2. Le sélectionneur
Hello !
Désolée pour l'attente, j'ai commencé un nouveau boulot et je n'ai pas encore réussi à m'organiser. Je n'ai plus le temps pour écrire en ce moment. Néanmoins, la routine s'installant, j'ai bon espoir de pouvoir améliorer cela. Je table sur un chapitre le 1er et le 15 de chaque mois, ce chapitre comptant pour le premier septembre ;-)
Je m'excuse encore pour l'attente.
Bonne lecture !
Axel.
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Ereyne savait pertinemment que ce voyage ne serait pas une partie de plaisir, voilà pourquoi elle tardait tant à quitter Caron et sa présence rassurante. Le passeur était retourné à son occupation principale : crier sur les âmes en peine et accessoirement les faire traverser, après paiement. Néanmoins il revenait toujours discuter un peu à chaque aller-retour.
Selon les critères humains pré-apocalypse, Caron n'était pas un bel homme, ce n'était d'ailleurs pas un Homme, mais il avait ce sourire qui éclairait son visage et lui créait une aura chaleureuse. Il respirait la joie de vivre, un comble dans ce monde de tristesse et de mort. Avec son accord Ereyne resta un peu et farfouilla dans ses trésors.
Caron avait accumulé bien des choses durant les millénaires. La caverne d'Ali Baba était négligeable à côté de l'immense tas d'objets qui occupait tout un pan de la rive du fleuve, côté enfers. Certains rassemblements témoignaient d'une volonté de tri mais leur petitesse était une preuve de découragement.
L'immortelle ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait, elle n'était même pas sûre de chercher quelques chose, mais cela retardait son départ pour l'enfer. Les bruits, ces gémissements de douleur et de peine, n'étaient guère attrayants.
-- A ton avis, est-ce qu'une arme surpuissante se cache parmi ce fatras ? demanda-t-elle au chien à trois têtes qui mâchonnait un os encore entouré de chairs putréfiées.
L'animal lui répondit par un grognement puis les têtes recommencèrent à se disputer le morceau de ce qui fut un être humain.
-- Je me doutais bien que tu n'aurais pas d'avis tranché, répondit Ereyne.
Elle jeta une botte de mousquetaire sur le tas de chaussures qu'elle constituait un peu plus loin, quitte à fouiller autant aider à ranger, puis vint s'asseoir à côté de l'animal. Il dévorait un cadavre d'homme mais cela la gênait moins que lorsque Zelyan faisait la même chose, l'apparence jouait pour beaucoup. Voir un humanoïde manger un humain était psychologiquement moins facile à tolérer qu'observer un animal faire de même.
-- Il va falloir y aller, déclara-t-elle en jetant un oeil vers l'entrée des enfers. Qui sait si mon père n'a pas déjà détruit toutes mes cités sanctuaires.
Elle joua avec une mèche de ses cheveux blonds, héritage d'une mère disparue, puis la replaça derrière son oreille. Ereyne se redressa, lissa le bas de sa robe et vérifia qu'elle avait toujours son silex. Il était bien là, fidèle, dissimulé dans les plis du vêtement. Son compagnon de toujours était affuté comme jamais, elle n'hésiterait pas à le dégainer dès qu'un danger se profilerait à l'horizon. Et les dangers ne manqueraient pas.
-- J'y vais ! lança l'immortelle au passeur qui la salua par de grands signes de bras.
Elle offrit une dernière caresse à Hecatos qui galopa un peu avec elle avant de repartir à toute allure vers Caron qui l'avait sifflé. Presque sans peur Ereyne s'enfonça dans les enfers.
Elle commença par s'y perdre, quelques minutes après s'y être engouffrée. Le long et large tunnel s'achevait rapidement par une demi-douzaine de trous sombres et étroits qui se séparaient devant elle. Ereyne se trouvait à un embranchement et ne savait par où se diriger.
Heureusement pour elle Cerbère semblait familier des lieux et pour cause, l'animal parcourait les enfers à sa guise. Il avançait donc d'un pas assuré vers l'une des ouvertures mais, alors qu'ils l'atteignaient presque, les tunnels se mirent à tourner autour d'eux. Leur vitesse s'accrut peu à peu si bien qu'Ereyne en eut bientôt mal à la tête.
Les trois têtes du chien paraissaient aussi gênées qu'elles : l'une aboya avec force, la seconde se baissa au sol, recouvrant ses yeux d'une patte, et la troisième vomit son os. Ereyne en eut des hauts le coeur et dût s'agenouiller pour faire passer le malaise. Elle mit une main au sol et ferma les yeux.
Le sol rocailleux était leur seul point fixe, les ouvertures continuaient à tournoyer, si vite qu'Ereyne ne les distinguaient plus vraiment. Elle essaya plusieurs fois de les regarder mais chaque tentative se soldait inexorablement par un échec et une nausée.
-- Assez ! hurla-t-elle, aidée des trois têtes qui hurlèrent à la mort.
Tout s'arrêta brusquement, les tunnels disparurent. Ereyne respira profondément puis se leva et encouragea le chien à faire de même. L'animal huma l'air chargé de soufre à la recherche de la bonne route mais tout avait disparu. Des voix s'élevèrent dans la petite grotte.
-- Bordel mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?! s'exclamait une petite voix aigüe. Qui a pété le sélectionneur ? Rog !
-- Mais j'ai appuyé comme d'habitude ! se défendait une voix beaucoup plus grave que la première. C'est le chien !
-- Oh ! Ne remet pas cela sur le dos du chien ! Le sélectionneur le reconnaît !
Partagée entre l'inquiétude et le rire à l'écoute de cette dispute, Ereyne toussota pour signifier sa présence.
-- Excusez-moi ? Il y a quelqu'un ? demanda-t-elle poliment.
Une porte apparut, sortie de nulle part, puis s'ouvrit. Elle dévoila deux individus, l'un était très grand, l'autre plus petit. Ils étaient bipèdes mais c'était bien leur seul trait commun avec les humains. Leur peau était écailleuse, d'un vert sombre luisant. Ils tenaient leur mâchoire du crocodile mais avaient également des oreilles d'éléphant. Quant à leurs pattes antérieures, Ereyne ne sut dire d'où ils tenaient ces quatre longues griffes. Le grand mesurait bien trois mètres de haut, l'immortelle recula et se colla au chien qui lui lécha affectueusement la main et la moitié du bras.
-- Qu'est-ce que vous fichez là ? demanda le plus grand à qui appartenait visiblement la voix aigüe entendue un peu plus tôt. Mais bordel vous n'êtes pas une âme ! Rog ! Qu'est-ce que tu as encore fichu ?
-- Caron m'a laissée passer, je dois me rendre aux enfers.
-- Maudit Caron ! Je vais lui en toucher deux mots ! grommela Rog. Le sélectionneur est mort !
-- Vous, ajouta l'autre, vous ne pouvez pas rester ici, vous n'êtes pas morte, et on va en avoir pour des jours à tout réparer.
Ereyne lui rétorqua qu'elle devait pénétrer dans les enfers mais Rug, car tel était son nom, fut intransigeant.
-- Nous avons des ordres de Zelyan en personne, seuls les morts peuvent pénétrer dans le royaume des morts ! Ce n'est pourtant pas compliqué !
-- Je dois retrouver Zelyan ! C'est important ! Je suis-
-- Ecoutez ma p'tite dame, la coupa Rug en bombant le torse, si vous ne voulez pas obéir je vais demander à Rog de vous escorter jusqu'aux limbes.
Le petit saurien, qui lui ne faisait pas plus d'un mètre, prit un air terrifiant et s'avança menaçant vers Ereyne. Il lui sourit, lui montrant ses dents jaunes de prédateur mais Ereyne surmonta le dégoût et la crainte qu'il lui inspirait pour lui intimer de ne pas s'approcher plus.
-- Si vous approchez encore je vous noie dans le Styx, dit-elle sans hurler, mais d'un ton si ferme et assuré qu'on put croire qu'elle n'était pas terrorisée. J'ai vécu huit mille ans avec Zelyan, ajouta-t-elle, ce ne sont pas deux sous-fifres comme vous qui vont me faire peur.
-- Vous êtes Ereyne ?
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Merci d'a voir lu ce chapitre !
Axel.
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