Printemps

Quand tu te réveillas ce matin-là, sans très bien savoir pourquoi, tu sentis que quelque chose était différent. Tu ouvris un œil ensommeillé. L'air paraissait plus léger, un doux pépiement d'oiseau te parvenait par la fenêtre ouverte, et une petite brise faisait voler les rideaux. Tu souris. Ta chambre était plus lumineuse que d'habitude. Tu rejetas ta couverture sur le côté et sentis avec délice la chaleur du soleil réchauffer tes bras et tes jambes.

Aussitôt tu bondis à la fenêtre et poussa un cri de joie. Enfin, les premiers rayons du printemps!! Le temps avait été froid, nuageux et pluvieux depuis des mois et tu commençais à désespérer. Tu te retournai à nouveau vers le lit, sautillant sur place... Avant de froncer les sourcils. Où était Thomas? Il était pourtant là quand tu t'étais endormie hier soir...

– Tommyyyyyy?? l'appelas-tu en dévalant les escaliers. T'es où?? Viens voir, y'a du soleeeeiiiil!!!

Aucune réponse. Tu commençais à t'inquiéter lorsque tu débarquas à toute vitesse dans le salon, et vis la porte vitrée ouverte donnant sur le jardin en fleurs. Tu t'arrêtas net, attendrie.

Thomas se tenait debout à l'extérieur, pieds-nus et les bras écartés, offrant son visage à la chaleur du soleil matinal. Un sourire heureux flottait sur son visage baigné d'une éclatante lumière dorée, et ses cheveux ébouriffés paraissaient flamboyer. Ses yeux étaient fermés, il ne t'avait pas entendue arriver.

Tu te mordis la lèvre, et avec un petit sourire, t'approchas de Thomas à pas de loup. Tu nouas doucement tes bras autour de sa taille et appuyas ta tête contre son dos. Tu le sentis frissonner à ton contact et il enveloppa tes bras des siens, inclinant légèrement la tête vers toi.

– Bonjour, toi... murmuras-tu en te mettent sur la pointe des pieds pour lui embrasser la joue.

– Salut... souffla Thomas en ouvrant des yeux pétillants.

Été

Thomas dormait, torse nu et roulé en boule dans un hamac au bord de la plage. Assise en tailleur sous un palmier un peu plus loin, tu contemplais de temps en temps son adorable bouille endormie. Il fronçait parfois inconsciemment les sourcils ou plissait le nez, et tu ne pouvais t'empêcher de sourire.

Tu te concentras à nouveau sur ce que tu étais en train de faire, assemblant délicatement des fleurs de frangipanier pour former une couronne. Une fois que tu eus terminé, tu te levas avec un sourire, t'avanças vers Thomas et te penchas au dessus de sa silhouette endormie. Avec un sourire, tu chassas une mèche de cheveux de son front et déposas doucement la couronne sur sa tête. Tu ne pus résister à l'envie de lui embrasser la joue et reculas rapidement pour admirer ton œuvre avec satisfaction, les mains sur les hanches.

Au même instant, Thomas grogna imperceptiblement et voulut se renfoncer plus profondément dans le hamac. Mais le garçon perdit tout-à-coup l'équilibre, le tissu du hamac se retourna et il s'écrasa à terre dans un bruit sourd. Tu sursautas et t'agenouillas précipitamment près de lui.

– Tommy?? Ça va??

Complètement désorienté, Thomas redressa la tête et te regarda d'un air perdu, la couronne de fleur de travers lui tombant sur le nez.

– Qu'eeeessst-ce qui s'est passé? marmonna-t-il en plissant les paupières.

Tu ne pus t'empêcher d'éclater de rire. Comprenant que tu te moquais de lui, Thomas cligna des yeux. Toute trace de fatigue disparut alors d'un coup de son visage. Son regard s'éclaircit et il te fixa sans rien dire, laissant un dangereux sourire fleurir au coin de ses lèvres. Ton rire mourut dans ta gorge. Tu connaissais ce regard. Une fraction de seconde plus tard tu bondis sur tes pieds et t'enfuis le plus vite possible.

Thomas était parfois un peu rancunier.

Automne

– Allez Tommy, tu vas voir, c'est trop beau comme endroit!! t'exclamas-tu joyeusement sans ralentir l'allure.

Depuis plus de deux heures maintenant, vous arpentiez les bois en long et en large pour trouver ta fameuse "clairière secrète super cachée trop belle j'te jure Tommy c'était par ici!!". Sans succès. Thomas te proposa plusieurs fois de faire demi-tour, te rappelant que le jour déclinait rapidement et que vous alliez avoir froid. Mais tu sentais encore l'énergie fourmiller dans tes veines, tu ne voulais pas t'arrêter, c'était trop bête, vous étiez déjà si près du but! Cette fichue clairière devait bien être quelque part!! Tu l'avais trouvée par hasard quelques semaines plus tôt en promenant ton chien, et avait rêvé depuis lors de la montrer au garçon, sûre et certaine que l'endroit lui plairait.

Tu marchais en tête d'un pas déterminé, t'amusant à faire voler les tas de feuilles mortes quand tu en voyais et courant après les oiseaux. Thomas te suivait en t'observant avec un sourire en coin malgré la fatigue, amusé de te voir faire la gamine au milieu des bois.

Tu t'arrêtas sous un gigantesque érable aux feuilles rouge sombre pour faire le point. Tu ne voulais pas l'avouer, mais tu étais complètement paumée. Tu pinças les lèvres en regardant autour de toi; Tommy avait peut-être raison en fin de compte, vous auriez dû faire demi-tour avant que tu ne vous entraînes hors des sentiers... En plus l'air commençait à se rafraîchir, et les feuilles se détachaient des arbres les unes après les autres, virevoltant lentement au gré du vent jusqu'au sol. La fameuse clairière avait peut-être disparu sous la végétation...

Tu te retournes vers le garçon avec une mine déconfite, prête à admettre ta défaite. Mais le spectacle qui s'offrit à toi te fit éclater de rire.

Tommy, l'air résigné, se débattait avec une branche d'arbre récalcitrante accrochée à son sac qui l'empêchait de te rejoindre. Il avait des feuilles mortes et des brindilles partout dans ses cheveux blond vénitien, emmêlés comme pas possible. Mais en t'entendant rire, il releva la tête et t'adressa un petit sourire coupable.

– Hum... Un peu d'aide?

- Quoi? Oh! Oui, pardon! t'exclamas-tu en dissimulant tant bien que mal ton fou rire.

Tu t'approchas de lui et le délivra gentiment de la branche diabolique, avant de retirer une à une les feuilles qui parsemaient ses doux cheveux.

– Voilàààà, t'es à nouveau tout beau! déclaras-tu avec un sourire.

– Quoi, parce que je ne l'étais plus? s'indigna Tommy, vexé.

– Rooh, arrête un peu de râler! ris-tu avant de prendre son visage à deux mains et de l'embrasser.

Tommy sembla tout à coup reprendre des forces et enroula vivement ses bras autour de ta taille pour te rapprocher de lui. Tu souris contre ses lèvres.

– Bah tu vois, t'es pas si fatigué finalement! dis-tu en t'écartant légèrement avec un clin d'œil.

Sous ses yeux ébahis, tu t'éloignas d'un pas sautillant et te mis à grimper à l'érable.

– Mais qu'est-ce que tu fais? souffla Tommy.

– Je regarde où on est, je nous ai perdu voilà j'avoooouuuue!! C'est comme dans le Hobbit, tu vas voir je vais retrouver la Montagne Solitaire et on va se faire enlever par des elfes!! J'aimerais trop trouver Legolas, pas toi?? crias-tu sans cesser de monter le long du tronc.

Thomas soupira en souriant, s'assit une souche, sortit son téléphone et mit sa 3G. Il vous localisa aussitôt, et attendit patiemment que tu redescendes en pestant contre la forêt trop touffue, couverte d'écorce, de petites branches et de feuilles mortes des pieds à la tête.

Hiver

Tu trépignais d'impatience, les mains enfoncées dans les poches de ton épais manteau. Mais qu'est-ce qu'il fabriquait?! La neige tombait à gros flocons et le froid s'infiltrait désagréablement sous tes couches de vêtements, malgré le bonnet enfoncé sur tes oreilles et ta grosse écharpe derrière laquelle disparaissait la moitié de ton visage.

– Tommy, dépêche-toi j'ai froid, marmonnas-tu pour personne en particulier, ton souffle formant un petit nuage de vapeur dans l'air.

Le parc recouvert de neige était désert, par un temps pareil. Tu avais été la seule assez folle pour oser mettre le nez dehors. Mais c'était pour la bonne cause; Thomas rentrait enfin à la maison, et c'était ici que vous aviez prévu de vous retrouver. Alors le ciel pouvait bien te tomber sur la tête, tu ne bougerais pas d'un pouce avant qu'il n'arrive!!

L'excitation et l'impatience te protégeaient encore un peu du froid ambiant. Tu regardais autour de toi avec fébrilité, ne sachant par où il allait arriver.

– Allez Tommy! rouspétas-tu.

– Tu m'as appelé?

Tu fis un bond en arrière en poussant un cri de surprise. Le cœur battant, tu te retournas d'un coup sec. En face de toi se tenait Thomas, évidemment. Le garçon te surplombait de toute sa hauteur, vêtu de son long manteau noir, ses cheveux parsemés de flocons de neige fondus. Ses yeux brillaient d'un éclat joyeux, et ses lèvres fines frémissaient tandis qu'il te regardait le contempler avec de grands yeux.

– Tu m'as manqué aussi, rit-t-il alors que tu n'avais toujours pas dit un mot, figée sur place, un sourie béât plaqué sur le visage.

Tu te réveillas soudain, et lui sautas au cou.

– Oooh mais Tommy ça fait tellement du bien de te revoir!! Tu peux pas savoir comme tu m'as manqué, c'était trop long raah j'en pouvais plus!! t'écrias-tu en le serrant fort contre toi. Trois semaines de tournage non stop nan mais oh, la prochaine fois tu me prends avec!! Moi aussi je veux rencontrer Dylan O'Brien!!

Thomas leva un sourcil amusé, son visage à quelques centimètres du tien. Tu remarquas alors ses yeux fatigués et cernés, sa peau pâle et son nez tout rouge.

– Alors comme ça je pars trois semaines et on craque sur Dyl?

– Tommy, t'es malade? l'ignoras-tu en fronçant les sourcils, enveloppant les joues du garçon de tes paumes comme pour les réchauffer. T'as réussi à tomber malade?! À Cape Town?! Mais c'est en Afrique du Sud!!

– Non! Pourquoi tu dis ça? répondit rapidement Thomas.

Il évitait ton regard.

– J'y crois pas... soupiras-tu. Allez viens, on rentre à la maison, tu vas prendre un médicament, te coucher et dormir!

– Mais ça va je te dis! protesta Thomas.

De ce fait, il éternua un grand coup. Tu levas les yeux au ciel et glissa ta main dans la sienne pour l'entraîner vers la sortie du parc.

– Mais j'ai pas fait exprès, je voulais pas tomber malade je te jure! expliqua Thomas avec une petite voix. Je voulais passer tout mon temps libre avec toi, faire des sorties, aller au ciné, préparer le sapin de Noël, aller acheter tes cadeaux, faire une bataille de boule de neige, oh! Et des cookies et mettre de la farine partout, steuplé me force pas à rester au lit promis demain ça ira mieux, faut qu'on profite des vacances de Noël où je ne suis pas en tournage, alleeeez!! Je suis pas si malade que ça!!

Tu souriais sous ton écharpe. Thomas pouvait être un vrai gamin quand il le voulait.

– Je te promets que c'est juste un petit rhume de rien du tout!! continuait-t-il d'une voix insistante. Hein dis que tu vas pas m'enfermer dans la chambre hein? Tu vas pas me forcer à boire du thé et du miel pendant une semaine hein?? C'est même pas bon, et...

– Tommy tais-toi t'es fatigué on dirait un gosse!! l'interrompis-tu brusquement en te retournant vers lui.

Le garçon se figea sur place avec un air coupable, ne remarquant par que tu étais sur le point d'exploser de rire.

– Pardon, chuchota-t-il en se balançant d'un pied sur l'autre, avant d'éternuer à nouveau.

Tu soupiras. Il t'avait manqué, même à bout de forces et complètement à côté de la plaque. Tu vérifias sa température en collant une main sur son front, mais tu te doutais déjà qu'il avait de la fièvre. Tu lui souris gentiment et repris le chemin de votre maison, sans lui lâcher la main. Thomas se mit à chanter un vague air de Noël, entrecoupé d'éternuements et de reniflements peu élégants.

Soudain, quelque chose de glacé s'écrasa dans ton cou, et tu sentis la neige fondre et se glisser sournoisement sous tes vêtements dans ton dos.

– Tommy! Mais!!!!?!?? C'est froid bordel!!! crias-tu en te tortillant sur place.

Seul un éclat de rire te répondit.

*

Posté avec un peu de retard (oui je sais c'était hier rooh) maaaaiiiis bon anniversaire à notre Tommy adoré ❤