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09. Un autre Dubaï, mais en pire

En rentrant chez moi ce dimanche après-midi là, j'avais de suite annoncé à ma mère que le soir, je serais avec Fleur et sa Famille. Que surtout, j'allais y passer la nuit et que donc elle ne me reverrait pas avant le week-end prochain. Une ritournelle à laquelle elle était habituée.

- Amusez-vous bien ma chérie ! m'avait-elle simplement dit lorsqu'en partant j'avais franchi le seuil de la porte.

Maintenant que je connais la suite des événements et même si encore aujourd'hui je me refuse à l'en blâmer, j'aurai vraiment aimé que pour une fois ma mère me demande ce qu'avec Fleur nous allions faire.

Peut-être alors lui aurais-je dit toute la vérité ? Peut-être alors m'aurait-elle interdit de rejoindre mon amie ? Peut-être alors l'aurais-je fait.

Avec le recul, je crois tout qu'à cette époque ma mère me considérait toujours comme une enfant alors que j'avais dix-sept ans et elle avait dû penser qu'avec Fleur nous allions faire une pyjama party. Sauf que de pyjama, je n'en portais plus et ça depuis longtemps et même si ça avait été le cas, la nuit venue j'allais devoir le troquer contre une tenue la plus sombre possible pour éviter de me faire remarquer.

Après avoir rejoint Fleur chez elle, nous avions pris le repas avec sa famille puis en prétextant vouloir regarder la dernière série à la mode nous nous étions éclipsées avant de nous enfermer dans sa chambre.

La ferme des 20000 où nous allions devoir nous rendre pour enquêter se trouvait à une bonne trentaine de kilomètres de là où nous vivions et par chance, nous allions pouvoir nous en rapprocher en prenant le bus.

Sur les coups de vingt-trois heures, nous étions donc parties de chez Fleur et en marchant jusqu'à la gare routière nous étions montées dans le bus qui nous déposerait à un arrêt se trouvant lui à moins de trois kilomètres à pieds de notre destination finale.

En arrivant à cet arrêt, il était dans les environs de minuit et les rues du village où nous venions d'atterrir étaient totalement désertes. On se serait crues dans l'un de ces films de western : perdues au beau milieu d'une ville fantôme.

À vraie dire, de ce que j'en savais pour y avoir vécu depuis toujours c'était ainsi que les campagnes fonctionnaient. Une fois que la nuit était tombée, il n'y avait pas un chat dans les rues. Plus rien à faire en dehors d'attendre que le jour n'arrive. Que des habitations aux volets fermés où seules les enfilades d'éclairages publics vous rappelaient que parfois la vie y était encore possible.

Téléphone en main et une application GPS activée dessus Fleur avait fini par ouvrir la marche et en longeant la route, nous nous étions mises à nous diriger vers la ferme des 20000. Quand dans notre dos les éclairages jaune-orange de la civilisation avaient totalement disparu, pour ne pas nous perdre dans la noirceur de la nuit mon amie et moi avions allumé les lampes torches de nos téléphones.

Après encore dix bonnes minutes de marche nous avions pris un chemin de terre qui nous avait fait couper à travers champ avant de devoir traverser une forêt. En zigzaguant entre les troncs d'arbres et la végétation de sous-bois, nous étions enfin arrivées à l'endroit souhaité : une hauteur qui nous avait offert un point de vue insaisissable sur notre objectif.

Je me rappelle qu'avec l'obscurité et les trop nombreux éclairages qui en avaient souligné l'austérité, l'installation fermière faite de plusieurs grands hangars m'avait donnée l'impression de n'être qu'une mégalopole perdue au beau milieu du désert. Un autre Dubaï, mais en pire. Un phare mortifère qui aurait irradié la civilisation de son inutilité rétrograde.

Comme l'endroit où nous nous étions trouvées avec Fleur était idéal pour commencer à filmer, j'avais sorti ma caméra de son sac de transport et après en avoir allumé la lampe torche, j'en avais braqué l'objectif sur ma meilleure amie. Puis en me déplaçant un pas après l'autre, je m'étais mise en position pour faire en sorte d'avoir dans le même cadre Fleur ainsi que ce qui allait devenir pour les heures à venir le centre de notre petit univers. Un purgatoire qui n'avait pas encore dit son nom.

Quand d'un regard perçant, mon amie était venue fixer l'oeil de ma caméra, en appuyant sur le bouton d'enregistrement de mon matériel de prise de vue je ne m'étais pas douté une seule seconde que cet instant allait sceller la suite de nos existences à toutes les deux. Sinon croyez le bien, je me serais immédiatement abstenue de le faire.

Quoiqu'il en avait été, sans la moindre hésitation, comme si elle avait passé toute sa vie à s'entraîner devant son miroir à dire les mots qui allaient jaillir de sa bouche, Fleur s'était lancée dans un court exposé de la situation.

- Je me trouve actuellement à quelques centaines de mètres de ce que l'on a appelé la ferme des 20000. Et dans ce lieu qui se revendique pourtant comme étant le plus en phase avec la réglementation et le bien-être animal, ce sont près de 20000 bêtes d'origine porcine, adultes comme enfants qui entassés, attendent un destin funeste. Et ce mouroir, notre groupe anti-spécisme en a gâché l'inauguration il y a tout juste une semaine et aujourd'hui, grâce aux informations d'une lanceuse d'alerte, je m'apprête à en dénoncer toute l'horreur. Mais aussi et surtout tous les mensonges, car sous cette ferme se cache en réalité un laboratoire. Une installation secrète dans laquelle en toute illégalité des scientifiques s'adonnent à des expérimentations sur les animaux.

Tout en laissant tourner ma caméra, mais en prenant soin d'en éteindre la lampe torche pour ne pas qu'on nous repère, moi et Fleur nous étions ensuite dirigées vers la ferme des 20000 et en descendant avec précaution une pente avec un fort dénivelé, nous étions arrivées suffisamment près de son entrée.

Depuis sa guérite, comme un vigile surveillait l'endroit, en restant cachées, nous avions alors longé sur l'un des côtés un haut et épais grillage. Puis à l'aide d'une pince coupante qu'elle avait sortie de son sac à dos, Fleur y avait fait un trou assez grand pour que nous puissions nous y faufiler.

Une fois à l'intérieur de la ferme des 20000, en fuyant autant que possible la clarté des éclairages et le champ de vision des caméras, nous nous étions mises à avancer quand comme un seul homme, nous avions marqué le pas avant de stopper tout net.

D'être devenue capable d'entendre le son qu'avant fait les semelles de nos chaussures en entrant en contact avec le sol avait fini par déclencher chez mon amie et moi une réaction épidermique puisque de jour comme de nuit, ce genre de fermes usines devaient fonctionner sans répit pour les hommes, pour les bêtes, mais aussi pour les machines. Sauf que dans celle-ci le silence avait régné en maître et ce n'était pas normal. Une aberration que sur le moment, nous n'étions pas parvenues à nous expliquer.

Malgré cette ineptie, avec Fleur nous avions repris notre percée dans la ferme des 20000 et ça jusqu'à atteindre un premier bâtiment.

Lorsque le bruit d'un moteur que l'on démarre s'était fait entendre, j'avais été soulagé de constater que finalement nous n'étions pas seules et après avoir échangé un regard avec mon amie, à pas de velours, nous nous étions rapprochés du ronronnement mécanique.

Cependant, en trouvant une cachette pour voir sans être vue, mon enthousiasme était retombé aussi sec, et ça pour une simple et bonne raison : le gros camion qui s'était éloigné du hangar dont nous étions tout près l'avait fait sans qu'aucun cri d'animal ne nous parvienne.

Et comme une sentence que l'on n'attendrait pas, le silence de mort qui depuis le début avait accompagné notre découverte de l'endroit était de retour ce qui n'avait pu signifier qu'une seule chose. Qu'avec Fleur nous n'allions certainement pas trouver ce que pourtant nous étions venues chercher et dénoncer : l'élevage, la maltraitance et l'exploitation animale.

Un crève-coeur qui nous avait fait nous regarder dans le blanc des yeux comme si la réalité elle-même n'avait en définitive été qu'un mauvais film de genre.

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