"Avoir des regrets,c'est douter de la volonté Divine"

Berry Bèye

Je n'oublie pas ma débauche mais disons que je vie avec. Je ne sais pas maintenant à quoi vais-je occupé mes journées à part rester des heures devant ma fenêtre regardant les enfants joué dehors. Je me surprends à mimer les mêmes refrain de jeu qu'eux à crier "yessss"avec un signe de victoire de temps à temps. Dommage que je ne puisse pas retourner à cet âge car j'avais malgré tout une joie de vivre débordante.

Il me faut trouver une raison d'aller de l'avant, une nouvelle source de motivation, un sens à ma vie.

Je ne sais pas si je dois considérer ça comme un signe mais il  y'a deux jours l'Imam et en même temps ami de la famille est venu à la maison disant qu'il souhaiterait que j'épouse l'un de ses fils.
Mes parents bien qu'ils ne peuvent rien refuser à leur ami m'ont laissé le choix d'accepter ou non.

C'est vrai que je rêvais de vivre pleinement le grand amour avec Babacar mon ancien camarade de classe, de me marier et de fonder une famille. Malheureusement mon premier échec scolaire a eu raison de nous. Je n'avais plus goût à rien ce qui m'a poussé à sacrifier notre amour.

En tenant compte de la tournure de mon existence je pense que je vais donner mon accord à la demande de l'Imam même si je ne connais pas le jeune homme en question.
A quoi ça sert de m'accrocher à quelque chose que je n'aurai jamais, j'ose espérer que ma vie de couple ne sera pas aussi un échec. La famille de l'imam est très respectée dans la zone ; j'ai eu la chance de connaitre déjà sa femme, une personne en or. 

Après tout je suis en âge de me marier je  fête mes vingt deux ans aujourd'hui par la grâce de Dieu; si cela ne tenait qu'à moi il n'y aurait pas de fêtes mais mes parents ne sont pas de cet avis surtout ma mère.

Les grandes nouvelles s'annoncent les grands jours du coup je vais en  profiter pour leur faire part de ma décision ça tombe bien.

Au soir ça me pesait énormément de devoir écouter mes anciens camarades de classe déballer leur vie au campus ; les cours dans les amphithéâtres. Il y avait à peu prés une quinzaine de personnes et pas une seule ne faisait parti de ma classe de cette année. Quand j'ai repris la terminale j'étais tellement dégoûtée que je ne rester pas une minute de plus en classe ou dans la cours du lycée à la fin des cours du coup je ne parlais presque à personne dans ma classe.

-Berry, Babacar te demande de l'excuser de ne pas venir il a un TP à 21h et il ne peut pas le rater au risque d'être renvoyé pour les partielles à venir ?

Qu'est ce que je vous disais ; ils parlent tout le temps de tp ; de cours magistral de td, de resto etc. un univers que j'ai toujours rêvé d'intégrer hélas je ne saurais jamais à quoi ressemble la vie estudiantine. Pour en revenir à Babacar c'est le jeune homme avec qui je sortais mais après mon échec j'ai pris mes distances avec lui comme avec toute le monde d'ailleurs. Il espère toujours que je vais revenir à de meilleurs sentiments alors que ça ne m'effleure même pas l'esprit.

-Ah Sophia ça ne fait rien, je le comprends ce n'est pas évident avec vos cours même vous j'en suis sure vous avez fait un sacrifice énorme pour être là avec moi. Si cela ne tenait qu'a moi....

-Shut arrête de dire du n'importe quoi, quand ta mère m'a appeler l'autre jour j'ai sauté au plafond me disant que se sera le festin. T'imagine même pas la fac c'est carrément la galère on crève la dalle toute l'année.

-Arrête de dramatiser je vous ai vu et vous n'avez pas l'ère d'être sous alimenté au contraire.

-Alors là c'est moi qui te dis stop Berry, quand tu nous vois nous trimballer avec nos gros ventres là imagine pas genre on est bien nourri ; non non non c'est juste les cochonneries qu'on nous fait bouffer.

-Sérieusement Kader ?

- Tu ne me crois pas Berry demande aux autres dit il ....

Ils ont tous confirmés ses propos et même plus. Apparemment c'est le calvaire là-bas dommage j'en n'aurai jamais la certitude. Cette simple pensée a suffit pour je perds automatiquement goût à l'ambiance

-Black Berry cava demande Sophia qui s'est rendu compte de ma mine triste ?

-Combien de fois il va falloir que je vous dise de ne pas m'appeler comme ça dis je avec une fausse colère.

-Au tant de fois que tu vaudras mais nous on ne s'arrêtera jamais alors te fatigue même pas . Black Berryyyyy...

Et c'était parti pour un fou rire général. Ma mère est entrée juste à ce moment.

-Berry le fils de l'imam est là, viens le saluer il est dans le salon.

J'étais en panique totale, disons que je ne suis pas très à l'aise avec les hommes, seule je veux dire et surtout avec mon éventuel mari. En fin bréf vous comprenez alors dites moi ce que je dois faire ?

-Berry t'a pas entendu ta mère cachotière rit elle.

- Juste un ami dis je pour détourner sa réflexion, je la connais

Je lui ai pincer le nez avant de me lever la crampe dans l'estomac..

Une fois à l'entrée du salon je suis resté dix bonnes minutes avant de toquer à la porte. Encore je ne l'aurai pas fait si je n'avais pas entendu la voix de ma mère qui s'approchait.

Je ne pense pas avoir entendu un « entrez » mais je suis entré quand-même  pour éviter que ma mère me chope. Elle risque de me foutre la honte devant notre invité.

Ce n'est pas moi mais la première chose sur laquelle mes yeux se sont posées, et bien tenez vous vous bien, c'est un derrière bien ferme à premier vu. Astafourlah dise je tout bas en mettant ma main devant ma bouche.

Le fait est que le jeune homme était au téléphone penché sur le balcon. Comme il ne m'a pas entendu je suis sorti comme je suis entrée.

Je suis allé m'installé dans ma chambre le temps que Mr termine de converser au téléphone.

J'étais en train de me convaincre que j'avais pris la bonne décision en épousant le fils de l'imam quand soudain j'entends.

-Tata je vais y aller,

Non non ma mère va me tuer, elle déteste quand je ne salue pas les invités. Je ne le fais pas par impolitesse mais juste par timidité.

-Ah déjà mon fils,

- Une petite urgence.

- Rien de grave j'espère ?

-Non, ne t'inquiète pas rien de bien grave, vous saluerez Tonton Bèye de ma part.

-Compte sur moi mon fils passe mes salutations à la famille aussi.

-D'accord, allez bonne fin de soirée dit il en collant un bisou à ma mère.

Je les observais à l'autre bout du couloir, le jeune homme toujours de dos et ma mère  face à moi.

Après le dîner et le dessert, j'ai raccompagné mes amis. Ma mère avait préparé pour chacun d'eux une barquette de nourriture et des sachets de fruits. Elle en fait toujours trop .

Entre temps mon père est revenu et nous étions tous les trois réunis dans le salon. C'est le moment idéal pour l'annonce que je veux faire.

Je voulais me lancer sans attendre mais mon père me devança....

-Ma chérie j'étais tout à l'heure avec l'ambassadeur et.....

-J'accepte sortis je d'un trait...

-Pour de vrai? Depuis le temps que j'essaie de te convaincre d'aller terminer tes études à l'extérieur...

-Papa j'accepte d'épouser le fils de l'imam et non d'aller à l'étranger. Je suis désolé je ne savais pas que ça te tenait si à cœur.

-Ne t'inquiète pas ma fille si je le souhaite c'est uniquement pour ton avenir, ce qui me tient trop à cœur c'est toi et rien d'autre.

-Merci de me comprendre papa.

-C'est également une bonne nouvelle j'espère que tu ne t'es pas senti obligé d'accepter la proposition de l'imam ?

-Oui ma fille ton père à raison tu n'es pas obligé de...

-Je le veux maman.....

J'avais pris cette décision par devoir plus qu'autre chose.

Ils voulaient que je prenne mon temps et y réfléchir de nouveau mais disons que j'ai su être convaincante pour qu'ils sachent que ma décision était longuement réfléchi.

A partir de ce moment tout est allé si vite.
L'imam accompagné de quelques membres de sa famille sont revenus à la maison et cette fois en plus de mes parents il y avait aussi mes oncles et tantes. Après cette discussion entre adultes les choses sont allées encore plus vite. La date du mariage a été fixée avec la condition à savoir que je dois rejoindre le domicile conjugal le jour même.

Vous vous posez sûrement des questions sur le Marié et bah on ne s'est toujours pas vu ce qui est entièrement mon choix. Il m'appelle souvent au téléphone mais je ne suis jamais à l'aise pour lui parler. Nos conversations dépassent rarement cinq minutes, soit je simule un manque de réseau soit pour répondre à un appel fictif de ma mère. Apparemment il me connaissait un peu tout mon contraire. 

Ai-je suffisamment bien réfléchi avant de vouloir de ce mariage? N'ai je pas trop vite donner mon accord ?

Je ne connais rien de ce jeune homme, rien de ces humeurs.
Que vais je faire de mon idéal d'hommes,  s'il ne répond pas à mes critères et s'il est du genre colérique, qui maltraite les femmes.

Dans quoi je me suis embarqué ?

Je me poses tellement de questions sans réponses mais celle qui m'a fait éclater de rire c'est......Et s'il est moche . Je ne suis pas trop selective en matière de beauté masculine mais je rêve d'un beau gosse de mari tout de même.

A vrai dire je prend tout ça trop comme un jeu ,une formalité, un échappatoire. Ce mariage est pour moi l'occasion d'oublier tous mes mésaventures, de recommencer une nouvelle vie sans pour autant savoir tout ce que cela sous entend.

Peut être aussi que mon futur mari se pose des questions sur moi et ma bonne foie.
Serais je l'épouse idéal pour lui ? Répondrais je à toutes ses attentes ?

J'y compte bien mais au cas contraire il ne s'en voudra qu'à lui même. C'est lui qui veut de cet union. Tout ce que j'ai fais moi c'est sauter sur la première occasion. Si ma vie ne change pas je crains de devenir folle, il me faut de nouvelles motivations.

Je connais très bien mes parents, mon père aurait trouvé un autre moyen pour me remettre encore sur les bancs. Ma mère quant à elle va me rappeler tous les jours que personne n'échappe à son destin, chaque épreuve de la vie à une raison bien precise.

Ce qui constitue pour eux une deuxième chance , une nouvelle opportunité n'est en réalité pour moi qu'un pas de plus vers un nouveau échec.

Je suis entrain d'hypothèquer mon avenir juste parceque je ne trouve aucun sens à ma vie actuelle. J'ai l'impression que rien ne va me réussir dans la vie alors pourquoi pas faciliter les choses au destin.

Entre passer à côté demain ou après demain je choisi de me jeter dans le vide aujourd'hui même.

Tout ce qui se trame comme idée noires dans ma tête il n'y a que moi pour les prendre en compte ou prendre des décisions en conséquence.

Je peux avoir des doutes autant que je veux mais il est hors de question de revenir en arrière. Désormais je ne suis plus la seule embarqué dans cette histoire, mes parents le sont aussi et ils n'ont qu'une parole que je vais d'ailleurs honoré malgré tout....

Quand je m'y attendais le moins j'ai reçu l'appel de Babacar....

Sophia....Sophia....Sophia!!!

Qu'est-ce que cette commère est allé lui rencontrer.

- Donc tu ne nie rien?

- Nier quoi Babacar ? D'ailleurs qu'est-ce tu m'avais dit la dernière fois ?

- J'étais juste en colère contre toi mais tu sais tres bien que je ne pensais aucun mot de ce que je t'avais.

- Maintenant qu'est ce que tu veux ?

- Tu le sais très bien , tu as oublié tout ce qu'on c'était fais comme promesse ?

- Parceque je t'avais promis des choses ? Babacar ne me complique pas les choses et franchement j'ai même envie d'avoir cette discussion avec toi.

- Si tu épouses cet homme sache que tu aura ma mort sur ta conscience...

Il venait de raccrocher apres cette déclaration suicidaire. Donc pendant tout ce temps il faisait juste genre mais m'aimer toujours.

Cet amour est il toujours réciproque ?