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14. Les incontournables antibiotiques

À l'entrée du laboratoire secret dont l'accès venait de s'ouvrir en grand, j'avais de suite braqué au-delà de l'embrasure de la porte ma caméra, mais elle n'avait pu filmer que du vide et pour cause : les prémices de l'installation étaient plongées dans le noir le plus complet.

Avant que Fleur et moi nous mettions à avancer, pour mieux que nous puissions voir j'avais tout d'abord allumé la lampe torche qui était fixée sur mon équipement de prise de vue. Puis, nous avions échangé un regard et franchi le seuil du passage quand une série d'éclairages s'était activée d'elle même.

À quelques mètres devant nous, était alors apparu non pas l'intérieur du fameux laboratoire dont avait parlé Jeanne, mais un large escalier en fonte, dont la forme en colimaçon laissait à penser qu'il descendait tout droit jusqu'en enfer.

Bien évidemment, ça n'allait pas être le cas, car en venant me pencher par-dessus une rambarde j'avais vite découvert qu'à une vingtaine de mètres sous mes pieds le sol signifiait la fin du tortueux escalier.

Toujours animée d'une détermination que je lui savais à toute épreuve, Fleur la première s'était mise à descendre les premières marches pendant que moi, j'étais restée en retrait figée sur place, incapable que j'avais été de lui emboîter le pas.

- Fleur, attends s'il te plaît, lui avais-je alors lancé avec un pincement dans la voix avant d'ajouter, on devrait vraiment dire à Jérem où on est.

À ma grande surprise, cette fois-ci ma meilleure amie n'avait pas cherché à m'en dissuader et après avoir stoppé tout net son avancée, elle m'avait répondu, oui, d'un hochement de la tête.

Je le sais à présent, mais sur le moment Fleur avait remarqué sur mon visage les traits d'une angoisse si profonde qu'elle n'avait pu qu'accepter ma requête de peur que je ne la plante là.

Comme je n'avais aucune barre de réseau, j'avais dû rebrousser chemin et après m'être éloignée de plusieurs mètres de l'entrée de ce qui allait se révéler être un véritable dédale construit dans le sous-sol de la ferme des 20000, j'avais pu passer mon appel. Sauf que j'étais tombé sur la messagerie de Jérem et ce faisant je lui avais dit.

- Salut, Jérem, c'est moi, Anna. Je sais qu'il est très tard, mais c'était pour te prévenir qu'avec Fleur on est retournée à la ferme des 20000. Pour te la faire courte, elle a été contactée par une scientifique qui dit y faire des expériences sur les animaux et on y est allé pour la rencontrer. Alors, si jamais tu n'as pas de nouvelles de nous d'ici demain matin, part du principe qu'il nous est arrivé quelque chose de grave. Voilà. Bises.

Lorsque j'avais raccroché, toutes mes peurs s'étaient envolées, mais malgré tout, il m'avait fallu une bonne minute, peut-être même deux avant que je ne me décider à retrouver Fleur. Peut-être que dans mon inertie à le faire je m'étais pensée protégée ? À l'abri de ce qui pourrait suivre ?

Quoiqu'il en avait été, en rejoignant mon amie, contrairement à moi, je l'avais vue trépigner d'impatience à l'idée de pouvoir continuer non exploration de l'installation fermière.

- Alors ? M'avait-elle demandé ce à quoi j'avais répondu, je suis tombée sur sa messagerie. Je lui ai simplement dit où on était et pourquoi. Que s'il n'avait pas de nouvelles de nous d'ici demain c'est qu'il nous était arrivé quelque chose.

- Cool ! avait alors lâché Fleur avant qu'un silence de plomb ne s'installe entre nous et qu'il finisse par s'éterniser.

Très vite, j'avais compris que ma meilleure amie attendait comme un top départ de ma part, sauf que je n'avais pas eu envie de le lui donner. Pas tout de suite en tout les cas.

- Tu veux toujours qu'on le fasse ? Avait-elle fini par me demander et sur le moment, je n'avais pas pu m'empêcher de penser qu'en quelques heures à peine, ses injonctions du passé s'étaient transformées en une bienveillance devenue maladive ce qui m'avait fait bizarre.

- Bien sûr que je veux le faire, allons-y, lui avais-je répondu.

Alors que je venais de me remettre à filmer, mes premiers pas dans l'escalier en colimaçon avaient été lents, timides et hésitants, mais plus étrangement encore, ils l'avaient tout autant été pour Fleur. Pourtant, dès la découverte du passage elle s'y était précipitée et à la voir cette fois-ci descendre les marches une à une en me lançant des regards comme si elle avait voulu se rassurer par ma présence, j'avais compris que quelque chose n'allait plus. Que nous étions mues par une appréhension commune qui la concernant, j'étais incapable d'expliquer.

Encore une fois, ce ne serait que bien plus tard que je l'apprendrais, mais cet escalier et sa forme tortueuse avait ravivé chez mon amie de vieux démons. Le souvenir d'une séquence de sa vie qui dans un film aurait pris une teinte en noir et blanc comme dans un flash-back, car lorsqu'elle était petite, pour la punir de ses bêtises son grand-père l'enfermait dans la cave avant d'en verrouiller la porte à clé.

Nous venions tout juste de finir notre descente quand le constat qui s'était imposé à nous depuis le début s'était rappelé à nous : même ici, il n'y avait pas eu d'activité animale ou humaine. Une rengaine qui ne nous avait pas stoppés pour autant.

En traversant un long et large couloir, nous étions vite arrivés à un angle où sur notre gauche s'était trouvé un passage identique au précédent et face à nous une double porte sans aucune poignée, mais dont nous pouvions voir, fiché dans le mur, un système d'ouverture par badge. Sur le côté de cet accès, une plaque indiquait a priori ce qui se cachait derrière : Stockage.

Sans avoir à nous concerter, Fleur était donc venue appuyer le badge envoyé par Jeanne contre le lecteur et après qu'un bip-bip se soit fait entendre, la porte s'était déverrouillée. Après l'avoir poussée, nous étions entrés dans la pièce et encore une fois, une série de lampes s'étaient activées d'elles-mêmes.

D'une trentaine de mètres carrée environ, l'endroit où nous nous étions trouvées contenait des dizaines d'étagères où avaient été rangées des centaines de produits chimiques en tout genre.

Fleur venait tout juste de se mettre à en arpenter les allées quand en faisant de même je l'avais filmée. Puis, en se tournant vers moi et en regardant dans l'oeil de ma caméra, elle avait fait l'inventaire en lisant les étiquettes qui étaient collées sur les différents bidons et autres boîtes.

- Ça là, c'est du calcium. C'est pour blanchir la viande. Et là, c'est du sel. Ça sert à lui donner plus de goût. Ici c'est du phosphate pour qu'elle conserve mieux l'eau qu'elle contient. Ça, ce sont des hormones de croissance. Inutile de vous expliquer à quoi elles servent. Et bien sûr, on retrouve tout un tas d'additifs : dioxyde de chlore, nitrate de potassium, acide acétique qui sont très pratiques pour que la viande garde son goût le plus longtemps possible.

Marquant la pause devant une série de gros bidon dont la hauteur s'arrêtait presque au niveau de sa hanche, Fleur avait tout d'abord regardé vers le sol avant de fixer mon objectif et d'ajouter non sans ironie.

- Et voilà le clou du spectacle. La cerise sur le gâteau. Les incontournables antibiotiques. Alors, sachez une bonne chose. Un truc que peu de médecin sont encore capable de diagnostiquer correctement. Si l'un de vos proches souffre d'une maladie que même les antibiotiques ne peuvent pas soigner, c'est certainement parce qu'il mange trop de viande et qu'il est atteint de ce qu'on a appelé l'antibiorésistance. Un mal qui tue aujourd'hui plus que le sida ou le paludisme. Puis après avoir marqué un temps comme pour donner plus de poids à ce qu'elle allait dire en suite, mon amie avait ajouté, finalement, il y a peut-être une justice carnivore, puisque ce qu'ils mangent finira tôt ou tard par les tuer.

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