PDV de Noah :

Je me réveille avec un énorme mal de tête. Je ne suis pas dans mon lit, non je suis assis sur une chaise. J'essaie d'étirer mes bras mais ils sont attachés au dos de la chaise. Merde, et c'est la même chose pour mes pieds. Mais où suis-je ? Comment ai-je pu en arriver là ?

Petit à petit, les souvenirs refont surface. J'étais dans le parc avec Amber, et on discutait. Elle avait bien compris depuis longtemps que je cachais certaines choses mais elle a aussi bien vu que je n'étais pas des plus sincères avec elle. Mais je ne pouvais pas lui dire la vérité.

Hier, ma petite soeur a été hospitalisée et je suis donc parti à l'hôpital. Mais contrairement à ce que j'ai dit, j'avais bien mon téléphone sur moi. En fait, j'allais répondre à son message jusqu'à ce que je reçoive un appel : Stan. Il avait découvert par je ne sais quel moyen que j'étais proche d'Amber et il m'avait demandé, enfin presque menacé, de m'éloigner d'elle au risque de représailles.

Je n'en avais nullement envie mais je ne voulais pas avoir de nouveaux des problèmes avec eux. Cela ne voulait pas dire que j'allais réellement m'éloigner. J'allais continuer à traîner avec Amber, mais il fallait juste que cela soit plus discret. Mais comment expliquer cela à Amber alors qu'elle est vexée par mon attitude. Je ne pouvais pas faire autrement car je me sentais observé.

Depuis quelques temps, j'ai l'impression d'être constamment suivi, même au retour du parc des Everglades. Je voulais confirmer cela aujourd'hui pour savoir si la cible était Amber ou moi mais celle-ci a absolument tenu à la voir des explications. Je ne peux pas lui en vouloir, j'aurai fait pareil dans sa situation. Et dire qu'elle a pensé que je regrettais son baiser...jamais! Je n'ai jamais vécu de baiser si intense et doux. Je n'avais eu qu'une envie depuis hier, c'était de recommencer.

Résultat, ce que je craignais le plus est arrivé : qu'on nous attrape tous les deux. Je ne sais pas ce qu'il va se passer mais je sens que qu'Amber découvrira la vérité très vite.

Je regarde autour de moi. Je suis seul dans une pièce vide, les murs sont faits de béton, il n'y a qu'une seule fenêtre à la vitre sale. Une porte au bois défraîchie est située à la droite de la fenêtre. Je dirai que je suis dans un vieil entrepôt qui n'est plus utilisé depuis assez longtemps.

Je tire sur les liens pour essayer de les desserrer mais je n'y arrive pas. Cela ne m'étonne pas beaucoup, les membres de la Mafia Del Miedo sont tous entraînés pour être des agents presque parfaits, ils subissent un surentraînement où la survie est la seule porte d'entrée dans la mafia. Je le sais puisque j'ai eu le malheur de l'avoir fait...

J'observais minutieusement la pièce quand la porte s'ouvre. Je tourne la tête et y découvre Merias. Je rigole à sa vue.

-Content de te revoir Noah, même si les circonstances ne sont pas des plus favorables.

-Je ne vais pas répondre de même étant donné que je ne le suis pas et ce malgré les circonstances qui sont des plus défavorables, je réponds sarcastiquement.

-Toujours aussi drôle.

-Toujours aussi con.

Merias fait partie de la mafia depuis aussi longtemps que je le connais. Il m'a toujours détesté, chose réciproque. Le courant n'est jamais passé entre nous et ceci n'a fait qu'empirer depuis que je l'ai battu à un tournoi. Le QG 17, l'un des plus grands QG de la mafia organise des tournois tous les ans où les membres les plus forts se battent entre eux pour avoir l'honneur de devenir le prochain leader du secteur. Cette victoire n'a pas été simple mais il s'en est sorti avec un nez cassé, qui n'a d'ailleurs pas l'air de s'être encore réparé.

-Comment va ton nez ?

-Mieux depuis que tu es parti.

-Trêve de banalité, qu'est-ce que tu me veux ?

Il me regarde fixement avant d'exploser de rire. Un rire sinistre qui fait froid dans le dos. Il a beaucoup changé depuis la dernière fois que je l'ai vu. Merias à cinq ans de plus que moi, soit vingt-deux ans. Il avait le crâne rasé et des yeux gris métalliques. La peau pâle, il faisait peur avec ses gros bras et son air de grand dur. Il s'était mieux entraîné, c'est sûr même si j'étais beaucoup plus grand que lui.

-Je crois qu'entre nous deux, celui qui doit poser des questions, c'est moi. Je te rappelle qu'on t'a kidnappé avec la fille du bras droit, celle que l'on recherche depuis des mois.

J'explose de rire, il est tellement con.

-A ton avis, comment avez-vous réussi à avoir ses coordonnées ? C'est bien ce que je pensais, je dis en voyant son air étonné, tu es toujours un incapable. Je ne comprends pas qu'on ne t'ait pas jeté du QG.

Je crois que je viens de le blesser puisqu'il m'envoie son poing dans la gueule. Ma lèvre se met à saigner et pourtant je ris.

-C'est tout ? Je lui balance. Tu me déçois mais non en fait tu as raison, ne fais rien car plus tu me frapperas et moins je serais enclin à répondre à tes questions. Je sais que tu en as plein alors, va chercher une chaise et assis-toi qu'on discute. On a plein de choses à se dire...

-Tu as toujours été un rigolo à mes yeux. Un petit con qui a juste eu le bonheur d'être proche des bonnes personnes pour être placé aussi haut dans la hiérarchie. Mais sans cela, tu n'es rien qu'un gosse pourri gâté.

-C'est drôle comment la jalousie te rend glauque. Mais tu as raison en un sens, je connais les bonnes personnes pour être bien placé mais j'ai surtout réussi car j'avais la force de le faire et c'est tout. Je sais que pour toi, un petit ado qui a toujours voulu gravir les échelons et qui était au bout de réussir jusqu'à ce que j'arrive, ça a dû être dur. Pauvre chou, tu me fais pitié.

-Ne me cherches pas Johnson. Je ne suis pas là pour te casser la gueule même si j'en ai fortement envie.

-Tu es sûr ? Je lui demande en inclinant ma tête sur le côté. Parce que je ne veux pas que tu souffres à nouveau de ta défaite.

-Parce que tu crois que tu peux rivaliser contre moi ? Mais tu rigoles j'espère, on sait tous les deux que les choses ont changé. Je suis le leader du secteur 17 depuis maintenant quatre ans, je n'ai peur de personne.

-Eh bien tu devrais.

-Trêve de blablaterie, qu'est-ce que tu faisais avec elle ?

-Pourquoi je te répondrai alors que tu connais déjà la réponse.

-Seulement pour confirmer ce que je sais déjà.

-Et qu'est-ce que tu sais ?

-Que tu es beaucoup plus proche d'elle que tu ne le prétends. Proche à un point où tu l'as embrassée dans le parc des Everglades. Que c'est romantique ! J'espère juste pour toi que tu n'es pas tombé amoureux d'elle.

Sa réplique me met dans une colère noire mais je garde un visage impassible, presque moqueur. Il ne faut surtout qu'il entrevoit mes émotions car ceci pourrait être fatal pour moi.

-Moi amoureux ? Tu m'as pris pour qui ? Et qu'est-ce que cela peut te faire, dis-moi ?

-Tu te ridiculise encore plus que tu ne l'es déjà. J'ai reçu des ordres stricts : enlever Amber et toute personnes empêchant ma mission.

-Ce que tu es con ! Je t'ai vachement empêché de réussir à mission.

- Non mais tu étais présent.

-D'accord, donc c'est une vengeance personnelle. Tu me fais encore plus pitié ! On ne t'a donc jamais appris : ne jamais laisser ses sentiments prendre le dessus parce que tu risques gros.

-Je ne suis plus le même qu'avant, j'ai changé. Bref, que sais-tu sur ta copine ? Dis-nous tout.

-Elle est où ? Je demande en ignorant sa question. 

-En quoi cela t'intéresse-t-il ?

-Ça, ce n'est pas ton problème.

-Non, mais sans moi tu ne reverras sûrement jamais ta chère amie alors tu devrais me prendre comme un confident et m'en parler.

-Que comptez-vous lui faire ?

-Parce que son sort t'intéresse vraiment ? Il fallait y penser avant de la balancer.

Pas besoin qu'il m'en parle, je le regrette énormément.

-Réponds à ma question.

-D'accord. Elle est dans une autre salle et on attend qu'elle se réveille. Ensuite, on lui demandera gentiment de ne pas témoigner au risque de représailles.

-Et si elle refuse ?

J'avais peur de la réponse qu'il pouvait me donner. Je sais que la mafia est capable des pires crimes si elle en a besoin.

-Tu connais toi-même la réponse, dit-il en souriant sadiquement. Si elle ne coopère pas, on utilisera la manière forte. Mais avant cela, je veux profiter un peu, un si beau spécimen gâché par...

-Si tu touches à un seul de ses cheveux, je te jure que je te fais avaler les couilles que tu n'as pas avant de t'encastrer dans un mur pour enfin te tuer à la fin.

Il rigole avant de m'attraper l'épaule gauche d'une main.

-Tu ne peux rien faire accrocher sur une chaise. Et même si c'était le cas, tu n'es pas à la hauteur face à moi. Tu ne l'es plus depuis que tu es parti.

-C'est ça ton plus grand problème : tu sous-estimes beaucoup trop.

-Ca doit être dur de se sentir impuissant quand la personne qu'on aime souffre et que nous ne pouvons rien faire, me chuchote-t-il.

Merias est l'un des seuls à savoir la raison de mon départ. Je le soupçonne d'avoir organisé un complot pour me faire partir. Jordan n'a pas pu faire ça tout seul. J'ai beau lui en vouloir, je sais qu'au fond il n'a pas pu faire cela de lui-même. Mais je n'ai aucune preuve.

Je lui crache dessus et libère mon épaule de sa main par un mouvement brusque de celui-ci. Merias se relève en me lançant un regard noir.

-Craches autant que tu veux car c'est la seule chose que tu peux faire.

-Va te faire foutre !

-Tant de bonté en toi.

-Bon, tu vas te décider à me dire ce que tu attends de moi bordel !

-C'est à toi de me le dire.

-Pardon ?

-Tu as le choix : soit tu nous laisse faire notre boulot, et ton amie ne sera pas beaucoup blessée, soit tu décides de jouer les héros et tu meurs.

-Vous êtes drôles ! Il y a une chose que tu ne me dis pas si je décide de vous laisser faire votre boulot, je me trompe ?

-Tu es très intelligent. En nous laissant faire notre boulot, tu vas devoir nous le prouver. Et pour ça, quoi de mieux que de dévoiler la vérité à ta chère Amber.

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Voilà le chapitre 23!!!
Un chapitre assez court mais où on en apprend un peu plus sur Noah.

Les prochains chapitres risquent d'être plein de rebondissements! Mais bon je ne vous en dis pas plus.

Comment avez-vous trouvé ce chapitre?

Je vais poster cette semaine ou la semaine prochaine, je ne sais pas encore mais je peux déjà dire que ce sera bientôt.
A la prochaine et bisous de moi! 😍😘