Chapitre 9
Plusieurs architectures – du moderne, sophistiquée ou traditionnelle – cohabitaient dans la grande ville qu'était La Capitale – composée de la Cité Royale, la cité des roses et d'autres quartiers tel que Sapphire Quarter ou encore District of Emerald. Celle-ci possédait une grande muraille de cinq fois la taille d'un homme sur laquelle était entreposée des fils de barbelés, et, quatre portes permettant d'entrer ou sortir en toute liberté, tout en étant étroitement surveillés par les gardes – les séquelles de la guerre. Au-dessus de ces portes, installés en apesanteur par des ingénieurs Lufts, des tours était construites, qui avaient plusieurs fonctions comme celle de prévenir en cas d'attaque, ou encore de protéger la ville en cas de débordement car les tours cardinales avait la particularité d'abriter plusieurs donateurs qui veillaient à la défense des habitants ainsi qu'à l'emprisonnement des pégases et autres créatures volantes.
Ils dépassèrent donc la porte d'entrée lorsqu'un garde les arrêta ; une carrosse, attachée à cinq pégases, une sorte de cheval blanc volant, les attendait bien sagement, tenu par ce qui semblait être un palefrenier. Ne voulant pas faire de vague, et que Stelia n'étant pas totalement guérie, la princesse accepta volontiers le cadeau de la reine, au grand dam d'Ihyes qui, avec le temps, nourrissait une aversion envers les voitures de tous genres.
– La ville est jolie n'est-ce pas ? demanda Ilyana en regardant en dessous, souriante.
Ihyes aurait pu répondre, s'il n'était pas trop occupé à justement ne pas regarder le sol s'éloigner un peu plus chaque seconde. Le roux n'avait pas le vertige. Non, assurément pas. Mais le jeune homme préférait lorsque ses pieds touchaient le sol. Le vrai sol, et non celui factice et purement illusionniste qu'il sentait.
Stelia, pour sa part, ne se gêna nullement pour s'extasier devant telle ou telle chose. La trentenaire était déjà venu à la Capitale bien entendue, mais elle était trop sous une emprise d'une quelconque drogue et calmant pour s'en souvenir parfaitement.
Elle découvrit donc, au même titre d'Ihyes, la ville dans toute sa splendeur. Les rues parsemées des dizaines, voir des centaines de passants. Les boutiques hautes en couleurs, l'harmonie entre la nature et la technologie...
– Oh qu'est-ce donc ?
La brune désigna du doigt une grande place.
– C'est La place des joyaux, elle est polyvalente et c'est un lieu culte car elle est importante dans l'histoire du royaume. Elle sert donc de lieu de rencontre, de lieu d'évènement tel que la fête du solstice d'hiver et d'été. A coté, nous avons l'Académie des joyaux qui sert de lieu d'instruction pour tous les capitaliens qui le désirent – il existe une autre école ; l'Académie Royale qui, elle, regroupe les fils et filles de familles nobles et puissantes, ma sœur y a été scolarisé. Pour ma part, l'Académie des joyaux a suffi pour apprendre ce que je voulais. Puis, le grand bâtiment là-bas est l'Opéra des milles joyaux, pour les spectacles et autres activités lyriques. Cette place sert aussi d'intermédiaire entre le District Of Emeralde, aussi appelé DOE et le Sapphire Quarter.
« Le premier, le District Of Emeralde, est le lieu de résidence des nobles, que ce soit nouveau ou ancien. Tout étant plus chère de ce côté-là, qu'il faudrait gagner une certaine somme d'argent pour pouvoir y séjourner. On y retrouve des restaurants gastronomiques, des hôtels de luxe, des lieux de détente et de beauté, des boutiques de luxe et évidemment des lieux de résidence et bien sur la fameuse école dont je vous ai parlé tout à l'heure. A l'opposé, nous avons le quartier populaire, le Sapphire Quarter, les prix sont plus modestes, mais comme dans toute capitale, ils ne sont pas donnés. Ce quartier possède la plus grande et plus belle serre de roses du royaume, je vous le montrerai une fois, un marché au meilleurs mets ; il ne faut pas croire que les petits commerçants sont moins doués que les cuisiniers des grands étoiles, ils sont juste... différent dans leur style de travail. Je vous ferai goûter et vous pourrez en juger par vous-même. Je vous ferai une visite digne de ce nom demain lorsque tout le monde sera installé. »
– Ce bâtiment austère et haut qu'est ce donc ?
Ihyes parlait d'une bâtisse presque aussi haut que les tours cardinales, d'une sobriété horripilante comparé aux autres bâtiments qui l'entouraient– le décorateur devait être répugné par les couleurs pour oser pondre un tel œuvre. Sur le devant, écrit en gros « bureau d'inquisition » était fièrement affiché.
– C'est le siège des inquisiteurs et des inquisitrices, des personnages importants du royaume connus pour leur impartialité et leur impassibilité. Vêtus toujours de bleu, bien qu'ils ne font partie de la famille Water – à leur entrée dans l'inquisition ; les personnes perdent leurs statuts, leurs droits, leurs individualités et devienne des Enfant Du Royaume. Cette couleur, du ciel et de la mer, symbolise donc la sérénité, l'inaccessible, la fidélité, la justice ainsi que la spiritualité. D'ailleurs, ils respectent toutes les religions et jugent les personnes avec justesse, sans discrimination ni corruption.
Ils survolèrent les différentes architectures, les bâtiments immenses pour la plupart tel que des édifices religieux, des ateliers d'art, des théâtres. Ils virent également des endroits infestés par la végétation tel que les parc, les jardins, et, d'autre entretenus avec soin. Ils finirent par arriver devant un lac sur lequel trônait fièrement une île.
– Voici la Cité Royale où nous avons les résidences royales de ses altesses, ses majestés, la reine douairière, les concubins et concubines, le prince et la reine consort s'il en existe, etc. Nous avons également des cuisines, des écuries, des fermes et tout ce qu'il nous faut à notre survie. Les domestiques ont, bien entendu, également un endroit où crécher.
– Pourquoi survole-t-on pas le lac pour y aller ? Demanda Ihyes curieux.
Pas qu'il avait envie de rester dans la carrosse plus longtemps, mais il se questionnait en voyant la voiture s'arrêter et les autres sortirent.
– Hum, le lac est maudit et sacré. On recherche encore le terme qui convient ; il agit par intérêt personnel et d'une conscience propre. Une fois, son eau peut sauver une vie tandis qu'une autre fois elle peut en abroger une. Les choses aériennes ne passent pas ; ils sont sans cesse attirer vers le fond et c'est pareil pour les animaux volants.
Ils regardèrent la carrosse s'en aller doucement, leurs bagages – ceux qu'ils ne voulaient pas laisser sur les bêtes – déposés sur le sol. Osh et Stelia bavardaient non loin de là, permettant à Ihyes d'harceler la native de cette ville.
– Ensuite ? Qu'est-ce qu'on fait, Lyne ?
– On traverse le pont, à moins que tu ne veuilles prendre les barques, répondit la princesse en souriant.
Ihyes crût un instant qu'elle blaguait, mais déchantait vite lorsqu'il se rendit compte de son erreur. Des barques accostaient bel et bien le large du cours d'eau, assez grand pour tenir deux personnes lambda. Toutefois, il ne vit aucune rame.
– Et comment conduit-on ces engins ?
– Grâce aux nouvelles inventions de nos scientistes. Un moteur me semble-t-il. Tu veux choisir ces embarcations ?
Lui, conduire un autre type de voiture et sans conducteur de surcroît ? Était-il fou ?
Il se tourna vers Ilyana. Se foutait-elle de sa gueule ? C'était fort possible, bien qu'elle n'utiliserait pas un vocabulaire aussi familier pour se qualifier. Cependant, le roux ne voyait aucune autre explication. Et ce qu'il ne voyait pas d'autre, fût ce pont qui leur permettrait d'entrer dans les lieux. Il se tourna donc vers elle, interloqué et dubitatif. Pour toute réponse, la jeune fille se déplaça de trois pas et tourna son poignet, comme si une porte se trouvait là, devant elle. Et ce fût le cas. Dans un grincement d'air et de bois, un passage se format sous leurs yeux ébahis. C'était un spectacle que la princesse se plaisait énormement à admirer.
– C'est magnifique, n'est-ce pas ? C'est le Pouvoir des Cinq. Une sécurité supplémentaire en cas de siège de la ville. Ainsi la Cité Royale ne serait pas en danger. Je m'y connais pas en technique, mais il me semble que le pouvoir de l'eau, de la famille Water, retient les eaux empoisonnées, les briguant pour éviter une marée haute. Le feu et la terre forment un chantier en terre battu. L'air et l'Esprit protègent la porte des intrus. Celle-ci reconnaît l'aura des personnes. Vas-y en premier, il faut que je ferme après vous.
– Les chevaux ! Cria soudainement Stelia.
Les gardes revenaient avec leurs montures chargées. Ils confièrent les bêtes en s'inclinant, puis s'en allèrent aussi vite qu'ils étaient apparus. Les pégases volaient plus vite que les chevaux ne galopaient, toutefois, leur parler de la ville et de l'histoire du royaume prirent plus de temps que prévu et cette avance se retrouva alors inexistante. De toute façon, la princesse n'était pas pressée, ne voulant nullement revoir une famille qui la rejetait depuis toujours.
Ils dépassèrent la princesse, un à un, et, une fois sortit du pont, Ilyana découvrit le majordome. Le loyal serviteur de la reine. Pour sûr qu'elle était au courant de leur arrivée.
– Votre altesse, Sa majesté la reine vous attendait.
Non mère, je n'allais pas fuguer de nouveau en plein centre-ville.
Elle vit du coin de l'œil, les gardes qui se figèrent, du moins, ceux qui avaient eu le réflexe de bouger dans l'optique de les arrêter. La plupart du temps, ils restèrent immobiles et muets comme des statuts morbides, et, Ilyana regarda avec une lassitude non dissimulée ces personnages reprendre leurs froides postures.
Super, vous m'avez reconnue, j'en suis ravie !
– Je vais de ce pas vous conduire à elle !
– Monsieur Holmes ? Auriez-vous l'amabilité de conduire ces bêtes à l'écurie ? Ce voyage nous a épuisées ; nous rêvons d'une chose, un bon lit bien doux !
– Je-
– Je vous en remercie ! Ne vous inquiétiez pas : je connais le chemin, j'y ai vécu dix-neuf hivers tout de même !
L'homme dépité ne pût que s'incliner et s'en aller avec les bêtes sans oser dire haut ce qu'il pensait tout bas, c'est-à-dire qu'il existait des êtres pour ce genre de besognes. Ce n'était en aucun cas son travail de faire ça. Une humiliation !
Bienvenue chez toi princesse, pensa-t-elle ironiquement en s'immobilisant une seconde pour reprendre des forces. Bienvenue en prison !
Le jardin devant le château était immense et bien entretenu ; résultat d'un travail acharné de la part des jardiniers, des urbanistes et des décorateurs. L'Académie des joyaux n'avait pas son pareil pour dénicher des perles rares – dans le sens esthétique de la phrase et non celui propre bien qu'il existait des apprentis bijoutiers là-bas. On lui avait proposé des cours de connaissances des arbres ainsi que ceux d'entretien des fleurs, la jeune fille avait vite appris qu'elle ne possédait pas cette fameuse main verte, à son grand désespoir. Pas qu'elle aurait souhaité devenir fleuriste ou autres, mais savoir qu'elle était aussi nulle en jardinage qu'en interaction humaine la désola grandement. Puis, elle avait pris son épée et s'en alla s'entraîner. Tant pis, au moins elle n'allait pas l'abandonner. Cette arme lui avait sauvée la vie, bien des fois.
Au milieu des verdures, trônait fièrement un château. Il n'était certes pas haut, mais plusieurs ailes le constituaient, et, surtout, la façade était jolie bien que l'infrastructure datait de plusieurs milliers d'années. Un grand escalier, qui semblait les appeler, menait à une grande porte en bois. A l'intérieur, la dimension de la salle d'accueil pouvait surprendre quiconque venant pour la première fois, ce fût le cas pour Ihyes.
Plusieurs escaliers partaient dans tous les sens donnait le tournis au roux. Un grand lustre suspendait au plafond. Des tableaux et des objets de valeurs décoraient subliment la salle. Les tapisseries accrochées au mur narrait la grande histoire que chaque tesirien connaissait, les portraits – des photographies – des familles importantes racontaient l'ensemble des successions que connut le trône du royaume.
Un jour, pensa Ilyana en regardant la photographie de ses géniteurs, moi ou ma sœur sera fièrement affichée sur ce cadre vide, à côté de l'ancien roi Karlo et la reine Atashya.
– Vous êtes mes invités donc vous aurez tout le respect dû à ce rang. Oui, il en est de même pour vous, Stelia et Osh, Mère est imprévisible et je crains qu'elle ne voudrait se débarrasser de vous une fois votre mission accomplie. Ainsi donc, en tant que digne invités de son altesse royale, elle ne peut rien faire. De même pour ma sœur : méfiez-vous d'elle. Elle est semblable à un serpent ; perfide à souhait, attendant le bon moment pour vous sautez dessus et vous étouffer.
Ils prirent un escalier qui les conduisit dans un couloir sombre, qui, à leur arrivée, s'illumina de mille-feux. Les bougies murales s'activaient de par leur simple présence.
– Vous aurez donc des chambres dans cette aile de l'étage ; cette partie m'appartient donc n'ayez crainte. Un cadeau du défunt roi – que son âme arrive à bon port.
– C'est immense !
Stelia et Ihyes, surexcités, s'exclamèrent d'un même cri.
– Et oui, répondit Ilyana avec un sourire en coin devant tant de bonne humeur, elle les aurait cru trop fatigués pour émettre un seul son mais visiblement, la jeune fille s'était trompé. Sauf pour Osh qui restait en retrait, silencieux. Un des points positifs de posséder du sang royal.
Même si elle donnerait volontiers ses privilèges si elle pouvait goûter de nouveau à la liberté. Celle-ci fût trop courte pour la satisfaire pleinement.
Son père, de son vivant, à offert à ses filles, Auriana et elle, des foyers – l'aile gauche du premier ainsi que du deuxième étage lui appartenait. Un drôle de cadeau pour des enfants de sept ans.
Après avoir promis à Stelia de tout faire pour lui redonner son fils, et dire un dernier salut à ses amis. Ilyana s'en alla, les laissant se reposer suite à leur très longue route ; ils en auraient bien besoin pour ce qui les attendait les jours suivants.
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