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5. Retour de flammes

« Zelyan était là hier ? »

— Aussi sûr que trente deniers étaient un piètre butin, déclara fièrement l'homme au bouc garni. Je l'ai accueilli comme il se devait et nous avons partagé un bien agréable moment. Il était épuisé par sa dernière activité et mon devoir m'obligeait à rendre son séjour ici agréable au possible.

L'homme se lança dans un éloge à sa bonté et eut tôt fait d'ennuyer au possible ses invités. Ereyne avait cessé de l'écouter lorsqu'il avait entamé la description des plaisirs qu'il avait offert à son saigneur et maître et demeurait perturbée par le début de la conversation.

Zelyan avait explosé sous l'impact du poing céleste et la première chose qu'il faisait une fois en bas était d'aller se détendre chez un pervers notoire ?

— Je n'ai pas l'habitude d'accueillir des femelles, bien que parfois certaines lointaines cousines aux longues canines viennent me rendre visite mais elles sont surtout à la recherche d'âmes virginales. Quelles sont vos préférences en la matière ?

Ereyne grimaça et déclara qu'elles préféraient voir les âmes libres, en paix et au Paradis.

— Oh ! Vous êtes une traitresse vous aussi ? C'est toujours une joie de rencontrer quelqu'un qui partage les mêmes principes que soi. Ou l'absence de principes en l'occurrence.

L'immortelle réfléchit quelques instants avant que la solution ne lui vienne à l'esprit : sa perruque brillante et lisse, la taille de sa barbe, le brun d'une peau colorée par le soleil du Moyen-Orient et cette référence à une monnaie disparue...

— Seriez-vous Judas Iscariote ? s'exclama-t-elle.

— En personne ! répondit l'homme qui écarta largement les bras avec un grand sourire. Enfin quelqu'un qui me connaît et m'apprécie à ma juste valeur.

— Juste valeur, juste valeur, grommela Ereyne en reculant afin qu'il ne l'enlaçât pas. Comment est-il possible que vous ne soyez pas en train de subir une punition divine ?

De tous les Hommes qu'elle avait rencontré au cours de sa vie, Judas était l'un des pires. Il avait échangé la vie d'un homme contre de l'argent, d'un homme, d'un dieu même. Non pas que Jésus eut aux yeux d'Ereyne plus de mérite ou de valeur que les autres humains mais il fut un modèle de bonté et de générosité. Il fallait vraiment être un monstre pour lui vouloir du mal.

— A vrai dire, commença Judas avec un petit sourire gêné, lorsque vint ma fin j'eus cru que le paradis m'était interdit. Et en effet j'arrivais directement dans une grande plaine emplie d'âmes torturées et pleurantes. Tout le monde gémissait, priait, pleurait, c'était horrible. Je me suis approché de la rivière et un individu repoussant...

— Insulte Caron encore une fois et je te livre moi-même à Dieu ! répliqua violemment Ereyne, je suis sûre qu'il sera ravi d'avoir entre ses mains l'âme de celui qui a contribué à la mort de son fils.

Judas changea d'attitude du tout au tout. L'homme joyeux et accueillant arborait à présent une expression hideuse, mélange de mépris et de peur. La noirceur de son âme avait fait surface à la vitesse de l'éclair. L'espace d'un instant Ereyne prit peur mais son courage reprit le dessus. Elle n'avait qu'un traître en face d'elle et, si elle le pouvait, elle mettrait volontiers sa menace à exécution. De plus, Judas la répugnait au plus haut, de son vivant comme depuis sa mort elle désapprouvait ses choix.

L'homme la contourna largement pour se rapprocher d'une table d'or sur laquelle trônaient des chaînes forgées dans le même métal.

— Zelyan en personne m'a offert ce lieu, grogna-t-il, essaye seulement d'aller à l'encontre de sa volonté et tu subiras son courroux...

Le sourire d'Ereyne le déconcerta et ne fit qu'amplifier sa colère, elle se riait de lui et se permit de lui annoncer qu'elle allait constamment à l'encontre de la volonté de son maître.

— En revanche, continua l'immortelle, Zelyan porte Caron en haute estime, il n'appréciera pas ta remarque.

— Qu'il n'entendra jamais puisque tu ne le reverras pas ! s'écria Judas en lançant les chaînes sur Ereyne qui bondit mais ne put les éviter.

Les liens d'or s'enroulèrent avec facilité autour de ses poignets et de ses chevilles. L'immortelle se tortilla, tira en tous sens mais les chaînes résistèrent. Elle hurla à l'aide mais le chien n'était pas à proximité immédiate et nul ne vint.

Judas éclata de rire et s'approcha d'Ereyne qui rampait sur le sol pour lui échapper. Le sol glissant ne rendait pas la tâche aisée et les portes étaient closes. Aucune sortie n'était visible pour le moment. Pour ne rien arranger, aucune dague, aucune épée n'était en vue.

Un crissement lui rappela qu'elle avait toujours son silex, elle le sortit mais Judas lui frappa la main du pied, lui arrachant un hurlement de douleur et envoyant la pierre au loin.

— Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu de femme aussi jolie ! la complimenta le traître en lui caressant les cheveux. Ne sois donc pas si farouche, je ne les aime pas trop farouches...

Il lui saisit le mollet et la panique s'empara d'Ereyne telle une vague glacée. Son cerveau n'arrivait plus à réfléchir, il n'était que vague d'hormones et autres substances chimiques mettant tous ses sens en alerte. Judas la tira vers lui et elle hurla. Elle voulut le frapper mes ses jambes étaient entravées par des liens qu'elle ne réussissait pas à ôter. L'onde glaciale en elle fit place à une rage et une colère rarement éprouvées. Ereyne gigota encore et encore, elle se débattait de toutes ses forces contre les liens avec pour ambiance sonore les rires de Judas qui s'amusait comme un fou.

— Assez joué ma belle, rugit en lui saisissant le bras, maintenant les choses... Ah !

Il ne put finir sa phrase, le hurlement sortit de sa gorge en continu alors qu'il lâchait Ereyne et contemplait sa main qui se consumait tel un parchemin sur une flamme. L'immortelle sentit les chaînes fondre et couler le long de son corps pour rejoindre le marbre du sol en une flaque dorée. Elle se redressa et foudroya du regard un Judas qui lui criait de stopper son sortilège, sortilège qui avait à présent brûlé le poignet et s'attaquait à l'avant-bras.

De son côté Ereyne n'était pas sans peine, la colère qu'elle ressentait s'exprimait par un feu intérieur qui la consumait. Cela lui rappelait l'étreinte avec Zelyan alors qu'il n'était que lave bouillonnante.

— Arrête ça ! hurla Judas.

Ereyne posa une main incandescente sur l'épaule de l'homme qui cria de plus belle et mit un genou à terre.

— Où est parti Zelyan ? demanda-t-elle très calmement.

— Je ne sais pas, je le jure !

— Nous savons tous les deux ce que vaut ta parole, répondit Ereyne, trente malheureux deniers, maintenant réponds-moi, où est parti Zelyan ?

— Il, il devait rejoindre le pilier ! Je vous en supplie stoppez cela ! Pitié !

Ereyne s'écarta de lui et soupira. Elle reprit l'emprise d'elle-même et revint à des températures plus humaines. Sa peau quitta sa couleur rouge pour reprendre une teinte rosée et l'immortelle réussit même à sourire. Elle récupéra son silex, remercia Judas pour ses renseignements et partit à la recherche du chien, insensible aux supplications de l'âme qui disparut dans une dernière volute de fumée noire. Elle trouva l'animal un peu plus loin, occupé à ronger trois os au centre d'un petit jardin intérieur empli de plantes luxuriantes.

En la voyant l'animal se dressa et les trois têtes lâchèrent leurs jouets avant de galoper vers elle. Ereyne l'accueillit avec une caresse puis s'approcha de la femme la plus proche à qui elle demanda la sortie. L'esclave lui désigna la porte d'entrée mais Ereyne secoua la tête et précisa qu'elle voulait le chemin vers le pilier. La femme gémit qu'elle serait punie si elle parlait et s'esquiva, imitée par toutes les autres. L'immortelle eut beau leur assurer qu'elle allait les libérer de leurs chaînes toutes disparurent dans les couloirs du palais.

— Je vous en prie ! Je n'ai pas le temps de vous supplier ! Judas est mort, vous ne risquez plus rien.

Peine perdue, toutes fuyaient sur son chemin. Ereyne traversa plusieurs couloirs, de plus en plus énervée, et pesta contre Zelyan d'avoir construit un palais aussi grand.

— On dirait presque Eldorado, grommela l'immortelle lorsqu'elle se retrouva au carrefour de trois couloirs aux murs d'or.

— Tu connais Eldorado ? demanda une petite voix dans son dos.

Ereyne se retourna mais ne vit rien, elle avança un petit peu puis vit finalement une ombre derrière une colonne. Quelques pas après elle découvrit une petite fille enchaînée comme toutes les autres. Elle devait avoir sept ou huit ans. Ereyne s'abaissa à sa hauteur puis tendit doucement la main vers l'enfant qui tressaillit mais la laissa faire. Ereyne toucha les chaînes du bout des doigts et elles fondirent en épargnant l'âme ainsi libérée.

— J'ai créé Eldorado, répondit Ereyne, avec les humains qui vivaient là-bas il y a bien longtemps, ils étaient traqués par les conquistadors et des monstres qui voulaient les manger.

— Tu es Ereyne ? demanda l'enfant.

— Oui, c'est moi, sourit l'immortelle. Et toi qui es-tu ?

— Mia, dit doucement la petite avec un sourire alors qu'elle massait ses poignets libérés. Je suis née à Eldorado, ajouta-t-elle, et j'ai été bénie par ton nom !

— Comme tous les enfants des cités sanctuaires, confirma Ereyne. Comment t'es-tu retrouvée ici ?

Les yeux de l'enfants s'emplirent de larmes alors Ereyne la serra contre elle et lui murmura que c'était du passé, qu'elle n'avait plus à se le reprocher.

— Quoi que ce fut je pense que tu as été largement punie ici, il est temps d'avancer.

— J'ai tué ma petite sœur, confia l'enfant, j'étais jalouse de son collier, elle ne voulait pas me le donner alors je l'ai poussée et elle est tombée dans la montagne...

La fille éclata en sanglots et le cœur d'Ereyne se serra, la jalousie faisait vraiment ressortir les pires aspects de l'âme humaine. Une parole apaisante eut été utile mais Ereyne ne trouva pas les mots, elle n'avait que des reproches en tête.

— Viens, il faut sortir d'ici, tu connais le chemin pour aller au pilier ?

L'enfant tendit le bras dans une direction et suivit Ereyne qui l'entraîna. Elles traversèrent ainsi le palais, le chien sur leurs talons et arrivèrent en dehors de la propriété, devant un immense bloc rocheux. Une petite ouverture creusée dans la pierre laissait s'échapper des vapeurs dont l'odeur était malheureusement familière à Ereyne.

— C'est bien par-là, murmura l'immortelle. Viens Mia.

— J'ai peur, répondit l'enfant en se dégageant, si je vais par là je vais encore être punie.

— Je suis avec toi Mia, il ne t'arrivera rien, viens.

Ereyne tendit la main vers l'enfant qui la saisit à nouveau. Mais, alors que leurs paumes se touchaient, l'âme changea de forme et se mua en une petite perle translucide qui se déposa doucement dans la main de l'immortelle. Ereyne sourit et lui murmura une nouvelle fois que tout irait bien. La perle s'éleva et vint se coller contre le poignet de l'immortelle. Deux fils translucides sortirent et en firent le tour pour mieux fusionner de l'autre côté.

— Bien pratique, constata Ereyne en admirant ce nouveau bijou un peu particulier. Bon, elle se tourna vers le chien, nous partons retrouver ton maître ?

Cerbère aboya trois et la caravane passa dans le tunnel, direction le cœur de l'enfer.


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