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52. Succincts, expéditifs et abrupts

Après mes adieux faits à Fleur, c'était à la fois le cœur lourd et léger que j'avais retrouvé Jeanne dans la salle de réunion. Puis, sans même échanger un traître mot, nous nous étions mises en chemin pour rallier l'endroit ou s'était trouvée la Fabrique. Une destination que nous savions déjà être un point de non-retour : celui où nous allions devoir passer à l'exécution de notre plan de diversion en espérant encore qu'il nous permettrait de sortir du sous-sol vivantes en plus de nous assurer la fin de tout le reste.

Une fois arrivé devant la double porte qui avait bloqué l'accès de la Fabrique, je me souviens que j'avais vu Jeanne hésiter avant de venir poser sur la surface du lecteur fiché dans le mur son badge. Et soudain submergée à mon tour par le doute je lui avais lancé un, attends qui l'avait fait se tourner vers moi avant qu'elle ne me foudroie d'un regard franc.

- Et s'il ne sort pas ? Et s'il ne se dirige pas vers eux ? Si le combat n'a jamais lieu ? On fait quoi ? C'est quoi le plan B ? Avais-je alors ajouté.

Emportés par l'urgence que nous avions eue à mettre sur pied notre diversion, nous avions foncé tête baissée sans penser que peut-être, elle pourrait échouer et donc, nous ne lui avions cherché aucune alternative juste au cas ou. Et à mesure que j'avais pu voir dans leurs orbites les yeux de la scientifique allers et venir de gauche à droite comme ci du néant une réponse toute faite aurait pu lui apparaître, j'avais compris que de plans de secours, il n'y en aurait aucun.

- Je ne sais pas, avait fini par me dire l'adulte dans un bégaiement, scellant par la même occasion notre destin, puisque dans le lointain je venais d'entendre une voix masculine donnant des ordres militaires. Le signe avant-coureur que d'ici quelques instants, la guerre ferait rage dans le dédale de l'installation en sous-sol.

Prématurément, le moment de vérité était donc arrivé et après avoir échangé un énième regard avec Jeanne, je l'avais vu déverrouiller l'accès vers la Fabrique. Sauf que lorsque la double porte s'était ouverte en grand, 13.V ne s'était pas précipité à l'extérieur comme je l'avais craint, et ça pour une simple et bonne raison : parce qu'en écrivant notre scénario de remake, nous avions encore une fois omis de prendre en considération un quelque chose qui depuis toujours lui avait permis de déjouer tous les pronostiques. Son intelligence.

Alors que les secondes s'étaient mises à défiler à toute vitesse. Que les injonctions martiales s'étaient rapprochées un peu plus de nous, et que dans ma cage thoracique j'avais pu sentir cogner mon cœur comme si lui-même m'avait intimé l'ordre de prendre mes jambes à mon coup, je m'étais mise à fixer la double porte restée ouverte.

Et ci je l'avais fait, ça avait été parce que pour la première fois depuis que j'avais été enfermé dans les entrailles de la ferme des 20000, je m'étais dit que les choses allaient enfin se passer comme je l'avais souhaité. Je m'étais même convaincu que j'y avais eu droit. Que je l'avais bien mérité au regard de tout ce que j'avais déjà enduré.

Sauf qu'encore une fois, rien ne s'était déroulé comme je l'aurais aimé. Une grosse minute venait de s'écouler et 13.V n'était toujours pas sortie de la Fabrique. Il ne s'était pas jeté sur les mercenaires et aussi simplement qu'on pourrait dire bonjour ou au revoir notre diversion avait échoué.

Soudain tétanisée par la peur, je m'étais alors abandonnée au plus sombre recoin de ma conscience et dans ce black-out qui m'avait fait perdre jusqu'à la notion de l'espace et du temps, je m'étais vue morte, le corps criblé de balles et gisante dans une marre de mon propre sang.

Cependant en sentant sur mes épaules une pression : celle qu'avaient exercés dessus les mains de Jeanne qui s'était mise à me secouer, j'étais brutalement sortie de ma torpeur. Au début, je n'avais vu que les lèvres de la scientifique remuer sans parvenir à entendre ce qu'elle était en train de me dire. Puis comme aurait pu le faire le son d'une sirène d'ambulance en passant dans la rue à tombeau ouvert, le volume de sa voix était monté d'un seul coup.

- Je vais attirer leur attention. Toi, tu suis le plan comme c'était prévu, m'avait craché Jeanne et sans même me laisser le temps de lui faire un droit de réponse, elle était venue saisir ma main avant de me forcer à prendre son badge d'accès.

Quand la scientifique s'était mise à courir vers l'endroit d'où émanaient les ordres militaires et que ce faisant elle s'était éloignée de plus en plus de moi, pris de panique je lui avais hurlé.

- Mais si tu n'es pas là, ils ne voudront jamais m'ouvrir, ce à quoi elle avait répondu tout en se retournant sur moi, j'ai menti et très certainement parce qu'elle ne m'avait pas vu tout de suite prendre la poudre d'escampette, en plus de marquer le pas, elle était venue ajouter avant de disparaître à l'angle du couloir, je n'avais pas le choix. Maintenant, va-t'en ! Je te rejoindrais.

Avec Jeanne, nos adieux avaient été pleins de rebondissements, mais surtout succincts, expéditifs et abrupts. Il n'y avait pas eu d'accolade, ni de foire d'empoigne et encore moins d'échange de beaux mots où nous nous serions souhaité le meilleur pour la suite et ça m'avait rendu triste.

Je me rappelle que l'instant d'après, j'avais regardé intensément l'endroit où j'avais vu la scientifique pour la dernière fois dans l'espoir que peut-être, elle allait réapparaître, mais ça n'était jamais arrivé. Tout mon être m'avait alors crié de me lancer à ses trousses pour la rattraper. D'y aller et de participer moi aussi à l'effort de guerre, sauf que la raison avait été plus forte et j'avais fini par me mettre à courir à l'opposé de la direction qu'avait prise la scientifique.

Cette nuit-là, à chacun des pas que j'avais pu faire pour me rapprocher toujours un peu plus de l'entrée B, je me souviens que j'avais ri intérieurement face à l'intelligence de cette femme, mais surtout à sa perfidie, car depuis le tout début Jeanne avait menti. Elle avait sciemment fait croire que seule sa présence permettrait de mettre un terme à la quarantaine et sur le moment, j'avais très bien compris que si elle l'avait fait, ça avait été pour s'assurer l'aide inconditionnelle de tous ceux qui étaient pris au piège avec elle dans le sous-sol de la ferme des 20000. Un pieux mensonge qui avait fini par quasiment tous nous condamner à une mort violente.

Même si aujourd'hui je sais très bien que Jeanne n'avait pas pensé à mal en le faisant. Que jamais elle n'avait envisagé que tout partirait autant à vau-l'eau et que de spéculer sur une réalité alternative où ils s'en seraient tous tiré n'a pas lieu d'être, il n'y a pas un jour qui passe. Pas une heure et pas une minute sans que je lui reproche d'avoir indirectement fait tuer ces collègues, Malik, mais aussi ma meilleure amie Fleur.

Quoiqu'il en avait été, ruisselante de sueur et à bout de souffle, j'étais parvenue à rejoindre l'entrée B et lorsqu'une sonnerie en provenance de l'interphone fiché dans le mur avait retenti, j'avais immédiatement levé mon regard dessus.

- Madame, est-ce que vous êtes là ? Madame, si vous m'entendez, il est impératif que vous déverrouilliez l'accès de votre côté pour que nous puissions entrer, avait alors dit d'une voix à la virilité exacerbée l'homme d'une quarantaine d'années que je venais de voir apparaître dans l'écran qui y était associé.

Immédiatement rassurée par ce qui avait soudain pris des allures de compte pour enfant dans lequel la princesse ne pourrait être sauvée que par le prince charmant, j'avais été prête à me ruer sur le moyen de communication, sauf que je ne l'avais pas fait. Je ne l'avais pas fait, puisque d'avoir découvert que Jeanne était capable de mentir aussi éhontément avait tout remis en perspective dans ma tête et à nouveau le doute s'était emparé de moi.

En dépit de tout ce qu'avait pu me dire la scientifique pour me convaincre du contraire, plus rien ne m'avait garanti que ceux qui se trouvaient derrière la double porte de l'entrée B étaient bien là pour me sauver. Tout comme ces mercenaires, peut-être avaient-ils reçu l'ordre de faire disparaître les témoins gênants ? Ou peut-être que Jeanne m'avait envoyé en éclaireuse afin de s'assurer qu'il n'y avait pas de danger à leur ouvrir ?

Un questionnement qui s'était manifesté en moi sous la forme d'un défaitisme si virulent, que mes jambes s'étaient soudain mises à trembler avant de céder sous mon poids. En m'effondrant sur le sol, au pied du mur, je n'avais plus su à quel saint me vouer et pourtant, malgré le maelstrom d'émotion auquel je venais de céder je n'avais pas pour autant baissé complètement les bras.

Instinctivement, je m'étais soudain mise à penser planche de salut. Ultime recours, et une idée avait alors germé dans ma tête. Une envie si prégnante qu'elle avait fait naître en moi l'espoir un peu fou que si Jeanne se présentait avec moi à l'interphone, mes chances de survie bondiraient d'un bon cinquante pour cent.

Tout en prenant soin de ne surtout pas entrer dans le champ de vision de la caméra intégré à l'interphone je m'étais donc lentement redressée et ce faisant je m'étais mise à m'éloigner de l'entrée B.

Parfois, dans un ralenti propre à l'évocation d'une séquence charnier de film d'action, je me revois en train de courir dans le couloir du sous-sol et avant de détourner définitivement mon regard de l'entrée B, j'en fixe la double porte comme s'il s'agissait d'un amour de vacances.

Puisque j'ai écrit tout ça et que vous êtes en train de le lire, vous savez déjà je m'en suis sortie vivante, mais maintenant que j'y repense je me rends compte que ce jour-là j'avais fait bien plus que me lancer à la poursuite de Jeanne. Comme un miracle qui ne viendrait jamais, j'étais enfin parvenue à prendre ma première décision en tant qu'adulte. En tant que femme : celle de commencer à embrasser la vie au lieu de continuer à la fuir.

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