Etre Native des Audacieux devrait te donner un avantage durant les épreuves d'Initiation pourtant, tu enchaînes les échecs et descends vertigineusement dans le classement. Tu es avant dernière, si tu ne remontes pas de quelques places, tu vas te retrouver sans-factions et ça il en est hors de question. Ton mentor Eric ne cesse de te rabaisser devant tes camarades et tu supportes depuis trop longtemps les rires moqueurs de tous. Même les Transferts se foutent de tes piètres résultats.

Ce soir, tu décides de t'entraîner dans la salle d'entraînement au tir. C'est là que tu es la moins douée. Demain vous vous entraînez mais tu préfères prendre de l'avance. Le casque vissé sur les oreilles et les lunettes ajustées, tu empoignes le pistolet posé devant toi et vise comme tu peux, le centre de la cible. Premier coup de feu, tu pars en arrière, fais tomber ton arme qui ricoche sur le sol et fais partir un second coup. Tu hurles de douleur quand tu sens la balle se loger dans ton mollet. Un filet de sang coule déjà le long de ta jambe et tu serres les dents pour combattre la douleur. Quelle idée de mettre des vraies balles dans les armes d'essai ?

Tu n'entends pas la porte s'ouvrir à cause du casque et n'a pas la force d'ouvrir les yeux pour savoir qui vient d'entrer. On dégage tes mains de ta blessure et deux bras puissants glissent sous tes aisselles et tes genoux pour te soulever. Tu poses ton front dégoulinant de sueur sur le torse de ton sauveur et te laisses porter en veillant à ne pas crier plus fort.  On est au beau milieu de la nuit, qui peut bien t'avoir entendu ? La salle d'entraînement est insonorisé et, à moins d'avoir été dans une salle adjacente ou d'être en train de traverser le couloir, personne n'aurait pu t'entendre. Tu pries pour que ce ne soit pas Eric, si c'est ton mentor qui t'as trouvé, tu es sûre d'être exclue des Audacieux pour de bon. Mais Eric ne se serait pas donné la peine de t'aider, il t'aurait laissé baigner dans ton sang comme un vulgaire animal.

Ton "sauveur" te dépose sur ce qui semble être une baignoire. Il enlève le casque et les lunettes de mon visage et je les entends cingler contre le carrelage.

- Accroche-toi aux bords.

Cette voix... Lentement, tu desserres les dents et rouvre les yeux. Tu manques de faire une crise cardiaque en rencontrant les yeux chocolats de Quatre, le mentor des Transferts. Tu as toujours voué une admiration sans limite pour ce jeune homme mystérieux et tellement attirant. Tu n'as pourtant jamais osé lui parler, préférant rester dans ton coin et le scruter en secret.

- Bérénice, tu m'entends ?

- Tu... tu connais mon prénom ?

- Bien sûr. Maintenant, accroche-toi à cette baignoire et laisse-moi te soigner.

De ses mains habiles, Quatre déchire le bas de ton pantalon, laissant découvrir ta plaie béante.

- La balle est toujours logée dans ton mollet. Je vais devoir la retirer. Ça va faire mal, évite de crier et mords la dedans.

Il me tend une serviette épaisse que je fourre dans ma bouche. Quatre sort du matériel stérile d'un placard. Je ne reconnais toujours pas l'endroit mais ça ressemble à une salle de bains.

Avant de poser plus de questions, je me focalise sur les mouvements de Quatre qui attrape une pince nettoyée et l'enfonce dans ma chair. Mon hurlement est étouffé par la serviette mais pas ma douleur. C'en est presque insupportable. Finalement, Quatre extrait la balle et la brandit fièrement devant moi. Il la pose au bord du lavabo et s'empresse de me désinfecter avant de passer une bande autour de ma blessure. Ça va un peu mieux mais je dégouline de sueur. Très sexy !

Quatre enlève doucement la serviette de ma bouche et me demande comment je vais.

Je secoue la tête pour lui montrer que ça va à peu près.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris de t'entraîner si tard ? Et sans surveillance ?

Sa voix est plus dure, il est en train de me sermonner.

- Je... je suis avant-dernière de mon classement. Je ne veux pas être sans-faction alors j'ai décidé de m'entraîner seule pour remonter mon niveau.

- Mais jamais seule ! Ecoute, soupire le brun. Je veux bien t'aider à t'améliorer mais c'est à ma manière et sans danger inutile. C'est d'accord ?

- Tu... tu ferais ça ?

Il hoche la tête et, pendant une seconde, je me perds dans ses yeux chocolats. Nos lèvres se rapprochent dangereusement jusqu'à ce qu'elles se scellent dans un baiser doux. Je glisse mes mains derrière son cou et, à mon plus grand étonnement, il approfondit le baiser. Précautionneusement, il me soulève et me porte jusqu'à l'extérieur de la pièce. Je gémis quand il m'étend sur un lit.

- Désolé, souffle-t-il.

- C'est pas ta faute...

J'expire lentement et jette un coup d'œil autour de moi.

- On est où ?

- Dans ma chambre.

Je souris en coin.

- Vraiment ?

Quatre sourit à son tour d'un air espiègle et dépose une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes. C'est décidé, je ne serai pas sans-faction. Hors de question que je perdes ma vie ici, mes amis, ma famille et hors de question que je le perde, lui...

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Voilou ! Désoléééééééééééeeeee pour le retard ! J'espère que ça t'a plu. Personnellement, je trouve que c'est un peu rapide surtout quand on connaît Quatre mais je ne pouvais pas te pondre une histoire entière donc j'ai fais comme j'ai pu ;)