Où est la sortie ?
Hello !
J'espère que vous allez bien ! Je vous mets de suite le chapitre, le blabla sur ma vie ce sera à la fin ;)
Bonne lecture !
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La caverne des pendus demeura leur abri l'espace d'un instant, le temps que les péchés se remettent de leurs émotions. Taïda, Paresse, aurait donné toutes ses plumes pour un juchoir et Phiphi, Envie, tremblait encore, les yeux explorant tous les recoins de la caverne à la recherche d'un terrier. Deux monstres terrassés par une horde de rats... En enfer résidait toujours plus terrifiant que soi.
Ereyne, compatissante de nature, leur laissa un peu de répit et se promena entre les étangs de lave, accompagnée par Lucifer. Au centre de la caverne somnolait le Néant tandis que dans les hauteurs de nouveaux bourreaux avaient trouvé une corde et se balançaient au gré des brises. L'immortelle se perdit dans l'observation de ces nouvelles âmes. Elles provenaient de tous les horizons, toutes les terres, des forêts amazoniennes aux côtes de l'ancienne Afrique du sud. Même des habitants de Makazi, l'utopie d'Adam, la cité refuge de la Foi, périssaient en ces lieux. Vivre dans la plus sainte des cités n'empêchait pas le Mal de s'insinuer dans le cœur des Hommes. Lors de son dernier séjour, l'immortelle avait manqué de mourir, happée par les suppliques des bourreaux. Aujourd'hui encore les âmes l'appelaient mais elle était différente, insensible. Elle les contempla comme une œuvre d'art dans une galerie dont l'auteur aurait souhaité exprimer les émotions humaines les plus noires. Les bourreaux criaient, suppliaient, ordonnaient et gémissaient mais toutes leurs volontés unifiées ne pouvaient venir à bout de celle de l'immortelle. Ereyne passa son chemin.
— Je t'en prie Lucifer, dis-moi que tu connais un chemin menant aux limbes...
A son grand soulagement, l'empereur des fessées répondit par l'affirmative. Ereyne annonça donc son départ à leurs nouveaux compères et leur exprima sa reconnaissance. Elle n'était pas fâchée de les quitter, les péchés avaient mauvaise réputation et ces deux-là se disputaient autant que Zeus et John, mais elle ne regrettait pas pour autant cette rencontre.
— Je vais rentrer chez moi, leur dit-elle. Ma maison m'attend.
Le château et ses tours hétéroclites lui manquaient. Elle voulait revoir la plaine, la forêt aux arbres dansants, écouter le chant des oiseaux au petit matin.
— Votre maison, Darkwood Castle ? demanda Taïga. — Ereyne acquiesça— Je n'ai jamais vu la demeure terrestre du maître. Izanagi nous confie bien des missions à la surface mais aucune ne nous a jamais menés jusqu'à chez vous.
— Il y a déjà le Diable chez nous, répondit Ereyne, cela suffit.
Elle devinait son envie, et la question à peine voilée, cependant l'immortelle ne souhaitait guère de visiteurs, pour le moment. Elle lissa tranquillement un pan de sa robe et leur exprima honnêtement son opinion. Son cœur aspirait pour l'heure au calme mais elle ne manquerait pas de leur prouver sa reconnaissance en les invitant prochainement.
— Je n'ai qu'une parole.
Le ton fut suffisamment ferme pour que les péchés n'insistent pas, Ereyne était après tout la compagne du Diable, un mot de travers et elle pouvait condamner une âme à la damnation éternelle. Un regard entendu et Zelyan écartelait la pauvre victime. Il était connu de tous les fils de l'enfer que Zelyan, sur une parole d'Ereyne, pouvait déclencher un carnage mais seule une poignée était assez proche du couple pour savoir que l'immortelle n'en ferait rien. Suivre Lucifer à travers les enfers n'était pas la meilleure des idées mais Ereyne souhaitait ardemment retrouver la surface. Elle se maudissait depuis son dernier séjour en enfer de ne point avoir demandé à Zelyan de lui donner la localisation des différents portails. Elle ne connaissait que la porte des limbes et, en ce jour, cela lui paraissait fort peu.
L'archange déchu se trouvait être serviable mais quelque peu maladroit.
Il parcourait les enfers de long en large depuis une éternité mais il s'y perdait toujours et son sens de l'orientation peu développé ne l'aidait guère. A cela s'ajoutait l'une des facéties de Zelyan : le mouvement. Les royaumes et mondes créés par le Diable changeaient aléatoirement de plan. De fait, nulle carte ne demeurait bien longtemps valide. Seul le pilier, les limbes et quelques endroits stratégiques, comme le néant, conservaient leurs emplacements.
- Lucifer ! appela Ereyne tandis qu'une bourrasque de sable des âmes, esprits broyés par les vagues des mers sombres sur les rocs des falaises maudites, lui frappait le visage
- Oui ma reine ? demanda l'intéressé qui flottait à deux mètres au-dessus du sol, balloté lui aussi par la tempête de sable.
- N'y aurait-il aucun chemin plus praticable ?
L'homme volant s'étonna de la question. Ereyne n'était pas si fragile d'habitude et ce n'était qu'un peu de sable. Puis il réalisa son erreur lorsqu'il la vit manquer de glisser de la crête acérée sur laquelle elle avançait péniblement. La chaine rocheuse était à coup sûr le chemin le plus court vers les limbes, si elle n'avait pas changé de direction pendant la nuit, mais les pentes escarpées et les pierres coupantes comme des rasoirs rendaient la route périlleuse pour qui ne volait pas.
- Toutes mes excuses ma reine, j'avais oublié.
- Comment réussis-tu à oublier que je n'ai pas d'ailes ?
Il invoqua son attention focalisée sur l'orientation, et mis en cause les enfers qui souhaitaient leur perte. Les lieux étaient un immense piège dont personne ne devait revenir. Les enfers emprisonnaient leurs visiteurs pour l'éternité.
Ereyne lui pardonna mais exigea un coup de main, ou un coup d'aile en l'occurrence. Lucifer ne pouvait la transporte bien loin mais il leur serait possible d'atteindre le nid de la zone rocheuse sans trop d'encombre.
- Est-ce que Zelyan a le pouvoir de m'offrir une autre aile ? râla Lucifer alors qu'il saisissait la main de l'immortelle. Oui ben sûr. Est-ce que môsieur le diable a l'idée de le faire ? Non, me voir emporté par les tourbillons infernaux est plus amusant. Savais-tu Ereyne que j'avais quatre ailes au début ? Ereyne acquiesça. Oui, évidement tu le savais. J'en ai perdu trois à cause de Michael. Le super soldat de Dieu, grand général des armées divines les a tranchées nettes mais en a oublié une.
- Je pensais que seul Dieu pouvait te rendre tes ailes par son pardon, avoua Ereyne. Je ne pensais pas que Zelyan en était capable.
- As-tu déjà vu Zelyan ne pas pouvoir faire quelque chose ?
- Etre compatissant, charitable, bienveillant, commença à énumérer Ereyne.
- Quelque chose qu'il voulait faire, l'interrompit l'ange.
L'immortelle réfléchit et admit qu'il avait raison. Zelyan était tout-puissant.
- Ça l'amuse de me voir galérer c'est tout, maugréa Lucifer tandis qu'il planait avec Ereyne vers le bas des montagnes.
Ils atterrirent sans grâce dans un mélange de terre et de sable des âmes mais ils étaient entiers. Ereyne se frotta fortement les bras et le reste du corps mais rien n'y faisait, le sable restait.
— Dieu que c'est collant, gronda -t-elle en ne pouvant se défaire de ces grains invasifs.
— Les âmes, même réduites en miette, s'accrochent à ce qui vit. La moindre étincelle devient un espoir de salut.
L'immortelle soupira, elle ne le savait que trop. Comme ces malheureuses âmes broyées elle cherchait également un moyen de fuir les enfers. Le duo continua sa route et arriva rapidement devant un large gouffre dont ils ne voyaient pas le fond. De l'autre côté, des milliers, non, des millions de cubes noirs, d'environ deux mètres de côté, s'empilaient à perte de vue.
— Et moineau*, s'exclama Lucifer. Ca a encore bougé !
Il se tourna vers Ereyne et la supplia de le pardonner. Il jura sur toutes les âmes du pilier que la dernière fois qu'il était passé par les falaises maudites, celles-ci donnaient directement sur les limbes.
— Cela donnait directement sur la porte ouest du Sélectionneur ! Je te l'assure !
Ereyne n'eut même pas le courage de lui en vouloir. Elle était fatiguée, sa tenue était en lambeaux, elle avait mal aux pieds, et dans tout le reste du reste du corps, et pour couronner le tout, la sortie lui semblait bien loin.
— Qu'est-ce donc ? demanda-t-elle en pointant l'autre bord du gouffre du menton.
Lucifer replia son aile et croisa les bras devant lui. Il n'était jamais venu dans cette partie de l'enfer, elle ne lui évoquait rien.
— Toi qui vis ici depuis si longtemps ? s'étonna Ereyne. Cette partie est-elle récente ?
— Je ne pense pas, grimaça l'archange. L'ennui avec les zones des enfers est qu'il y en a trop. Celle-ci est vieille et calme à mon avis.
— A quoi le vois-tu ?
— S'il y avait eu du grabuge ici je serais déjà venu.
L'argument tenait la route, restait à savoir si le calme était permanent et les limbes se trouvaient derrière ce royaume. Un chemin paraissait se dessiner entre deux rangées de cubes superposés sur des dizaines d'étages mais ni l'un ni l'autre des immortels n'osait s'aventurer dans ce qui promettait d'être un labyrinthe sans fin.
— C'est sombre quand même, dit Lucifer en penchant la tête sur le côté.
— Très sombre, ajouta Ereyne. Et très mal indiqué...
— Il faut d'abord franchir le gouffre et ce petit pont rocheux devant nous ne me paraît pas très stable...
— Rien ne nous garanti que nous ne nous éloignerions pas des limbes...
Les deux se regardèrent et hochèrent la tête d'un air entendu, ils n'iraient pas par là. Ils firent demi-tour et reprirent leur pénible marche, Lucifer étant trop fatigué pour voler avec Ereyne, vers les falaises maudites.
Ils n'avaient pas fait trois pas qu'un sifflement de locomotive à vapeur retentit derrière eux. Lucifer se retourna le premier, écarquilla les yeux et courut en direction du gouffre.
— Mais que fais-tu ? s'écria Ereyne en se mettant à sa poursuite.
— C'est le train ! Je sais où nous sommes, viens dame Ereyne !
Il vola au-dessus du pont de pierre, sortit un long fouet dentelé de sa poche et pénétra entre les cubes noirs. L'immortelle quant à elle stoppa net devant le pont, inspira à fond et le traversa très lentement, avec beaucoup d'attention et d'appréhension, en se jurant de hanter Lucifer jusqu'à la fin des temps si par malheur elle tombait.
Par miracle, elle réussit à franchir le pont et se retrouvait à présent face à l'entrée du labyrinthe. Vus de près, les cubes de pierres noires et lisses étaient encore plus impressionnants. Ils ne semblaient faits que d'un bloc, et dans chacun d'eux une entrée scellée était creusée et quelques symboles étaient gravés. Ereyne connaissait cette langue, elle l'avait apprise au cours de son second séjour en enfer. Il s'agissait de la langue rudimentaire des démons. Ce n'était qu'un nom, et une date. D'une main tremblante, elle effleura la roche et sentit peine et peur, deux émotions très amies, surtout ici-bas.
— Il y a une âme là-dedans, murmura-t-elle. C'est une prison.
Elle leva les yeux et observa toutes les cellules, autant d'âmes en peine. Les larmes lui montèrent aux joues alors que son cerveau essayait instinctivement de compter les cubes.
— Lucifer ? Lucifer ! appela-t-elle.
Au loin résonnaient des bruits sourds mais aucune trace de l'archange. Le désespoir s'empara doucement d'elle alors qu'elle se laissait glisser sur le sol. Elle était fatiguée, sale, et sa robe était déchirée. Cette dernière pensée était futile mais était également son dernier rempart contre la folie. Ereyne laissa ses émotions prendre le dessus et pleura de tout son saoul sa frustration, sa colère et sa peine. Elle concentra son attention sur les fils élimés, sur les pans brûlés et sur les coutures défaites pour oublier l'horreur qui l'entourait.
— Ma pauvre robe, pleura-t-elle, tu es aussi abîmée que moi.
Elle pria pour revoir la beauté du soleil du matin, ferma les yeux et imagina la caresse des rayons sur sa peau. Elle versa larme sur larme en souhaitant de toutes ses forces que cela s'arrange. D'une main, elle glissa sur le tissu en lui répétant qu'il n'était pas déchiré, qu'il était fort, beau, resplendissant, et que l'enfer n'avait pas de prise sur lui. Cette robe était son âme et son âme n'avait pas peur des enfers. Sa magie intérieure s'éveilla et son vœu fut exaucé. Sous sa paume les fibres reprenaient leur forme et leur beauté. Bientôt le vêtement fut aussi neuf qu'à sa création et reflétait l'assurance retrouvée de l'immortelle.
Ereyne leva la tête, serra fort son silex dans sa main droite, et pénétra dans le labyrinthe.
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Merci d'avoir lu ce chapitre !!
Axel.
News :
Cela faisait longtemps non ?
Pour ma part ce sont les vacances et elles se passent plutôt bien mis à part ce temps tout pourri.
Je ne sais trop pourquoi j'ai repris les concours Fyctia, bon comme d'habitude je perds, Nox n'a pas trouvé son public. Mais j'ai investi dans une correctrice pour A(nother) Christmas Zelyan Tale et le fait de lire ses remarques et ses questions m'aide à retravailler le texte, donc c'est pas mal, cette histoire a peut-être une chance.
Comme le concours est hyper frustrant, pour avoir des likes il faut sans cesse être présent/visible, commenter, mettre des likes (je suis la bonne poire qui like tout le monde avec un taux de retour un peu décevant je dois l'admettre) je suis un peu sur les nerfs et cet après-midi je les ai calmés avec les malheurs d'Ereyne dans les enfers ;)
J'espère que cela vous a plu, j'aimerais réussir à continuer mais le quotidien va me retomber dessus la semaine prochaine alors je ne sais pas trop comment cela va se passer.
Mais j'espère vraiment que vous allez tous bien, que vos vies correspondent au moins en partie à vos souhaits et que vous vous éclatez !
Amicalement.
Axel.
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