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Chapitre 2

Plantée sur le trottoir, je regardai la voiture disparaître au coin de la rue. J'étais maintenant seule, et il allait falloir que je fasse avec. Mes deux valises étaient disposées à côté de moi, pleines à craquer, alors que je n'avais même pas emmené mes armes. C'était écrit dans le règlement. Ils ne pouvaient disposer que de celles fournies par les professeurs pendant les entraînements, et seulement dans les gymnases appropriés. C'était une difficulté supplémentaire pour mener à bien ma mission et on ne pouvait pas dire que ça me plaisait.

Retenant un soupir, je regardai autour de moi, à la recherche de la porte secondaire. C'était bien beau de donner des indications, mais s'il n'y avait pas de plan pour aider à se repérer, ça ne servait à rien.

— Avec la chance que j'ai, c'est sans doute déjà un putain de test pour vérifier que les élèves ne sont pas tous teubés, marmonnai-je.

Je fouillai dans mon sac à main, à la recherche des feuilles complémentaires d'informations qui m'avaient été envoyées en même temps que mon dossier d'inscription. Cette journée et cette année scolaire commençaient bien. J'en avais déjà marre.

Ne trouvant pas ce que je cherchais parmi mes papiers administratifs, je les fourrai dans mon bagage sans même faire attention à ne pas les plier. En soupirant, je remarquai qu'une foule s'amassait à ma gauche. Ce n'était donc pas par-là que je devais entrer. Je considérai les élèves quelques instants. Leurs uniformes complètement nazes, les sourires sur leurs visages, comme s'ils étaient heureux d'être là. C'était sans doute le cas, puisqu'ils avaient payé, eux ou leurs parents, les deux mille euros nécessaires pour finaliser l'inscription. Personne ne viendrait ici sans en avoir envie. Enfin, sauf moi, bien sûr.

Sortant mon portable de ma poche, je me rendis sur le site internet de l'Institut. Il y avait forcément un plan dessus, ne serait-ce que pour montrer où se trouvaient les différentes entrées. La bouche tordue dans une grimace de concentration, j'entendis quelqu'un s'approcher de moi. Je levai les yeux dans cette direction, pour m'apercevoir qu'il s'agissait d'un garçon. L'air renfrogné, il s'arrêta à quelques mètres de moi, les mains dans les poches de son pantalon d'uniforme. Il portait un bonnet qui lui tombait presque sur les yeux. Je plissai les yeux pour mieux l'observer. J'avais l'impression que quelque chose bougeait sous son couvre-chef. Je secouai la tête pour laisser tomber ce détail. Je devenais déjà folle alors que je n'avais pas encore mis un pied dans l'établissement. L'individu donnait l'air d'être autant ravi que moi par sa présence en ses lieux.

— C'est toi Sicélie Hopps ? me demanda-t-il.

Il me fallut quelques secondes pour me rappeler de mon nouveau nom de famille. Je fronçai les sourcils, méfiante. Comment pouvait-il savoir qui j'étais ?

— Ça dépend de qui la demande, répondis-je.

Son expression blasée ne quitta pas son visage au moment où il leva les yeux au ciel. Je verrouillai mon portable et le rangeai dans la poche arrière de mon pantalon. L'inconnu me détailla de haut en bas, avant que ses prunelles ne remontent sur mon visage. C'est ainsi que je me rendis compte qu'elles n'étaient pas humaines. Elles étaient semblables à celles d'un reptile. D'un serpent.

Lui, il faisait partie de la filière gardienne, j'en mettrais ma main à couper. Il possédait forcément un don pour posséder des pupilles pareilles.

Je soutiens son regard, alors même qu'il tentait sûrement de me mettre mal à l'aise avec sa particularité.

— Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? soupirai-je.

Il fut surpris de voir que je n'en avais rien à faire de son apparence semi-reptilienne. L'un des hommes de Chef était à moitié lion. Ses cheveux étaient semblables à la crinière du roi des animaux, espèce disparue depuis maintenant des siècles. Il avait également des crocs, alors ce n'était pas des yeux un peu bizarres qui allaient m'impressionner. Ou m'effrayer.

— C'est étrange, tu es bien la première personne à ne pas me dévisager, commenta-t-il.

— Pourquoi ? rétorquai-je. Parce que t'as des yeux de cobra ? Je t'en prie, y'a pire.

Il m'observa de nouveau pendant quelques secondes, en silence.

— Tu étais censée arriver en portant ton uniforme, me rappela-t-il.

J'en étais parfaitement consciente, mais n'avais eu aucune envie de commencer à m'habiller avec ce truc horrible tout de suite. Je voulais rester moi-même le plus longtemps possible avant de devoir faire semblant d'être une gentille future gardienne qui obéit à la loi et opte pour le bien.

— Les cours commencent demain. J'ai pas envie de le salir pour rien.

Il haussa un sourcil, comme s'il tentait de mesurer la véracité de mon argument.

— Ouais, si tu le dis, mais un petit conseil. Porte-le. C'est un motif d'exclusion de ne pas le mettre.

— Sérieusement ?

Avec la chance que j'avais, j'allais certainement me faire virer avant même d'avoir fait ma rentrée. Les règles de cet institut étaient à mon goût bien trop strictes.

— T'as de la chance, cette règle ne s'applique pas dès le premier jour. Mais fais attention à partir de demain. Mets-le.

J'acquiesçai. De toute manière, c'était ce que j'avais prévu de faire.

— Sinon, tu ne m'as toujours pas dit ce que tu me voulais, ni comment tu t'appelles.

— Le professeur référant de la filière gardienne m'a demandé de t'accompagner jusqu'à l'entrée secondaire. Elle est plutôt difficile à trouver, quand on ne sait pas où elle se trouve.

On ne pouvait pas dire que je ne l'avais pas remarqué. Ça devait bien faire dix minutes que je poireautais comme une idiote pour essayer de la repérer.

— Je m'appelle Ophis.

Si je me souvenais des cours de Grec que Chef m'avait obligée à prendre, cela signifiait serpent.

— À cause de tes yeux, j'imagine ?

Il hocha la tête, un léger sourire en coin.

— Oui, mais pas que. Il y a autre chose, mais ça, tu le découvriras le jour de notre premier cours de maîtrise des dons. Tu veux bien me suivre ? Si on est en retard, on va se faire tuer. Enfin, surtout moi.

Il grimaça et, bien que je n'ai aucune envie de poser un pied à l'intérieur de l'Institut Onyx, je lui fis signe de partir devant. Il s'engagea sur le trottoir, et j'attrapai les poignées de mes valises pour m'avancer à sa suite. Attirant l'attention sur moi à cause du bruit des roulettes de mes bagages qui roulaient sur le sol, je fis comme si je n'entendais pas les murmures surpris des élèves que nous croisions et qui se rendaient vers les portes principales.

— Elle est avec Ophis, dit l'une d'elles. Tu crois que c'est une nouvelle ?

— En dernière année ? Je ne pense pas. C'est impossible, ça n'arrive jamais.

— Alors c'est sa petite-amie ?

Je levai les yeux au ciel, et ne parvins plus à entendre ce que se disaient les deux filles, puisque j'accélérai légèrement le pas pour revenir au niveau d'Ophis.

— C'est toujours comme ça ?

Les ragots c'était vraiment pas mon truc. Si nous avions été ailleurs que devant l'institut où j'étais censé être une gentille étudiante modèle, je les aurais déjà frappés. Ou peut-être cassé quelque chose, selon la méthode grâce à laquelle elles se seraient défendues.

— Il n'y a jamais de nouvelles en dernière année. Les places sont bien trop limitées pour ça. T'es une exception, alors il va falloir t'y habituer, m'expliqua-t-il.

Je soufflai. Il ne manquait plus que ça. J'allais être scrutée à la loupe en tout temps, ce qui n'allait pas me faciliter les choses.

— Mais si ça t'énerve, tu n'auras qu'à les faire flipper une bonne fois avec ta particularité, et ils te laisseront tranquille, ajouta-t-il. C'est ce que j'avais fait en arrivant, l'année dernière.

— T'es nouveau aussi ?

Non pas que je m'intéressais à sa vie, mais j'allais devoir le supporter, ainsi que tous les autres étudiants de ma licence, pendant une durée indéterminée. Il fallait bien que j'en apprenne un peu plus sur lui, surtout pour savoir à quoi m'attendre. C'est ce que Chef attendait de moi, après tout. Que j'use de tous les moyens nécessaires pour parvenir à mes fins.

— Je suis arrivé il y a un an. Les autres licences m'ont fait chier pendant trois mois parce que je suis boursier. Pour qu'ils arrêtent de me prendre pour une merde, je leur ai montré l'étendue de mon don. Depuis, ils me laissent tranquille.

Cela attisa ma curiosité. C'était rare de voir des particularités capables d'effrayer autant de personnes. Je me demandais bien quelle était la nature de la sienne. Je n'allais sûrement pas tarder à l'apprendre. Si je me souvenais bien, nous avions trois heures de maîtrise des dons par jour. Il ne me resterait plus qu'à être attentive pendant chaque cours.

— Dans ce cas, je suis pressée de savoir ce qui a pu les effrayer à ce point.

Le sourire en coin qui lui étira les lèvres me fit comprendre que je ne serais pas déçue. Cette conversation s'arrêta là. Ophis arrêta de marcher et se tourna vers le mur d'enceinte de l'école. Je le regardai faire, sourcils froncés, tentant de comprendre ce qu'il était en train de fabriquer. Il caressait la paroi, sous mon regard éberlué, quand l'une des briques s'enfonça sous sa main. Une porte apparut alors. Ce qu'Ophis venait de désactiver était une illusion.

— Tu m'étonnes que je pouvais pas la trouver toute seule. Vous en avez beaucoup d'autres, des portes planquées comme ça ?

Il leva un pouce en l'air pour me signifier que oui, pendant que, de l'autre main, il entrait des chiffres sur un digicode. Instinctivement, j'essayai de les mémoriser, mais il me cachait la vue. Je jurai intérieurement, tandis qu'il m'ouvrait la porte pour me laisser passer devant lui. Sans le remercier, j'entrai dans le périmètre de l'établissement. La première chose que je cherchai fut les machines qui permettaient de détecter la magie des métamorphes. Je ne les trouvai pas. Pas le moindre scanner, ni minuscule boîtier qui pouvait servir à cet usage.

Je me tournai vers Ophis, qui venait de refermer la porte. Elle se fondit de nouveau aussitôt dans le mur. Curieuse, je m'en approchai, et passai la main là où elle se trouvait plusieurs secondes auparavant. Sa présence n'était pas discernable. La surface du mur était lisse, et aucune minuscule encoche ne permettait d'en discerner les contours. C'était du bon travail.

Je pouvais me trouver devant elle sans la voir n'importe quand, même en la cherchant.

— Le directeur t'apprendra comment trouver son emplacement d'ici quelques jours. On peut sortir par-là, de temps en temps, quand on a des week-end de libre.

— Et les détecteurs de don métamorphique, ils sont où ? demandai-je.

Ophis fronça les sourcils, comme si je venais de dire quelque chose d'étrange. Je ne compris pas mon erreur tout de suite.

— Comment tu es au courant pour ça ? Les premières années et les nouveaux ne sont pas au courant de leur existence. C'est gardé secret jusqu'à la deuxième année.

Les règles de cette école étaient de pire en pire.

Je cherchai rapidement un mensonge pour me justifier, et le trouvai dans la seconde.

— Je suis une métamorphe, lançai-je. On m'a prévenu pour s'assurer que je ne masquerai pas un bouton avec ma particularité le jour de mon arrivée.

Heureusement pour moi, cela sembla le satisfaire.

— Je vois. C'est vrai que ça arrive, de temps en temps, que des filles dotées de ce don changent leurs traits quand elles ont de l'acné, ou les cheveux sales et qu'elles ont la flemme de les laver.

Cela m'exaspéra. Cette particularité permettait de faire tellement de choses, et certaines gamines pourries gâtées ne s'en servaient que pour se faire belle. Je ferais peut-être partie de cette catégorie, si ma vie n'avait pas été ce qu'elle est.

— Les détecteurs sont planqués dans le mur d'enceinte, on ne peut pas les voir.

Je hochai la tête, sans prendre la peine de parler. Le professeur qui était censé m'attendre n'était pas là. J'allais poser la question à Ophis pour savoir comment ça se faisait, lorsqu'il s'éloigna à grands pas.

— Les profs de notre filière s'occuperont de toi plus tard. Ils ont dû partir en mission pour aider des flics à la dernière minute tout à l'heure. C'est pour ça que c'est moi qui suis venu te chercher.

— D'accord, et on va où, du coup ?

— Au discours de bienvenue du directeur. Il va présenter les nouveaux enseignants, s'ils sont revenus d'ici là. Suis-moi.

Il s'en alla sans s'assurer que je le suive. Je le fis de bonne grâce. Si les embauchés récents étaient présents, cela voulait dire que l'homme que je voulais tuer depuis des années serait là aussi.

Mes poings se serrèrent. Allais-je résister à la tentation de l'assassiner devant tous les autres élèves de l'école ? 

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