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Chapitre 17

Jimin opina une fois de plus, déglutit, chercha ses mots de longues secondes durant puis se décida à prendre la parole. Il sentait son cœur se tordre de peur à l'idée de dévoiler ce pesant secret. Il en avait pourtant envie de lâcher enfin ce fardeau qui pesait si lourd sur ses frêles épaules. Il avait pourtant confiance en Yoongi, Yoongi qui l'aimait comme il n'avait jamais aimé personne... Yoongi qu'il aimait lui-même comme il n'avait jamais aimé personne. Oui il avait confiance, et c'était ça le plus effrayant pour Jimin : il vouait une confiance aveugle à son copain, si bien que si ce dernier le rejetait, brisait son cœur, ça le détruirait plus que jamais rien ne l'avait encore à ce jour détruit.

Il préférait qu'on le traite de monstre tout sa vie plutôt que de voir dans le regard de celui dont il était épris ne serait-ce qu'une vague et brève étincelle de dégoût. Le regard de Yoongi était devenu à ce point important qu'il l'effrayait plus que celui de quiconque. Il en avait peur et en même temps il avait tant envie de faire enfin tomber le masque. De cette manière il lui prouverait véritablement son amour, il lui signifierait réellement qu'il voulait tenter quelque chose avec lui. Car c'était désormais ce dont il avait envie : il avait envie de Yoongi, de ses lèvres contre les siennes, de sa joue aussi contre la sienne, et surtout de son regard amoureux sur son visage mutilé.

Il tremblait d'angoisse, incapable de détacher son regard de celui de son petit ami qui attendait, avec son éternelle et infaillible patience, qu'il trouve le courage de débuter ses explications. Il sentait que sa main que Yoongi tenait était devenue moite. Pourtant Yoongi ne le lâchait pas, il gardait cette petite main abîmée choyée dans le creux de sa grande main protectrice.

Chacun des gestes, des mots et des regards de Yoongi exprimait les multiples sentiments tendres qu'il ressentait pour son Jiminie et, alors que ce dernier trouvait une infime goutte de courage perdue dans l'océan de ses peurs, il la saisit et serra la main de son copain en avouant du bout des lèvres :

« On pourrait me torturer, me briser les os un par un, m'arracher la peau, me brûler, me planter des lames dans tous le corps, je ne pleurerais pas, je resterais imperturbable. Je suis né comme ça c'est dans mes gênes, je suis atteint d'ICD, une insensibilité congénitale à la douleur. Pour faire bref, j'ai un sens du toucher normal, je peux ressentir le chaud et le froid, mais je suis incapable d'avoir mal. Mon cerveau ne perçoit pas la douleur. »

Il se tut quelques instants, cherchant sur le visage de Yoongi la réaction de ce dernier. Mais le jeune garçon était si abasourdi par la révélation qu'il était incapable de réagir ou même de penser. Jimin serra un peu plus fort encore la main de son copain et poursuivit d'une voix tremblante :

« Alors la première réaction, bien sûr, c'est de dire que c'est trop génial, que ça doit être un genre de superpouvoir ou je ne sais quoi : qui ne voudrait pas s'éviter toutes les grosses ou petites douleurs de la vie ? En plus c'est comme les héros dans les films, non ? Mais quand on le subit, on s'en rend compte : ça me pourrit l'existence.

« Quand on est enfant, on apprend avec la douleur : le feu brûle je ne dois pas le toucher, le couteau fait mal je ne dois pas me le planter dans la main. Je ne ressens pas la douleur, mais mon corps subit quand même les dégâts. Quand on est adulte, on s'en rend compte et on essaie d'être prudent, mais pas quand on est petit. Les enfants dans mon cas ont tendance à... enfin... ils font leurs dents avec ce qui est à leur disposition, tu comprends ?

- Tes lèvres, murmura Yoongi.

- Et ma langue aussi, acquiesça Jimin. Mes parents ont beau être médecins, ils ont mis du temps avant de comprendre pourquoi je m'abîmais incessamment la bouche, mais c'était simplement que je ne comprenais pas le problème de le faire : ça ne faisait pas mal, rien ne m'en empêchait. De même, je n'ai jamais appris à me méfier quand j'agissais, alors j'ai toujours été brusque et maladroit : je m'en fous de me casser la gueule, ça ne me fait rien, quant à faire souffrir physiquement les autres je n'ai jamais su ce que ça signifiait, je ne sais pas comment l'éviter.

« Quand mes parents ont compris ce que j'avais ils ont tout tenté pour me permettre de cesser de me détruire inconsciemment. Il y avait bien des professionnels supposés m'apprendre la douleur, pour qu'à défaut de la ressentir j'apprenne au moins à tenter de l'éviter. Mais la thérapie n'allait pas assez vite, ça n'était pas efficace. Je trouvais ça fascinant de voir la façon dont mon corps réagissait, alors je continuais.

« Un soir, quand j'avais cinq ans, ma mère est allée demander un service à la voisine. Elle n'en avait que pour une dizaine de minutes et elle m'avait laissé devant la télé pour que je ne fasse pas de bêtises. Mais moi je n'attendais que ça, qu'elle parte. Un petit quart d'heure plus tard, quand elle était revenue, j'étais en train de me manger les lèvres au point qu'elles saignaient abondamment pendant que je jouais avec l'allume-gaz à me brûler les mains, parce que c'était drôle de voir ma peau brûler. Et puis... ça ne faisait pas mal, alors quel était le problème ?

« Dès qu'elle m'a vu elle a hurlé et a immédiatement téléphoné aux urgences. Heureusement qu'elle est médecin, elle a pu empêcher les brûlures de s'infecter et de me détruire complètement la peau. Le lendemain, elle se jurait de ne plus jamais me lâcher d'une semelle tant que je ne serais pas assez mature pour avoir conscience du danger. Puis elle m'a amené chez le dentiste pour que je me fasse arracher toutes les dents de lait qu'il me restait. C'était le seul moyen pour que j'arrête de me mordre les lèvres. Mais c'était trop tard, les dégâts étaient irréversibles. »

Jimin poussa un soupir et constata avec soulagement que Yoongi n'avait quitté ni sa main ni son regard, l'encourageant à poursuivre.

« Il m'a fallu des années pour apprendre la douleur. Malgré tout je continuais d'aimer jouer avec le feu – dans les deux sens du terme. À douze ans je me suis mutilé les coins des lèvres pour me faire un sourire d'ange, je n'ai eu le temps de ne faire qu'un côté avant que mon père ne me découvre. À treize ans, j'ai voulu savoir pourquoi les jeunes qui souhaitaient en finir se taillaient les veines. C'était atroce de ma part de me poser la question mais je voulais savoir si je pouvais ressentir quelque chose. Je voulais... je sais pas, être un peu comme les autres pour une fois. Alors je me suis découpé les avant-bras en cachette. J'en étais arrivé à un point où je détestais tellement me sentir différent que je ne rêvais que d'une chose : souffrir, souffrir atrocement, mutiler mon corps au point que mon cerveau décide par miracle de me faire sentir la douleur.

« C'est en me réveillant à l'hôpital, mes parents en larmes à côté de moi, que j'ai compris que j'étais allé trop loin : je me moquais de me faire du mal mais je refusais de leur en faire à eux. Depuis, j'essaie d'être prudent et ma mère me laisse un peu plus de libertés en échange. Bon... je suis encore assez maladroit, mais ça je ne pourrai jamais m'en empêcher, ce n'est pas quelque chose dont je décide.

« Le souci c'est que la douleur, c'est pas seulement un truc pour te faire chier, c'est le moyen que trouve le corps pour te prévenir qu'il faut faire attention. Je ne peux pas faire de sport car, puisque je ne sens pas les signaux de douleur, je risquerais de me donner à fond jusqu'à une déchirure musculaire grave. Et même si j'en avais une, je ne m'en rendrais pas compte. Quand je tombe un peu trop brusquement je dois sans cesse aller m'assurer que je ne me suis rien cassé, parce que je ne peux pas le savoir autrement. Je peux déjà être content de ma situation en tous cas, parce que fut un temps, ma mère voulait m'obliger à porter des protections de roller pour sortir. Ça pour me faire remarquer, je me serais fait remarquer...

« Alors voilà, c'est aussi simple que ça : je n'ai jamais mal. Je sais que tôt ou tard ça me tuera. Une maladie dont je ne me rends pas compte, une infection, une blessure qui s'aggrave... je ne pourrai pas savoir ce qui m'arrive. L'avantage c'est que puisque je sais qu'elle sera indolore, la mort ne me fait pas vraiment peur. Je suis juste ennuyé à l'idée que ça attristera mes proches, mais dans une perspective purement égoïste... bah je m'en fous. Les gens comme moi peuvent très bien vivre jusqu'à une mort naturelle en vieillissant. En général ils sont bien moins extrêmes que moi qui étais beaucoup trop curieux, mais en moyenne on vit quand même moins longtemps que les personnes en bonne santé. »

Le jeune garçon expira une nouvelle fois et, profitant que son aîné restait muet face à toutes ces révélations qui s'étaient succédées, il porta une main à son masque pour le retirer.

Enfin.

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