Chapitre 24
Deux jours avant le solstice, La Capitale
Il était près de minuit et Light était assis, une main sous le menton, la tête plongée dans une intense réflexion tandis que l'autre tenait, fermement entre ses doigts, les feuilles d'un rapport des dernières semaines – qui furent les plus longues et les fatigantes pour le chef de guilde. Les mots passaient devant ses yeux avant de s'incruster dans sa tête puis, au dernier moment, ressortaient par un autre orifice : il ne comprenait plus rien, la situation était bien trop délicate pour un voleur tel que lui.
Bien sûr, le blond avait songé à s'enfuir – avec ses camarades évidemment – ensuite il pensait à Ilyana et à sa déception s'il commettait un tel crime – car celle-ci allait le considérer comme un traître ; bien qu'il le soit.
Il soupira et passa la main jadis sous son menton dans ses cheveux. Que devait-il faire ? Depuis quelques jours, La Capitale et la Cité Royale furent envahit avec la complicité d'Auriana par Anticà, le royaume ennemie de Tesiri depuis que la famille royale furent soupçonnée d'avoir dérobée la Lyre Sacrée, et malgré toutes les paires d'oreilles à sa disposition, Light ne pouvait encore savoir avec certitude quelle vérité se cachait derrière ses mots. Qui était assez fou pour commettre un tel acte ? Des questions s'enchaînèrent dans sa tête comme des milliers de gamins lors d'une cour de récréation – enfin de ce qu'il pût observer car il n'avait pas fait l'école qu'il considérait comme une perte de temps alors que sa sœur et son frère mouraient de faim et de froid à la maison.
Cette situation exécrable dans laquelle il se trouvait fut provoqué par une ville loin de la Capitale, appelée Vil-aghe, qui fut brûlée par, selon les dires, les envoyés des dieux – tout le monde savait ce qu'il pensait de ces êtres ! Depuis quelques temps, l'économie du royaume était au plus bas bien que Friycaï, un empire localisé sur un autre continent mais qui, depuis la fondation de Tesiri, aidait le royaume à se relever de la Révolution menée. Bien sûr, l'aide en question était plus une dette qu'autre chose et la famille royale n'avait de cesse de trouver une solution pour tout payer jusqu'à épuiser totalement les mines de rocak, une pierre précieuse trouvée sur les îles au sud du royaume. Ensuite, les commerçants tesiriens s'étaient alors jetés, tel un faucon sur sa proie, sur les pauvres et innocents producteurs de textiles. Toutefois, la plus grande fabricante de tissu issue d'une plante dont Light oubliait sans cesse le nom était localisée à Vil-aghe. Alors quand les bruits de la destruction de cette ville arrivèrent aux oreilles pointus de Friycaï, cela ne leur plût guère et ils menacèrent d'envahir le royaume si celle-ci ne trouvait pas rapidement un autre moyen de subvention.
Les choses allèrent de mal en pire puisque la princesse Auriana tua l'ambassadeur de Friycaï lors d'une rencontre officielle avant d'emprisonner sa mère la reine : elle s'autoproclama reine malgré les réticences des Conseils qu'elle ne tarda pas à démanteler puis d'isoler les membres qu'elle jugeait hostiles à ses projets. Ainsi plusieurs familles furent envoyer en prison tandis qu'Auriana ouvrit la porte à l'Artiste, communément appelés le Corbeau à cause de son masque éternel et ridicule. Celui cependant ne vint pas seul ; il avait avec lui une dragonne qui avait soif de vengeance.
Tout était arrivé à cause de lui. Il avait échoué ; cette année était une succession de défaite toutes humiliantes les unes que les autres. Light n'avait pas réussi à protéger Stelia d'un ennemi inconnu qui l'empoisonna, et, n'avait pu voler le Joyau, une pierre de puissance volés jadis à des sorciers. Celle-ci permettait de « voler » les pouvoirs des autres. Jugée trop dangereuse, elle fut confiée à la capitaine Isabella Fire qui la gardait précieusement. Trop d'ailleurs puisqu'il n'arrivait même pas à la toucher avec les yeux.
– Monsieur, une... personne vous... demande, l'interrompit Mayo d'une voix chancelante.
Qui pouvait venir le voir à cette heure-là, et par les temps qui couraient ?
– Qui est-ce ?
Séraphine et lui aurait du prévoir cette possibilité, que la capitaine ne laisserait pas le Joyau sans surveillance – hormis les gardes – dans une aussi grande maison – qu'Isabella le garderait même sur elle. De plus, la femme arriva bien plus tôt que ce qui était prévu, le prenant la main dans le sac – du moins dans un tiroir. Ils furent obligés de se battre, et même à deux, ils ne vainquirent pas la tigresse : elle méritait son titre de meilleure épéiste de Tesiri car son arme semblait être la prolongation de son propre corps. Son regard s'était captivé par les gestes précis et harmonieux qui se dégageait d'elle !
– Je l'ignore monsieur, un jeune homme il me semble répondant au nom d'Ihyes, de ce qu'il crie en tous cas.
Ihyes ? Où ai-je déjà entendu ce nom ? Oh !
– Emmènes-moi à lui, Mayo !
Il le suivit comme un chien le ferait à son maître jusqu'à une pièce adjacente où un jeune homme avachi sur ce qui visiblement était un canapé tout délabré et usé. L'homme n'était pas en meilleur état cependant : les cheveux mouillés – séquelle de la pluie automnale – les yeux agrandis par l'horreur ou la peur, les vêtements déchiré et sale. Light ne faisait jamais d'à priori mais le spectacle qu'offrait ce Ihyes et la description d'Ilyana ne concordait pas, alors il doutait de plus en plus de l'identité de la personne en face de lui.
Il toussa pour annoncer sa présence, et l'autre fit tout son possible pour se relever.
– Light ?
– En effet, on m'a dit que tu me cherchais ! Qui es tu et que veux tu ?
Il le fixait de ses yeux verts éteints et songea à la princesse qui lui ovationnait leurs vivacité et leurs brillance. Que s'est-il passé ?
– Où est-elle ? Pourquoi c'est toi qu'elle envoie ? Que s'est-il passé ?
– Que s'est-il passé ? Je l'ignore, tout s'est enchaîné trop vite. Un jour, la princesse cria que la prophétie ne doit pas se réaliser puis...
L'émotion le prenait à la gorge, le roux s'interrompit puis reprit d'une voix plus basse et douce.
– Elle est morte Light, et au dernier moment elle m'a dit de te le dire et de nous assurer de ça, que cette prophétie me doit être exécuter par quiconque d'autre ... ensuite je me suis retrouvé ici.
– Il reste deux jours, n'est ce pas ? Le solstice d'hiver est après demain pourquoi ce changement soudain ? Et pour la mort d'Ilyana je n'y crois pas ; elle est bien trop forte !
– Je ne sais pas ! Je l'ignore, même moi je n'y comprends rien ! Pourtant j'aurais aimé être dans la confidence ; j'aurai voulu savoir pourquoi, après tant d'effort, après tout ce qu'on a du subir ensemble, après toutes ces choses-là, pourquoi la prophétie ne doit pas se concrétiser ! Ilyana m'a juste supplier de te transmettre ce message ; elle pense que tu as le pouvoir d'arrêter tout cela.
Un court silence.
– L'enfant de la lune, qui est-ce ?
Ihyes sut de quoi parlait Light ; les paroles sur le parchemin que contenait l'augure.
– Un oiseau en cristal, un phénix il me semble ; l'oiseau contiendrait selon la reine les pouvoirs de la lune.
Il avait trouvé cet enfant, cette reine rouge, mais à quel prix ? Il frissonna rien qu'en se remémorant les derniers jours qui furent les plus cruels et les pires de toute sa vie.
– La lune ?
– Oui, toujours selon elle, la destruction de cet artefact tuera la déesse.
– Dans ce cas, pourquoi cette lune rouge ? Pourquoi cette prophétie ?
– Je l'ignore, seule Ilyana le sait et elle l'a emporté dans sa tombe.
Il ferma les yeux et Light put observer avec précision les poches qui ornaient son visage : le sommeil semblait l'appeler.
– On doit sauver les autres ! Médusa les garde prisonniers, s'il te plaît ! Ilyana ne racontait avant combien son ami était fort et je peux assurer sans me tromper, qu'il s'agit de toi ! Tu dois les aider s'il te plaît ! cria Ihyes tout à coup, les yeux larmoyants.
Je ne le suis plus hélas ! Ma force m'a quitté depuis longtemps : je ne suis qu'un imposteur.
– Je suis désolé.
Puis il fit en sorte que son interlocuteur s'endormit.
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