chapitre 9
Je marchai à pas de course en ignorant l'appelle de Mel derrière moi, bien décidé à le jeter dehors. J'arrivai très vite à l'entrée et le vis debout, tête baissée, les mains dans les poches. La volonté de lui donner une claque bien forte me démangeait, vraiment.
Calme-toi Amber. Ne lui donne pas la satisfaction de te voir perdre ton sang-froid, conseilla conscience.
Je pris une grande respiration et m'approchai à une distance suffisante pour pouvoir lui parler. Mon coeur allait flancher lorsqu'il relevait la tête et que je croisais son regard brillant, plein de regrets, mais je me ressaisi vite et essayai d'avoir l'air le plus neutre possible.
- Je..
- Non Jason, tu n'as rien à faire ici, le coupai-je.
- S'il te plaît, écoutes-moi, il se rapprocha, mais je m'empressai de reculer.
- Je ne veux pas t'écouter Jason. Tu m'as menti, tu m'as trompé, point final. Maintenant, j'exige que tu partes de cette maison.
- Amber...je...je t'aime, m'implora-t-il.
Sans même m'en rendre compte, ma main vint se poser sur sa joue d'une telle force qu'on pouvait entendre le bruit dans toute la maison. Il semblait surpris, mais ne fit rien. Il baissait juste la tête.
Jamais je ne l'avais giflé auparavant, car je n'étais pas du genre à me défouler ou à extérioriser ma colère. D'autant plus que je ne me m'étais en colère que rarement. Si je voulais blesser quelqu'un, les mots me suffisaient amplement. Et croyez-moi, ça faisait encore plus mal, car les mots atteignent encore plus que les coups.
Je le fixai alors dans les yeux et ne montrai aucune émotion. J'étais assez doué dans le domaine de la comédie.
- Que tu m'aimes ou non, je m'en fous. Dégage de cette maison.
Je fus moi-même étonné par le niveau de froideur à laquelle je lui ai parlé. Mais après tout, il le méritait.
Il comprit enfin le message et se dirigea vers la sortie, les larmes aux yeux en disant qu'il n'abandonnerait pas. Fatiguée, j'allai vers ma chambre et m'adossai au lit.
Comment a-t-on pu en arriver là ? demanda ma conscience.
Sincèrement, je ne savais pas. Tout allait pourtant bien entre nous.
Je me souvenais du jour où tout a commencé.
Flashback
- Mais maman, je ne veux pas assister à ce dîner avec vous, me plaignai-je.
- Si, tu vas y assister. Et puis ce n'est pas comme si tu ne les connaissais pas.
- Mais je ne veux pas. Ce sera très ennuyant et comme à chaque fois vous n'allez parler que d'affaire et je serai exclue, protestai-je.
- Tu ne vas pas t'ennuyer parce que cette fois-ci, ils viennent avec leurs fils et il a le même âge que toi si je ne me trompe pas, alors ne fais pas de caprice.
Elle le dit avec ce ton autoritaire qui me fit toujours frissonner.
Je ne discutai plus puisque ça ne servait à rien et montai me changer pour le dîner. J'optai pour une robe noire classique avec des escarpins rouges pour un peu de couleur et descendis aider ma mère pour le repas.
Ils arrivèrent trente minutes après, toujours très classe, une bouteille de vin à la main. Je constatai qu'ils n'avaient pas changé d'un poil : Maria toujours aussi belle avec sa coupe au carré brun et un tailleur sur mesure et Paul vêtu aussi d'un costume sur mesure, toujours accompagné de sa montre en or fétiche.
Mes parents travaillaient quelquefois avec Paul Crawford, le directeur de la très grosse société Crawford Corporation, qui était une grande pointure dans le milieu du business : possédant plusieurs bâtiments ou buildings dispersés dans tout le continent, ou encore investisseur dans plusieurs domaines qui rapportent de l'argent. Et bien évidemment, il était un des meilleurs partis dans la politique.
Sans prétention, mes parents aussi étaient très célèbres dans le milieu, mais ce n'était pas comparable. Donc, quelques fois ils venaient dîner chez nous ou même l'inverse pour parler de nouveaux projets, mais étonnamment, je n'avais jamais fait la connaissance de leur fils. Et aujourd'hui encore, il n'était pas présent.
Nous commençâmes à manger, mais ma mère ne put faire une remarque sur l'absence de leur fils.
- Maria, je croyais que votre fils vous accompagnerait cette fois-ci. J'avais hâte de faire enfin sa connaissance.
- Effectivement, mais il a eu un empêchement de dernière minute, s'excusa-t-elle. Il est en route, il nous rejoindra un peu plus tard.
C'était enfin au moment du dessert, après plusieurs demi-heures d'ennui à assister au débat au sujet du développement durable, que quelqu'un frappa à la porte. Je soupirai de soulagement en trouvant enfin l'excuse pour quitter cette maudite table. Mais je restai figé en voyant qui se tenait derrière la porte.
- Oh, tu dois être le fils, s'extasia ma mère en me rejoignant, tout sourire. Entre, ils sont au salon.
Il esquissa un petit sourire qui fit rater un battement à mon cœur tandis qu'ils se dirigèrent vers l'autre pièce.
Oh mon Dieu.
C'était Jason Crawford, le plus beau mec du lycée, un mythe !
Pourquoi ? Parce qu'il était inaccessible. Malgré son charme fou donné par son père américain et sa mère brésilienne, il n'était jamais sorti avec une fille du lycée. Il les a toutes remballées, toutes, les unes après les autres. Mais ne vous méprenez pas, il n'était pas gay. Il n'aimait juste pas sortir avec une fille de la même école, ce qui le rendait encore plus attirant. Et devinez quoi, j'étais amoureuse de lui au collège.
J'essayai de remettre mes esprits en place et je les rejoignis en me forçant de paraître la plus naturelle possible.
- Vous avez un beau jeune homme Maria, commenta ma mère.
Je confirme, très beau.
- Il s'appelle Jason, le futur héritier de mon empire, se vanta Paul.
Il fit une poignée de main à mes parents et à moi aussi.
Tuez-moi.
- Je suis ravie de faire enfin ta connaissance Jason. Voici ma femme Amanda et ma fille Amber, je crois que vous avez le même âge.
- Oui euh... nous sommes dans le même lycée, répondit-il, en me fixant sans que je sache le sens de son regards, ce qui me mit énormément mal à l'aise.
Les regards de nos mères s'illuminèrent d'un coup et je commençai à stresser. Je connaissais tellement ma mère que je savais ce qu'elle avait en tête.
- Le monde est petit non ? Que diriez-vous de vous promener un peu pendant que nous parlons affaire ?
Elle a osé...
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Saluuut !
La claque il l'a bien mérité non ? À la place je lui aurais donné bien plus et vous ?
Sinon, petit flashback sur le début du couple Jason-Amber, vous en pensez quoi ?
La suite prochainement ^ ^
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