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34. La boussole d'or

La peur de l'inconnu, ce frisson qui vous traversait alors qu'une nouvelle aventure se profilait à l'horizon, était une émotion qu'Ereyne ressentait chaque jour depuis son retour sur Terre. Sa découverte de ce sentiment remontait à l'enfance, alors qu'elle s'élançait hors de son campement pour une course folle en pleine nature. Puis Zelyan avait fait irruption dans sa vie et la terreur avait remplacé la peur. Ereyne s'était mille fois éveillée après d'horribles cauchemars durant lesquels Zelyan la torturait puis l'achevait. Ereyne était morte dans tous ses rêves pendant plusieurs mois, avant de parvenir à faire confiance à ce monstre qui dormait à son côté.

La peur de l'inconnu était revenue alors qu'ils parcouraient le monde, Ereyne découvrait les beautés du globe pour la toute première fois et s'émerveillait de chacune de ses découvertes. Ensemble ils avaient foulé tous les sols, escaladé toutes les montagnes, s'étaient baignés dans toutes les mers. L'exaltation s'en était allée au fil des siècles, alors que l'humanité tournait en rond. Les civilisations évoluaient mais les Hommes demeuraient identiques. Ils se battaient pour les mêmes raisons, ne voyaient en l'autre qu'une personne à asservir et ployait le monde à leur volonté au lieu de s'y adapter. Ereyne s'était lassée d'eux, il n'y avait guère que les habitants des cités sanctuaires pour raviver les sentiments qu'elle avait autrefois ressentis pour cette Humanité que son père chérissait tant.

Puis le monde avait chaviré, et s'était noyé dans un océan apocalyptique. Ereyne, elle, avait redécouvert la signification du mot terreur en descendant aux enfers. A cela s'était ajoutée une souffrance rarement ressentie sur Terre. Le mal était bien présent, mais pire encore, la douleur et la peine étaient partout. Ce voyage était de ceux qu'il valait mieux oublier, laisser dans un recoin de la mémoire et ne plus jamais accéder aux souvenirs. Le périple dans les entrailles de la Terre s'était éternisé, attaquant sans relâche l'âme de l'immortelle. Pas après pas, écueil après écueil, Ereyne avait traversé l'enfer avant de finalement regagner la surface.

Ce fut une renaissance, une bouffée d'oxygène, Ereyne reprit vie. L'eau avait coulé sous les ponts, par-dessus également, le monde avait changé. L'immortelle n'en avait découvert qu'une petite partie, mais cette nouvelle Terre n'avait guère plus de points communs avec l'ancienne. Les grandes civilisations étaient tombées, les villes, les plaines, tout était sous l'eau. Mais malgré toute la douleur que ces lieux jadis habités conservaient, l'immortelle était impatiente de les parcourir à nouveau. La végétation s'était adaptée, la faune également, en de nombreux lieux la nature avait repris ses droits face à une espèce humaine désarmée. Les radiations avaient profondément muté une majorité d'espèces pour en créer de nouvelles, un troisième Eden avait peint les continents en une multitude de couleurs. La peur de l'inconnu était revenue, avec la joie de la découverte.

— Nous partons pour Teotihuacán, déclara Zelyan, boussole à la main, alors qu'il descendait vers l'aile la plus ancienne du château, vers la domus.

Ereyne, John et Caius à sa suite, l'immortel traversa l'atrium et pénétra dans les jardins intérieurs.

— Pourquoi l'Amérique du sud ? demanda John. Quetzalcoatl n'est pas des plus accueillants.

— Ce n'est pas peu dire, ajouta Caius. Il s'est totalement renfermé sur lui-même après le Déluge et a manqué de détruire sa cité dans un accès de folie.

— J'ai mes raisons, déclara Zelyan sur un ton qui ne souffrit aucune réplique.

Il n'avait pas à s'expliquer, il ne devait des comptes à personne.

Au centre des jardins intérieurs, là où trônait généralement un petit bassin, se trouvait un cercle de pierres brutes sur un sol dallé. Au commencement il n'y avait eu ici que de la terre mais après quelques utilisations dans une boue collante Zelyan avait consenti à faire daller la zone sacrée.

— Tout le monde au centre, annonça-t-il.

Ereyne vint s'accrocher au bras de son compagnon, elle n'aimait guère ce mode de transport qui, certes pratique, était terrifiant et infligeait aux corps de violents dommages. L'immortelle avait horreur des haut-le-cœur que ces voyages lui provoquaient. John et Caius obéirent poliment et se placèrent derrière le couple. Tous deux étaient impassibles mais ni le loup ni le vampire n'allait sortir indemne du périple, ce mode de transport n'était pas confortable, il n'avait pas été conçu pour.

Zelyan leva un bras à l'horizontal, au centre de sa paume tournée vers le ciel, la boussole reflétait les rayons du soleil. L'aiguille tournait en tout sens, le nord était perdu, nulle part et partout à la fois. Il se tint ainsi immobile quelques instants, les yeux rivés sur l'aiguille qui s'agitait sans cesse.

— Quand finiras-tu ces pitreries ? soupira Ereyne en serrant un peu plus sa main autour du bras restant de son compagnon.

Zelyan lâcha un ricanement.

— Attends ma douce, je suis certain que des paillettes dorées vont magiquement s'échapper de cet objet bien humain et nous emmener à destination. As-tu remarqué l'aiguille ? poursuivit-il sur sa lancée. Je contrôle le champ magnétique autour d'elle, bientôt les paillettes.

Il se moquait d'elle, royalement. Zelyan n'avait aucunement besoin de boussole ou bien d'un quelconque objet pour se rendre à destination. Seulement Ereyne avait une fois émis l'idée d'ensorceler une boussole afin de toujours mener les marins à bon port et les protéger durant leurs épopées sur les mers. Depuis il s'amusait de cette touchante attention en rappelant à sa douce ce souvenir qu'il avait détourné de plusieurs manières.

— Sais-tu que c'est l'originale ? Ysun l'a trouvée lorsqu'il a pillé une réserve fédérale d'œuvres d'art maudites.

— Qu'est-ce donc ? demanda John qui s'impatientait.

— Rien, grommela Ereyne, peut-on partir ?

Zelyan l'ignora, il ne manquait jamais une occasion de raconter cette anecdote, ni aucune autre, surtout si la bonté innée d'Ereyne lui jouait un tour. L'immortel avait exaucé le souhait de sa compagne, ou presque. Une boussole fut, à l'époque des grandes expéditions à travers les océans, ensorcelée pour mener les marins à bon port. Bonporc n'étant autre que le petit surnom attribué par Zelyan à l'un des monstres du triangle des Bermudes. Tous les navires et leurs équipages disparaissaient dans le triangle, broyés sous les tentacules de Bonporc et envoyés directement en enfer.

— Jamais je n'oublierai ton regard au moment où tu as compris que personne n'allait à « bon port », mais à « Bonporc ». Tu étais magnifique ma douce, se lisait sur ton visage un tel mélange de surprise et d'effroi que c'en était à mourir de rire.

— Peut-on y aller maintenant ? répéta Ereyne qui souhaitait oublier une bonne fois pour toutes cette mésaventure macabre.

Zelyan jeta la boussole dans un parterre de plantes, sitôt récupérée par l'un des serviteurs présents, et alla piocher un peu de substance dans un pot de terre cuite que Fitz tenait entre ses mains. Malaxées pendant des heures, les âmes constituaient une pâte pratiquement liquide que l'immortel lança un peu partout sur les pierres du cercle avant de tracer quelques grandes lignes brisées.

— Cela suffira, dit-il en secouant ses mains pour ôter les restes d'âmes sous le regard dégoûté de sa compagne.

— C'était des Hommes avant Zelyan, de vraies personnes.

— Des morts ma douce, des morts qui ont péché durant leur vie, rien d'important.

Il la laissa s'accrocher à nouveau à lui et d'un geste activa le portail. Comme à chaque fois qu'ils disparaissaient, Ereyne hurla. Tous disparurent, son cri fut la dernière chose présente au sein du cercle de pierres. Puis, tout redevint calme.



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Merci d'avoir lu ce chapitre ! 

Un peu court je vous l'accorde mais j'ai préféré m'arrêter ici avant de vous faire découvrir cette nouvelle cité sanctuaire. 

A la semaine prochaine ! 

Axel.  

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