
Chapitre 22
La mère de Jimin arriva quelques instants plus tard et les raccompagna : Jimin avait décidé de proposer à Yoongi de rester chez lui et, après sa confirmation, il ne lui manquait que l'accord de sa mère. Celle-ci acquiesça bien évidemment, toujours plus heureuse chaque jour en constatant cette forte amitié qui les liait tous deux – si elle savait.
Yoongi de son côté s'empressa d'envoyer un message à ses parents qui lui souhaitèrent de passer une bonne nuit et lui demandèrent s'il voulait qu'ils lui apportent des vêtements.
« Les dérange pas, sourit Jimin qui avait jeté un œil à son écran, je te passerai des habits. »
Une fois rentrés, Jimin retira son masque, pour le plus grand bonheur de son copain. Ils passèrent le reste de l'après-midi devant la télévision : une pluie diluvienne s'était mise à tomber et il était impensable de sortir par ce temps. Par chance, la commode dans laquelle les Park rangeaient les DVD était pleine à craquer, ils auraient de quoi s'occuper pendant des mois avec tout ça.
Ils dînèrent avec la maîtresse de maison et, une fois le plat terminé, ils l'aidèrent à nettoyer et à faire la vaisselle avant de filer à l'étage, à la chambre de Jimin.
Dès l'instant où ils fermèrent la porte, ils échangèrent un regard langoureux et n'attendirent pas plus longtemps : Jimin enroula les bras autour de la taille de Yoongi qui les passa quant à lui autour de sa nuque. D'abord ils s'enlacèrent affectueusement puis, ne pouvant plus se retenir, Yoongi fondit sur la bouche de celui qu'il aimait.
Cet amour dont ils craignaient de parler était renforcé par le secret et la sensation d'interdit : ils étaient dans leur petite bulle à eux, ils étaient le secret l'un de l'autre. Ça avait quelque chose d'excitant, ce quelque chose qui faisait battre leur cœur plus fort chaque fois qu'ils s'embrassaient, comme s'il cognait brutalement leur poitrine. C'était une sensation qui les rendait accro. Ils adoraient ça.
Très vite, Jimin en désira plus : sa langue qu'il avait jadis torturée glissa lascivement sur la lèvre de son copain qui n'attendit pas pour s'en emparer et en suçoter sensuellement le bout – geste qui étonna Jimin mais fut loin de lui déplaire. Dès l'instant où Yoongi cessa, donc, son copain alla chercher sa langue pour jouer avec.
Cette sensation...
Ils ne s'écartèrent que de longues secondes plus tard et, le souffle haletant, s'étreignirent une fois de plus, heureux de sentir le corps de l'autre contre eux.
« Depuis qu'on se connaît je passe les meilleurs moments de ma vie, déclara joyeusement Jimin contre le cou de son copain.
- Et moi donc.
- Bon, allez, je vais te chercher le lit de camp.
- Le lit de camp ? répéta Yoongi en s'écartant. Mais, je croyais qu'on dormirait ensemble...
- Trop mignon, je meurs. Bien sûr qu'on va dormir ensemble, mais je te rappelle que j'ai des parents qui ne sont pas au courant pour nous. T'auras juste à défaire la couverture pour faire genre que t'as dormi dedans.
- Ouf tu me rassures, j'ai cru que tu serais gêné de dormir avec moi...
- Hyung, on a couché ensemble, je vais pas être gêné pour si peu. »
Yoongi acquiesça et les deux installèrent le lit supplémentaire dans la chambre. Ils s'installèrent cependant sur le lit du cadet pour jouer à la console et, une fois la nuit tombée, madame Park vint embrasser son fils pour lui souhaiter bonne nuit – elle était trop habituée à ce geste pour pouvoir s'en passer.
Une fois la nuit avancée, les deux garçons décidèrent à leur tour d'aller se coucher. Jimin prêta quelques affaires à Yoongi qui alla les enfiler à la salle de bain après une douche rapide. Son copain quant à lui s'arrangea pour donner un aspect défait au lit de camp puis, une fois satisfait de son travail, il attendit sagement Yoongi. Ce dernier revint habillé d'un t-shirt qui lui allait parfaitement et un bas de jogging tout juste à sa taille.
« Parfait, sourit Jimin. Je file à la douche ! »
Il quitta la pièce.
Une demi-heure plus tard, alors que l'eau ne coulait plus depuis une bonne dizaine de minutes, il n'était toujours pas revenu.
Inquiet sans vraiment savoir pourquoi (il ne pouvait rien arriver à Jimin dans la douche, imaginer le contraire serait ridicule), il alla devant la porte de la salle de bain. De la lumière filtrait en-dessous, indiquant que Jimin y était toujours. Il toqua deux fois et demanda à son copain si tout allait bien.
« Oui, oui, t'inquiète, répondit son cadet, je suis juste en train de vérifier un truc mais... en fait tu tombes bien, tu vas pouvoir m'aider. Entre, c'est pas fermé.
- Tu fermes pas la porte de la salle de bain ? s'étonna son aîné.
- Question de sécurité, j'ai promis à mes parents que je ne fermerais jamais les portes. À part pour les toilettes. »
Yoongi pressa la poignée et entra. Jimin était habillé de son pyjama, un ensemble noir très simple constitué d'un t-shirt et d'un short. Ils échangèrent un regard à travers le miroir et Yoongi fut plus serein en constatant que Jimin semblait se porter aussi bien qu'à l'accoutumée.
« Tu avais besoin de quelque chose ? s'enquit Yoongi.
- Oui. En fait, comme je te l'ai dit, ma mère vérifie régulièrement que je ne me sois pas blessé sans m'en rendre compte, mais comme t'étais là, elle ne l'a pas fait aujourd'hui. Elle va repartir tôt demain matin alors elle aura pas le temps avant demain soir. Du coup je l'ai fait moi-même, mais même avec le miroir, j'arrive pas à vérifier mon dos. Tu m'aides ?
- Oui, oui bien sûr.
- Cool. »
Face au miroir, le jeune garçon retira son t-shirt sous le regard avide de Yoongi qu'il perçut sur lui. Il serra son vêtement contre son torse – étrangement ça le gênait que Yoongi le voie – et courba légèrement le dos. Ce fut à cet instant que son copain revint à la réalité et que, plutôt que de l'admirer, il vint inspecter sa peau.
Depuis sa nuque jusqu'à ses reins, il ne rata pas une parcelle de son épiderme. Il y passait la pulpe de ses doigts, concentré sur sa tâche au point qu'il ne songeait pas à l'aspect charnel que ce moment pourrait avoir. Lui, il voulait simplement aider son copain à s'assurer qu'il allait bien, et pour ça il devait être attentif à tout.
Jimin en revanche, sentant la douceur dont faisait preuve son copain, ne put pas empêcher un frisson de se propager dans son corps. Lui, son attention était centrée sur ses sensations, et elles étaient des plus agréables, il ne pouvait pas le nier.
« Rien du tout, dit finalement Yoongi. T'es tout beau tout parfait.
- Cool, merci beaucoup ! »
Torse, dos, bras et jambes. C'était un rituel auquel il se pliait pratiquement tous les jours depuis des années. Chaque fois que sa mère n'en avait pas le temps, son père le faisait et aujourd'hui, il laissait Yoongi l'examiner. C'était une immense preuve de confiance, Yoongi en était parfaitement conscient.
Jimin enfila de nouveau son t-shirt avant de se retourner vers son aîné et lui proposer d'aller enfin dormir. Ils avaient tous deux de larges cernes sous les yeux et à peine quelques secondes plus tard ils étaient dans la chambre de Jimin, se glissant sous une couverture légère.
D'un même mouvement, chacun vint prendre l'autre dans ses bras et Jimin trouva après avoir bougé quelques instants la position idéale : allongé sur le ventre, le torse contre celui de son copain qui se trouvait quant à lui sur le dos. Après un baiser et quelques mots, ils se laissèrent emporter par le sommeil, le sourire aux lèvres.
Jimin n'avait sincèrement pas le souvenir d'avoir un jour été complètement à l'aise avec quelqu'un d'autre que ses parents. C'était très difficile pour lui de se mettre totalement à nu comme il l'avait fait avec Yoongi – au sens figuré bien entendu. Il essayait généralement de taire ses émotions, de rester aussi imperturbable devant la douleur morale que devant la douleur physique. Or, plus il taisait cette douleur, plus elle le rongeait, à l'image d'une simple égratignure qui s'infecterait gravement. Faire semblant d'ignorer les regards n'était jamais facile, faire semblant de ne pas être gêné par les marques sur ses mains était un enfer et faire semblant de ne pas être sensible aux critiques le fragilisait considérablement.
Yoongi avait pansé ses plaies et, même si ces dernières se rouvraient toujours en présence d'autrui, au moins il en guérissait chaque fois que son petit ami était auprès de lui. Refermer complètement les blessures serait long, vraiment long. Mais désormais qu'il s'était rendu compte qu'un simple camarade bousculé au détour d'un couloir pouvait devenir un confident et l'accepter tel qu'il était... alors peut-être que d'autres pourraient faire fi de ces cicatrices et voir enfin qui il était réellement.
Pour qu'enfin les douloureuses blessures de son cœur puissent cicatriser à leur tour.
Alors malgré le désir de chacun d'échanger plus que quelques baisers ce soir, ils avaient préféré se laisser aller aux bras de Morphée, songeant tous deux silencieusement qu'ils auraient toute la matinée du lendemain pour profiter du corps parfait de l'autre.
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