Scène n°5

Un ballon par ci , une pétale par là et ce guirlande géant où était inscrit en lettre d'or ... Heureux Mènage Mrs Sy .

Je jette un dernier coup d'œil à ma désormais ancienne chambre. En l'espace de quelques secondes je me suis retracé le film de ma vie. Cette chambre qui a était témoin de tant de choses mais qui a était aussi mon refuge. J'ai souvent versé mon dévolu sur elle , taper sur les murs , claqué la porte, inondé le sol de mes larmes jour comme nuit. Mon regard s'attarde sur mon lit....oh si elle n'était pas là. Elle a était mon bouée de sauvetage tant de fois. Dans le noir dans le vide j'ai toujours senti sa présence, sous la couette, un l'oreiller entre les mains je me suis toujours senti protèger et consoler.

En tournant le dos à cette chambre je laisse beaucoup de choses derrière moi y compris mes démons je l'espère.

J'ai senti une main me tirer légèrement et je me suis retournée sortant ainsi de mes pensées.

- Berry si tu fais monter ton père on aura toutes les deux de sérieux problème, c'est l'heure les notables s'impatientent dans le salon.

- Maman je ne veux plus partir....

- Quoi , "hè bouma fonto" ne te fiche pas de moi , je vais faire comme si je n'avais rien entendu et sèche moi ces larmes.

- Maman je suis sérieuse...

- Moi aussi figure toi et ton père encore plus que nous deux. Aller descendons.

N'en t-on pas le droit de rester chez ses parents après le mariage ? Je suis très en colère contre ma mère c'est comme si elle était pressé que je partes.

- Maman je te préviens ne touchez à rien dans ma chambre je vais revenir ici après.

- Salamoun hawla "ay khalè bi del wakh diam ,oiw fo guissè kouy seuyi nann dina gneuwatt ? " Comment tu peux dire une telle chose, sache une chose c'est seulement la mort qui te fera quitter ton foyer , leerna ? C'est clair ?

Après ça elle ne m'a pas laissé en placer une et m'a presque trainer dans le salon.

Ma cousine qui devait m'accompagner chez mon mari était déjà couvert d'un pagne et installer au milieu d'un cercle formé d'un côté de mon père et ses amis d'un autre côté ma mère et quelques membres de la famille.

Apparemment c'est le moment de me prodiguer des conseils matrimoniales et faire les éloges de mère qui est un modèle de femme à qui suivre, que je devais suivre ses pas pour gérer mon ménage. Je reste très attentive et écoute de manière religieuse tout ce qui ce disait avec une ferme intention de les appliquer à la lettre.

Après deux tantes me font levées et me conduit à la voiture qui devait nous conduire à mon nouveau domicile. À ma grande surprise il n'y avait que moi et ma cousine dans la voiture en plus du chauffeur et un oncle de Samsou d'après ce que j'ai entendu.

Je cherche ma mère du retard a travers le voile qui couvre entièrement mon visage. Et comme si elle a ressenti mon désarroi elle est venue vers moi.

- Ne t'inquiètes pas ma chérie , ce sont les instructions de ton beau père et nous tenons à les respecter , vas en paix mon enfant que le tout puissant veille sur toi.

Mais c'est pas elle qui me demandait de ne pas pleurer depuis tout à l'heure et là elle fond en larmes devant moi.

Pleurons maman...

On nous a pas trop laisser faire car le chauffeur a démarré la voiture sous les ordres de l'oncle.

Le train était déjà en marche et me voici en route pour ma nouvelle demeure.

Je pense que je me suis endormie sous le poids de la fatigue et des pleurs.

- Nous sommes arrivés madame Sy dit ma cousine.

- Ah oui ? Nous avons roulé combien d'heures.

- Heures dit elle en riant....

- "Bismillah sokhna si dalal ak diam kharal ma wo diguène gni " Bien venue chère dame je vais prévenir les femmes de notre arrivée dit l'oncle qui nous accompagnait.

Aussitôt dit aussitôt fait il est revenu accompagnés de deux femmes ...

Mais où sont les autres ? Ce groupe de femmes du quartier ou des cousines de mon mari qui te sortent des paroles horribles et déplaisantes mais rien de sérieux le plus souvent c'est juste la coutume.

Je ne pouvais rien demandé bien sûr , tout ce que j'avais à faire c'est suivre les instructions des deux femmes.

Des rituels on en a fait et c'était très mystique même je comprends mieux pourquoi ils ne voulaient pas qu'il est du monde. En tout cas les deux dames n'avaient rien d'ordinaire au contraire, elles m'ont l'air expérimenté et très sûre d'elles.

J'espère seulement que je ne suis pas l'objet d'un sacrifice humain, ça va très loin tout ça.

Ah j'ai oublié de le dire ma cousine est aussi reparti quand nous sommes arrivés , encore un ordre de mon beau père. En tant qu'un grand homme de Dieu tout ce qui se passe dans sa maison aujourd'hui me surprend beaucoup.

Et encore je n'ai pas encore vu un seul membre de la famille c'est comme si...

- Ouvre ta bouche mon enfant.

Donc elles savent parler...

- C'est amer mais ne le crache pas , tu vas l'avaler sans eau. Ouvre grande la bouche ça ne doit pas touché tes dents aussi.

Elles me prennent vraiment pour une extraterrestre ou c'est comment?

J'avais ouvert la bouche non pour lui obéir mais par dépassement mais elle en a profité pour introduire ce truc amer et mon Dieu très chaud dans ma bouche. Ça elles avaient oublié de me le dire.

J'ai tant bien que mal réussi à l'avaler selon leur attente et j'imagine je ne saurais jamais ce que sait.

- Tu es maintenant prête à rejoindre ta chambre conjugale.

Ouf enfin je vais voir d'autres têtes que ces vieilles capables et sadiques.

J'ai encore plus envie de me débarrasser de ces milles et une pagne qui pèse une tonne.
Une fois dans la chambre surprise à la puissance dix , elle était vide genre pas de belle mère à l'entrée tenant une calebasse de bouilli au lait caillé ni de mari installer sur le lit avec son kamis rien de rien.

C'est quoi ça encore.

- Ne soit pas inquiète mon enfant tout ceci c'est pour vous protéger toi et ton mari.

Mon mari , il est où lui?

- Il est juste dans la chambre en face mais cette nuit tu vas la passer seule dans votre lit conjugal. Dit l'autre dame.

- Tu peux prendre une douche si tu le souhaites et dors bien, aller bonne nuit.

Et elles quittent la chambre.

- Quoi dormir ici pour un sommeil hanté ou encore prendre un bain et voir du sang couler à place de l'eau. Non merci j'ai jamais aimer les film horreur.

"Fii woratoul dh " rien n'est sûre ici, je commence à parler seule maintenant.

Je reste debout c'est plus prudente.

Même avec les yeux fermés je sens une main hésitante se rapprocher de mon visage.

- Ma fille ...

Mais c'est Tata , que fait elle dans ma chambre à cette heure de la nuit et seulement maintenant ?

Gardant toujours les yeux fermés .

- Hun.

- Lève toi c'est bientôt l'heure de prier

J'ai aussitôt ouvert les yeux.

- Il fait quelle heure, où suis je ?

- Ça fait beaucoup de questions là, alors pour la première il fait 5h30mn du matin et c'est bientôt l'heure de la prière vas te préparer si tu ne veux pas la rater.

En regardant autour de moi je suis rendu compte toute seule que ma deuxième question ne nécessite pas de réponse.

Et oui j'ai fini par dormir apparemment et là je suis sur le point d'aller me baigner dans les toilettes. Je ferai mieux d'arrêter de m'imaginer des choses bizarres.

Aux environs de 11h je commence à entendre de l'animation dans la maison des fous rires par ci des blagues par là mais toujours pas l'ombre de mon mari.

J'avoue que j'aime bien cette liberté qu'on me donne depuis que je suis ici en plus je me sens toute légère , je ne ressens plus ce poids sur mes épaules. En me réveillant ce matin je me suis senti renaître, vivre à nouveau comme je ne l'ai jamais été.

Je suis optimiste !

Et quoi demander de plus , j'aime déjà ma chambre , très spacieux avec un balcon du pur bonheur. J'ai toujours adoré rester à l'intérieur mais ne rien rater de ce qui ce passe dehors et quoi de mieux que ce balcon qui offre une vue magnifique et complète.

J'étais entrain de me familiariser avec mon nouveau environnement quand j'attends des pas et des voix se rapprocher de la porte. Je retourne vite sur le lit les jambes bien étendues et la tête couverte.

Toc toc entendis je.

- Entrez c'est ouvert dis je.

Et là un groupe de jeunes filles font irruption dans la chambre.

- Mais toi là tu attends qui comme ça ? Ton mari ?

Puis elles éclatent de rire .

Je comprends rien a ce qu'elles racontent en plus elles sont trop bavarde mais ça je ne peux pas leur dire bien-sûr.

- Ne soit pas effrayé ma belle , ce qu'elles essayent de te faire comprendre c'est qu'elles sont des cousines de ton mari et qu'a l'heure ou on parle elles l'ont enfermé dans une pièces. Dit l'une d'entre elles

- Comment ça ? Je veux dire pourquoi?

- Alors belle sœur chérie nous sommes disposés à libérer ton mari moyennant une somme d'argent conséquente.

Ah d'accord c'est de ça qu'il s'agit le fameux "takou deund" elles exagèrent tout de même jusqu'à enfermé quelqu'un dans une chambre.

- Ah je vois ça c'est pas un problème on est ensemble.

Après elles se sont présentés à tour de rôle je les trouvent sympathique a part une qui ne m'inspire pas du tout confiance et mon instinct me trompe rarement.

- Alors c'est toi qu'on attend dit celle dont je parlais dans ma tête.

- Oui fait sortir ta pochette....

"Thiè problème yangay démarré" le début des ennuis. Le truc c'est que je n'ai aucun rond sur moi. Si j'avais mon téléphone au moins je pourrais faire un retrait là Je suis foutu. Comment je vais faire pour échapper à ces paires d'yeux tous braqué sur moi.

- Awa c'est pas ce que je vous avez demandé de faire , tu es la plus sage ici raison pour laquelle je t'ai confié la mission et là tu les suis dans leur délire.

Ah Tata elle me sauve encore sans le savoir.

- Ma chérie , awa va t'accompagner au salon juste à l'angle de la rue .

Finalement elle ne me sauve pas pour autant. Encore les salons de beauté.

- Rassure toi vous n'allez pas durer là-bas, j'ai déjà parlé à gérante juste quelques choses de simple ce sera vite fait. Ta cousine aussi est revenu.

La seule bonne nouvelle c'est que je vais pouvoir récupérer mon téléphone , faire un retrait pour donner aux filles leur due. Il ne faudrait pas qu'on dise que la femme de Samsou est pingre.
D'ailleurs j'ai demandé à ma cousine de s'en charger pour moi avant mon retour.

- Ma belle je te sens très stressée là ça va relaxe. Il n'y aura pas beaucoup de monde à la maison juste la famille proche et quelques amis.

Raison de plus pour avoir peur , si cela ne tenait qu'a moi il n'y aurait pas de fête. Je ne supportai pas une telle honte mon Dieu.

On s'apprête à quitter le salon direction la maison.

- Mais tu pleures là , attends j'appelle Samsou.

Là je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer .

- Tiens il y'a ton mari au bout du fil .

J'étais incapable de prononcer un mot complètement secoué par les sanglots.

- Allô ma belle il se passe quoi Awa dit que tu ne fais que pleurer ?

- Je ....

- Tu n'a pas à t'inquiéter pour quoi que ça soit ,tout se passera bien .

Je voulais le croire mais c'était plus fort que moi.

- Je vais finir par croire que je suis horribles si ma femme pleurs autant le jour de notre mariage. Vas y dis moi ce qui ne va pas s'il te plaît je m'inquiètes.

Personne ne peut comprendre , personne.

- Où alors c'est parce-que je te manque oh oui c'est ça dit il en riant très fort.

C'était obligé je lache un petit sourire à mon tour , pas qu'il ait raison.

- Tu sais quoi remets le téléphone à Awa .

J'obéis.

- Quoi ? mais ....ok d'accord.

Je ne sais ce qu'ils se sont dit mais elle n'avait pas l'air ravis.

- On rentre, madame ce n'est plus nécessaire de lui refaire son maquillage.

- Comment ça dis je reprenant petit à petit mes esprits.

Je ne pouvais pas laissé faire ça.

- Rappelle le et dis lui qu'on sera la-bas dans une trentaine de minutes maximum.

La coiffeuse a réussi un miracle, c'est comme je ne venais pas pleurer, c'est parfait en plus elle est très obéissante.

- Waouh Madame c'est simple et classe, tu es toute belle . Lingèn naron yakk toi et ton mari ish . Dit Awa.

- Encore désolé pour tout à l'heure, allons y.

De retour à la maison nous avons trouvé un peu plus de monde que quand on partait mais toujours pas comme ce qu'on a l'habitude de voir dans les mariages.

C'est bizarre mais je me suis mise à chercher mon mari du regard, il était tellement doux au téléphone tout à l'heure que j'ai subitement eu envie d'être près de lui.

Oh je le vois enfin! J'espère qu'il n'a pas vu comment je le cherchais du regard, j'ai honte.

Il est venu vers moi dès qu'il m'a vu .

- Waouh Samsou tu es fort , tu es magnifique ma femme chérie en me donnant deux bisous sur chaque joue.

Il est fier de lui de son choix, je ne peux que m'en réjouir car lui aussi il me convient parfaitement...

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