La journée se termina plus vite que je ne l'aurais imaginé et je pus rapidement retrouver les filles dans notre chambre.

Chacune vaquait à ses occupations dans un silence inconfortable.

Je rompais brusquement le silence et lâchais d'une traite :

- Tony a essayé de m'embrasser hier.

Elles se tournèrent lentement vers moi et me regardèrent les yeux aussi ronds que des billes, l'air ébahis.

Je poursuivis alors et déclarais :

- Et je l'ai repoussé.

Aucunes des deux ne bougea dans un premier temps puis Clarisse s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule.

Ambre, quand à elle, prit enfin la parole et annonça d'un air exaspéré :

- Est-ce quelqu'un peut m'expliquer parce que Maelle je ne te suis plus tellement !

Je me tournais vers Clarisse et la suppliais du regard n'ayant pas le courage de lui avouer les sentiments que je ressentais pour Thomas.
Clarisse comprit le message et déclara :

- Maelle est amoureuse de Thomas...

Ambre me scruta pendant quelques secondes, la bouche et les yeux grands ouverts puis se laissa tomber sur le lit en lâchant :

- Oh non..

Je soupirais et répondis :

- Tu l'as dit..

Ambre vint s'asseoir à nos côtés puis passa sa main dans mon dos, dans un geste réconfortant.

Nous eûmes alors une grande discussions avec les filles et à la fin elles étaient d'accord sur le fait que je devais avouer mes sentiments à Thomas. Mais moi je ne l'étais pas. Je leur avait expliqué que je connaissais assez Thomas pour savoir qu'il allait se braquer et que notre amitié ne serait plus la même. Je savais qu'il allait prendre ses distances et j'étais terrifiée à l'idée que je puisse le perdre. Clarisse m'avait répondu qu'elle comprenait mais Ambre s'était exclamée :

- Pas moi.Maelle, l'homosexualité de Thomas n'est pas une étiquette collée sur son front et qu'on ne peut lui retirer! N'importe qui peut tomber amoureux de n'importe qui peut importe ce qu'on dit.
Les paroles d'Ambre m'avait fait réfléchir et je l'avais scrutée en tentant désespérément de retenir les larmes qui menaçaient de s'échapper de mes yeux mais je ne pus me retenir plus longtemps lorsqu'elle me prit dans ses bras. J'avais alors éclaté en sanglots mais les filles avaient heureusement réussi à me calmer.

Puis après ce moment riche en émotion, est venu l'heure de descendre manger. Nous croisâmes Thomas dans les escaliers et malheureusement lorsqu'il me vit il se figea et s'écria l'air inquiet :

- Maelle, tu as pleuré ?!

Je dus lutter une nouvelle fois pour retenir mes larmes.
Je m'en voulais, je me haïssais presque d'être aussi faible et de craquer si facilement.
Thomas avait remarqué que j'avais pleuré. Or il était la raison de mes larmes ce qui était plutôt ironique.

Je n'eus même pas le temps de répliquer ou de nier que Thomas me prit dans ses bras et posa son menton sur le sommet de ma tête puisqu'il était beaucoup plus grand que moi.

Je n'eus ni l'envie ni le courage de le repousser alors je posais ma tête sur son torse et me laissais bercer par les battements de son cœur.
Sa voix me sortit de mes songes lorsqu'il murmura tout contre mon oreille :

- C'est Tony c'est ça. Tu es encore amoureuse de lui n'est ce pas ?