjà plus. Personne n'a essayé de m'attaquer, si ce n'est que par des mots et j'ai besoin de sortir autre part que dans mon jardin. On est samedi et demain c'est son anniversaire. Je suis donc allée supplier l'agent Barns de me laisser aller au centre commercial, accompagnée bien évidement de toute sa clique.
Après une heure de négociation, j'ai réussi à convaincre mes chiens de garde de m'y accompagner. J'ai obtenu une heure de shopping, pas plus. C'est peu, mais c'est mieux que rien. Je sors alors accompagnée de deux gardes rapprochés, cinq en civils nous surveillant à quelques mètres et un van dans le parking chargé d'intervenir et de se déplacer devant le centre commercial en cas de problème.
J'ai réussi à trouver un cadeau à ma mère après avoir couru dans plusieurs magasins. Je lui ai offert un collier en argent, j'espère qu'il lui plaira. On était en train de redescendre par les escalier vers le parking lorsque des mafieux apparaissent devant et derrière nous et ouvrent le feu, ils nous ont tendu une embuscade. Les agents avec lesquels je suis arrivent à en tuer quelques-uns nous bloquant derrière et à me faire remonter. On se dirige vers les escaliers de secours avec deux agents, les autres étant largement occupés.
Arrivés devant les escaliers de secours, trois mafieux nous tirent dessus. L'un des deux agents nous couvrent tandis que je m'enfuis avec le deuxième, l'agent Barns, dans les escaliers de secours. Heureusement, nous y arrivons sans encombre et nous débouchons dans le hall du parking. Le van se déplace alors vers nous. Mais deux mafieux nous attendaient cachés dans le parking et commencent à tirer sur nous. L'agent Barns me protège alors en me dissimulant derrière un mur et répond aux tirs. Le conducteur du van tire aussi sur les mafieux, mais ceux-ci cachés derrière une voiture, esquivent les balles.
L'agent Barn décide alors de faire diversion pour que je puisse atteindre le van qui était garé à une dizaine de mètres de là où nous étions. Il compte jusqu'à trois et avance tout en tirant sans cesse pour que je cours vers le van. Je m'élance en vitesse pour arriver le plus rapidement possible au van. Il ne me reste que quelques mètres à parcourir lorsque j'entends quelqu'un s'écrouler au sol. Je me retourne et découvre l'agent Barns, une plaie béante dans la poitrine.
Cette vision me glace le sang mais mon instinct de survie reprend vite le dessus quand l'agent conduisant le van me hurle de courir. Je continue alors ma course. Malheureusement, je trébuche. Je m'étale par terre avec une grande douleur au genou droit. Merde, ce n'est vraiment pas le moment. Je suis en train de me relever quand une voix m'arrête :
-Ne bouge plus ou je tire.
Je termine de me relever lentement, mon agresseur dans le dos.
-Retournes-toi, m'ordonne-t-il d'une voix dure.
J'exécute son ordre et me retourne doucement vers mon agresseur. C'est un jeune homme blond, assez musclé, aux yeux gris métalliques. J'aurai pu le trouver mignon s'il ne pointait pas une arme sur moi.
-Tu ne croyais tout de même pas que tu allais t'échapper comme ça.
Je ne lui réponds pas, tremblante de peur.
-Quel dommage que je doive te tuer, tu es ravissante, dit-il en s'approchant de moi.
Tenant toujours son arme, il me prend une mèche de cheveux et l'enroule autour de son doigt.
-Si jeune et innocente, murmure-t-il à mon oreille.
-Ne me touchez pas, dis-je en tremblant de plus belle.
-Tu n'es pas en position de faire ou de dire quoi que ce soit, tu es à ma merci.
Soudain, une parole de Barns me revient en mémoire : « tant que tu te montreras forte et que tu te battras jusqu'au bout, tu ne seras à la merci de personne ».
Je trouve alors une force au fond de moi qui me pousse à me battre. Je donne un coup de coude brusque au poignet de mon agresseur pour qu'il lâche le révolver et lui donne un gros coup de genou à l'entrejambe. Son arme tombe par terre tandis qu'il se plie en deux deux secondes. Deux secondes de trop puisque j'ai le temps de jeter l'arme loin de nous et de m'enfuir pour monter dans le van.
A peine montée que l'agent démarre, tandis que j'essaie de reprendre mon souffle. Mes pensées et mes sentiments se mêlent dans un méli-mélo inextricable qui m'arrachent des sanglots. Qu'ai-je fait pour mériter cela ? Pour vouloir ma mort ? Toute cette histoire, ce meurtre, j'aurai préféré ne pas en être témoin, ma vie a été bouleversée à jamais. Le van s'éloigne du centre commercial et l'agent le conduisant cherche à me rassurer par de multiples paroles mais je ne l'entends pas.
Ce jour-là, un agent est mort, l'agent Barns, et trois autres ont été blessés dont un gravement. Je ne peux m'empêcher de m'en sentir responsable, et ce malgré les nombreuses félicitations que j'ai reçues pour avoir désarmé l'un des mafieux.
Retour au présent :
-Ne me cherche pas trop, jeune fille ou alors je ne me retiendrai pas longtemps, me menace-t-il le regard noir.
-Qu'est-ce que vous me voulez ?
-Ce qu'on te veut, c'est simple, retire ton témoignage.
-Que je retire mon témoignage ? Vous êtes complètement barjos ! Parce que vous croyez qu'en me demandant de retirer mon témoignage, je vais le faire ? Vous me faîtes rire.
-Je crois que tu n'as pas compris. Ce n'était pas une question, dit-il en se penchant vers moi. Tu n'as pas le choix.
-Sinon quoi ?
-Sinon quoi ? Tu vas mourir. Mais pas d'une mort classique avec une balle dans la tête, non, je veux te voir souffrir, te voir me supplier de t'épargner, de te lâcher. Je veux que tu comprennes l'étendue de ton erreur.
J'avoue que dit comme cela, je fais moins la maligne. Mais malgré toutes les horreurs qu'il me prédit, c'est impossible, je ne retirerai jamais mon témoignage.
-Alors qu'est-ce que tu décides ? Me dit-il après quelques minutes.
-Tu peux crever en enfer !
Il rigole à ma réplique.
-On m'avait prévenu que tu étais une coriace, et j'avais anticipé le fait que te torturer ne te ferait pas assez souffrir. C'est pour cela qu'à la torture que j'envisage pour toi, j'y ajoute une souffrance morale. Qu'est-ce que cela te ferait si tu voyais Lola, Camille ou bien Jordan mourir sous tes yeux ? Cela peut être intéressant aussi.
Mon sang se glace et ma respiration se coupe. Je n'arrive pas à croire ce qu'il me dit là.
-NON ! Ne les mêlez surtout pas à cette histoire ! Ils n'ont rien à faire là dedans, ils n'en sont même pas au courant ! Je crie, les nerfs à vif, les larmes menaçantes.
-Ils sont assez impliqués en étant simplement proche de toi. Mais tu sais, je ne te demande pas de répondre immédiatement à ma question. Tu auras un peu de temps devant toi pour la prendre. Mais il y a une chose qui m'intrigue : tu n'essaies même pas de comprendre comment nous t'avons trouvée.
Je ne réponds pas, luttant de toutes mes forces pour empêcher mes larmes de couler. Je sais que ce qu'il va me dire, me fera mal. Il ne parle pas pour rien. La seule raison pour laquelle il est là est de me faire souffrir, et tout les mots pouvant y contribuer sortiront de sa bouche.
-Non ? Tu ne veux pas savoir, eh bien je vais te le dire quand même. Lorsqu'on t'a fait rentrer dans le programme des témoins protégés, nous avons mis en œuvre le plus discrètement possible un appel à tous nos collaborateurs et membres du pays. Et quelle fut notre surprise lorsqu'une de ces personnes habitant à Miami nous a confirmé la présence de celle que nous recherchions au nom d'Amber Wilson. A partir de ce moment-là, nous avons tout de suite lancé nos recherches dans cette zone et quand nous t'avons vu, au parc des Everglades, quelle joie avons-nous ressenti ! Et tu veux savoir le pire, c'est que cet informateur fait partie de tes proches amis. Oui, cette personne t'est très proche et tu tiens beaucoup à lui. Qu'est-ce que cela fait de se sentir trahir par quelqu'un à qui on avait confiance, ça fait mal non ?
Je ne soutenais plus son regard, j'avais baissé la tête depuis longtemps. S'il croyait que je me résignais et que je m'apitoyais sur mon sort, il avait tout faux, je suis en fait en pleine réflexion. Nick avait bel et bien raison, quelqu'un les informait de mes activités. Mais une certaine appréhension me gagne en sachant que cette personne était proche de moi. A quel degré ?
-Entre mon cher, s'écrit mon bourreau.
Il me faut quelques secondes pour comprendre qu'il s'adressait à quelqu'un de l'extérieur. La porte s'ouvre puis se referme. J'entends la personne s'avancer vers mon interlocuteur et pourtant je ne lève toujours pas les yeux.
-Lèves les yeux mon cœur, me susurre le chauve, j'ai une surprise pour toi.
-Ne m'appelle plus jamais mon cœur sale enfoiré, je m'écrie avec colère en levant la tête.
Et je découvre Noah, debout devant moi, en train de tendre un téléphone à mon bourreau. Plusieurs sentiments me traversent à ce moment-là. L'incompréhension de le voir si tranquille puis le soulagement de le voir sais et sauf et enfin la haine. La haine lorsque je comprends tout, la haine lorsque je le démasque, la haine contre moi-même de m'être fait bernée à ce point.
-Toi... je murmure, ne sachant pas quoi dire d'autre.
Une larme s'échappe sans que je ne puisse y faire quoique ce soit, sans que je ne puisse l'arrêter. Un poids oppresse mon cœur et alourdit mes pensées. Lui. De toutes les personnes qui auraient pu me trahir, il a fallu que ce soit lui, celui qui avait élu domicile dans mon cœur, celui auquel je pensais sans cesse. Tout les souvenirs que j'ai avec lui me semblent soudainement faux, toutes ses paroles, tout ses gestes, tout en lui me donne envie de vomir.
Il me dégoûte, je ne pensais pas que l'on pouvait haïr une personne en une seconde, et pourtant c'est ce qu'il vient de m'arriver. J'ai l'impression que mon cœur vient de se briser, que tout s'effondre autour de moi. Je n'avais jamais été confronté à une telle trahison.
-Surprise, tape des mains le chauve. Alors dis-moi, tu aimes ta surprise ? Sache Noah que tu as fait du bon boulot, vraiment. Je te félicite.
Ce qui m'horripile plus que cette trahison, c'est le regard de Noah : impassible. Aucune émotion ne transparaît dans son visage, rien. Il me dévisage comme s'il ne me connaissait pas, comme si nous étions deux inconnus, pire il me regarde presque avec dégoût.
-Qu'est-ce qu'il t'arrive ? On fait moins la maligne maintenant. On va te laisser réfléchir, même si techniquement, le choix devrait être fait, n'est-ce pas Noah ?
-Exactement, continue celui-ci, je te conseille vivement de retirer ton témoignage, autant pour toi que pour tes amis.
Il me dit cela en gardant une voix froide, impassible, d'un air impénétrable. Je ne le reconnais plus, ou peut-être ne l'ai-je jamais vraiment connu. Il a tenu le rôle d'un acteur et il m'a coincée dans son filet. J'ai été naïve, stupide, je me suis faite avoir.
-Comment as-tu pu Noah ? Comment as-tu pu me faire ça ? Comment peux-tu me dire ça ? Comment peux-tu me regarder en face comme ça ? Noah, comment peux-tu ? Je demande de plus en plus fort jusqu'à crier la dernière phrase.
Il ne réagit pas, il se lève avec l'autre et se dirige vers la porte.
-Je suis désolé que tu aies pris tout cela à cœur, mais les intérêts priment avant tout, dit-il avant de quitter la pièce.
-A tout à l'heure, me lance le chauve en quittant la pièce et en refermant la porte derrière lui.
Celle-ci verrouillée, je ne me retiens plus, mes larmes s'échappent et coulent sans interruption. La trahison et la souffrance poignardent mon âme, mon cœur vient de s'effondrer.
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Voilà le chapitre 24!!!
Désolée pour le retard que j'ai pris mais j'avais bac de français et je devais réviser 😅😅
J'espère pour tout ceux qu'ils l'ont passés ou qui ont eu d'autres examens que cela s'est bien déroulés et je souhaite bonne chance à ceux qui ne l'ont pas encore faits.
Sinon, comment avez vous trouvé ce chapitre?
La trahison de Noah?
Le passé d'Amber?
Ça fait un peu beaucoup en un chapitre 😅😅
En tout cas, j'ai kiffé l'écrire, j'y ai mis trois heures non-stop 😅😅😂
Je rajoute encore que je serais présente au meeting Wattpad le 3 juillet dont le lieu a changé : il a lieu au parc du Luxembourg. Pour plus d'infos, posez vos questions aux organisatrices (je vous envoie le lien en privée si vous le voulez )
N'hésitez pas à voter et à commenter !!
A la prochaine et bisous de moi! 😍😘
PS: vous êtes de plus en plus nombreux à me suivre, merci beaucoup pour toutes ces vues et tout ces votes, ca me fait chaud au cœur 😍😍😍
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