PDV d'Amber :

Il m'embrasse doucement tout en me serrant dans ses bras. En un baiser, il me fait ressentir toute sa frustration de ne pas l'avoir fait plus tôt, il y met toute la tendresse et l'affection qu'il a pour moi et il y met toute la sensualité qui l'anime : il me fait vivre comme personne.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti autant de choses en un instant. Nos lèvres se mouvaient dans une danse endiablée. Rien n'aurait pu nous arrêter. Finalement, c'est moi qui rompt cet instant, à bout de souffle.

-Je t'avais dit que je me transformerai en prince charmant, brise-t-il le silence.

J'explose de rire. Il n'y a que lui pour dire des choses pareilles après un baiser.

-Tu devrais te taire parfois, tu gâches vraiment tout.

-Viens on sort, me dit-il tout doucement.

On se détache l'un de l'autre mais il me tient la main. On sort de l'eau et on s'allonge en son bord sur le dos, profitant du soleil. Noah m'attire dans ses bras et je m'allonge sur son torse. Je m'y sens bien. J'en oublie tous mes problèmes, seul l'instant présent compte. Seul le temps avec Noah compte.

Et pourtant je sais que cela va finir par se retourner contre nous. Être avec lui s'avère de plus en plus dangereux et pourtant, plus le temps passe et plus je veux rester avec lui. J'ai de plus en plus de mal à rester loin de lui, je me suis habituée à sa présence que ce soit physiquement ou par message. J'ai parfois l'impression qu'il le fait exprès pour que je devienne accro à lui.

Je profite de ce moment de bien être pour faire un petit somme. Ce sont des bisous sur ma tempe qui me réveillent. Je grogne pour que l'autre con me laisse tranquille. Je n'ai pas envie de me réveiller, et puis je suis si bien dans ses bras...

-Allez Chups ! Lèves-toi, il commence à se faire tard, me dit-il avec un sourire dans la voix.

-Il est quelle heure ? Je lui demande de ma voix ensommeillée.

-Dix-sept heures. Il faut qu'on rentre.

-Roh, la nuit n'est pas encore tombée donc chut et laisses-moi dormir, je dis en le serrant encore plus contre moi.

-Tu sais, j'adore être dans tes bras mais je ne crois pas que cela vaille le coup de me faire embrocher par Nick.

-T'es une vraie tapette en fait.

-Non, je suis juste raisonnable et je tiens à ma vie, rit-il.

Je soupire avant de me relever lentement. Je baille comme une vache, ce qui fait rire Noah.

-Chut, tu es en train de gâcher mon réveil, je grogne.

-Arrête je sais que je viens de l'illuminer.

Je le regarde mais détourne rapidement les yeux face à l'intensité de son regard. Merde, il est trop sexy ce gars, surtout qu'il est torse nu, là, à côté. Faut vraiment que je me rendorme.

-Bon allez on se lève ! Je m'écris tout en me dirigeant vers l'arbre où sont déposées nos affaires.

Je l'entends rire derrière moi tandis que je me rhabille.

-Tu peux rester comme ça, cela ne me dérange pas, me dit-il dans mon dos.

-Non, je vais éviter de rester comme ça devant un pervers psychopathe.

-Moi un pervers psychopathe !? Tu me blesses. On sait tous les deux que je suis le fantasme de beaucoup de personnes.

-Le fantasme, je fais semblant de m'étouffer. Tu dors trop toi, tu commences à faire des rêves bizarres.

-Dis ce que tu veux, on connaît tous deux la vérité.

-Que tu es une grenouille ?

-Non, le prince charmant tu veux dire.

-Je crois qu'on va s'arrêter là parce qu'on ne se mettra jamais d'accord.

-Dis plutôt que tu n'assumeras jamais que je suis un prince charmant.

-De qui ?

-Le tien.

En quelques secondes, il se retrouve juste ne face de moi. Il est déjà rhabillé, comme moi. Ses cheveux, déjà ébouriffés comme d'habitude, partent dans tous les sens. Je ne peux m'empêcher de les toucher et de vouloir les recoiffer, ou du moins de vouloir les faire ressembler à quelque chose.

-Je ne savais pas que j'avais une coiffeuse attitrée.

-Comme je ne savais pas que j'avais un prince charmant.

-A votre service Princesse.

Je ris et il m'attire dans ses bras. Je me laisse faire. De toute façon, résister à sa poigne ne fait que pomper mon énergie alors...

-Bon, on y...

Je me fais couper dans mon élan par un baiser de Noah. Rapide, mais tout aussi intense. Je ne le laisse pas s'échapper puisque je le rattrape par la nuque et l'embrasse à mon tour. Il répond aussitôt à mon baiser et me serre contre lui. Le baiser devient très vite langoureux et il demande l'autorisation de ma langue, que je lui donne bien entendu.

J'en ai embrassé des gars dans ma vie, mais j'avoue que lui bat tout le monde à plate couture. Je ne suis plus étonnée de comprendre pourquoi beaucoup de filles comme pot de peinture alias Beverly, sont à fond sur lui. C'est un fantasme à lui tout seul entre son corps et ses lèvres... Mon Dieu, s'il arrive à me faire ressentir autant de choses avec ses lèvres, qu'est-ce que cela serait s'il...

Stop, faut que j'arrête de divaguer, mon esprit va trop loin, il est beaucoup trop perturbé pour penser correctement. Il faudrait que j'évite de dire des bêtises... C'est lui qui met un terme à notre baiser, on est à bout de souffle et pourtant l'envie de recommencer est proche.

-Désolée princesse, mais pour éviter de nous retarder encore plus, il faut que l'on s'arrête maintenant parce que sinon je ne serais plus un prince charmant et je ne répondrais plus de moi.

-Pour cela, il faudrait que tu en sois un déjà, non ? Je réplique le sourire aux lèvres.

-Hum...on ne t'a jamais dit que c'était mal de mentir.

-On ne t'a jamais dit que c'était mal de se surestimer.

-Non, pas que je sache.

J'explose de rire et le frappe sur le bras.

-T'es bête ! Bon, faudrait peut-être lever le camp, je dis en m'éloignant de lui.

Je voudrais tout de même éviter de lui sauter dessus.

-Oui, tu as raison, dit-il comme s'il avait compris ce qui me traversait l'esprit. Avant que les crocodiles n'arrivent.

-Pardon ? Des crocodiles ? Tu te fous de moi.

-Je pense qu'il vaut mieux que je ne réponde pas à ta question et que tu commences à ranger. Cela vaut mieux.

-Ouais c'est ça...

On range tous nos déchets dans un sac à part et toute la nourriture que nous n'avions pas mangé ou pas terminé dans le sac de Noah. Lorsque nous avons terminé, nous repartons vers le parking du parc. Noah jette le sac de poubelle dans la poubelle du parking, range son propre sac dans le coffre du 4X4 et nous quittons le parc des Everglades. Je n'oublierai jamais cette journée.

-Merci Noah.

-Pourquoi tu me dis merci ?

-Parce que j'ai passé une journée formidable en très bonne compagnie, dis-je tout sourire.

-Oh de rien. A ton avis, pourquoi je me surnomme prince charmant ?

-Parce que tu sais que tu es une grenouille mais que t'as tellement peur que les gens le découvrent que tu cries sur tous les toits que tu es un prince charmant en attendant de découvrir la personne qui te transformera en prince ?

-Oui et non, rigole-t-il. Oui, parce que la grenouille attend bien de trouver la personne qui le transformera en prince et non car je l'ai déjà trouvé et que je me suis transformé en prince.

-Ah bon, on ne dirait pas, je le raille.

-Tu finiras par le voir, me dit-il avec un clin d'œil et en posant sa main droite sur ma cuisse.

C'est sensé dire quoi sa phrase ? Qu'a-t-il voulu dire par là ? Je ne comprends pas et cela me perturbe. Qui est la personne dont il parle ? Moi ?

Nous arrivons chez moi au bout d'une cinquantaine de minutes. Nous avons passé le trajet à rire, à chanter à tue-tête, à écouter de la musique, à parler. L'ambiance était très détendue et c'était génial.

-Encore merci Noah, t'es un ange.

-Ah je suis mieux qu'un prince maintenant ?

Je soupire et descend de la voiture. Je lui lance un dernier signe et me dirige vers la porte d'entrée de chez moi.

-Attend !

Je me retourne et vois Noah courir derrière moi. Il s'arrête devant moi et avant que je n'aie le temps de dire un mot, il m'embrasse, un baiser sensuel mais doux et remplie de tendresse. Il allait falloir qu'il arrête avec ses baisers car je commençais déjà à devenir accro.

Je dis cela mais j'aurai beaucoup de mal à le repousser...

-Je n'allais pas te quitter comme ça tout de même, me susurre-t-il contre la bouche. Bonne nuit princesse.

-Bonne nuit Noah, je parviens à dire.

Je me détache de lui à regret et rentre chez moi, un grand sourire aux lèvres. En m'entendant poser mes affaires dans le hall, ma mère descend les escaliers et me bombarde de questions : est-ce qu'on sort ensemble ? est-ce qu'on s'est déjà embrassé ? comment s'était passé ma journée ? est-ce que Noah a été gentleman ?

-Maman, je t'en supplie, pas maintenant !

Et je la plante avant de partir dans ma chambre. J'y reste jusqu'à l'heure du dîner sans faire grand-chose, enfin si : j'ai ressassé cette journée dans ma tête. Voilà ce que j'ai fait. Je n'oublierai jamais cette sortie. Et Noah y est pour beaucoup. Il a été adorable toute la journée et même si je l'ai beaucoup taquiné, au fond, je lui en suis très reconnaissante. C'est rare que quelqu'un me consacre autant de temps que lui. À vrai dire, je n'ai jamais rencontré de personne comme Noah.

Il a beau faire le prétentieux, l'arrogant, et tout le reste, ce n'est qu'une façade. Une façade qu'il montre à tout le monde sauf à un nombre de personnes très restreint. Il est en réalité doux et attentionné, gentil et drôle, et protecteur et joueur. Bon, il aime un peu trop avoir toujours raison mais c'est marrant de le casser dans son délire. Il faut le dire, je ne suis pas très indifférente à lui, je ne l'ai jamais été d'ailleurs. Il m'a toujours intrigué, dès le premier jour.

Et après cette journée, moi qui avait toujours pensé que nous étions amis, je me demande si c'est toujours le cas. On a largement dépassé les limites de l'amitié, on les a dépassées depuis longtemps quand on y pense. Bref, la soirée passe tranquillement et heureusement ma mère ne me pose aucune question.

Le lendemain, je passe la journée à travailler et à envoyer des messages à Noah. Il me raconte de ces bêtises par message ! J'en explose de rire toute seule à chaque fois et ma mère me prend pour une folle. Mais c'est vrai que quand le mec vous envoie qu'une plante de son jardin pousse comme un caca et vous explique toute une théorie farfelue comme quoi c'est réellement possible, vous ne pouvez pas faire autrement que rire. On rigole mais on n'aborde pas le sujet de la sortie d'hier. Et pourtant le sujet me démange. Est-ce que nous sommes ensemble ?

Cette question tourne en boucle dans ma tête sans s'arrêter. Mon cerveau va finir par court-circuiter j'en ai peur. Au moment où je veux aborder ce sujet, je ne reçois plus aucun message de Noah. Il est sûrement aux toilettes ou sous la douche où je ne sais où, donc je ne dis rien. Mais au bout de deux heures, je me pose des questions. Est-il réellement occupé ou en a-t-il marre de me parler ? Je ne lui envoie rien moi non plus mais à 23h, dans mon lit, je ne tiens plus et lui envoie un message :

A Noah 😏😍🙉

Allo ici la terre appelle Noah ! T'es-tu perdu dans l'espace intersidéral de ta maison ? 🙊

Pas très original mais c'est tout ce que j'ai réussi à trouver de potable à envoyer. Je n'allais comme même pas lui envoyer « il est passé où ton cul, je n'en entends plus parler ».

Et pourtant, il ne répond pas et je m'endors en attendant sa réponse. Le lendemain matin, je me lève et la première chose que je fais : regarder mon téléphone. Pas de réponse. Pourtant il a vu les messages. Sale con !

Je jette mon téléphone sur mon lit et pars faire ma toilette. Je commence à dix heures et il est huit heures et demi. Je me prépare énervée mais déterminée à lui parler en cours. Je descends dans la cuisine où ma mère prépare mon petit-déjeuner.

-Coucou ma chérie ! Comment vas-tu ?

-Ça peut aller mieux mais on fait avec. Et toi ?

-Ça va. C'est Noah qui te ramène ce soir ?

-Comme tous les jours.

-D'accord, ne trainez pas trop.

-Si on traîne on va au parc. De toute façon, je te préviendrai si on y va.

-Hum...Ok.

-Qu'est-ce qu'il y a maman ?

C'est bizarre, je ne l'ai jamais vu inquiète comme ça le matin. D'habitude, elle est joyeuse mais aujourd'hui, elle a l'air préoccupé.

-Rien, j'ai juste un mauvais pressentiment, c'est tout. Mais ne t'inquiète pas, je dois me faire des idées, je suis fatiguée avec toutes ses histoires.

-Ça ira mieux maman, ne t'inquiètes pas.

Je ne sais pas qui j'espérai convaincre, elle ou moi.

-Sinon où est Nick ? Je demande à ma mère.

-Il est sous la douche. On va aller voir Thomas aujourd'hui.

Depuis l'incident ayant eu lieu chez nous, Thomas était resté à l'hôpital pour une blessure assez grave. Mais il allait beaucoup mieux, il n'attendait qu'une chose : que les médecins le laissent sortir. Ceux-ci voulaient le garder en observation encore pendant quelques temps.

La police était toujours à la recherche des malfaiteurs, ou agresseurs je dirais. Elle ne les trouvera jamais. D'abord parce que ces agresseurs sont beaucoup trop futés et intelligents pour réussir à se faire attraper par la police, et en plus parce qu'il y avait sûrement des taupes dans la police même pour l'empêcher de trouver la bonne piste. Bref, il ne fallait pas compter sur eux.

-Vous l'embrasserez de ma part.

Ma mère acquiesce et nous mangeons en silence, chacune perdue dans ses pensées. Nick arrive au moment où je termine de manger et embrasse ma mère avant de m'embrasser sur la joue.

-C'est pas bien d'être aussi impliqué pour un Marshall, dis-je à Nick sur le ton de la plaisanterie.

-Je n'ai fait que suivre tes conseils.

-Ses conseils ? Demande ma mère perplexe.

-Ah merde !

Je cours dans ma chambre pour échapper aux questions de ma mère. Je le fais beaucoup mais elle en pose trop elle aussi. Je prends mes affaires ainsi que mon manteau et redescends dans la cuisine.

-On y va, Nick ?

-Oui. Tu viens avec nous ? demande-t-il à ma mère.

Maman, refuse je t'en supplie !

-Non, je préfère rester à la maison.

-Tu es sûr ? Parce que...

-Nick, arrête de t'inquiéter ! Tu seras de retour dans même pas une demi-heure. Il ne m'arrivera rien si je ferme toutes les portes et toutes les fenêtres.

-Oui, mais...

-De toute façon, continue-t-elle, celle qui doit être le plus protégé ici c'est Amber.

-Elle a raison, je dis. Elle peut rester ici, il ne lui arrivera rien. Au pire, elle t'appellera s'il y a un problème et tu seras là en moins de deux minutes.

Il ne dit rien mais je sens qu'il capitule. Il finit par embrasser ma mère en lui donnant mille et une recommandations avant de sortir de la maison avec moi. On se dirige vers son 4X4 et on monte dans la voiture. J'attache ma ceinture et il démarre.

-Quand est-ce que tu vas m'apprendre à conduire ? Je lui demande.

-Parce que tu projettes de t'enfuir ?

Pas pour l'instant...

-Non, mais tu sais très bien que ça fait longtemps que je veux en faire.

-Oui, mais je t'avoue qu'avec ce qu'il se passe en ce moment, je ne crois pas que ce soit une bonne idée.

-Oui mais tu sais très bien qu'ils ne vont pas nous faire déménager parce qu'il n'y a pas assez de preuves les incriminant.

-Ils pensent que ce sont des gangs de banlieue ou des jeunes pas très futés qui t'ont envoyé ce message et que ceux qui se sont introduits chez nous ne sont que des cambrioleurs dont le vol a mal tourné.

-Qu'est-ce qu'ils peuvent être con de penser ça !

-Oui mais ce n'est pas cela qui me préoccupe le plus.

-Je t'écoute.

-Comment ont-ils trouvé, car je suis sûr que ce sont eux, ton numéro ? Depuis que nous avons déménagé, ils sont surveillés en permanence et il n'y a rien eu de suspect. Personne ne s'est déplacée à plus de vingt kilomètres de la ville, aucun missionnaire n'a été envoyé, rien. Et pourtant, ils ont réussi à nous trouver.

-Où veux-tu en venir ? Je lui demande de plus en plus inquiète.

-Je ne sais pas. Je ne fais que des suppositions, mais j'ai l'impression que quelqu'un en sait un peu trop sur nous.

-Tu es en train de dire qu'il y a sûrement quelqu'un ici qui leur donne des infos sur nous ?

-Je ne sais pas mais c'est possible. Réfléchis une seconde : comment aurait-il pu connaître ton numéro et ton adresse ? Ils n'ont pas pu traquer ta puce car je l'ai détruite depuis un moment. En plus, elle était conçue de sorte à être intraçable.

-Quelqu'un leur a donné ces informations, je murmure.

-C'est ce que je pense. Et si c'est le cas, cette personne est sûrement plus proche de toi que tu ne le penses. En tout cas, il faut que tu fasses plus attention à toi. Thomas est hors service pendant un moment et je suis chargé de la protection de ta mère et de la tienne. C'est pour cela que je te demande d'être encore plus prudente.

-T'inquiète, je sais me défendre.

-Je le sais, me dit-il avec un clin d'œil.

Je souris et il se gare dans le parking de l'école. Je lui dis au revoir et descends de la voiture. J'arrive dans la cour où je trouve Jordan avec Camille.

-Salut les jumeaux !

-Salut Amber ! Me disent-ils de concert.

Ils sont très différents mais pourtant si complémentaires, c'est troublant. Camille me saute dessus en me disant que je lui ai manqué.

-Mais on ne s'est quitté que durant le week-end, je ris.

-Oui mais on ne s'est pas parlé pendant plus de cinquante heures ! C'est énorme !

Je rigole et elle me lâche.

-Sinon, comment s'est passé ton samedi ? Me demande-t-elle malicieusement.

Elle sait que je suis sortie toute la journée avec Noah, et elle attend tous les détails les croustillants que je peux lui donner. Lola arrive à ce moment-là et me saute dessus.

-Non ! Tu n'allais tout de même pas lui raconter à elle sans moi ton rendez-vous avec Noah ?!

-Quel rendez-vous avec Noah ? Demande Jordan perdu.

C'est vrai que je ne l'avais pas prévenu. C'est-à-dire que connaissant les tensions qu'ils y avaient entre eux, je n'avais pas trop envie de lui en parler pour qu'il me fasse la morale ensuite.

-Ce n'est pas ton problème, lui rétorque sa sœur. Va te chercher des amis, nous devons parler entre filles.

J'explose de rire, elle ne mâche jamais ses mots avec son frère.

-Mouais, c'est ça, dit-il en partant rejoindre Brent et Matthew qui venaient d'arriver. Il n'empêche que tu me devras des explications Amber.

-Bon allez, dis-nous tout ! Me presse Lola.

Je ris, et leur explique comment s'est passé la journée au parc des Everglades, des sandwichs, au lac et enfin aux baisers.

-AHHHHHHHHHH ! Crie Lola. Vous vous êtes embrassés !! J'en étais sûre !!! Il se passe quelque chose entre vous !

-Mais chut ! Nous la réprimandons à l'unisson avec Camille.

Elle marmonne un désolé avant de sourire comme une idiote.

-Je suis grave contente pour toi, reprend-elle plus doucement. J'ai toujours su qu'il se passait un truc entre vous, même si vous n'en aviez pas vraiment conscience. Et maintenant vous êtes ensembles !

-Euh...quoi ? Mais je n'ai jamais dit que nous étions ensembles.

-Hein ? Disent Camille et Lola en même temps.

-Comment ça vous n'êtes pas ensemble ? Continue Camille. Vous vous êtes embrassés, non ?

-Si mais... je ne sais pas si cela veut dire quelque chose pour lui.

-Mais bien sûr que cela veut dire quelque chose pour lui ! Tu ne vois pas comment il te dévore du regard ! A part Beverly, il n'a jamais été proche d'une fille autant que toi. Et encore, il restait avec Beverly parce que c'était son plan-cul. Sauf que maintenant, il ne la calcule plus du tout et elle enrage tellement, c'est archi drôle. Tu as le champ libre ! Dit Camille.

-Ouais...je ne sais pas, il faut qu'on en reparle.

-Tu as raison, acquiesce Lola sagement.

On se fait couper par la sonnerie qui nous indique que nous devons monter en cours. On se dirige alors vers le bâtiment et on monte en classe. Presque tout le monde est déjà présent, sauf Noah.

La matinée se termine, et Noah n'est pas là. Je ne sais pas pourquoi et il ne répond à aucun de mes messages. Je m'inquiète de plus en plus, j'espère qu'il n'a rien de grave au moins.

L'après-midi commence avec un cours de mathématiques. La prof nous donne les révisons pour le contrôle de jeudi quand on toque à la porte. C'est Noah qui rentre, la mine fatiguée avec des cernes et les cheveux en bataille. On dirait qu'il n'a pas dormi de la nuit. Il s'excuse auprès de la prof et part s'asseoir près de son meilleur ami au fond. Il passe devant moi et me lance un petit sourire. Je ne peux m'empêcher de lui répondre à mon tour par un sourire.

Ça me fait plaisir de le voir me sourire car cela me montre qu'il n'a rien contre moi. Je me rends compte que j'avais appréhendé sa réaction jusque-là. J'attends que le cours se termine pour aller le voir. A moins que j'attende que lui vienne me voir ? Je ne sais pas.

Sauf qu'au moment où je voulais me lever le cours de maths terminé, le prof d'histoire arrive en classe. Pas le temps de réfléchir, on a contrôle.

La récré arrive enfin et je vais voir Noah. Celui-ci est en train de parler avec John.

-Noah ? Ça va ? Je lui demande.

-Oui, ça va. Désolé de ne pas avoir pu te répondre hier, étais occupé, dit-il vaguement.

Occupé ? Ça veut dire quoi occupé ? Avec une fille ?

-Je...

-On reparle tout à l'heure, parce qu'il faut que j'aille voir quelqu'un c'est urgent, me coupe-t-il.

-Euh...d'accord, dis-je perplexe.

Parce qu'il y a plus important que parler avec moi ? Je rigole, bien sûr qu'il y a plus important, mais je ne comprends pas. Chercherait-il à m'éviter ? C'est du moins l'impression qu'il me donne. L'incompréhension me gagne alors. Il regrette ? Il aurait préféré que l'on reste de simples amis ? Mais qu'est-ce que je raconte, on n'est pas ensemble. Si ?

Je suis perdue. Je me dirige néanmoins dans la cour avec Jordan. Celui-ci remarque que je ne suis pas très bien mais ne fait aucune remarque, sachant très bien que je ne lui répondrais pas. Et puis, il a vu ma conversation avec Noah. Noah m'ignore tout le reste de l'après-midi, esquivant tout type de conversation avec moi. Cela m'énerve mais m'attriste également. Je savais que notre relation ne serait jamais comme avant, mais pas à ce point, du moins pas dans ce sens.

A la fin des cours à 18h, je suis fatiguée et énervée, ce qui est le pire mélange qu'il peut y avoir en moi. Je sors de classe avec Jordan et je trouve Noah devant l'établissement. Je décide de l'ignorer mais il m'interpelle. Je soupire et dis au revoir à Jordan. Je me tourne ensuite vers Noah.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Je lui dis brusquement.

-Je te ramène, comme tous les jours, me dit-il comme si c'était évident.

Sur le coup, je ne sais pas quoi dire. Devrais-je lui crier dessus ou ne rien dire et le suivre ? La première idée est sûrement la meilleure mais je n'ai pas la foi ni la force pour donc je le suis. On part dans le parking rejoindre son bijou. On monte et il démarre.

Silence. La seule chose que je peux dire sur le début du trajet. Aucun bruit ne sort sauf celui sourd de la voiture. Après dix minutes de silence, je décide de parler parce que cette atmosphère m'est trop difficile.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé hier ?

Il ne me répond que quelques minutes après.

-Ma sœur s'est faite hospitalisée car elle a fait une chute de cheval.

-Mon Dieu, rassure-moi, elle va bien ?

-Oui, ne t'inquiète pas, elle a eu plus de peur que de mal. Elle s'est juste cassée le poignet droit.

-La pauvre, tu lui feras un bisou de ma part.

-Oui bien sûr.

-Et pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

-Quand j'ai su qu'on l'emmenait à l'hôpital, j'ai tout de suite quitté chez moi et j'ai oublié mon téléphone sur le coup.

Je sens qu'il ne me dit pas tout mais je ne dis rien.

-C'est pour ça que tu n'es pas venu ce matin ?

-Oui. On est rentré à 4h du matin, je n'ai donc pas beaucoup dormi.

J'hoche la tête, signe que j'ai compris même si je suis sûre qu'il me cache une chose. A vrai dire, j'ai toujours su qu'il me cachait des choses mais je ne lui en ai jamais parlé, j'attends qu'il m'en parle de lui-même. Je ne peux pas lui en vouloir de ne pas m'en parler étant donné que c'est ce que je fais constamment avec lui et les autres.

N'empêche, il y a une question qui me brûle les lèvres.

-Pourquoi tu m'as évité cet après-midi ?

Un grand silence accueille la question. Ok.

-Noah, je pense qu'il est temps pour nous de parler.

-Mais ce soir, je...

-Au parc et maintenant, je dis fermement.

Il ne me répond pas et pourtant je sais que même s'il n'est pas du même avis, il s'est résigné. J'envoie un sms à ma mère pour le lui en informer.

Noah nous conduit au parc situé à quelques rues de la maison. On y arrive cinq minutes plus tard et nous partons nous asseoir sur les balançoires.

-Allez, dis-moi, je dis directement.

-De quoi ?

-Dis-moi ce il y a. Tu regrettes ?

-Quoi ?

-Est-ce que tu regrettes de m'avoir embrassé ?

-Non jamais...

-Mais ?

-Mais... je ne sais pas. Je me demande si cela ne va pas un peu trop vite, si...

-On a fait que s'embrasser, on n'a pas couché ensemble donc arrête de te trouver des excuses et dis la vérité.

-C'est compliqué... mais en résumé, on ne peut pas être ensemble.

Sa phrase n'a aucun sens et pourtant elle me détruit.

-Et pourquoi ? Dis-je d'un ton impassible.

-Parce que...je ne peux pas t'expliquer. Je suis désolé mais...

-Tu sais, si tu ne m'aimes pas, tu n'es pas obligé, je le répète, de te trouver des excuses. Tu veux qu'on reste amis, il n'y a pas de soucis mais aies au moins la décence d'être franc.

Je me lève de la balançoire, prête à rentrer chez moi. J'ai assez perdu mon temps comme ça.

-Amber attend !

-Donnes moi une bonne raison de rester là une minute de plus.

Il se lève et s'avance vers moi.

-Amber, dit-il lorsqu'il est face à moi. Je n'ai jamais dit que je ne t'aimais pas. Au contraire, je n'ai qu'une envie : c'est de sortir avec toi. J'en rêve depuis si longtemps mais je ne peux pas, c'est contre ma volonté. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi mais si un jour tu l'apprends, tu comprendras que je fais ça uniquement pour toi. Parce que tu es mon soleil, tu...

Il se coupe brusquement et devient livide. La seconde d'après il s'écroule devant moi. Merde ! Je comprends tout de suite ce qu'il se passe : ils m'ont retrouvée. J'allais m'allonger au sol et contacter Nick à l'aide de ma montre mais trop tard, je sens déjà quelque chose s'enfoncer dans mon cou.

Et puis trou noir.

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Voilà le chapitre 22!!!
Me tuez pas s'il vous plaît pour la fin 😅

Ça fait des mois que j'ai ce chapitre en tête et enfin je le publie 😍

Désolée pour le retard que j'ai pris mais j'ai eu quelques contre-temps, mais je le fais pardonner avec un chapitre de 4700 mots!!

Comment avez-vous trouvé le chapitre ? Personnellement, je ne l'aime pas trop, c'est la fin qui m'intéresse😏

Pour ceux qui ne lisent pas mon autre histoire, Spectre, je voulais vous prévenir que je serais présente au Meeting Wattpad en tant qu'auteur à Paris le dimanche 3 juillet. Par contre, il a changé de lieu, je vous en informerai si j'ai plus d'informations.

A la prochaine et bisous de moi!! 😍😍😘