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Chapitre Quarante deux

-"Conrad Hades," lisais-je, mon ordinateur sur ma cuisse. -"Né le trente avril 1989, parents; Rosalie et Grégory Hades," continuais-je à haute basse.

-"Hummm, à une heure du matin, tu révises? Les examens sont dans deux mois pas la semaine prochaine, Becca," se plaignit Aurora en me rejoignant sur le canapé. -"Tu fais quoi à cette heure?"

-"Je ne voulais pas te réveiller, ce n'était pas mon intention," m'excusais-je, les yeux rivés sur l'écran puis se tournèrent finalement vers ce dossier que m'avait donné Connors, dans la soirée. -"C'est à propos de Conrad."

-"Il ne t'a pas encore répondu, n'est-ce pas? J'espère sincèrement qu'il a une raison de n'être pas venu à ce dîner!"

-"Moi aussi," priais-je prenant ce dossier qui m'incitait à découvrir le contenu qui cachait ce que je craignais de savoir sur mon petit ami.

-"C'est quoi, ce dossier?"

-"C'est Connors qui me l'a donné pour me faire une idée de qui est réellement son petit frère qui selon lui est un monstre."

-"Il a peut être raison," m'avoua Aurora à ma grande surprise. -"Conrad ne fais peut-être que mentir. N'as-tu pas cette impression que c'est dur de distinguer la vérité du mensonge avec lui? Il raconte toujours sa version de l'histoire."

-"Tu sais quoi," lui dis-je lassée de cette situation. -"Lisons ce qu'il contient puis je prendrai une décision plus tard."

Prenant mon courage dans mes mains, j'ouvris le dossier, appréhendant la suite, feuilletant les premières pages, contenant ce que j'avais jadis lu sur internet. Nom et prénom, date de naissance, groupe sanguin AB+ et tout ce qui devait suivre, tout ces détails insignifiants avant qu'Aurora jura se couvrant la bouche de sa main aussitôt.

-"Putain..." murmura ma meilleure amie encore sous le choc.

-"C'est quoi? Impossible," murmurais-je perturbée secouant énergiquement la tête refermant immédiatement ce dossier. -"C'est faux! C'est Connors! Il essaie encore une fois de me tourner en bourrique!"

-"Becca," tenta Aurora de me rassurer. -"Continuons, s'il te plait."

-"Alors, tu crois en ses absurdités? Ce n'est pas Conrad qui a infligé à cette femme, cette Bianca Maldonado toutes ses blessures! C'est inhumain! Conrad n'est pas ainsi. Je le connais. Il n'a jamais été violent avec moi, au contraire, il s'est toujours comporté comme un parfait gentleman, je dirais même comme un prince charmant."

-"Ma chérie, l'apparence est souvent trompeuse. Après tout, Conrad demeure un homme intelligent et rusé mais par dessus tout, manipulateur. Mais, dès demain, nous contacterons un détective privé pour en avoir le coeur net. Maintenant, ce qu'il nous reste à faire, c'est de poursuivre cette lecture pour en connaitre davantage sur Conrad."

-"Et si tout ceci n'était qu'un des plans cruels de Connors?" lui demandais-je d'une toute petite voix ne pouvant croire ce que je lisais.

Étais-je à ce point aveugle de n'avoir jamais remarqué cette partie sombre de Conrad?

Toutes ses petites amies finissent toujours par devenir l'ombre d'elles même!

Voilà les paroles précises de Connors lors du repas familial. Avait-il raison? Si oui, pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt?

-"Il essaie toujours de te protéger, c'est incroyable à quel point, ce Connors est raide dingue de toi," déduit Aurora, un sourire en coin.

-"Mais dans quoi m'étais-je embarquée? L'un des frères est fou et l'autre violent! Quel duo fantastique suis-je tombée!" ne pouvais-je m'en empêcher de penser. 

Toute cette histoire était farfelue voire même tirée par les cheveux. Malgré la preuve irréfutable et vivante, je n'arrivais pas à croire mes yeux. Ils devaient sûrement se tromper de personne. Conrad n'était pas ainsi. Pas un homme violent. Celui qui frappait ses petites amies jusqu'à ce qu'elles se fassent hospitalisées d'urgence à l'hôpital. Pourtant, quelque chose clochait! Pourquoi il n'y avait rien sur internet ni dans la presse?

-"Peut être parce que cette famille était riche comme Crésus!" pensais-je avec un goût amer dans la bouche.

Avec un chèque de plusieurs zéros, n'importe qui accepterait la maudite somme pour se taire. Un frisson de dégout parcourut mon corps lorsque je croisais le visage tuméfié de la victime. Était-elle encore vivante ou bien morte?

Non Becca! Conrad n'est pas un meurtrier! Néanmoins, une petite voix me susurrait à l'oreille que mon petit ami frappait les femmes. Et vue leur piteux état, il n'y allait pas de main morte.

-"Becca, tout va bien? Becca?" m'appela ma meilleure amie, mettant sa main devant mon visage pour me ramener à la réalité.

Cette même réalité dure et effrayante qui je venait de découvrir et qui me déplaisait. Les vibrations de mon portable me sortit de mes pensées en apercevant ce nom familier, le nom de Conrad s'affichant sur l'écran de mon portable.

-"Vas-tu lui répondre?" me demanda Aurora, elle même déçu par ce qu'elle a lu.

Éteignant mon portable, mon geste fatidique lui offrit la réponse tant voulue. Non, pas ce soir! Du moins, pas pour ce matin! Regardant l'horloge, je me levais du canapé tandis que Aurora tomba dessus s'étalant comme une étoile.

-"Que comptes-tu faire, ma chérie? Le quitter me semble la solution raisonnable avant que tu deviennes comme cette Bianca ou cette Samantha."

-"Je sais," lui avouais-je, d'un souffle tremblant. -"Nous en discuterons tout à l'heure, Aurora. J'ai besoin de retrouver mon lit et dormir," répliquais-je avant de détaler jusqu'à ma chambre pour m'y réfugier.

Prenant ma tête dans mes mains, je m'appuyais contre la porte laissant éclater un sentiment qui me broyait de l'intérieur. Était-ce de l'amour ou de la déception? De la colère pour son acte barbare ou bien de la tristesse pour ses victimes?

-"Quatre," avais-je lu.

Bianca, Samantha, Jessica et pour terminer le tout, la dernière s'appelait Emelie. Mais était-ce sa dernière proie ou bien en serais-je moi même un jour  partie de ce groupe de victimes? Maintenant, tout devenait claire. Les remarques acerbes de Connors, l'énonciation des ex de Conrad. Connors voulait tout simplement me protéger de son petit frère qui était le loup, l'être rusé et machiavélique de la famille Hades.

Allumant mon portable, je vis les nombreux appels de Conrad dont j'avais ignoré dans le but de me concentrer sur son grand frère qui n'avait fait que me couver malgré sa méthode peu commode mais qui au final, m'avait laissé comprendre que ses sentiments envers moi étaient réels.

De: Rebecca
À: Connors

Bonsoir Connors, j'ignore pourquoi mais je t'ai écouté. J'ai lu le dossier, au moins, la moitié. Est-ce vrai? Je sais plus qui croire mais pouvons-nous nous rencontrer demain?"

Sa réponse ne tarda pas. Au contraire, son appel me fit écarquiller les yeux de surprise.

Il ne devrait pas dormir?

-"Bonjour, Becca," me dit cette voix virile à l'autre bout du fil.

Mais, je ne lui répondis pas. Même loin de moi, je pouvais entendre son souffle. Un silence agréable s'installa entre nous avant que je le brisais en me raclant la gorge.

-"Comment savoir si tout est vrai?" lui demandais-je.

-"Toujours la même rengaine, ma Becca," souffla-t-il excédé. -"Rien n'est faux ni même son internement."

-Attend, il s'est fait interné?"

Connors, cette fois-ci se tut, se rendant compte de la gravité de ses paroles.

-"Demain, viens à mon bureau mais surtout ne le laisse pas s'approcher de toi, d'accord, mon ange?"

-"D'accord," murmurais-je.

-"Becca, pardonne moi si je suis allé trop vite mais il fallait impérativement que tu saches qui il est." m'avoua Connors.

J'hochais la tête même s'il ne pouvait point me voir.

-"Je suis sincèrement désolé, ma Becca. Mais, je ne voulais plus voir une autre femme se faire tabasser par mon petit frère. Repose toi et rejoins moi demain."

-"Alors à demain," lui dis-je.

-"Bonne nuit, mon petit ange," entendis-je avant de m'écrouler sur mon lit perturbée de ce que je venais de lire.

Comment était-ce possible que Conrad est pu faire autant de mal? Aucune raison ne justifiait ses actes! Ce fut avec ses pensées que je m'endormis pour me réveiller tôt le matin. Rapidement, je pris ma douche et m'habillais. Prenant mon sac, j'ouvris à la volée la porte néanmoins, ma bouche s'entrouvrit de stupeur en croisant ses aigues-marines.

Ce sourire espiègle sur son visage d'ange qui néanmoins était une façade. 

-"Bonjour, ma belle," me dit-il doucement.

-"Bonjour Conrad..."

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