¨PDV Eren¨

En entendant ma voix mes amis se retournent et Mikasa ainsi qu'Armin viennent à ma rencontre en premiers.

-Eren tu vas bien ? Ils ne t'ont pas fait de mal ? Tu es bien traité ? Ils n'ont pas fait d'expériences sur toi ? Ils...

-Mikasa commence pas, la coupai-je. Je vais bien. Je vois que vous aussi.

-Tss, si j'avais pu j'aurais empêché ce nabot de te frapper au tribunal...

-Oh tu parles du caporal ? J'avoue que ce n'était pas une partie de plaisir mais sans lui je serais sûrement chez les brigades spéciales et ça aurait été pire, je ne préfère même pas penser à ce qui aurait pu m'arriver.

-Eren a raison Mikasa, déclare Armin.

-Je sais bien... c'est juste qu'il avait l'air d'apprécier ce moment, à croire qu'il n'attendait que ça.

C'était peut-être le cas, on s'appréciait pas du tout à ce moment là mais ça je vais éviter de lui en parler. Déjà que ma relation avec le caporal n'est pas des meilleures même si elle s'est légèrement améliorée... je n'ai pas envie que Mikasa en rajoute une couche.

-On est content de te voir Eren, ça fait un moment, s'exclame Conny.

-J'espère que le bataillon d'exploration a de la bonne nourriture ! Sinon j'avoue être un peu déçu, la nourriture c'est sacré,  ajoute Sasha.

-En tout cas, vous m'avez manqué les gars, j'avoue m'être demandé si vous étiez en vie ou non... leur avouai-je.

-Hé mais c'est qu'il devient sentimental notre Jaëger ! Où est passé notre tête brulée ?

-Tais-toi un peu Ymir ! S'exclame Christa.

-Héhé tout ce que tu voudras beauté, lui répond cette dernière.

-Je suis surpris de te voir ici Jean, je pensais que tu aurais choisi les brigades spéciales avec Annie et Marco, lui dis-je.

-On va dire qu'il s'est passé des choses qui ont changé mes plans. Et je tiens aussi à te dire que Marco n'a pas survécu... me répond t'il.

-Attends quoi ?

Marco est mort ? Je... Il voulait juste intégrer les brigades spéciales pour servir le roi, c'était son rêve... certes on se parlait pas beaucoup et je ne le connaissais pas tant que ça... mais ça fait un petit pincement au cœur malgré tout...

-Eren ramène toi, tu verras tes amis ce soir au réfectoire, retentit la voix du caporal miniature.

-J'arrive, à plus tard les gars.

En voyant le caporal-chef apparaître derrière moi Mikasa commença à lui lancer un regard noir qu'il lui rend aussitôt, ce fut un duel de regard pendant deux longues minutes.

-Caporal on y va ? Ou vous préférez faire une bataille de celui qui aura le regard le plus menaçant avec ma sœur ? Et toi Mikasa, arrête aussi.

Sans rien dire il part après m'avoir regarder l'air de dire, "ferme-là pour la dixième fois de la journée". Je le suis donc jusqu'aux écuries à nouveau, maintenant il fallait brosser les chevaux. Je peux remarquer que le caporal aime beaucoup son cheval, son regard est différent, un peu plus doux je dirais.

-Comment s'appelle votre cheval ?

Il pose son regard sur moi et je peux deviner qu'il hésite à répondre. Je pensais qu'il allait m'envoyer balader jusqu'à ce qu'il me réponde enfin.

-Anicet, est sa réponse.

-Je n'ai jamais entendu ce prénom, il y a une signification ?

-Oui, cela veut dire "invincible".

-Ça lui va bien. Au final vous vous correspondez bien tous les deux.

-Comment ça ?

-Et bien...

- Tu ferais pas référence à mon statue de soldat le plus fort de l'humanité ?

-Si ! C'est clairement ça, vous réfléchissez bien caporal.

-Ouais... Ouais...

Je reprend mon activité pendant une dizaine de minutes jusqu'à ce que le caporal-chef prend la parole.

-Pour toi c'est quoi être fort ?

Je dois dire que je ne m'attendais pas à cette question, il m'a pris de court, je réfléchis un instant avant de lui répondre.

-La force c'est de pouvoir affronter la douleur et ses peurs en face, de continuer à avancer et se relever quand on tombe. De savoir se remettre en questions et devenir une meilleure version de soi-même. Et de savoir prendre des risques pour changer les choses. Pour moi c'est ça être fort.

Il me regarde, je ne sais pas ce qu'il pense mais il finit par me dire que nous finirons cette discussion ce soir après le repas, juste avant le couvre-feu. Bon maintenant c'est l'heure d'une séance de nettoyage avec le caporal et Gunther, encore...

-Pourquoi on nettoie alors qu'on l'a fait il n'y a pas si longtemps ? Lui demandai-je.

-Parce que j'aime pas la crasse, la poussière est mon pire ennemi.

-Vous détestez la poussière autant que les expériences de la chef d'escouade Hansi ?

-Non encore plus, tiens prend la serpillière et au passage ferme-là.

-Moi aussi j'adore parler avec vous. D'ailleurs je me demandais... pour nettoyer les étagères du haut ça se passe comment pour vous ?

-Ça se passe que tu vas te prendre un seau dans la gueule.

-Ah. C'est pas très agréable ça.... de plus j'aurais l'air d'un con, enfin plus que d'habitude.

-Tu viens de te traiter de con là ?

-Oui, comme vous quand vous vous êtes traité de nain la dernière fois.

-Connard c'était bien joué.

-Je sais, je sais.

-Bref bouge ton fessier ou tu vas vraiment te prendre un seau dans la tronche ou mon pied, tu sais comme au tribunal.

-Merci de me rappeler ce doux moment de plaisir caporal.

-Pas de quoi Eren.

Après cet échange très instructif, nous nous mettons au nettoyage, dans le silence jusqu'à ce que je fasse tomber un livre.... qui est tombé sur le caporal qui comme par hasard passait par là. Gunther glousse discrètement en voyant mon visage se décomposer. Merde.

-Putain Eren ! Cria t-il.

-Ah heu... j'ai pas fait exprès.

-Bah heureusement ! Quoique ça ne m'aurait pas étonné.

-Bon bah... je vais nettoyer là-bas hein....

-Non reviens là !

-Non, non ça me tente pas du tout !

-Je ne t'ai pas demandé ton avis, dit-il en me courant après avec son balais.

Ce fut une course poursuite qui dura une quinzaine de minutes jusqu'à ce que le caporal me rattrape et me renverse un seau d'eau sur la tête.

- Merci caporal, je vais être malade maintenant !

- Ça serait bien comme ça je ne t'entendrais plus.

-Enfoiré ! Maintenant on doit nettoyer ce bordel.

-On en serait pas là si tu ne t'étais pas barré en courant.

-On en serait pas là si vous ne m'aviez pas coursé avec un balais.

-Gagné, bref faut qu'on se dépêche de nettoyer tout ça sinon on va être en retard au réfectoire.

Après un nettoyage rapide ainsi qu'un changement de vêtements, nous pouvons aller au réfectoire. Je peux reparler à mes amis ; et mon escouade nous a rejoins à notre table, le caporal lui est avec les chefs d'escouades et le major. Alors Sasha, Conny et Auruo ont une intéressante conversation sur les spaghettis à la bolognaises. Christa, Petra, Ymir, Erd et Gunther les écoutent avec attention, Armin et Mikasa parlent de violoncelle, j'ai pas compris pourquoi mais si ça leur fait plaisir et moi pendant ce temps je me dispute avec Jean comme d'habitude. Après le repas nous avons une heure de libre avant le couvre-feu, du coup j'attend le caporal à la sortie du réfectoire sous le regard interrogateur de mes camarades. Je le vois discuter avec le major Erwin avant de me rejoindre.

-Suis-moi, sont ses seuls mots.

Ce que je fais, nous arrivons dehors et je m'assois sur les escaliers, il fait de même. Le silence plane et je décide de le briser.

-Pourquoi m'avoir posé cette question tout à l'heure ?

Après une interminable minute de silence, il finit par me répondre.

-Les gens m'idéalisent, je suis devenu le plus fort de l'humanité sans n'avoir rien demandé. Des tas de braves soldats morts au combat n'ont pas eu ce mérite, même ceux qui sont toujours en vie malgré toutes ces années. J'ai fini par me poser des questions sur moi-même. Pourquoi moi et pas les autres ? Si les gens savaient d'où je venais, me regarderaient-ils avec admiration ? Je pense que d'autres méritent cela et ta réponse de tout à l'heure n'a fait que renforcer cette idée. Je ne suis peut-être pas aussi fort que les autres le prétendent... J'ai fait beaucoup de mauvais choix dans le passé et maintenant je regrette. Si je peux te dire une chose...fait le choix que tu regretteras le moins.

-Je ne suis pas d'accord avec vous, la preuve vous m'en parler, des tas de gens ne savent pas le faire et ça fait pourtant partit de la force. Si vous n'affronter pas vos démons vous n'avancerez pas c'est sure, mais vous pouvez changer ça, parce que même si on ne se connait pas depuis des années et bien je crois en vous et je suis sure de ne pas être le seul. Et puis tout le monde fait de mauvais choix, l'humain est destiné a faire cela. Au fond...il y a une partie de vous qui vous crie que les cicatrices sur votre cœur sont la preuve que vous avez été plus fort que ce qui a essayer de vous blessez.

Nous nous regardons sans rien dire dans un silence qui n'est pas pesant, pour au final regarder les étoiles pendant de longues minutes l'un à coté de l'autre, peut être que lui et moi pouvons nous comprendre finalement.

La force est une volonté indomptable.