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Chapitre Quarante sept

-"Veux-tu sortir avec moi, mon petit ange?"

Allongée sur mon lit, incapable de sombrer dans les bras de morphée, je finis par observer le plafond de ma chambre dont la couleur me fascinait, ignorant royalement le tambourinement de mon coeur martelant ma poitrine, composant ce maelström dont la symphonie m'était devenue familière à chaque fois où je croisais les aigues-marines de Connors où quand j'avais le malheur de penser à lui.

-"Ressaisis-toi, Becca! C'est son frère! Le frère de ton ex!" m'admonestais-je à trois heures du matin, secouant frénétiquement ma tête à l'idée d'accepter cette proposition qui me semblait de plus en plus alléchante malgré les risques et périls d'une telle relation.

Me tournant cette fois-ci à ma gauche, je recouvrais mon visage rougi avec mon drap. Même à des kilomètres de moi, cet homme avait le don d'hanter mes rêves tout comme mes cauchemars mais aussi mes pensées. Essoufflée de mener une bataille hélas déjà perdue contre le sommeil, je fermais les yeux, nullement intéressée à remémorer cette soirée, son timbre de voix qui résonnait inlassablement dans ma tête et sa peau tout contre la mienne.

Sa proposition m'obnubilait. Ses mains étaient marquées au fer rouge sur ma peau toujours fiévreuse. Enivrée par son parfum plus pire que l'orchidée, un gémissement incontrôlé s'échappa contre mon gré de mes lèvres à la pensée érotique où y figurait l'aîné des frères Hades.

-"Mais que m'as-tu fait, Connors?" demandais-je à moi-même énervée.

Je pouvais toujours le sentir. Constamment même, je dirais. Comme si mon propre corps s'était volontairement imprégné de son odeur de mâle virile et dominant qui d'un regard enflammait mes sens tandis que de son parfum, mon être s'était soumis, rendant mon corps moite débutant par mes mains pour y finir cette torture divine sur ma féminité trépignante d'excitation.

Néanmoins, ce ne fut que le début de ce qu'il m'avait infligé!

La sonnerie de mon portable me ramena brutalement à la réalité. Son nom s'afficha sur l'écran; Connors. Lui aussi n'arrivait plus à retrouver le sommeil? Alors, je n'étais pas la seule à ne plus pouvoir fermer l'œil de la nuit? Sentait-il lui aussi cette poussée de folie nous dévorant de l'intérieur? Pour répondre à cette folie, ma main glissa lentement vers ce bouton vert qui m'interpellait et me forçait à entendre sa voix rauque.

-"Bonsoir, ma Becca," déclara-t-il d'une voix profonde.

Mes yeux se fermaient automatiquement à l'entente de sa voix gutturale.

-"Bonjour Connors," le contredis-je, souriante même s'il ne pouvait point m'apercevoir.

Son rire grave résonna dans l'appareil puis vint son souffle que je déduisis chaud tout comme quelques heures plus tôt où il percutait contre ma nuque quand j'avais payé pour les deux billets du deuxième volet de la saga Des Animaux Fantastiques. Ses paroles, sa menace sur Conrad et de son retour précipité m'avait immédiatement effrayé mais quand la caresses de ses mots doux et protecteurs s'étaient élevés dans l'air, plus rien ne m'avait importé. Seul ses lèvres à quelques millimètres de mon cou m'obsédait comme jamais.

-"Bonjour, ma Becca," continua cette voix. -"J'en déduis donc que tu n'arrives pas à retrouver le sommeil."

-"Je ne suis pas la seule alors," répliquais-je, le souffle haletant. -"Pourquoi m'as-tu téléphoné?"

-"Pour entendre le son de ta voix, mon petit ange," déclara Connors comme si c'était logique. -"Le film était bien alors?"

Incrédule, je fixais l'écran de mon portable, ne sachant plus où me mettre, ne sachant nullement comment devrais-je me comporter avec le frère de mon ex. Rien nous liait. Que pouvais-je bien lui dire sans tourner en rond? Cette question si bien sûre je lui répondais nous conduirait vers cet ultimatum qu'il m'avait proposé.

Sortir avec lui!

Ce n'était pas un dîner ou même un déjeuner.

Non.

Dans ses prunelles luisant de désirs y brillaient une relation officielle. Cette histoire me mènerait vraiment à ma perte. Conrad puis Connors. Comment étais-je tombée aussi bas? Était-ce même un péché de ressentir une quelle contre attraction envers l'aîné des frères Hades? C'était indéniable. Cela se voyait à des kilomètres. Comme le nez au milieu de la figure!

-"Ma Becca," souffla Connors.

-"Non, non, non! Pas cette voix. Ne me parles pas ainsi, je t'en supplie," aurais-je voulu m'écrier.

-"Connors," dis-je, la gorge asséchée. -"Je ne peux pas. Je suis sincèrement désolée."

-"Oublie mon frère, mon ange," me conseilla-t-il. -"C'est seulement entre toi et moi, rien de plus. Ne renie pas ce qui nous lie ni l'amour que tu me portes!"

-"Ce n'est pas de l'amour! Peut être, du désir, je ne sais plus,"

-"Appelle le comme tu le voudras mais tu viens d'admettre que tu ressens quelque chose envers moi. Et moi, je t'aime," continua Connors toujours implacable. -"Je te promets qu'il ne t'arrivera rien."

-"Tu t'entends parler?" lui demandais-je, incrédule, ne voulant point me bercer d'illusions. -"Conrad et toi vous vous êtes déchirés depuis des années et maintenant, je me retrouve au milieu de tout ce chaos qui règne autour de vous deux. Je ne veux plus de ça même si cela signifie de ne plus te voir. Tes cartes et tes orchidées m'ont fait constamment douter à m'en rendre au final folle. Alors, cesse désormais, Connors! J'en ai marre de me répéter. Tout ce que vous avez, vous ne faites que le détruire et vous m'avez assez détruit."

-"Ça n'a jamais été intentionnelle. Je ne veux que te protéger, ma Becca."

-"Alors, protège moi de toi, Connors," avouais-je, les yeux fermés, mon coeur, lui, hurlant à mort de ma décision fatale.

-"Mon ange," dit Connors alors que sa voix se fit un murmure blessé.

Son souffle vint rompre ce silence qui s'était instauré entre nous deux rejoint par le mien où y régnait mes larmes. 

-"Ta décision est déjà prise," s'aperçut-il au bout d'interminables secondes qui me parurent des heures.

-"Oui," murmurais-je, déglutissant avec peine.

-"Le fais-tu par pure culpabilité?" osa-t-il me demander.

-"Je ne te comprends pas,"

-"Si, tu me comprends, mon amour," affirma Connors. -"Tu refuses parce que tu te sens coupable envers Conrad. Ce n'est pas une trahison si tu ne sors plus avec lui, mon ange. Donne toi une seconde chance à l'amour."

-"Avec toi, tu veux dire?"

-"Moi, je te veux, je te desire, je t'aime, ma Becca," déclara Connors avec fermeté, me faisant frissonner sur mon lit. -"Alors, mon petit ange, c'est oui ou non."

-"Connors, c'est impossible," lui dis-je sentant cette situation allait au delà du sens moral pour les principes qu'on m'avait appris. -"Je ne peux pas, je suis désolé."

Il ne me répondit pas cependant. Connors resta calme. Je pouvais même mettre ma main au feu qu'il souriait.

-"Tu ne peux pas, ça signifie clairement que tu le veux autant que moi mais que tu as peur ou toute cette histoire te dépasse, n'est-ce pas, mon ange," déduisit-il. -"Sache une chose, mon amour, je t'attendrai, sois en sûre, je t'aime et je te jure qu'aucun homme t'aura sauf moi."

Ma bouche s'ouvrit sous le choc prête à lui asséner une réplique cinglante mais il me devança.

-"Bonne nuit, mon ange et sache que je t'aime, de tout mon coeur," m'avoua Connors avant de raccrocher me laissant sans voix et indécise pour la suite.

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