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24. Instinct

Nouveau lundi, nouveau chapitre ! 

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération, et si vous êtes majeur(e). 

Je vous souhaite une bonne semaine. 

Bonne lecture à tous !

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Ereyne était furieuse, il n'y avait pas d'autre mot. Il inventait, il se moquait d'elle, il n'y avait pas d'autre explication. Zelyan fabulait. Sa mère n'aurait pas pu faire une chose aussi horrible.

— Tu mens Zelyan, affirma-t-elle d'un ton qui ne souffrait aucune réplique.

— Souvent ma douce, répondit son compagnon, mais aujourd'hui je ne te ferai pas ce plaisir.

— Les cavaliers de l'Apocalypse sont l'apanage du diable, pas de ma mère.

— Le premier Déluge aussi, Lucifer est censé être moi, tu tiens vraiment à ce que je t'énonce l'intégralité des erreurs de la Bible ? Au passage tu en es absente ma douce, pas un mot sur la Première Fille. Je me demande pourquoi... Peut-être parce que ton gentil papa ne voulait pas que l'on sache que tu avais conclu un pacte avec moi, tout comme il ne souhaitait pas que c'était sa compagne qui avait créé les quatre cavaliers de l'Apocalypse. Si même les gentils deviennent méchants où va le monde ? Ne crois-tu pas qu'il est plus simple de tout me mettre sur le dos ? Adam le gentil, Zelyan le méchant ? C'est plutôt simple pour l'esprit étroit des Hommes.

— Ma mère n'a pas fait ça... poursuivit Ereyne.

— Ta mère a lancé les pires maladies sur Terre. Elle a littéralement inventé la peste bubonique et a chargé Maladie de la répandre.

C'était impossible, Ereyne n'y croyait pas. Eve respectait trop la vie pour inventer des armes de destruction massive. L'immortelle ordonna à son compagnon de sortir. Elle voulait rester seule, tranquille, dans cette pièce qu'elle aimait tant.

— Comme tu veux ma douce, répliqua Zelyan en sortant, mais cela ne changera pas la vérité, et si tu la veux tu sais où me trouver.

— Dans la salle de torture ?

— Je pensais plutôt à notre chambre mais si tu préfères une petite séance d'écartèlement je suis preneur. Je n'ai pas vraiment eu le temps de m'amuser au cours du dernier millénaire.

Ereyne ferma les yeux et attendit qu'il parte pour les rouvrir. Elle s'avachit dans un fauteuil avant de se raviser et de se relever, elle avait besoin d'un verre, ou de la bouteille. Le doute la prenait en tenaille. Ereyne se servit un peu, beaucoup, d'alcool et vida son verre d'une traite avant de poser une main sur la table. Elle n'était pas coutumière de cette activité mais aujourd'hui elle en avait besoin. Elle remplit une fois encore le verre de cristal et retourna dans son fauteuil. Une fois encore la boisson disparut rapidement dans son gosier. Il fallait qu'elle observe ses souvenirs sous un autre angle. Zelyan disait-il la vérité ? C'était impensable mais il avait ce don, il semait le doute aussi facilement que le gel endormait les campagnes. Ereyne voulait savoir, elle devait savoir, et seule sa mémoire pouvait l'aider. Si un jour Eve avait dit quelque chose à propos des cavaliers de l'apocalypse elle le saurait. Ereyne ferma les yeux, fouilla ses souvenirs, puis, frustrée, se releva et amena la carafe sur la petite table à côté d'elle. De sa vie en Afrique elle ne se rappelait que les jeux dans la jungle, les sourires de sa mère, les enseignements de son père, la gentillesse de Gabriel, la grandeur de Michael, l'envie dans les yeux de Caïn. Ereyne sentit à nouveau la douceur des bras de son père alors qu'il l'embrassait et lui murmurait qu'elle était sa plus belle création depuis sa mère. Elle sentit la chaleur rassurante de son torse, le bonheur simple de savoir que rien de mal ne pourrait arriver. Adam était ainsi : une lumière dans la tempête, un feu dans la nuit froide, une étoile dans le ciel. Il suffisait d'y croire. A ses côtés Eve paraissait plus froide, distante. Elle prêtait autant, voire plus d'attention à la nature qui l'entourait qu'aux Hommes. Les sermons sur l'humanité lui passaient au-dessus de la tête mais elle pouvait écouter le chant d'un oiseau pendant des heures.

Ereyne reprit une gorgée et la Terre tourna plus vite. Elle força son esprit à se tourner vers sa mère mais rien dans ses souvenirs n'eut de lien, même lointain avec les maudits cavaliers de l'apocalypse. Quatre hommes et femmes, choisis parmi les humains pour répandre le chaos, tels étaient les cavaliers. Eve n'en avait fait nulle mention, aucun sous-entendu. Jamais Ereyne, qui pourtant connaissait leur existence, n'avait relié ces monstres à sa mère.

L'alcool aidant, les souvenirs se firent plus flous, et Ereyne perdit le contrôle. Zelyan s'insinua dans son esprit comme un poison. Ereyne se trouva projetée au jour de leur rencontre. La peur qui l'habitait alors revint, comme la stupeur de voir qu'il ressemblait tant aux hommes de son village. Tous le décrivaient comme une bête mais il était si proche d'un Homme. Elle se rappela le froid de la nuit, la tension de ses nerfs prêts à transmettre l'ordre de fuite issu de son cerveau à ses muscles. Elle aurait dû courir, retrouver les bras de son père et s'y blottir pour l'éternité, mais elle en l'avait pas fait, elle avait choisi ceux de Zelyan. Il l'avait regardée comme elle aurait souhaité que Gabriel, ou même Michel la regarde. Il l'avait vu elle, et non pas la fille d'Adam, et elle avait aimé cela. Si la peur ne l'avait pas retenue elle serait devenue sienne cette nuit-là.

Ereyne fronça les sourcils. L'heure n'était pas aux réminiscences de son histoire d'amour, elle voulait savoir pour Valefor, pour les cavaliers. Guerre et Famine étaient souvent apparus sur Terre, tout comme Mort, Maladie également dans une moindre mesure. A chaque fois ils se montraient sous un jour différent, dans un corps différent. Les Hommes avaient toujours réussi à les tuer, sans réellement le savoir. Ils allaient et venaient au gré des événements, au fil des siècles.

Un détail attira l'attention d'Ereyne, si l'on pouvait dire étant donné son état. Zelyan n'avait jamais abattu de cavalier. Ce n'était certes pas étonnant puisqu'ils engendraient la misère sur leur passage, mais il en était de même pour Dieu. Le tout-puissant n'avait jamais stoppé un cavalier. Un païen dirait que Dieu ne pouvait pas les arrêter mais Ereyne savait que là n'était pas l'explication. Dieu pouvait tout, il ployait le monde sous sa volonté d'une pensée. Seul Zelyan pouvait lui tenir tête. D'une simple volonté Dieu aurait pu anéantir les cavaliers, mais il ne l'avait pas fait, ou plus exactement il n'avait pas voulu le faire. Pourquoi ? Les voies du seigneur étaient impénétrables mais Ereyne avait besoin d'une explication divine. Ni Dieu ni le Diable n'avaient affronté les cavaliers. Il était inconcevable qu'ils n'appartiennent à aucun des deux camps.

— Je t'aime Ereyne, comme aucune mère n'aimera jamais sa fille.

Ereyne entendit cette voix comme si Eve s'était retrouvée dans la pièce avec elle. Le lien qui unissait une mère à son enfant était l'une des choses les plus puissantes au monde. Ce n'était pas de l'amour non, c'était plus fort. Une larme tomba, suivie d'une autre, et d'une multitude de sœurs. L'immortelle savait que toutes les femmes n'étaient pas faites pour être mères. Que la maternité n'était pas un critère de féminité. Que chaque femme avait sa place dans la société, qu'elle choisisse d'avoir des enfants ou non. Qu'elles avaient toutes quelque chose à offrir. Nul ne reprochait à un homme son manque de descendance, pourquoi en serait-il différemment pour les femmes ? Selaphiel n'avait pas de descendance, elle aimait les femmes au grand jour, et c'était l'une des préférées de Dieu, preuve s'il en était nécessaire que le tout-puissant avait tout créé. Raphaël quant à elle n'avait jamais aimé que Dieu, rejetant tout amour humain, et vivant une vie parfaite jusqu'à ce que Zelyan ne l'abatte. Oui, Dieu avait tout fait, mais avait-il imaginé que la fille d'Adam et Eve puisse tomber amoureuse du Diable ?

Zelyan la trouva pleurant sur son fauteuil, sentant l'alcool à trois kilomètres. Ereyne était encore plongée dans ses souvenirs, perdue dans une forêt en Afrique, sur une terre bénie par Dieu, proche de l'entrée des portes célestes. Elle n'avait pas la peau aussi sombre que les humains qui vivaient plus bas dans la plaine mais elle n'en était pas moins aussi africaine qu'eux. Ereyne ne laisserait personne la convaincre du contraire. Eve l'avait mise au monde là-bas, il y avait bien une raison.

Le démon gentleman la conduisit jusqu'à leur lit et l'y déposa. L'immortelle n'était plus que l'ombre d'elle-même, perdue dans des souvenirs plusieurs fois millénaires.

— Où es-tu ma douce ? demanda Zelyan en lui caressant la tête. Rappelle-moi d'ordonner à Fitz de ne plus remplir les carafes. De l'alcool datant du Déluge, mais quelle idée ma douce !

— Mère n'aurait jamais créé les cavaliers de l'Apocalypse, murmura Ereyne, ce n'est pas possible. Elle n'aurait jamais fait cela. Les cavaliers tuent.

Zelyan rabattit les couvertures sur elle, et savoura l'instant. Il n'avait plus fait cela depuis plus de mille ans, depuis que le poing céleste l'avait frappé. Ils étaient de retour, dans leur château. Woodcastle protégeait les portes de l'enfer, barrière impénétrable qui ôtait à l'ennemi tout espoir de victoire. Le Diable avait récupéré ses forces, merci à la première fille pour cela. Ereyne avait maudit Zelyan de la pire des manières en lui interdisant d'attaquer frontalement Adam, son père, mais elle lui avait apporté cette compagnie dont il manquait tant. Aucun monstre femelle, aucune vampire, aucune louve, ne lui faisait autant d'effet qu'un sourire de sa douce. Ereyne s'était imposée comme sa force, comme sa faiblesse, comme une partie de lui dont il ne pourrait jamais se détacher.

Ladite partie de lui était en train de cuver, accaparée par des souvenirs datant de plusieurs milliers d'années. Son esprit luttait avec sa mémoire. Ereyne voulait savoir si Eve était capable d'avoir créé ces abominations qu'étaient les cavaliers mais rien ne semblait infirmer ni confirmer ces propos.

— Je veux parler à mon père, murmura Ereyne dans un moment de lucidité.

— Adam ne mettra plus un pied ici ma douce, si ce n'est pour mourir.

— J'ai besoin de savoir, répondit l'immortelle. Est-ce que maman...

Elle n'acheva pas sa phrase, elle ne pouvait supposer une telle infamie.

— Ma douce, dit Zelyan en l'embrassant sur le front, tu connais la réponse, tu l'as toujours su. Que dit Eve à propos de la vie ?

Ereyne ferma les yeux, et se laissa porter par les douces vapeurs de l'alcool qui endormaient son corps. Zelyan la secoua et elle rouvrit brusquement les yeux.

— Ne fuis pas comme cela ma douce ! Que dit Eve ?

— La vie est don que chacun doit respecter.

Eve aimait la vie, elle aimait toutes les vies que Dieu avait créées, humaines ou pas. Toute vie se devait d'être respectée.

— Que ferait Eve si une chose menaçait des milliers de vies ?

— Elle, hésita Ereyne, elle la tuerait.

L'Homme n'était une espèce parmi les autres. Noyée parmi les picotements que la boisson insinuait au bout de ses doigts et dans le reste de son corps, Ereyne comprit. Eve protégeait la vie, quelle qu'elle fut. L'Homme était le plus grand tueur de l'Histoire de la Terre et les moyens pour le contrer étaient limités. Eve avait investi quatre âmes pour le retenir, pour protéger celle que certains appelaient Mère Nature.

— Elle l'a fait n'est-ce pas ? soupira Ereyne en levant les yeux vers le plafond décoré par ses soins. Maman a créé les cavaliers de l'Apocalypse.

— Oh ma douce, si tu savais... L'inconvénient avec les altruistes est qu'il faut leur faire intégrer la notion de mort utile. Tu m'as tellement aidée ce jour-là...

— Quoi ? répondit Ereyne en se redressant.

Zelyan rit en la voyant lutter pour rester assise. Ereyne n'avait plus aucune force et retomba lamentablement sur le lit.

— La première fois que les cavaliers ont été évoqués ma douce, tu tétais le sein de ta mère. Ce n'était pas hyper excitant d'ailleurs, je n'ai jamais trouvé de femelle moins attirante qu'Eve en cet instant. Je ne vois pas ce que les humains trouvent à cela. Une femelle nourrissant un bébé c'est comme un valet de pied apportant un plat : nécessaire mais pas excitant.

— Je ne comprends rien Zelyan.

— Ma douce, grâce à toi j'ai touché la corde sensible ce jour-là. Pense aux mères fourmis qui voient leurs descendances mourir car les Hommes ont besoin de la place pour faire pousser leurs légumes. Pense aux louves qui ne peuvent plus chasser et nourrir leurs petits car les Hommes les traquent. Pense à toutes ces mères qui meurent et laissent des orphelins car l'Homme les abat alors qu'elles cherchaient de la nourriture. Si exceptionnelle soit-elle ma douce, et Dieu sait si j'ai eu l'occasion de la connaître, Eve est comme les autres. Elle ferait tout pour protéger son petit, toi en l'occurrence puisque tu étais accrochée à son sein. Elle s'est projetée si facilement à la place de toutes ces femelles animales qui souffraient pour ou à cause de leurs petits. L'Homme n'est pas la seule espèce à vivre sur Terre mais c'est assurément la plus meurtrière. Il fallait combattre le mal par le mal pour protéger tous les petits du monde, pour te protéger toi.

Non, il ne pouvait pas dire cela. Zelyan ne pouvait pas dire qu'Eve avait créé les cavaliers pour la protéger elle. La brume, éthanol ou autre substance, brouillait sa vision et son esprit, Ereyne ne pouvait plus réfléchir. Croire Zelyan était un signe de folie.

— Je n'étais pas en danger, je n'étais pas en danger, répéta Ereyne.

— Oh non ma douce, répondit Zelyan, tu ne l'étais pas. Qui oserait s'attaquer à la fille d'Adam ? Je suis le Diable mais je ne suis pas fou. Il fallait juste qu'Eve pense que tu l'étais. Il fallait juste qu'elle se projette à la place de toutes ces mères du monde animal. Ses instincts ont fait le reste. Rien n'est plus puissant qu'une mère qui veut défendre son enfant ma douce, rien. 


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Merci d'avoir lu ce chapitre  ! 

Très bonne semaine à tous ! Rendez-vous lundi prochain pour un nouveau chapitre ;-) 

Et rendez-vous avant pour des discussions <3 

Axel. 


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