Gilbert Blythe - Anne avec un « E »
Voici la commande de auteurmalheureuse J'ai beaucoup aimé la réaliser, Anne avec un E étant une de mes séries préférée. Pour la scène de la bataille demandée, j'ai décidé de faire un petit clin d'œil à celle entre Billy et Gilbert dans la série. J'ai ramené certains dialogues de l'épisode et j'ai adapté le tout pour que ça fonctionne avec l'imagine. J'espère que tu aimeras ! ☺️
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Debout devant la porte, mon lourd plat de pâté entre les mains, je fixe l'entrée de la maison de Gilbert Blythe. Déjà de bonnes longues minutes que je suis là, indécise, à grelotter dans le froid.
C'est les funérailles de John aujourd'hui. Je me suis tenue à l'écart durant la cérémonie d'enterrement, préférant laisser Gilbert qui vient tout juste de perdre son père avec ses proches. Probablement qu'il ne m'a même pas remarquée; je pourrais partir, ni-vue ni-connue, mais une partie de moi tient à le voir et lui montrer qu'il n'est pas seul.
Après avoir inspiré une grande bouffée d'air frais, je pousse doucement la porte et entre chez mon camarade de classe. Quelques personnes sont présentes, toutes vêtues de noires à discuter probablement de la vie et de son cours.
- Excusez-moi, dis-je pour interpeller un monsieur que je ne connais pas, savez-vous où est Gilbert ?
- Je crois l'avoir vu partir dans sa chambre, mademoiselle. Le pauvre garçon, perdre son père si jeune doit être épouvantable, il me répond d'un air remplit de compassion.
Je le remercie brièvement puis me dirige aussitôt vers l'endroit indiqué. La porte est fermée et j'hésite un moment à frapper. Après tout, si elle est close c'est qu'il préfère probablement être seul...
Ce n'est pas le temps de reculer, Annabeth. Va lui parler maintenant ou tu le regretteras.
J'écoute la petite voix dans ma tête et finis par prendre mon courage à deux mains, tapant quelques coups contre le bois.
Aucune réponse.
- Gilbert ? C'est Annabeth, j'entre d'accord ? je murmure timidement en tournant la poignée.
Assis sur son lit, le noiraud lève les yeux vers moi alors que j'entre dans sa chambre. Il ne pleur pas mais son regard vide et cerné reflète la dure épreuve qu'il surmonte en ce moment.
Je m'approche lentement de lui avant de baisser les yeux vers mon plat de nourriture dont j'avais presque oublié l'existence.
- Je t'ai apporté du pâté chinois, ma mère en fait toujours lorsque le temps est morne.
Gilbert reste silencieux et je dépose mon récipient sur une commode. D'un pas réservé, je m'avance en sa direction avant de prendre place assise à ses côtés.
Sans ajouter un mot, je pose doucement une main sur son épaule. Je n'ai jamais eu de facilité avec les mots, je suis du type plutôt discrète mais heureusement pour moi, certains moments comme celui-ci n'ont pas besoins de grandes paroles pour être ressentis.
- Merci d'être venue, Annabeth, ça me touche, sérieusement. Tu n'étais pas obligée, me dis Gilbert en fixant le plat de pâté que je lui ai apporté.
- C'était important pour moi que tu saches que je suis là pour te soutenir.
- Je vais passer au travers, qu'est-ce que je pourrais faire d'autre après tout ?
Je me pince les lèvres puis me relève en boutonnant mon manteau que je n'ai même pas pris le temps de retirer.
- Il faut que je rentre, j'espère te revoir bientôt à l'école.
- Je n'y retournerai pas.
- Mais pourquoi ? je lance presque brusquement en comprenant à son ton qu'il est sérieux.
- La vie est courte, je veux en profiter et voir où elle me mènera, il répond en haussant les épaules.
J'hoche longuement de la tête avant de me diriger vers la porte, sentant une partie de moi se déchirer à l'idée de ne plus le voir chaque jours en classe.
- Prends soins de toi, je laisse finalement tomber avant de quitter la pièce pour retourner chez moi.
*
Plusieurs jours se sont écoulés depuis les funérailles. Je n'ai pas revu Gilbert depuis et je n'ai pas pu m'empêcher de constamment penser à lui.
J'ai réfléchi plusieurs fois à l'idée d'aller le voir mais j'en suis venue à la conclusion que ça ne mènerait à rien. Après tout, si il n'est pas revenu à l'école, c'est probablement qu'il préfère ne voir personne.
Bien emmitouflée dans mon manteau de laine, je discute avec Jane Andrews, quelques pas derrière son frère Billy et ses amis. Nous avons décidé de faire un détour par le village après les cours pour venir acheter quelques trucs au marché général.
- Hey, Gilbert ! j'entends soudainement sortir de la bouche de Billy alors que la silhouette de celui qui préoccupe mes pensées depuis des jours se dessine à quelques mètres de moi. Comment vas-tu ? Il faut que tu reviennes à l'école l'ami, cette sale orpheline est première en tout, quelqu'un doit lui montrer qu'elle n'est pas si futée.
- Mais elle l'est, va falloir que tu te fasses une raison.
- Pourquoi la défends-tu, l'ami ? répond le frère de Jane en rigolant bêtement.
Gilbert s'arrête soudainement et je vois dans son regard que la colère commence à monter en lui. Je fais un pas en avant pour intervenir mais mon amie m'en empêche tandis qu'il répond à Billy:
- J'ai deux conseils pour toi; arrête de m'appeler "l'ami" et cesse d'embêter Anne, sinon tu le regretteras.
Mon cœur se sert bizarrement lorsque que je l'entends prendre ainsi la défense de la rouquine. Les mots de Gilbert ne semblent pas plaire non plus à Billy qui ouvre la bouche de nouveau:
- C'est quoi ton problème, Blythe ?
- Répète ça pour voir, réplique le noiraud dont la fureur semble monter en flèche.
Le frère de Jane se contente de rigoler en regardant notre camarade de classe de haut en bas. Il croise les bras en haussant un sourcil et dit la phrase de trop:
- Tu as un problème, l'ami.
Dans un élan de rage que je n'ai jamais vu chez lui, Gilbert balance au châtain le sac qu'il avait jusque-là entre les mains avant de lui envoyer son poing en pleine figure.
Une bagarre horrible éclate devant mes yeux. Je tente de m'approcher pour les séparer mais les deux acolytes de Billy me retiennent aussitôt.
Les deux garçons roulent au sol et après un coup bien placé dans lequel il semble avoir mit toute sa colère, le fils du défunt John se relève sous le regard presque apeuré de son adversaire.
Terrifiée en voyant le sang couler de son arcade sourcilière, j'échange un bref regard avec lui puis il reprend aussitôt son chemin.
- Gilbert, attends ! je crie en me libérant de l'emprise des garçons pour le rejoindre au pas de course.
- Lâches-moi, Annabeth. Je ne veux rien entendre en ce moment.
- Alors je ne dirai rien mais il faut te soigner.
Le noiraud ne renchérit pas, n'ayant visiblement pas le goût de s'obstiner et nous arrivons ensemble chez lui.
Je me dirige vers la salle de bain et revient dans la cuisine où il s'est assis avec un bol d'eau et une serviette.
Toujours sans dire un mot, je prends place sur une chaise en face de lui puis je commence à nettoyé sa blessure. Les détails de leur dispute me reviennent en tête, la façon dont il a défendu Anne ne cesse de tourner en rond dans mes pensées.
- Ça va ? il me demande soudainement en fronçant les sourcils.
- Oui, pourquoi ?
- Tu sembles... préoccupée.
Je me pince les lèvres et me concentre sur sa blessure pour éviter son regard insistant que j'aperçois du coin de l'œil. Après un soupire, je hausse finalement les épaules puis lui répond:
- Je repensais à la façon dont tu as défendu Anne tantôt, tu dois l'apprécier beaucoup, n'est-ce pas ?
Gilbert me fixe en haussant son sourcil indemne des coups de Billy et se met à sourire du coins des lèvres.
- Oui, mais en amie. Disons que c'est... pas trop la fille qui m'intéresse en ce moment, il répond, visiblement soudainement gêné.
Mon cœur se sert automatiquement à ses paroles.
Il en aime une autre.
Ce n'est peut être pas Anne mais il est tout de même intéressé par quelqu'un.
- Et c'est qui cette fille ? je finis par laisser tomber d'un air nonchalant comme si ce n'était pour moi qu'une question banale.
Gilbert laisse échapper un petit rire nerveux et se mord la lèvre. Je tente d'accrocher son regard pour capter ses pensées mais il l'évite fermement.
- Annabeth, tu es une personne géniale, tu as toujours été présente pour moi, tu es venue aux... aux funérailles, tu...
Il prends une grande inspiration et passe vivement une main sur son visage. Je le fixe longuement, les sourcils froncés, incertaine de comprendre ce qu'il essaie maladroitement de me conter.
- Je ne sais pas quoi dire, je dis finalement pour rompre le silence qui commençait à s'installer.
- Alors ne dit rien.
Le noiraud remonte finalement le regard vers moi, capturant mes yeux. Le bas de mon estomac se sert, mon cœur commence à se débattre dans ma poitrine et comprends à ce moment au fond de moi que je dois faire.
Alors sans réfléchir plus longtemps, je dépose doucement mes lèvres sur les siennes.
Certains moments ne requièrent tout simplement pas de paroles, comme celui aux funérailles, comme celui-ci. Parfois, les gestes veulent tout dire.
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Et voilà ! J'espère que tu as aimé, personnellement j'ai adoré écrire cet imagine, n'hésite pas à laisser des commentaires pour me dire si tu as aimé ou non 🥰.
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