Chapitre Soixante huit
Les rayons de soleil filtrèrent dans sa chambre le lendemain matin que je dus fermer les yeux pour en savourer les dernières traces de cette nuit inoubliable et magique. Je pouvais encore sentir cette sensation d'être peau à peau, lui appartenant alors que cette émotion d'euphorie se répandit en moi, d'être enfin à ma place.
-"Bonjour mon amour," murmura cette voix particulièrement rauque au creux de mon oreille laissant une trainée de frisson parcourir ma peau déjà brulante lorsque sa main enserra ma taille.
Sa bouche traça ma nuque la parcourant de baisers aussi doux que coquins qui me firent sourire tandis que sa main, connaissant déjà mon corps, trouva refuge tout d'abord sur mes seins pour enduite descendre jusqu'à atteindre mon ventre. Un gémissement l'accueillit aussitôt qui le fit sourire contre ma nuque pour poursuivre son chemin sur mon corps.
-"Bonjour Connors," soufflais-je en gigotant contre lui empêchant vainement ses doigts de descendre davantage.
-"Bien dormi, mon ange?"
Mon hochement de tête rapide lui fit éclater de rire. Ce même rire rauque et suave qui raviva ce feu que je croyais éteint. Son parfum me chatouilla les narines alors que mon corps apprécia le rapprochement de son corps sur son lit. Le dos toujours tourné pour qu'il ne vit point mon corps, ma tentative pourtant s'échoua malheureusement connaissant l'Adonis qui était désormais sur moi, nu tout comme moi. Me mordant cruellement la lèvre inférieure, je jouais la carte d'indifférence qui fut elle aussi un échec cuisant car sa main baladeuse se perdit dans les draps afin de me procurer cette divine torture qu'il savait si bien maitriser!
Ma bouche s'ouvrit y lâchant un soupir avant d'être remplacé d'un cri surprise lorsque Connors retira d'un coup sec le drap qui recouvrait mon corps.
-"Je ne me lasserai jamais de ton corps," admit-il d'une voix puissamment gutturale dès que ses aigues-marines se baladèrent sur mon corps dont les seins réclamaient sa bouche.
Connors me scruta longuement empourprant mes joues de cette couleur trahissante qu'il se délectait d'apercevoir. Mes yeux se baissèrent aussitôt sur son torse et ses hanches, un pincement au coeur en remarquant ses marques de son passé qui ne pourraient point s'effacer ni cette douleur qui ne pourrait hélas plus jamais le quitter et qui continuait à vivre en lui et à le ronger.
Les larmes vinrent du coin de mes yeux mais je les chassais immédiatement. Lui souriant tendrement, ma main chercha la sienne qui s'était posée sur ma cuisse. Stoïque, Connors demeura ce mur infranchissable, se dressant tendu sur moi.
Un souffle las s'échappa de ses lèvres, les mêmes lèvres qui m'avaient conduit aux portes du paradis hier soir. Entremêlant nos doigts, Connors me rendit certes mon sourire mais son expression s'était, d'un déclic, changé. Se sentait-il toujours coupable comme à la première fois où il m'avait avoué la véritable raison sur la rivalité qui existait entre lui et son frère jumeau?
La réponse s'avéra positive dès que mes yeux croisèrent cet océan de tristesse et de remords qu'il cacha derrière un sourire. Me relevant de son lit, sa main toujours dans la mienne, je collais son front au mien, lui offrant mon sourire et mon amour.
-"Je t'aime, Connors," lui avouais-je, les yeux fermés. -"Je t'aime comme tu es,"
Ma bouche se posa ensuite sur son front en un doux baiser puis je me détachais de lui, lui souriant toujours tendrement qui lui fit me sourire sincèrement. Sa main encercla aussitôt mon poignet, la plaça l'instant suivant, sur ses lèvres où il y déposa un baiser. Ses yeux, eux, se voilèrent de larmes contenues en me voyant lui regardant avec le même amour qu'il me portait. Cet amour réciproque qu'il croyait que je ne ressentirais jamais pour lui mais plutôt pour son frère jumeau, Conrad.
Se relevant de son lit avec prestance, Connors fut rapidement devant moi, me surplombant de sa carrure imposante qui me fit l'effet d'un bouclier. Que rien ni personne ne pourrait me faire de mal. Son souffle brulant s'écrasa sur mon visage alors qu'il combla l'espace qui nous séparait. Sa bouche s'entrouvrit légèrement tout comme la mienne qui réclamait avidement ses lèvres.
Ses larges mains rugueuses entourèrent ma taille possessivement de peur que je m'enfuis subitement. Chose qui me fit secouer imperceptiblement la tête avant que je me plongeais dans cette mer d'où j'avais longtemps eu peur de m'y noyer et de y perdre.
Néanmoins, ce fut l'inverse ce matin. Une chose était belle et bien sûre! J'étais amoureuse de Connors comme je ne croyais être possible alors qu'au début de notre rencontre, je le comparais à un être vil et machiavélique. Ma main remonta sur ce visage. Des bribes de souvenirs lointains me revinrent quand j'ancrais mes yeux à ses aigues-marines scintillants.
De la colère, de la peur, du désir, de la passion, du refus jusqu'à l'amour, un cocktail d'émotions traversèrent mon corps à cette époque où j'ignorais la pièce maitresse de cette histoire qui allait tantôt me conduire à la vérité. Et aujourd'hui, dans les bras de Connors, je me sentis apaisée et sereine. Loin de toutes ces manipulations et de mensonges qui m'auraient conduit à la dérive.
Des larmes de bonheur jaillirent de mes yeux pour s'écouler sur mes joues où Connors les essuya de son pouce, un sourire en coin.
-"Je t'aime tellement, mon petit ange," me dit-il en s'abaissant à ma hauteur prenant mon lobe de l'oreille dans sa bouche m'arrachant cette musique délicieuse aux oreilles de mon amant qui se nourrissait de mes gémissements. -"Tellement..."
Ses paroles rendirent fébriles mes jambes qui ne voulurent plus me porter. Frissonnante contre Connors, je nouais mes mains à son cou tel une noyée à sa bouée de secours m'accrochant à lui et me blottissant contre cette masse de muscles saillants voulant à tout prix me perdre de nouveau dans la chaleur de ses bras et me sentir désirée comme la nuit que nous avions passé ensemble sur son lit.
Mon souhait fut exaucé. Cependant, il ne me porta pas sur son lit. Au contraire, il m'emmena dans sa salle de bain, sous sa bouche où il m'avait promis de me faire l'amour ici. Ses yeux bleus étincelants de doucereuses et malicieuses promesses pour cette journée qui venait à peine de débuter se plongèrent dans les miens que je perdis mon souffle, embrassant chaque partie de ma peau comme un amant, mon amant qui prendrait tout son temps à connaître mon corps, de me plonger dans les abysses du plaisir charnel et de me faire l'amour inlassablement jusqu'à ce que nos corps n'en pourrions plus.
Perdue dans ses beaux yeux bleus, je compris trop tard qu'il avait déjà mis son plan à exécution quand il actionna le robinet et que l'eau chaude coula sur nos deux corps bouillonnants et avides. Mon souffle devint anarchique tout comme les battements de mon coeur. Mes jambes semblèrent me lâcher d'un moment à l'autre alors que je sentis le poids de ce regard fauve et dangereux se perdre dans les courbes voluptueuses de mon corps.
Aucun moyen de m'enfuir, je le fixais, les lèvres pincées. Malgré l'immensité de sa salle de bain, cette dernière me sembla tout à coup ambiguë. Tellement petite quand il plaqua son torse trempé contre ma poitrine dont les tétons fièrement érigés se frôlèrent fiévreusement contre lui qui eut l'effet escompté de le faire grogné comme une bête.
De nouveau, ses mains me soulevèrent que je dus m'agripper à sa chevelure de corbeau pour avoir un semblant d'appui. Assombris, ses aigues-marines me dévisagèrent avec une telle intensité que si Connors ne me tenait pas, j'aurais déjà fléchi devant un regard lourd de promesses aussi sombres que séduisantes.
Sans me donner le temps de prononcer une quelle contre parole, sa bouche s'empara de la mienne avec une telle avidité que mes yeux s'écarquillèrent de surprise. Retrouvant sa jumelle, nos langues ne firent que s'aimer, tourbillonnant et dansant sensuellement menant une danse des plus érotiques dans ma bouche que mon intimité certainement luisante ressentait un vide que lui seul pouvait combler.
Comme s'il lisait dans mes pensées, Connors, de sa main libre, caressa mes lèvres intimes alors que je fermais les yeux savourant ses caresses et gémissant son prénom dans le but de le sentir entièrement en moi. Deux doigts me pénétrèrent ensuite laissant un cri de surprise s'échappait involontairement de ma gorge.
-"Tu es si serrée," m'avoua Connors d'une voix de gorge en retirant ses doigts de moi afin de le porter à sa bouche. -"Mais tellement délicieuse," continua-t-il de ce même timbre rauque.
Mon être s'embrasa aussitôt. Mes cuisses s'ouvrirent davantage lui offrant mon intimité trépignante de ses paroles crues, la faisaient davantage luire et Connors s'en rendit compte. Ses mains désormais sur mes fesses, il me colla contre la paroi de la vitre, la respiration aussi chaotique que moi. Nos yeux ancrés, il s'enfonça petit à petit en moi tout en scrutant mon visage au moindre signe de douleur.
Heureusement, ce ne fut pas le cas. Mon corps fut recouvert de frissons alors que Connors me prit avec force et douceur mêlée dans sa salle de bain. Ses coups de reins se firent plus profonds dès que je l'en persuadais en scellant nos lèvres en un baiser sauvage m'arrachant gémissements et halètements dans les bras de Connors qui parcourut mon corps de sa bouche et de ses mains, la marquant de son sceau. Il me fit sienne de la façon la plus érotique qui soit sous la douche jusqu'à sentir cette même contraction de mes muscles qui se relâchèrent en un orgasme cataclysmique nous emportant loin jusqu'au septième ciel.
Nichant ma tête contre son cou, Connors m'enserra fortement de ses mains robustes puis me porta jusqu'à notre lit me déposant comme la chose la plus précieuse qu'il avait pour ensuite se pencher sur moi remettant une mèche trempée derrière mon oreille.
-"Je t'apporte une serviette, mon ange," me dit-il, un sourire ravageur scotché à son visage virile quand il me vit que j'étais toute trempée mais il stoppa son geste dès que son téléphone sonna gâchant notre moment de complicité.
Avec un soupir fatigué, il le prit néanmoins s'asseyant sur le bord du lit tandis que je lui sautais au cou, le sillonnant de mes lèvres. Essayant de ne point éclater de rire, Connors dut se lever du lit devant mon comportement enfantin, un sourire en coin qui fut vite remplacé par une expression sérieuse, presque froide.
-"Quoi!"
Il s'écria d'une voix dure me faisant sursauter.
-"Vous n'avez aucun droit, mère!" continua Connors sur la même lancée avant d'aboyer sur son interlocutrice qui s'avérait être Rosalie.
Raccrochant le téléphone rageusement, Connors le posa sur sa table de nuit, une expression indéchiffrable sur son visage qui ne présageait rien de bon.
-"Connors?"
Mais, il ne me répondit point malgré mon inquiétude. Ses yeux bleus finalement se relevèrent vers moi, sa main caressa ma joue.
-"Il ne te fera jamais de mal,"
Sourcils froncés, je le dévisageais interloquée alors qu'il m'annonça ses quelques mots que j'aurais aimé ne jamais entendre de ma vie;
-"Conrad est sorti de l'asile."
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