Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Prologue

Beth

Sept ans plus tôt


— Beth ! Tu m'entends ?

J'ai froid.

— Beth, est-ce que tu m'entends ?

J'ai mal. Pourquoi est-ce que j'ai aussi mal ?

— Bon sang !Où sont les secours ?

— Ils sont en route, ils ne devraient plus tarder. Ils m'ont dit de ne surtout pas les toucher ni les sortir de la voiture, mais de continuer à essayer de leur parler pour qu'ils restent éveillés.

À qui sont ces voix ? Qu'est-ce qui se passe ? J'ai mal au crâne. Mes oreilles sifflent et dans la brume qui m'enveloppe, je sens quelque chose de chaud couler sur mon visage et dans mon cou. Une odeur de sang, d'essence, de fumée et de neige envahit mes narines, sans que je ne comprenne ce qui m'arrive.

— Et Dylan ?

Ah oui, ça y est, je me rappelle, je suis dans la voiture de Dylan.

Un silence, puis une voix reprend :

— Je ne sais pas... il ne répond pas.

De quoi parlent ces gens ? Qui sont-ils et pourquoi je ne peux pas bouger ?J'ai la tête qui tourne et chaque centimètre carré de mon corps me fait mal. Ouvrir les yeux me demande un effort surhumain, mais il faut que je comprenne ce qui se trame autour de moi. Les voix que je perçois me rappellent quelque chose, mais je suis incapable de les reconnaitre tant mes oreilles bourdonnent. Je cligne plusieurs fois des paupières et un visage apparait devant moi en deux exemplaires. Ma vision est floue, et j'ai beau fermer et rouvrir les yeux, elle ne s'améliore pas. C'est quoi ce bordel ?

— Dieu merci, tu es consciente ! Beth, si tu m'entends, est-ce que tu peux cligner des yeux ?

J'obtempère.

— Parfait !Écoute-moi, les secours ne vont pas tarder à arriver.

Les secours ?De quoi il parle ? Je tourne la tête vers le siège voisin du mien pour apercevoir Dylan, mais une douleur horrible à la nuque m'arrache un cri.

— Ne bouge pas ! s'empresse d'ajouter l'homme face à moi.

Des larmes coulent le long de mes joues entrainant jusqu'à ma bouche ce qui semble être mon sang.

— Dylan ?croassè-je avec difficulté.

Il ne me répond pas et tout à coup l'angoisse monte en flèche. Pourquoi est-ce qu'il ne répond pas ?

— Dylan !

Mes pleurs redoublent d'intensité et je tente à nouveau de tourner la tête vers lui, mais l'individu m'en empêche.

— Non, non, non ! Tu ne dois pas bouger ! Eh ! Regarde-moi !

Ma vision est encore plus floue désormais, mais je braque mes yeux dans les siens.

— Voilà, c'est ça. Tu dois rester tranquille encore quelques minutes. Je sais que tu as mal et que tu as peur, mais tout va bien se passer, d'accord ? On va vous sortir de là... tous les deux.

Je ne comprends absolument rien à ce qu'il me raconte.

— Matt, ils sont là dans deux minutes, l'interpèle son ami.

Matt ? Mais qu'est-ce que...

— Tu veux bien prendre le relai un instant ? le sollicite ce dernier.

Je n'ai pas envie qu'il s'en aille. J'ai peur et le silence de Dylan à côté de moi m'angoisse, je ne veux pas être seule. Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, que je discerne des sirènes au loin et qu'un nouveau visage se manifeste devant mes yeux. Pourquoi il est à l'envers ? Je cligne plusieurs fois des paupières et malgré ma vision trouble, je remarque que ce n'est pas lui qui est à l'envers, mais moi. Le décor autour de moi est de travers ;mon regard se pose sur le pare-brise et je constate que ma tête se trouve beaucoup plus près du sol qu'elle ne devrait l'être. Je déglutis péniblement quand les souvenirs me reviennent par flashs. Notre dispute, les cris dans la voiture, la route glissante... Ma respiration s'accélère, mon cœur s'emballe. Pitié, dites-moi que c'est juste un cauchemar et que je vais me réveiller. Une douleur lancinante croit dans ma poitrine.

— Eh ! Je suis là, ma belle, me rassure l'individu.

Voyant que je ne réagis pas, il reprend :

— Il faut que tu restes avec nous, d'accord ?

Je comprends alors qu'il essaie de me faire parler pour me garder éveillée, pour ne pas que je perde connaissance et étant donné la fatigue que je ressens, je pense qu'il n'a pas tort. Je dois demeurer consciente.

Je cligne une nouvelle fois des yeux et j'entrevois le visage de celui qui me fait face ; un visage familier, rassurant.

— Jérémy...lâchè-je dans un souffle.

— Tu entends ce bruit ?

J'ai du coton dans les oreilles, mais je devine qu'il fait allusion aux sirènes des ambulances qui se rapprochent.

— On va bientôt vous sortir de là.

Je n'ai pas le temps de lui répondre ; les secours se garent sur le bord de la route et plusieurs voix se mélangent. Je vois des éclairs bleu et rouge illuminer le décor autour de moi. Puis, Jérémy s'apprête à se lever pour laisser sa place aux ambulanciers. Tout à coup, j'ai encore plus peur. Je ne veux pas qu'il s'en aille. J'avance le seul bras qui me semble valide, ou du moins le seul que je peux toujours bouger puisque l'autre refuse de fonctionner. Je saisis sa main dans la mienne ; Jérémy se retourne brusquement et se penche à l'intérieur de l'habitacle. Il me scrute de ses yeux dont j'aime tant la couleur.

— S'il te plait, articulè-je en proie à la panique.

Il hésite et moi, je panique. J'ai un mauvais pressentiment concernant le sort de Dylan. Mes larmes coulent à nouveau sur mes joues et je retire lentement ma main de la sienne, mais contre toute attente il resserre ses doigts autour des miens.

— Je ne m'en vais pas, mais il faut que je laisse la place aux secouristes. Je reste à côté, d'accord ?

Je cligne des paupières parce que hocher la tête est trop douloureux. Il s'éloigne et aussitôt un vacarme assourdissant mélangé à des voix qui hèlent des ordres de tous les côtés retentit. Les ambulanciers me parlent, me posent des questions auxquelles je tente de répondre sans grand succès. Je suis fatiguée, j'ai froid, mon corps me fait mal, j'ai seulement envie de dormir.

Au bout d'un temps qui me semble une éternité, je sens qu'on m'extirpe de la voiture et qu'on me place sur un brancard. Un collier cervical entrave mon cou et je ne peux pas tourner la tête pour observer ce qu'il se passe autour de moi. Ma vue se brouille de plus en plus et mes forces m'abandonnent. J'essaie de savoir comment va Dylan en écoutant les conversations autour de moi, mais je suis trop épuisée ; mes oreilles sifflent et une migraine atroce me broie le crâne.

— Il faut l'emmener à l'hôpital sans tarder. Elle fait une hémorragie.

Visiblement, mon état est plus critique que je ne le pensais. Ma bouche devient pâteuse, malgré la panique je sens mon rythme cardiaque ralentir et j'ai soudain l'impression de planer. Mon regard se perd vers le ciel au-dessus de ma tête ; j'ai envie de dormir, je ne veux plus sentir cette douleur, je veux seulement... je veux seulement partir.

*****

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, j'ai la sensation que mes paupières sont collées à la glu. La pièce dans laquelle je me trouve est plongée dans la pénombre, la seule source lumineuse provient de l'espèce de néon blanc au-dessus de moi. Un bip répétitif me parvient et je tourne la tête vers l'origine de ce son insupportable ; un moniteur cardiaque. Je fronce les sourcils, perplexe. Je parcours du regard le reste des lieux et m'aperçois que je suis allongée dans une chambre d'hôpital. Qu'est-ce que je fais ici ? Comment j'ai atterri là ? J'essaie de me souvenir de mon arrivée ici, mais tout est flou dans mon esprit. Alors que tout un tas de questions m'assaille, la porte s'ouvre et un homme entre avant de refermer derrière lui. Il ne porte pas de blouse, il ne fait donc pas partie du personnel médical. Son visage familier, ses iris noisette... Jérémy. Il dépose sa veste sur le dossier du fauteuil près de mon lit et se tourne vers moi. Son air choqué ne m'échappe pas ; de toute évidence, il n'avait pas vu que j'étais réveillée en entrant. Avant même d'avoir pu dire quoi que ce soit, il se rue hors de la chambre et je l'entends parler précipitamment avec quelqu'un. Je suis complètement dépassée.

Jérémy revient et s'assoit près de moi sur le lit. Il m'observe attentivement de ses yeux pleins d'affection, de soulagement et de larmes qu'il s'empêche de laisser couler. Je reste silencieuse, ne sachant pas quoi dire.

— Si tu savais combien je suis heureux que tu te sois enfin réveillée !

Il s'interrompt un instant avant de reprendre :

— J'imagine que tu ne te souviens pas de ce qui s'est passé ? s'enquit-il avec un sourire contrit.

Je le fixe, mais ne réponds pas.

— Tu me reconnais ? me questionne-t-il à nouveau, inquiet.

Je hoche la tête pour confirmer. Pourquoi est-ce qu'il me demande ça ?Il passe une main dans ses cheveux et pousse un soupir à la fois soulagé et...résigné ?

— Et de quoi est-ce que tu te rappelles d'autre ?

Son air désolé finit par me délier la langue.

— À vrai dire, pas grand-chose.

C'est ma voix, ça ? Je ne la reconnais pas, c'est comme si je n'avais pas parlé depuis des lustres.

— J'ai soif, déclarè-je en portant une main à ma gorge.

Jérémy hoche la tête et m'aide à me redresser avant de me tendre un verre d'eau que j'avale d'une traite. Il récupère l'objet et le repose sur la table derrière lui.

— Qu'est-ce que je fais ici ? On est où, là ? ajoutè-je en voyant qu'il ne répond pas.

— On est au NewYork Presbyterian Hospital. Tu as eu un accident de voiture.

— Quoi ?

Tout à coup, tout me revient en bloc en une succession de flashs plus chaotiques les uns que les autres. C'est impossible, je suis forcément en plein cauchemar. Ma respiration s'accélère et j'entends le bip du moniteur s'emballer lui aussi. Je me force à retrouver un semblant de calme malgré le torrent d'émotions qui me submerge. Je tourne la tête vers Jérémy.

— Je suis là depuis combien de temps ? demandè-je d'une voix tremblante.

Je sais que je ne suis pas ici depuis seulement trois jours ; je me rappelle encore la douleur que j'ai ressentie après l'accident et aujourd'hui je ne sens plus rien. Alors, soit ils me gavent de médicaments, soit je suis dans ce lit depuis plus longtemps que je ne le crois.

— Tu devrais patienter un peu, un médecin va venir te voir, je ne suis pas sûr de...

— Réponds-moi, j'ai besoin de savoir.

— Beth...

— S'il te plait.

Il souffle et détourne le regard un instant avant de revenir le planter dans le mien. Je sens qu'il hésite, et cela fait monter mon angoisse d'un cran. Quand il se décide enfin à parler, je m'attends à tout sauf à ça.

— Un an. Tu es restée dans le coma pendant un an.

J'ai l'impression de suffoquer. Non, c'est un vrai cauchemar, ça ne peut pas être réel. Je devrais être sonnée, pourtant, la seule question qui me vienne à l'esprit, le concerne lui, Dylan. Pourquoi ce n'est pas lui qui est près de moi ? J'ai un mauvais pressentiment, la peur grandit en moi et ce que je vois défiler dans le regard de Jérémy ne m'aide pas à me calmer. Je ne veux pas poser cette question parce que je redoute la réponse, mais je dois savoir. Peut-être qu'il va bien et qu'il est juste allé prendre l'air ou se chercher un café. Oui, c'est surement ça. Il s'est seulement absenté, il est en parfaite santé. Je reporte néanmoins mon attention vers mon ami.

— Où est Dylan ?

Je sens les larmes monter et je tente de les refouler, en vain. Le silence règne dans la chambre et cela ne fait qu'accentuer la pression qui grandit autour de mon cœur. Jérémy prend ma main dans la sienne et ce geste, bien que rassurant, ne me procure aucun réconfort. Je sais ce qu'il va m'annoncer.

— Beth...

— Dis-moi qu'il va bien... je t'en prie, sanglotè-je.

— Je suis vraiment désolé... répond-il en serrant mes doigts.

Mon cœur va exploser. Je ne peux pas le croire, dites-moi que ce n'est pas vrai. Je ne peux pas croire que tout ça soit réel. Tout ça ne PEUT PAS être réel. J'ai perdu un an de ma vie, mais en l'espace de quelques minutes, c'est la totalité de mon univers qui vient de s'effondrer. Mon existence entière n'est qu'une vaste erreur.

Sans moi, cet accident n'aurait jamais eu lieu. Sans moi, Dylan serait encore envie.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro