43 : Notaire
Le téléphone de Yoongi vibra sur son bureau alors qu'il recevait un message. Un peu stressé, il s'en saisit directement et le déverrouilla.
📩 Nam :
Courage Hyung ! Je pense fort à toi ! Je suis sûr que tout va bien se passer ! Fighting ! 💪
Il répondit rapidement :
📨 Yoongi :
Merci. Je te tiens au courant.
📩 Nam :
OK !
Le graphiste souffla un grand coup avant de se reconcentrer sur son travail. Plus que vingt minutes à attendre...
Il n'était pas certain de réussir à tenir jusque là.
Son téléphone vibra à nouveau, annonçant cette fois un appel entrant. Il se doutait de qui cela pouvait être et quand il retourna l'appareil qu'il avait posé écran contre la table, il eut la réponse au premier coup d'oeil. Un sourire crispé s'épanouit difficilement sur son visage et il swipa pour accepter l'appel. La voix d'Hoseok lui parvint directement :
— Coucou toi !
— Salut.
— Comment tu te sens ?
— Ca... ca va... Je fais aller. Et toi ? Ca avance l'installation ?
— Ca avance super ! J'ai l'habitude de bosser avec les gens de la galerie alors on va vite et bien ! Oh... attends, ils sont en train de percer un truc et ça fait un boucan pas possible, je vais dans le bureau de Tae.
Yoongi patienta, entendant effectivement un bruit assez fort diminuer de plus en plus. Hobi passait le plus clair de ses journées à la galerie récemment, puisqu'il fallait monter sa future exposition. Il lui envoyait régulièrement des photos et des vidéos de l'avancée et son petit-ami l'encourageait, donnait son avis quand il était demandé et s'extasiait... même s'il se sentait de plus en plus triste de ne pas pouvoir sortir de l'appartement pour visiter lui-même cette exposition et assister au vernissage qui aurait lieu dans quelques jours.
Hoseok avait beau lui répéter que ce n'était pas grave, qu'il comprenait, qu'il attendrait et que de toute façon il n'avait pas l'intention de mettre un terme à sa carrière d'artiste plasticien de si tôt, Yoongi ne pouvait s'empêcher de se flageller mentalement en voyant tous les efforts que faisait son compagnon pour créer un endroit magique, une bulle hors du temps pour les visiteurs.
— Voilà, maintenant on va pouvoir discuter. C'est toujours à seize heures ton rendez-vous ?
— Oui, c'est ça.
— Ok. Je suis sûr que tout va bien se passer. N'oublie pas que quoi qu'elle dise, quoi qu'il se passe, tu es tout aussi légitime qu'elle à parler ou à recevoir la moitié de ce que ta maman a mis de côté pour vous deux, d'accord ?
— Oui... d'accord.
— Super. Je pense fort à toi mon Chaton.
— Merci, répondit Yoongi en sentant son coeur se réchauffer à l'entente de ce surnom que Hoseok utilisait de plus en plus pour s'adresser à lui.
Il aimait ça. Les petits mots doux, les appels, les messages, les surprises que Hoseok laissait chez lui quand il repartait... Chaque jour ou presque, l'artiste cachait quelque chose dans l'appartement. Un biscuit, un origami en forme de coeur ou de chat, un post-it avec un dessin, un plat au frigo... Yoongi de son côté faisait tout pour que son copain se sente aimé et montrer sa reconnaissance envers lui pour toutes ces petites attentions. Il lui envoyait régulièrement les avancées du site Internet qu'il avait d'ailleurs presque terminé, avait fait livrer des fleurs à la galerie pour son amoureux, commandait à manger pour qu'ils puissent dîner ensemble chez lui quand il rentrait tard...
Le couple avait dormi quelques nuits ensemble et se rapprochait de plus en plus, Hobi passant un bras autour de son compagnon pour l'amener contre lui alors qu'ils somnolaient en petites cuillères. Ca aussi, Yoongi adorait. Coller son dos au ventre de Hobi, sentir sa chaleur, sa main posée sur lui et avoir cette sensation de protection alors qu'il se laissait doucement glisser vers le sommeil. Le lendemain matin, ils se levaient avant que le graphiste commence sa journée et Hoseok lui préparait le petit-déjeuner pendant qu'il prenait sa douche. Ils mangeaient ensemble et l'artiste s'éclipsait un peu avant sa réunion de huit heures.
Yoongi trouvait ce nouveau quotidien apaisant, ce dernier se fondant parfaitement avec ses habitudes passées.
Jungkook continuait de le livrer deux fois par semaines, mais à présent il pouvait lui ouvrir la porte et même l'accueillir dans le couloir, ce qui avait d'ailleurs ému le jeune livreur aux larmes la première fois.
Namjoon passait régulièrement le voir, ainsi que Jimin. Parfois avec leurs compagnons, parfois seuls. Jin l'appelait souvent pour le site Internet de Hobi et se réjouissait de l'avancée rapide de ce dernier, plaisantant régulièrement sur le fait que l'amour lui donnait des ailes... ce à quoi le jeune homme répondait par un haussement d'épaules et les yeux au ciel.
— Je te laisse, ça va bientôt être l'heure et je dois prévenir Jin que je me déconnecte, dit-il.
— Yes, on se voit tout à l'heure, je termine ici et puis je rentre directement.
— D'accord, merci Hobi.
— Bisouuuuus !!!
— Bisous.
Ils raccrochèrent et Yoongi vit qu'il ne lui restait que cinq minutes avant son appel visio avec l'étude du notaire de Daegu. Il sentit une vague d'appréhension le frapper et envoya rapidement un message à Seokjin pour lui rappeler qu'il devait se déconnecter maintenant, ce à quoi son manager et ami répondit qu'il n'avait pas oublié et lui souhaita bon courage.
Yoongi envoya aussi un message Teams à Jimin, qui répondit la même chose que leur coach à quelques détails près.
Il se leva de sa chaise, les mains moites, pour se diriger vers la salle de bain et se passer rapidement un peu d'eau fraîche sur le visage. Il retourna ensuite dans le salon et s'assit à son bureau.
A seize heures pile, il reçut un mail avec un lien pour accéder à la réunion Zoom. Il cliqua dessus et tenta d'afficher une expression neutre.
Ils n'avait plus eu de nouvelles de sa soeur depuis le réveillon de Noël. Ses amis lui avaient finalement expliqué en détails comment l'entrevue s'était déroulée, afin qu'il ne soit pas étonné de ce que pourrait dire Ji-Yeon. Le jeune homme avait été impressionné d'apprendre comment Taehyung avait géré la situation et l'avait remercié, même s'il se sentait toujours gêné que ses trois amis aient eu à s'occuper de sa soeur bourrée parce que lui n'était pas capable de descendre lui parler au rez-de-chaussée ou de la recevoir chez lui...
La vidéo se lança et une salle de réunion aux murs crèmes et aux meubles modernes apparut à l'écran. Une sérigraphie d'un tableau de Monet était accrochée au mur, seul élément décoratif de la pièce. Yoongi pensa que si Hobi avait vu cela, il aurait pensé qu'ils ne s'étaient pas foulés en terme de déco...
Autour de la grande table de verre, installés sur des fauteuils noirs à roulettes il pouvait reconnaître sa soeur d'un côté et un homme dans la quarantaine qu'il imagina être Maître Song, le dernier avec lequel il avait eu contact par téléphone.
— Bonjour Monsieur Min, est-ce que vous nous entendez et nous voyez bien ? demanda-t-il après quelques secondes.
La caméra était visiblement fixée sur un mur face à eux et ils regardaient vers ce qui devait être un écran qui montrait sa propre image. Yoongi s'était habillé avec une chemise blanche et un gilet gris, il avait coiffé ses cheveux avec une raie au milieu et portait ses lunettes à montures noires. Hobi l'avait qualifié de "très beau mais très sérieux" et Yoongi avait sourit parce que c'était exactement ce qu'il avait besoin d'entendre à ce moment-là.
— Bonjour Maître, bonjour Ji-Yeon, je vous vois et vous entend parfaitement, répondit-il d'une voix qu'il tenta de rendre stable pour ne passer laisser transparaître son stress.
— Bien, nous pouvons commencer. Tout d'abord je tiens à vous adresser à nouveau mes plus sincères condoléances.
— Merci, répondit Ji-Yeon d'un air peiné.
— Merci, Maître, ajouta Yoongi.
— Comme je vous l'ai dit à tous deux par téléphone, je suis chargé du règlement de la succession de Madame Min. Vous êtes les héritiers directs et selon ses dernières volontés, j'ai une lettre pour chacun d'entre vous. Je vous la remettrai à la fin de notre entretien, Madame, quant à Monsieur, je vous enverrai une copie scannée via mail ce soir et l'original par pli postal dès demain matin.
Ils hochèrent la tête et le Notaire poursuivit :
— Nous allons procéder aujourd'hui à la lecture du testament de Madame Min, que j'ai ici en ma possession. Ce dernier a été enregistré et certifié en mon Etude, comme vous pouvez le voir il est scellé et je vais à présent l'ouvrir pour vous faire part de son contenu.
En des gestes calculés que Yoongi trouva d'une lenteur beaucoup trop solennelle, l'homme décacheta l'enveloppe et l'ouvrit pour en sortir plusieurs feuilles A4 sur lesquelles il pouvait voir quelques lignes sans pouvoir en lire le contenu. Ji-Yeon de son côté se tendit sur sa chaise, avançant le cou, l'air intéressée.
Ils se doutaient ce qui allait résulter de cette lecture, néanmoins aussi bien le frère que la soeur ne pouvaient s'empêcher d'être nerveux.
— Bien, voici donc les termes du testament : "Ceci est mon testament. Moi, Min Hye-jin, née Kim le dix mai mille neuf cent cinquante-six à Gwanju, demeurant à Wolgok-ro, Daegu, dans mon bon sens et libre de toute contrainte, je déclare ici mes dernières volontés et dispositions concernant la répartition de mes biens. Je lègue la moitié de mes biens meubles et immeubles à chacun de mes enfants, Min Ji-Yeon et Min Yoongi, ainsi que la moitié de mes avoirs bancaires à chacun d'entre eux. Ce testament, écrit de ma main, annule toutes les dispositions testamentaires précédentes. Fait à Daegu, le quinze avril deux mille vingt-deux."
Simple et efficace. Elle n'avait pas tergiversé : elle léguait la moitié à chacun. Et quand le notaire passa en revue la liste des avoirs, Ji-Yeon pâlit et Yoongi manqua s'étrangler avec sa propre salive. Il but une gorgée d'eau et reposa son verre en tremblant, manquant le renverser sur son clavier.
Maître Song lui avait déjà annoncé le calcul de la somme finale lors de leur entretien téléphonique quelques jours plus tôt ainsi que dans son courrier, mais maintenant que tout se concrétisait il sentait sa tête tourner.
Néanmoins, ce n'était pas de la joie qu'il ressentait. Non. Il aurait préféré ne rien recevoir du tout et que sa mère soit encore en vie, qu'il puisse avoir le temps de guérir et pouvoir sortir de son appartement, prendre un train et la rejoindre à Daegu pour passer quelques jours ensemble.
Cela ne serait plus jamais possible et à la place, qu'est-ce que la vie lui apportait ? De l'argent ?! Comme si l'amour d'un parent, comme si le manque et le deuil pouvaient être contrebalancés par des chiffres sur un compte en banque !
De nouveau, la culpabilité et cet effroyable sentiment d'injustice, de gâchis lui revinrent en pleine face et il dû se faire violence pour ne pas tout planter là et aller rendre son dîner dans la cuvette des toilettes.
Ce fut la voix de Ji-Yeon qui interrompit le flot de ses pensées :
— Est-ce qu'il existe un recours ?
— Un recours, Madame Min ? l'interrogea le notaire en la regardant par-dessus ses lunettes au montures si fines que Yoongi les distinguait à peine à l'écran.
— Oui, un moyen de contester ce testament ? répéta-t-elle.
Elle tourna la tête vers la caméra et Yoongi comprit que les secondes étaient comptées jusqu'à ce qu'elle balance une énormité qui le mettrait probablement très en colère. Le notaire quant à lui restait attentif.
— Vous souhaiteriez le contester ?
— Effectivement. Ce n'est pas juste que la répartition soit du cinquante - cinquante. Mon frère n'a plus été présent dans la vie de notre mère depuis le confinement, il est parti vivre à Séoul et depuis la fin du covid il se sert de son soi-disant trouble pour ne plus faire les déplacements jusqu'ici et lui rendre visite. Il n'était même pas présent pour ses dernières heures, à son décès ni même à la cérémonie funèbre ! C'est moi qui me suis occupée de tout, alors j'estime qu'il serait normal que je touche au moins soixante-quinze pourcents de l'héritage et lui le reste. De toute façon, si j'en crois ce qu'il me dit depuis des années il ne pourra quand-même pas en profiter puisqu'il ne sort pas de chez lui.
Un silence de plomb suivit cette tirade. Ji-Yeon, qui s'était redressée pour regarder le notaire droit dans les yeux avec un air de défi, se renfonça dans son siège, les bras croisés, le menton haut et les doigts tapotant en rythme sur sa veste en faux cuir qu'elle n'avait même pas enlevée.
Yoongi n'en revenait pas de ce qu'elle venait de dire. S'il était devenu pâle lors de l'énumération des éléments de la succession, à présent il avait reprit des couleurs, deux taches rouges s'étalant sur ses joues alors que ses yeux devenaient noirs de colère. De quel droit osait-elle tenir de tels propos ?!
Il sentit son coeur battre la chamade, le sang affluer dans ses tempes et la douleur d'une migraine pointer le bout de son nez, mais ce n'était pas cela qui lui faisait le plus de mal.
Ce qui était pire que tout, c'était que sa propre soeur venait de lui arracher le coeur pour le piétiner et le réduire en miettes en insultant la mémoire de leur mère, en faisant passer ses troubles pour les caprices d'un fils indigne qui s'en foutait de sa famille et vivait loin de tous ces tracas à Séoul.
— Je suis navré, Madame Min, mais il est absolument impossible de contester ce testament. Bien sûr, vous pourriez saisir la Justice de Paix au tribunal et présenter un dossier, mais autant vous épargner du temps et de l'argent : vous perdrez. Votre mère a rédigé ce document en mon Etude, assistée d'un de mes collaborateurs et il a été enregistré ici et au Registre National des Biens et de la Succession. Donc, vous perdrez. J'entends les raisons qui vous poussent à le contester mais elles sont insuffisantes pour que vous obteniez gain de cause. Par conséquent, je vous conseille d'accepter votre héritage tel qu'il est, sachant qu'il représente déjà une somme conséquente et confortable.
Muette, Ji-Yeon observa le notaire, ses lèvres pincées se réduisant à une ligne fine. Elle tourna à nouveau les yeux vers la caméra et Yoongi pouvait voir la frustration qui l'animait. De son côté, il imagina que son visage devait laisser voir à quel point il était choqué de ce qu'il venait d'entendre.
En bon professionnel qui en a vu d'autres, Maître Song continua :
— J'ai ici deux exemplaires de documents que je dois compléter et que je renverrai au service concerné pour entreprendre les démarches relatives à votre héritage. Madame Min, si vous voulez bien me donner votre carte d'identité ?
Ji-Yeon resta immobile quelques secondes avant de consentir à ouvrir son sac à main pour en sortir un petit-portefeuille assorti dont elle tira ses documents d'identité qu'elle fit glisser sur la table en verre. Le notaire récupéra la carte avant de s'adresser à Yoongi :
— Monsieur Min, j'aurais besoin que vous m'envoyiez une copie recto-verso de votre document d'identité, s'il-vous-plaît. Vous pouvez utiliser l'adresse e-mail de l'Etude.
Yoongi acquiesca et ouvrit le tiroir sur le côté de son bureau où il avait rangé son porte-feuille. Il utilisa une application sur son téléphone pour scanner sa carte et l'envoya comme demandé.
— Très bien, je reviens tout de suite, je vais imprimer ceci.
Il les laissa donc seuls, Ji-Yeon fixant inexorablement le mur en face d'elle, sans adresser un seul regard ni une seule parole à son frère qui quant à lui ne pouvait détourner les yeux de sa silhouette aux longs cheveux noirs nattés qui se détachait sur le mur crème.
Aucun des deux ne brisa le silence plein de tension qui s'était installé dès le moment ou Maître Song avait quitté la pièce.
Heureusement moins de cinq minutes plus tard il était de retour, sans doute s'était-il dépêché de peur de les retrouver en train de se lancer des insultes à la figure.
Les documents furent complétés et dès qu'ils en eurent terminé avec les formalités du jour, le notaire leur rappela les étapes suivantes avant de prendre congé. Ji-Yeon refusa de lui serrer la main, quitta la pièce et prenant la copie de ses documents et sa lettre, toujours sans adresser un seul regard à la caméra.
— Merci de votre présence Monsieur Min.
— Merci à vous de m'avoir permis de suivre cette réunion à distance, dit Yoongi d'un ton où se mélangeaient la reconnaissance et la gêne.
— J'ai été mis au courant de votre situation par votre mère la dernière fois que je l'ai vue et ses instructions vous concernant étaient très claires : je ne pouvais vous recevoir en l'Etude et donc nous avons utilisé le dispositif mis en place depuis la crise du covid pour les réunions en distanciel. Je vous fais parvenir une copie des documents par courrier dans les jours à venir.
— Merci beaucoup.
Ils se saluèrent et la communication fut coupée. Yoongi ôta son casque et le posa sur son support avant de se frotter le haut des oreilles. Il passa les mains dans ses cheveux et posa le front sur le rebord du bureau, juste devant le clavier.
Il n'en revenait toujours pas de ce que sa propre soeur avait pu dire de manière si froide et déterminée devant le notaire... devant lui. Et Yoongi n'avait aucun doute sur le fait qu'elle pensait à cent pourcents ces paroles...
Relevant la tête, il saisit son téléphone et sélectionna le contact de Namjoon dans son répertoire. Il avait besoin d'en parler à quelqu'un. Hobi rentrerait bientôt de la galerie et il pourrait aussi lui en parler mais il ne voulait pas le déranger plus dans ses préparatifs. Or il savait que son meilleur ami avait terminé les cours plus tôt aujourd'hui puisqu'il lui avait dit de l'appeler après sa réunion.
La sonnerie retentit trois fois avant qu'il entende la voix essoufflée de son meilleur ami :
— Allô, Hyung ?
— Salut. Je dérange ?
— J'suis à la salle, j'ai mis le tapis en pause. Tout va bien ? Ca s'est passé comment avec le notaire et Ji-Yeon ? demanda son interlocuteur en s'épongeant le front de sa serviette.
Yoongi lui relata rapidement les évènements et Namjoon étouffa difficilement plusieurs jurons.
— Elle a quoi ?! C'est une blague ?! Mais elle mériterait des...
— Je sais, Nam. Je sais.
— Pardon Hyung, c'est ta soeur mais j'en reviens pas de ce qu'elle a osé te dire...
— Moi non plus, soupira Yoongi en maintenant le téléphone à l'oreille en reposant son front sur le dos de sa main posée sur le bureau. C'est déjà tellement... je sais pas comment le décrire. Frustrant ? Ignoble ? Injuste ? de recevoir tout ça alors que ma mère s'est privée d'un traitement pour se soigner... Et elle qui jouait les filles modèles, qui m'a rabaissé et m'a fait comprendre plusieurs fois qu'elle me considère comme un tir-au-flanc, voilà qu'elle se permet de sortir ça devant le notaire... Je sais juste pas quoi dire.
— Je suis choqué... franchement je savais qu'elle l'avait mauvaise envers toi mais à ce point là... c'est mesquin. Et avide.
— Je me doutais que quelque chose allait se passer. Mais je ne pensais pas qu'elle irait jusque là.
Juste quand il eut prononcé ces mots, son téléphone bippa deux fois pour indiquer l'arrivée d'un message et d'un e-mail, ce dernier provenant sans doute du notaire avec la copie de la lettre de sa mère.
Yoongi prévint son ami qu'il le prenait tout de suite avant d'écarter l'appareil pour lire ce qu'il avait reçu. Le message était de sa soeur :
📩 Ji-Yeon :
Ne crois pas que je vais en rester là. Tu ne mérites pas cet argent. Je vais faire ce qu'a dit le notaire : aller à la Justice de Paix. Sauf si tu m'envoies ce qui me revient de droit.
Yoongi en resta bouche bée. A quel moment le seul lien de parenté qu'il lui restait en ce monde était-il devenu si malsain ?
★
Chapitre qui donne envie de frapper des gens... 🤬
Mais on ne peut pas, la violence c'est mal ! 🤫
Heureusement pour moi, quand ma mère est décédée, tout s'est super bien passé avec ma soeur, on était d'accord sur tout, de la gestion des biens jusqu'à la couleur du cercueil et du déroulé de la cérémonie.
Mais je sais que ce "scénario idyllique" est assez rare, d'ailleurs tous les professionnels auxquels nous avons eu à faire, que ce soit le personnel de la maison de repos, du funérarium, les notaires, les amis etc. étaient tous étonnés et nous disaient que pour certains ils n'avaient jamais vu une succession qui se passait aussi bien... et je trouve ça terriblement triste.
Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu malgré l'ambiance assez lourde et je vous dis à vendredi pour la suite !
Des bisous ! 😘
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