PDV Sunny :

Jungkook continue de me regarder, tellement que je commence à me demander si je n'ai pas eu une hallucination auditive.

Moi : Qu'est-ce que tu as dis ?

Jungkook : J'ai dis que tu me plaisais.

Ah non, j'ai bien entendu la première fois. C'est tellement inattendu que je ne sais pas comment réagir.

Jungkook : Il n'y a vraiment pas de bon timing pour ce genre de choses, pas vrai ?

Il boit une gorgée de sa boisson, pendant que je le regarde, toujours abasourdie.

Jungkook : Ça fait un moment que je veux te le dire, mais je n'arrive jamais à trouver le bon moment. Autant lâcher ça d'un coup, on ne perd rien.

Je cligne des yeux.

Moi : Je... Je te plais aussi ?

Jungkook rigole en voyant que je n'ai pas relevé ce qu'il vient de me dire. Il s'approche de moi en posant ses deux bras croisés sur la table. Il me regarde droit dans les yeux en souriant.

Jungkook : Oh que oui, Sunny. Tu ne peux pas savoir à quel point...!

Je finis par enregistrer tout ça, et me mets à sourire d'un coup, ce qui le fait ricaner.

Moi : C'est vrai ?!

Il hoche la tête, puis boit encore dans sa tasse, sans me lâcher des yeux.

Moi : Eh bien, cool.

Il hausse les sourcils en avalant sa boisson.

Jungkook : "Cool" ? C'est tout ?

Je baisse la tête en buvant ma propre boisson, avant de laisser échapper un rire gêné.

Moi : Tu m'as prise au dépourvu ! J'étais en train de te parler d'accidents de la route et de donuts, et toi, tu me sors ça sans aucune transition, je ne sais pas comment réagir !

En me voyant m'énerver aussi efficacement qu'un hamster, Jungkook rit à nouveau.

Jungkook : Tu es adorable.

Moi : Aish, arrête ça !

Je lui fais signe de manger, ce qu'il se décide finalement à faire.

~~~~~

Nous sommes à nouveau allés voir Jin le lendemain, ainsi que le sur lendemain. Ça fait maintenant trois jour qu'il est à l'hôpital, et nous lui rendons visite tous les jours. Si Namjoon et lui ont pris une décision, ils ne nous en ont pas encore dis un mot... Mais ce n'est pas grave, le plus important c'est qu'ils aillent tous les deux bien, et ça a l'air d'être le cas. Nous avons, comme depuis trois jours, retrouvé les garçons sur le parking de l'hôpital, avant d'y entrer. Apparemment, Jin a changé de chambre, nous allons donc à l'accueil pour demander le nouveau numéro de sa chambre.

Dame de l'accueil : Numéro 666 au sixième étage, département des observations.

Hoseok *en rigolant* : Oh merde !

Nous rions tous et remercions la dame qui n'avait pas l'air de tout comprendre. Les garçons se dirigent vers l'ascenseur, je les suis mais m'arrête juste devant. Jimin retient la porte qui allait se fermer, pour me laisser entrer.

Jungkook : Tu n'entres pas, Sunny ?

C'est comme si je venais de me réveiller. Je secoue la tête et me force à leur sourire.

Moi : Hum, je ne pense pas qu'il y ait assez de place, je vais prendre les escaliers.

Namjoon : Hein ?

Yoongi : Mais il y a six étages !

Hoseok : Il y a assez de place, Sunny.

Tae me tire par le bras et avant que je ne puisse le comprendre, je me retrouve dans l'ascenseur, à regarder les portes se fermer. Ok, Sunny, respire. Tout va bien, c'est seulement un ascenseur... Tout va bien. Pitié, faites moi penser à autre chose !

Yoongi : Est-ce que vous avez parlé, au fait ?

Merci, Yoongi.

Namjoon se contente de hocher la tête sans rien laisser transparaître. Je ne suis pas sûre, mais je pense que ça signifie qu'on ne doit pas poser d'autres questions. Soudain, Tae s'assoit par terre en se tenant la tête. Je m'accroupis près de lui et lui demande ce qu'il lui arrive.

Tae : Je sais pas, mais d'un seul coup j'ai mal au crâne...

Namjoon : Désolé mec, j'ai pas de médoc pour le mal de crâne.

Tae : Pas grave... Je vais en demander à une infirmière.

Je hoche la tête, et vois que l'ascenseur s'arrête au troisième étage.

Moi : Viens, on va trouver une infirmière.

PDV Jungkook :

Ils partent tous les deux voir une infirmière tandis que nous restons dans l'ascenseur, qui se referme et continue de monter. Je fronce les sourcils.

Hoseok : Sunny a peur des ascenseurs ?

Moi : Je n'en sais rien, elle ne m'en a jamais parlé. Jimin ?

Il hausse les épaules pour dire qu'il n'en sait pas plus. Quand je réfléchis bien, elle avait l'air assez anxieuse, quand on était au milieu de tout le monde, au lycée, pendant l'inondation. Elle m'a même dit qu'elle n'amait pas se sentir oppressée. Peut-être qu'il y avait trop de monde pour elle, dans l'ascenseur. Nous arrivons au sixième étage, il faut avouer que cet ascenseur est vraiment lent. Nous cherchons la chambre et la trouvons assez rapidement. Namjoon ouvre la porte après avoir frappé à sa façon, ce qui veut dire que Jin a sûrement su que c'était lui. Lorsque nous sommes entrés, Jin nous a sourit avant d'éteindre la télévision. Il regardait une émission de cuisine. Son cerveau n'a vraiment pas l'air endommagé.

Jin : Vous ne pouvez pas vous lassez de mon magnifique visage, pas vrai ?

C'est Yoongi qui lui répond de façon très ironique.

Yoongi : C'est ça, oui... C'est pour ça qu'on vient tous les jours...!

Jin : Mais il en manque, où sont Tae et Sunny ?

Namjoon : Tae s'est mis à avoir mal à la tête, Sunny l'a accompagné voir une infirmière pour essayer de lui demander si elle avait un médicament pour ça. Ils ne devraient pas tarder.

??? : Putain c'est un hôpital et ils ont rien ces fils de- Ohhhh salut Eomma~

Jin : Sunny, surveille ton langage s'il te plaît !

Sunny : Oui... Pardon...

Tae : Ah nan mais ça m'énerve...

Namjoon : Tu devrais rentrer chez toi, Tae.

Il hoche la tête lentement, avant de serrer Jin dans ses bras pour lui montrer qu'il est quand même venu pour lui. Jimin propose de le raccompagner chez lui, ils partent après une brève discussion avec notre aîné.

Jin : Et vous deux, vous avez pas autre chose à faire que de rester ici...?

D'accord, donc en fait on se fait jeter dehors, très bien.

Sunny : Hum... Ben... Je ne sais pas... Jungkook ?

Moi : Mmmh... Sunny, ça te dit qu'on aille manger un truc quelque part ?

Sunny : Si tu veux !

Namjoon et Jin se regardent en souriant, en sachant qu'ils pourront se retrouver seuls s'ils demandent clairement à Yonngi et Hoseok de partir. Ceux ci vont à la cafétéria pour un encad, je pars avec Sunny de l'autre côté. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur en lui jetant un œil attentif. Elle n'a pas l'air de stresser, cette fois ci. L'ascenseur arrive et s'ouvre, nous entrons tous les deux. Puis, les portes se referment, nous laissant seuls.

Juste nous deux, dans un putain d'ascenseur... Pourquoi ce sont toujours des pensées malsaines que j'ai ?! Ça m'énerve.

Sunny : Tu veux que je te raconte un truc ?

Moi : Vas-y.

Ça m'évitera de te sauter dessus.

Sunny : Je ne suis pas à l'aise dans les endroits clos. Enfin, dans les petits endroits clos. Et d'une manière générale, les endroits où je suis oppressée d'une manière ou d'une autre.

Moi : Je te comprends. Ça peut parfois être effrayant.

Sunny : Je ne peux jamais entrer dans les ascenseurs, d'habitude. Là, ça va parce que nous ne sommes que tous les deux, il est assez grand, et je suis avec toi... Mais sinon, je n'entre jamais dans les ascenseurs.

Moi : C'est pour ça que tu as voulu accompagner Tae, tout à l'heure ?

Elle hoche la tête. Nous regardons tous les deux les portes de l'ascenseur, je lève la tête vers le compteur d'étage. Putain, on n'est qu'au quatrième, c'est une blague ? Soudain, on sent l'ascenseur s'arrêter, ce qui nous provoque une légère perte d'équilibre.

Sunny : C'est quoi, ça ?

Le compteur d'étages s'est éteint, tout comme les lumières, seule une lumière rouge spéciale pour l'éclairage de nuit est allumée. Cela nous plonge dans une ambiance assez glauque. Sunny commence à marmonner en s'approchant des portes.

Sunny : Non, c'est pas vrai, ne me dis pas qu'on est coincés !

Moi : Hum... D'accord, je ne te le dis pas.

Sunny : C'est pas vrai, merde !

Elle tape de toutes ses forces contre les portes de l'ascenseur comme si elle allaient s'ouvrir à ce contact. Je m'approche d'elle et lui attrape les poignets.

Moi : Tu sais parfaitement que ça ne sert à rien de martyriser ces portes.

Elle se détache de moi et commence à marcher rapidement dans la pièce en respirant vite et fort. Je l'arrête en la prenant par les épaules, et l'oblige à me regarder.

Moi : Calme toi, tout va bien se passer Sunny, ne t'en fais pas...!

Sunny : Mais je déteste être là !

Elle a l'air effrayée, je ne l'ai jamais vu dans un état pareil. Je pose mes mains contre ses joues, ce qui a l'air de l'apaiser un peu.

Moi : Ne t'en fais pas, on ne va pas rester longtemps, et puis tu l'as dis tout à l'heure, je suis là, tout va bien se passer, d'accord ?

Elle ferme les yeux en prenant une grande inspiration, puis hoche la tête lentement en rouvrant ses yeux.

Moi : Et si on s'asseyait, hm ?

Je m'assois par terre et l'aide à s'asseoir près de moi, je lui tiens la main pour tenter de la détendre. Mais j'ai bien l'impression que quoique je fasse, sa panique reviendra toujours.

~~~~~

Pas de réseau, le bouton qui appelle les secours pété, rien ne va plus. Ça ne fait que vingt minutes, et j'en ai déjà assez de cet ascenseur ! En plus, il fait chaud, j'ai soif et faim, et on n'a rien pour satisfaire ces besoins vitaux !

Sunny : Putain, si ça se trouve on va crever ici.

Moi : Ne va pas dans les extrêmes, Sunny.

Elle commence à s'énerver en me disant que je ne la comprends pas, que c'est son comportement, d'aller dans les extrêmes et que je devais m'habituer à ça. Elle se lève et recommence à faire les cent pas. Je me lève également et la vois réessayer le bouton d'urgence, qui ne fonctionne toujours pas.

Sunny : Putain de sale bouton de merde !

Elle recommence à frapper de toutes ses forces aux portes, en criant à l'aide. Elle est vraiment en pleine crise de panique. Elle respire mal, perd ses moyens et transpire beaucoup à cause du stress. Je décide de l'arrêter en lui attrapant les poignets pour les plaquer contre le mur d'à côté. Je suis en face d'elle, nos bras sont au dessus de nos têtes. Elle les regarde un instant, puis ses yeux se posent sur moi. Elle ne dit plus rien, mais elle stresse toujours.

Sunny : Lâche moi, et aide moi à appeler à l'aide.

Moi : Ça ne sert à rien, Sunny, calme toi, s'il te plaît.

Elle hausse les sourcils, avant d'essayer de se détacher de moi, sans y arriver puisque je suis bien plus fort qu'elle. Je vois ses yeux briller, je sais qu'elle va bientôt se mettre à pleurer, honnêtement je n'ai pas envie de voir ça, ça me briserais le coeur. Je relâche ses poignets, et sans réfléchir, je la prends dans mes bras et la serre le plus fort possible sans lui faire mal. Elle tremble de tout son être, blottie contre moi. Je passe ma main dans ses cheveux dans un geste qui se veut rassurant, en lui chuchotant à l'oreille.

Moi : Hé, je t'ai dis qu'on allait sortir, ne t'en fais pas, je suis sûr que les secours sont en train de nous aider. Je suis là, tout va bien se passer.

Sunny : Jungkook.

Elle me prend le bras avec sa main, et je baisse la tête vers elle. Elle est vraiment très blanche.

Moi : Oui ?

Sunny : Je ne me sens pas très bien.

On dirait qu'elle est à deux doigts de faire un malaise.

Moi : Assieds toi, Sunny.

Je l'entraîne avec moi sur le sol, sans la lâcher.

Sunny : Il fait tellement chaud, c'est incroyable...

Je l'aide à retirer sa veste et son pull, elle est maintenant en t-shirt à manches courtes.

Moi : Ça va un peu mieux ?

Sunny : Un petit peu...

Je commence à sérieusement m'inquiéter pour elle, si ça continue, toute sa panique va la faire s'évanouir.

??? : Il y a quelqu'un là-dedans ?

C'est pas trop tôt ! Je me lève précipitamment pour m'approcher de la porte et parler aux gens qui sont derrière.

Moi : Oui ! Venez nous aider s'il vous plaît, mon amie ne se sent pas bien du tout !

Secours : Ne vous en faites pas, vous serez libres d'ici cinq petites minutes !

Sunny : Jungkook...

Je me retourne et prends la main tendue vers moi de Sunny, en me rasseyant auprès d'elle. Je passe mon bras autour de ses épaules pour la rapprocher de moi.

Moi : Sunny, ils vont nous aider, tiens encore cinq minutes, d'accord ?

Elle hoche la tête.
Ça prend plus que cinq minutes.
Je dois trouver un moyen pour qu'elle aille mieux. Je dois la calmer, mais comment ? Peut-être que la diversion fonctionnera ? Je réfléchis un instant et hésité avant de parler. Je dois tout essayer, après tout.

Moi : Tu pars dans les extrêmes direct, mais c'est comme ça que tu me plais, tu sais ?

Elle ricane en me regardant brièvement. Bon, continue Jungkook, ça peut marcher le temps qu'on vous ouvre.

Moi : Et aussi, t'as des tics bizarres.

Elle écarquille ses yeux brillants de larmes, et hausse les sourcils. Je hoche, la tête, en appuyant mon dos contre le mur sans la lâcher.

Sunny : De quoi est-ce que tu parles ?

Moi : À chaque fois que tu es en cours, tu prends ton stylo et tu donnes un coup sec avec avant de l'ouvrir. À chaque fois, même quand il est neuf et plein.

Sunny : Je fais ça, moi ?

Je hoche la tête, ça a l'air de fonctionner. Je dois la faire penser à autre chose, elle doit tenir jusqu'à ce que ces foutues portes s'ouvrent.

Moi : Aussi, tu essayes quatre fois d'ouvrir la porte après l'avoir fermé. Quatre fois. Pas une de plus, pas une de moins.

Sunny : Bon, d'accord. Mais appart ça, je ne fais pas de trucs vraiment bizarres...!

Moi : Tu veux que je te fasse une liste ?

Elle tourne vivement la tête vers moi, en ayant l'air de ne pas en revenir que je remarque de si petites choses sur elle. Mais avant qu'on ne continue, les portes de l'ascenseur s'ouvrent enfin, j'entends Sunny soupirer de soulagement. Je me lève et prends sa main pour qu'elle en fasse autant.

Pompier : Est-ce que vous allez bien ?

Moi : Elle a bien failli s'évanouir mais vous êtes arrivés avant, merci beaucoup.

Il lui fait un rapide examen.

Pompier : De rien, vous pouvez y aller maintenant.

Sunny et moi : D'accord, merci !

Nous partons et sortons de l'hôpital, enfin de l'air ! J'entends Sunny soupirer de soulagement, elle ferme les yeux et profite de l'air frais.

Sunny : Combien de temps on est restés là-dedans ?

Moi : Un peu moins d'une heure.

Elle ouvre soudainement les yeux.

Sunny : Quelle heure il est ?

Moi : Dix heures vingt.

Sunny : Merde ! Je dois être chez le coiffeur dans cinq minutes !

Elle me dit au revoir en déposant un rapide baiser sur ma joue, avant de partir en courant.

Moi : Est-ce qu'elle vient de...?

Je touche ma joue en souriant bêtement. Je ne m'attendais pas à ça, vraiment pas...