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Ereyne numéro 5




Ils ne restèrent pas longtemps sur le balcon, Ereyne ne se sentait toujours pas bien, secouée par la torture de l'ange. Zelyan l'embrassa et la serra un peu plus contre lui.

    - Tu es glacée ma douce, laisse moi te ramener dans notre chambre et te réchauffer.

    - Je vais monter seule, je n'ai pas envie d'entendre ce que tu vas faire à ce pauvre ange...

    - Comment miss Foots va le cuisiner tu veux dire ?

    - Ou que tu m'enroules Ling autour du corps.

Il rit et lui assura que ce n'était pas le cas, cette idée ne lui aurait jamais traversé l'esprit. Le regard qu'elle lui renvoya fut à la hauteur de ses espérances, plus froid qu'elle. S'il avait pu mourir, c'eut été par ses yeux. Ils montèrent jusqu'à leur chambre qui ressemblait à une réserve de musée dans laquelle on aurait posé un lit. Ereyne décida de se réchauffer sous une douche brûlante tandis que Zelyan continuait à lui faire la conversation. Elle l'écouta déblatérer pendant quinze bonnes minutes à propos de l'impact de la montée des eaux sur les jardins du château. Voilà qu'il se reconvertissait en jardinier maintenant, soupirait Ereyne en cherchant où ce monologue allait les mener.

    - Certaines de nos roses ne supporteront pas le surplus d'eau m'a t-on dit, que dirais tu si nous faisions agrandir la serre ?

    - Des centaines d'espèces vont disparaître, animales comme végétales, pourquoi me parler des roses du jardin ? Cria t-elle à travers la vitre embuée, Ereyne l'entendit répondre mais l'eau et la mousse dans ses oreilles l'empêchèrent de la comprendre.

Cette conversation sortait vraiment de nulle part, il ne s'était jamais intéressé aux jardins.

La jeune femme sortit de la salle de bains enveloppée dans une large serviette et pénétra dans sa chambre pour y retrouver Zelyan attisant les braises dans le foyer, le rayonnement du feu était une douce chaleur qu'elle apprécia d'autant plus qu'à la pluie dehors se mêlait à présent de la grêle. Les blocs de glace tapotaient les vitres de la pièce créant un bruit de fond assez peu agréables, assourdissant. Elle s'approcha d'un large fauteuil,déplaça la robe qui y était posée et s'y assit, proche des flammes.

    - Pourquoi cet intérêt pour les fleurs du jardin ? Demanda la jeune femme à son compagnon.

    - Tu ne les utilises pas pour ton parfum ? J'adore cette odeur envoûtante que tu portes depuis mon retour.

Elle s'esclaffa bruyamment et ses lèvres s'étirèrent en un large sourire. Elle posa un regard pétillant sur lui et attendit qu'il réponde lui-même à sa question.

    - Production humaine c'est ça ?

    - Pur produit de luxe parisien, issu de la capitale de l'élégance que tu vas noyer comme toutes les autres. Cela fera au moins une chose que tu regretteras à propos de l'Humanité.

    - En parlant de choses humaines que l'on va regretter, serait-il possible de jeter cette immondice au feu ?

Zelyan parlait d'un grand tableau posé contre un mur et à demi dissimulé par une tenture. Un homme y était représenté de plein pied, vêtu de bas blancs, d'une culotte bouffante et d'une longue cape, hermine d'un côté, fleurs de lys sur fond bleu roy de l'autre. Il se tenait droit, une jambe devant l'autre, et s'appuyait sur une canne.

    - Quoi ? Tu n'aimes plus Louis ? Demanda sa compagne avec un grand sourire.

    - Il me rappelle cette mode affreuse qui enserrait mon pauvre corps sous des couches de vêtements plus horribles les uns que les autres.

Zelyan tira nerveusement sur le col de son T-shirt, pourtant bien assez large, mais la seule idée de ces noeuds et autres collerettes lui donnait l'impression de suffoquer. Il avait détesté ces siècles gorge serrée, heureux comme jamais à chaque fois qu'il regagnait son château. Si seulement sa compagne ne l'avait pas forcé à faire le tour des cours d'Europe.

    - Toutes ces plumes, ces bijoux, ces fantaisies, ces gourmandises, et les bals masqués ! Toutes ces couleurs, toutes ces lumières, toute cette joie Zelyan, ces rires...

    - Ces hommes qui essayent de te sauter en s'imaginant que je ne dirai rien parce qu'ils sont rois.

    - Et qui ont mystérieusement des "accidents de chasse". Nous n'avons pas assez profité des cours d'Europe à cause de ta jalousie, ce même si tu savais que je n'avais jamais laissé d'homme m'approcher plus que de raison.

    - Nous avons déjà notre propre cour à gérer, si tu cherches des courtisans il y en a plein les cités sanctuaires, ils complotent autant que les humains pour une place un peu plus proche de la nôtre. Si tu veux une fête pleine de lumières et de je-ne-sais-quoi-d'autre organise la. Mais ici, loin des humains.

    - Pour être entourée de conspirateurs qui veulent ma mort ? Sans façon.

Il semblait oublier que la moitié de ses descendants la voulait morte et l'autre moitié en plat principal d'un buffet. A chaque tentative déjouée il lui promettait de mettre les choses au point avec tous ses descendants mais étonnamment des activités plus importantes prenaient le pas sur cette explication.

    - Tu aimes ta position de sauveur hein ?

Il lui jeta un petit regard malicieux et répondit qu'il aimait particulièrement qu'elle se blottisse contre lui à chaque fois qu'il la sauvait.

    - Il y a tellement de reconnaissance dans tes yeux à chaque fois, tu me vénères comme si j'étais ton dieu.

Elle rétorqua que dieu il n'était pas, et ne serait jamais.

    - Je n'ai pas besoin que tu me sauves pour aimer être avec toi.

    - Et être avec le Diable tu aimes ?

Il s'avança vers elle et se pencha au-dessus du fauteuil dans lequel elle était installée. Le regard de sa douce avait changé, moins facétieux et plus inquiet.

    - Ne parle pas de ça.

Elle le repoussa et prit sa robe avant de retourner dans la salle de bains.

    - Pour une femme qui clame haut et fort son amour de la Vérité, la grande, la belle, l'unique Vérité, tu te complais assez facilement dans le mensonge je trouve ! Personne ne sera étonné quand on apprendra que le pacte avec le Diable c'était ton idée !

Ereyne l'ignora et se concentra sur le maquillage qu'elle appliquait délicatement sur ses joues afin de dissimuler le rouge de la honte qui y avait pris place.

    - De tous c'est toi la plus corrompue quand on y pense...

Elle lâcha son pinceau, indifférente à la poudre colorée qui se dispersait dans son lavabo et ressentit une bouffée de colère. C'en était trop. Elle revint dans la chambre et le trouva allongé sur le lit, complètement nu, lisant une feuille de papier qu'il avait trouvé.

    - C'est quoi cette invitation à Greyhall ?

    - Ca ne te regarde pas ! Et ne change pas de sujet ! Comment oses tu être aussi... aussi...

    - Diabolique ?

Ereyne lui arracha la feuille des mains et voulut repartir mais il quémanda une caresse. Elle lui répondit par une gifle et se dégagea.

    - Tu ne peux pas m'insulter et t'en sortir avec un câlin ! Cria t-elle en repartant dans la salle de bains.

    - Mais j'adore quand tu es en colère, cela te rend encore plus belle et tellement sauvage. Ca me rappelle notre vie nomade avant le premier déluge. Je suis las du passé et impatient du futur.

    - Profite plutôt du présent !

Elle termina de se préparer et ne revint dans la chambre que pour saisir un bijou dans l'un de ses coffrets. Zelyan, rhabillé, vint l'aider à le fixer dans son cou, non sans lui glisser un mot d'excuse au passage. Il lui murmura de ne pas s'inquiéter pour ses descendants, ceux qui tenteraient de lui nuire passeraient l'éternité à souffrir.

    - Et tu sais qu'en torture je m'y connais.

Après quoi il saisit le portrait de Louis et le retourna alors que sa compagne choisissait une épaisse cape noire qu'elle passa sur la longue robe d'un vert émeraude qu'elle avait enfilée.

    - Je pensais avoir ordonné que tous les appels et tous les courriers me soient renvoyés, comment as tu pu avoir cette invitation sans que je sois au courant ?

    - Tu n'as rien dit pour les emails.

Elle se moquait en plus, il avait oublié ces maudits trucs électroniques.

    - Désormais, emails inclus.

    - Je t'en prie, contrôle mon compte courrier, si tu le peux.

Il aimait cette lueur de défi dans ses yeux, elle était toujours là sa femelle, bien cachée derrière des millénaires de convenances et de maîtrise de soi.

    - Je ne comprends pas ces ignominies, mais je peux demander à Fitz de couper le courant.

Quitte à ce qu'il coupe un par un tous les câbles de cette demeure.

Il redemanda des détails sur cette invitation, Ereyne lui répondit que Greyhall souhaitait la voir, le conseil réunissait toute la ville et déciderait de son avenir. Les prisonniers ont été libérés d'après le message, Sean Davis et tous les anciens sont revenus, choqués mais vivants.

    - Je veux voir maman.

    - Ce n'est pas ta mère.

    - Tout le monde l'appelle maman, et elle m'a plus offert en un an dans sa pension que toi pendant cent ans.

    - Tu sais bien que le petit-déjeuner au lit ce n'est pas mon truc.

Parfois elle lui demandait trop, trop de sentiments humains, ses racines humaines cherchaient à retrouver un peu de la vie d'avant mais il ne pouvait lui offrir cela. Pour cela il fallait être humain.

    - J'ai hâte qu'on ait un petit ma douce.

    - Pour clamer fièrement que tu as un héritier ?

    - Déjà, mais aussi car il pourra t'offrir tout cet amour que tu me demandes, ou plus exactement tu le couvriras de tout cet amour au point d'oublier de m'en demander.

Il avait probablement raison, mais l'enfant n'était au programme.

    - Si nous n'en avons pas c'est qu'il y a une bonne raison.

    - Tu refuses de m'en donner c'est cela la raison.

    - Tu ne comprends donc jamais ?

Elle vint vers lui et affronta son regard noir. Ils avaient régulièrement cette conversation mais elle ne finissait jamais. Tant de non-dits et tant de peine depuis tant de temps.

    - J'en veux tu sais ?

Il souffla bruyamment en signe de dédain, Zelyan n'en croyait pas un mot. Mais s'il l'avait regardée dans les yeux il y aurait vu toute la peine que cette vérité provoquait.

    - Tu dis tout le temps cela.

    - Et tu fuis tout le temps juste après.

    - Je n'ai pas envie d'entendre d'autres mensonges ou explications vagues.

Il se détacha mais elle le retint, du moins tenta mais il était nettement plus fort qu'elle. Il changea de forme et voulut partir mais elle se mit entre lui et la porte. Il la poussa d'un coup de museau mais bien trop doucement, ayant peur de la blesser, et elle passa les bras autour de son cou. Il se secoua doucement mais elle tenait bon et il dut y mettre plus de force. Elle le lâcha finalement et il se crut libre. Il fit un bond vers la porte et amorça le second lorsqu'un coup violent l'envoya contre le mur. Etourdi et surtout étonné, il chercha l'origine de cette violence et put admirer sa femelle, portant pour la seconde fois sa belle fourrure blanche.

Elle se tenait entre lui et la sortie, tous crocs dehors, prête à ne pas le lâcher avant qu'ils aient enfin cette conversation. Il se demanda pourquoi aujourd'hui, pourquoi cette fois-ci, ce qu'il y avait de changer. Peut-être était-ce dû à l'ange, ou au Déluge approchant. En tous les cas elle semblait y tenir à cette conversation. Mais pas lui, rien de ce qu'elle dirait ne pourrait constituer une raison suffisante pour qu'elle lui refuse un petit.

Il se redressa, prêt à en découdre, et visiblement elle aussi. Elle para sa patte comme elle put et lui mordit l'épaule, lui causant une vive douleur, mais il la fit tomber sur le flanc et l'écrasa. Elle se débattit mais il était pratiquement deux fois plus gros qu'elle et la position ne lui permettait pas de se dégager. Il prit la peau de son cou et la maintint ainsi clouée au sol, gémissante. Il ne la lâcherait pas avant qu'elle capitule. Ereyne essaya encore un peu, chercha des appuis pour ses pattes arrières mais rien n'était à portée et le poids de la patte de Zelyan enfoncée dans son abdomen n'aidait pas. Elle finit par abandonner et cessa de bouger.

L'immortel se redressa et reprit sa route, l'abandonnant là.

    - Zelyan !

Il se retourna et la vit revenue sous forme humaine, elle avait trouvé le truc apparemment, toujours couchée sur la pierre froide. Elle avait la peau frissonnante et ce qui fut une chevelure ordonnée n'était qu'un entremêlement sauvage, aussi belle qu'au premier jour. Il revint sur sa décision de fuite et se jeta sur elle, l'embrassant férocement, comme s'il cherchait à faire fusionner leurs deux corps en une seule entité. Il haïssait cette faiblesse qui le faisait toujours revenir à elle, peu importe la douceur, l'intelligence ou la vivacité des autres femelles qu'il rencontrait. Fichus instincts primitifs que les millénaires ne sauraient dompter.

Elle répondait à ses baisers et en ces instants précieux il était l'être le plus puissant du monde, incontestablement.

    - J'en veux, lui murmura t-elle entre deux baisers. Mais je ne supporterais pas de les voir grandir et mourir. Il y a déjà tellement de morts à côtoyer. Celles-là jamais. Je ne pourrais jamais m'en remettre.

C'était ça ? Juste ça ? Elle avait juste peur que leurs enfants, que ses enfants puissent mourir ? C'était probablement la pire insulte qu'elle lui ai jamais lancée. Zelyan se sentit piqué au vif, outré qu'elle ait pu le sous-estimer à ce point.

    - Alors c'est ça ? Tu penses que nos enfants seront mortels ?

    - Si tu es le seul de ton espèce il y a bien une raison ! Ton créateur ne veut pas que tu aies de descendance ! Et je n'ai pas envie qu'il fasse retomber sa colère sur mes enfants !

Comment pouvait elle être si intelligente et si stupide à la fois ?

    - Combien de millénaires va t-il te falloir pour que tu le comprennes ? C'est moi le créateur !




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