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✴ 33.

Eris

Je me trouve en plein cœur de la forêt, enveloppée dans l'ombre de la nuit. Les feuilles des arbres bruissent doucement, comme si elles chuchotent entre elles. Soudain, un frisson glacé parcoure mon échine. Des voix sombres, féminines et cauchemardesques résonnent dans ma tête, comme des échos malveillants.

"Inutile... Faible... Pathétique..."

Ces voix semblent se moquer de moi, répétant sans fin les mêmes mots teintés de sarcasme et de mépris. J'essaie de me boucher les oreilles, espérant étouffer ces voix maléfiques, mais elles semblent surgir de l'intérieur de mon esprit.

"Tout est de ta faute, Eris..."

Les voix continuent de se moquer de moi, m'accablant d'une culpabilité pesante. Elles me rappelent tous mes échecs, toutes les fois où j'ai été incapable de protéger ce qui m'est cher.

Mais soudain, parmi ce vacarme infernal, une voix familière se fait entendre. C'est celle de Klein. Sa voix est calme, mais il y a une teinte de déception et de colère.

'' À quoi sers-tu, Eris ? À quoi servent tes pouvoirs s'ils ne sont pas utiles lorsque nous en avons besoin ?''

La voix de Klein est sévère, et je sens mon cœur se serrer face à ses mots chargés de reproches. J'essaie de répondre, mais ma gorge est nouée par des larmes silencieuses.

Soudain ...

- Sheyla !!!! Je hurle en me réveillant en sursaut.

Le professeur Eléa, inquiète, se précipite auprès de moi pour me calmer. Les traits tirés par l'inquiétude, elle pose une main réconfortante sur la mienne.

Mon regard se promène rapidement autour de la pièce, et c'est alors que je réalise que je ne suis plus dans la forêt. Je me sens désorientée, perdue.

- Je suis ici ?? C'était un rêve ?!

Le professeur secoue la tête, un soupçon de tristesse planant dans son regard.

- Non. Tu te trouvais bien dans la forêt. Mais ne t'inquiète pas, nous vous avons retrouvé. Tu es en sécurité ici.

Le souffle court, je demande d'une voix inquiète.

- Où sont Sheyla et Klein ?

Le professeur Eléa me regarde avec compassion et répond doucement.

- Ne t'inquiète pas, ils sont dans un endroit où l'on s'occupe bien d'eux. Mais pour l'instant, tu dois te calmer.

J'ai du mal à comprendre ce qui se passe mais j'ai l'impression qu'elle ne me dit pas tout. L'angoisse me submerge toujours et j'ai vraiment besoin de savoir ce qui s'est passé, où sont les autres.

- Où sont-ils donc ? Dans quel endroit ? Ils vont bien ? Vous êtes sûre ?

- Calme toi. Ils sont vivants.

Si ils sont bien vivants, pourquoi cette lueur triste dans son regard. J'entends soudain des voix étouffées résonner à l'extérieur. Les murmures se font de plus en plus distincts et je sens une boule d'appréhension se former dans mon ventre. Je sais que je ne peux pas rester là, sans savoir ce qui se passe réellement. Me levant lentement, le professeur Eléa essaie de me stopper dans un souffle retenu.

- Eris, tu devrais vraiment rester au lit. Ton état de santé est encore fragile

- Vous me cachez quelque chose je le sais.

Je saute du lit et me dirige vers la porte.

- Eris ...

- Je sais ...

Je glisse hors de la pièce et me dirige vers le bruit, les pas feutrés résonnant dans les couloirs vides de l'académie.

C'est alors que j'aperçois, une femme au visage ravagé par l'inquiétude et la colère, qui se tient face au professeur Hephilios, l'air aussi troublé qu'elle-même. Ils se tiennent là, échangeant des paroles chargées d'émotions.

Je m'approche prudemment, cachée dans l'ombre. J'entends ensuite la dame demander d'une voix tremblante.

- Que s'est-il réellement passé avec ma fille ? Comment a-t-elle pu aller vers la barrière d'Ishgar ?

Le professeur Hephilios répond d'une voix calme mais troublée.

- Nous ne le savons pas encore. Nous enquêtons sur cet incident. Je vous promets que nous trouverons des réponses.

C'est donc la mère de Sheyla.

Les paroles du professeur ne semblent pas réconforter la dame. Les larmes commencent à couler le long de ses joues, et elle s'efforce de rester forte avant de reprendre.

- Ça ne répond pas à mes questions ! Comment est-il possible de passer aussi rapidement de la forêt de Brightwood à Ishgar, alors que mille lieues les séparent ?

Le professeur Hephilios tente de maintenir son calme face aux larmes de la mère en détresse.

- Madame, je vous en prie, essayez de vous calmer.

Les émotions débordent de la mère de Sheyla, et elle éclate finalement en sanglots. Le désespoir envahit sa voix alors qu'elle murmure, les mots étouffés par les pleurs.

- Les mages guérisseurs m'ont dit que ma fille est en vie. En vie mais elle ne pourra peut-être jamais se reveiller. En vie mais devra rester cloîtrée sur son lit. En vie mais elle est devenue un légume. Ils n'ont pas le courage de me dire qu'ils ne connaissent aucun sort pour la sauver. Sheyla est ma fille unique. Elle n'aurait jamais fait l'erreur de s'approcher d'Ishgar. Il s'est certainement passé quelque chose ou quelqu'un ...

La mère de Sheyla relève brusquement la tête, ses yeux rougis et gonflés fixés sur le professeur Hephilios.

- On m'a dit qu'ils étaient trois. Qui était cette troisième personne avec ma fille ? Je sais que la deuxième est encore chez les mages guérisseurs et est inconscient. On m'a dit qu'on a ramené la troisième personne à l'académie.

Le silence s'étend dans les couloirs de l'académie, palpable et oppressant. Je sens une boule d'anxiété se former dans mon ventre. Le professeur Hephilios m'observe dans la pénombre et demeure silencieux quelques instants.

Prise de vertige, je me recule rapidement et retourne précipitamment dans le bureau du professeur Eléa. Je ferme la porte derrière moi d'un geste brusque, mais les voix recommencent à résonner dans mon esprit, répétant inlassablement que tout est arrivé par ma faute. La panique monte en moi, les souvenirs douloureux menaçant de m'engloutir.

Déboussolée et submergée par l'angoisse, je porte mes mains à mes oreilles, cherchant désespérément à me protéger de cette violence verbale qui me déchire l'âme. Mais l'effet est inverse. Les voix semblent encore plus présentes, se répercutant à l'infini dans ma conscience brisée.

La détresse qui m'envahit est devenue insoutenable. Dans un acte brusque et désespéré, je me gifle violemment sur les joues, encore et encore, dans l'espoir de faire taire ces voix accusatrices. Ma peau rougit à chaque coup porté, mais je ne ressens plus aucune douleur physique. Seulement une douleur émotionnelle qui se creuse toujours plus profondément en moi.

Soudain, la porte du bureau s'ouvre, révélant la silhouette préoccupée du professeur Eléa.

- Eris, arrête ! s'écrie le professeur Eléa, en s'approchant de moi avec précaution. Calme toi ! Calme toi !

Mais je n'arrive plus retenir mon chagrin. Je m'effondre sur le sol, les larmes inondant mes joues enflées.

- Tout est arrivé par ma faute ! , sanglotè-je. Si je n'avais pas... si je ne...

Le professeur Eléa s'agenouille près de moi, ses bras entourant doucement mon corps tremblant. Je sens une force puissante bouillonner à l'intérieur de moi, menaçant de me consumer de l'intérieur.

Alors, le professeur Eléa qui le remarque, puise dans ses propres réserves magiques, déversant une chaleur apaisante dans mon corps secoué. Cette énergie m'enveloppe, bloquant cette force brûlante qui menace de m'engloutir.

Doucement, je sens mon cœur ralentir, mes tremblements diminuer. Ma respiration, autrefois saccadée, retrouve progressivement son rythme normal. Peu à peu, mes pleures se calment un peu, jusqu'à ce que je retrouve une certaine sérénité.

- Sheyla ...

- Ne te sens pas coupable, Eris, murmure le professeur Eléa d'une voix douce. Tu es la seule raison pour laquelle elle n'est pas morte.

Le professeur Eléa me fixe intensément, son regard empreint d'une profonde inquiétude. Ses paroles semblent glisser sur moi, qui tente en vain d'en comprendre le sens.

- Tu dois te calmer, Eris, déclare finalement le professeur Eléa d'une voix calme mais ferme. Je vais chercher Jason pour qu'il te ramène chez toi.

Perdue dans mes pensées, je hoche lentement la tête sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. J'observe la porte se refermer derrière le professeur Eléa, me laissant seule dans le bureau.

La pièce est maintenant silencieuse, à l'exception de mon souffle calme. Je me mets à regarder distraitement les paumes de mes mains, essayant de me concentrer sur quelque chose de tangible pour apaiser mon esprit tumultueux. Pourtant, alors que je contemple les lignes et les marques de ma peau, mon esprit est loin de là, dans un tourbillon de confusion et de tristesse.

Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre avec fracas et Jason fait irruption dans la pièce, accompagné du professeur Eléa et du professeur Hephilios. Je lève les yeux et voit Jason se précipiter vers moi, les bras grands ouverts. Je m'y jette sans hésitation, cherchant un réconfort dans des bras. Il me serre contre lui, ses mains tremblantes d'inquiétude.

- Tu vas bien ?!! je suis plus rassuré ...

Je n'arrive pas parler, mes émotions m'envahissent, écrasant ma gorge de paroles inexprimées. Je serre Jason encore plus fort, lui transmettant ma douleur silencieuse.

- Je vous remercie, professeur Eléa, d'avoir pris soin de ma cousine, dit Jason d'une voix émue.

Le professeur Eléa acquiesçe, un sourire compatissant aux lèvres. Le professeur Hephilios s'approche de moi et me demande avec préoccupation si je vais bien. Je le regarde dans les yeux, hochant doucement la tête, en essayant d'apaiser ses inquiétudes sans vraiment y parvenir.

Le professeur Hephilios pose ensuite délicatement sa main sur mon épaule.

- Prends le temps de te reposer, mon enfant. Parfois, c'est la meilleure chose à faire pour trouver la clarté dans le chaos.

Sans un autre mot, Jason prend délicatement ma main et m'entraîne hors du bureau et nous quittons tous les deux Atlasia.

Nous rentrons à la maison, marchant lentement sous le pâle éclat de la lune. Une lueur d'angoisse brille dans les yeux de maman lorsqu'elle nous voit revenir à la maison bien plus tard que d'habitude.

- Où étiez-vous ? J'étais si inquiète ! J'ai essayé de vous appeler, mais personne ne répondait ! Son visage affiche un mélange de soulagement et d'inquiétude.

Je tente de sourire, mais mes lèvres tremblent, retenant difficilement les larmes qui menacent de déborder. Je réussis tout de même un faible sourire avant de baisser la tête. Ma mère me fixe intensément, remarquant immédiatement que quelque chose ne va pas chez moi.

- Jason, qu'est-ce qui ne va pas ? murmure-t-elle doucement, inquiète. Pourquoi êtes vous aussi calme ? Pourquoi Eris est-elle dans cet état ?

Jason prend une profonde inspiration, cherchant les mots justes pour trouver une excuse crédible. Il détourne brièvement les yeux de ma mère et pose son regard sur moi, m'offrant un soutien silencieux. Il prend ensuite la parole.

- Une des amies d'Eris a eu un accident , explique-t-il avec précaution. Elle est en ce moment dans un hôpital et c'est assez grave.

Sans perdre une seconde, elle s'approche de moi et me prend dans ses bras, me berçant doucement pour tenter de me réconforter.

- Ne t'en fais pas, ma chérie, déclare-t-elle avec tendresse. Ton amie va s'en sortir, j'en suis certaine.

- Je n'ai pas pu la sauver, je chuchote d'une voix brisée.

Ainsi, je me dégage doucement de l'étreinte de ma mère et monte silencieusement les escaliers, me dirigeant vers ma chambre, où je pourrais laisser mes émotions déborder en toute intimité.

Je pénétre dans ma chambre, fermant la porte derrière moi avec une lenteur chargée d'une tristesse profonde. Des larmes brûlantes jaillissent de mes yeux et inondent mon visage tandis que je m'effondre sur le lit. Les sanglots résonnent dans la pièce, faisant écho à la douleur qui emplit mon cœur.

Mon esprit est soudain assailli par les pensées tourbillonnantes de l'incident de la forêt. Je revois clairement chaque détail: le monstre qui nous attaque, Sheyla, allongée là, inerte, tandis que je tente désespérément d'utiliser mes pouvoirs pour la guérir. Mais rien ne s'est produit. Une sensation de profond échec avait envahi mon être, détruisant toute confiance en moi.

Dans un geste désespéré, j'attrape mon oreiller et le presse contre ma bouche pour étouffer les cris déchirants qui réclament leur évasion. Je ne veux pas que maman et Jason entendent les tourments qui me dévorent.

Soudain, une énergie violacée se met à scintiller autour de mon corps, comme si ma tristesse avait pris forme. Je lève les yeux, surpris de cette manifestation inattendue. Mon attention est ensuite attirée par une légère douleur sur mes paumes de main et mon nez. Un liquide carmin s'écoule de mes blessures, contrastant violemment avec la lueur pourpre qui m'entoure.

Épuisée par l'intensité de mes émotions, je finis par me laisser emporter par un sommeil troublé.

Le lendemain matin, je suis réveillée par un timide coup frappé à la porte de ma chambre. Je cligne des yeux, m'efforçant de me rappeler où je me trouve. Mon regard se pose sur mes mains, qui sont étrangement indemnes, sans la moindre trace de sang.

Je me redresse lentement, la tête encore embrumée par le sommeil, et vois maman entrer dans la pièce, un plateau avec un petit déjeuner équilibré entre les mains. Le parfum du café frais et des viennoiseries caresse mes narines tandis que ma mère pose délicatement le plateau sur le bord du lit.

- Ma chérie, tu dois manger, dit- elle avec une douceur maternelle.

Je secoue la tête, murmurant d'une voix faible.

- Je n'ai pas faim.

Elle baisse les yeux, visiblement attristée par mon refus.

- Je suis vraiment désolée pour ce qui est arrivé à ton amie ma chérie, mais tu dois manger. Si tu veux, je peux t'accompagner à l'hôpital avant d'aller travailler.

- Non, merci, je préfère être seule.

Ma mère me dépose un baiser affectueux sur mon front avant de quitter la chambre, me laissant seule avec mes pensées tourmentées. Je jette un regard mélancolique à mon téléphone posé sur la table de chevet, constatant les appels et les messages sans réponse de mes amis, puis je décide de l'éteindre.

Quand je quitte la chambre, mes pas résonnent dans le silence de la maison. Il n'y a personne. Le silence règne, amplifiant la solitude qui pèse sur mon cœur. C'est bien ce que tu voulais Eris ...

Mais à peine ai-je atteins le hall d'entrée, quelqu'un sonne à la porte. Je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine et me précipite pour ouvrir, pour découvrir Kris.

- Salut Eris, comment ça va ?

Je tente de dissimuler ma tristesse derrière un sourire.

- Je vais bien, ne t'inquiète pas. J'avais juste besoin d'un peu de temps seule.

Kris baisse les yeux, déçu par ma réponse. Il sait sans doute que quelque chose me tracasse. Finalement, il lève les yeux vers moi et dit.

- Si jamais tu veux en parler, tu sais que je suis là pour toi, n'est-ce pas ?

Je lui adresse un regard reconnaissant et secoue la tête.

- Merci, Kris, mais vraiment, je préfère rester seule pour l'instant.

Kris acquiesçe, résigné, avant de me faire un signe de la main pour dire au revoir. Je referme la porte derrière lui, laissant échapper un soupir.

Je me dirige vers les escaliers pour retourner dans sa chambre. Quand j'entre, je remarque l'écran de son téléphone illuminé, indiquant un appel vidéo manqué de papa. J'hésite un instant, finalement, je décide de répondre et mon père apparaît à l'écran, en m'adressant un doux sourire.

- Comment vas-tu, ma princesse ? demande-t-il, d'une voix douce.

- Arrête de faire semblant, Papa. Je sais que Maman t'a parlé. Tu ne m'appelles que parce qu'elle te l'a demandée ,n'est-ce pas ?

- Je t'appelle parce que je suis ton père et oui ta mère m'a parlée. Je sais pour ton amie et j'en suis désolé.

- Ça fait rien.

Mon père baisse les yeux, une tristesse indicible transparaissant sur son visage.

- Je ne veux pas te voir perdre ton sourire. Je ne veux pas que tu te sentes coupable. Je ne veux pas que tu te fasses du mal, s'il te plaît. Ta mère ne le supportera pas cette fois.

Les mots de mon père pénètrent profondément dans mon cœur. Je leur fait du mal encore une fois.

- Je suis désolée, Papa, je murmure, la voix empreinte de tristesse. Je ne voulais pas te blesser...

Mon père me fait un faible sourire à travers l'écran et me dit.

- Je t'aime, ma chérie, n'oublie jamais ça.

Je lui rends un faible sourire et lui réponds.

- Je t'aime aussi, Papa.

Notre conversation prend fin et je reste immobile, regardant l'écran vide un instant, puis je me rapproche de la table de nuit où maman a déposé un plateau avec un petit déjeuner soigneusement préparé.

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