Chapitre 21
Oui, j'étais un peu claustrophobe. Thomas le remarqua et se mit aussitôt devant moi en me prenant la main. Il leur demanda de nous laisser partir puisque je ne répondrai jamais à leur question. Bien sûr, sa demande leur était complètement égale. Ils se rapprochèrent encore plus et devinrent même plus nombreux. Ils nous bloquaient tout accès. Je commençais sérieusement à manquer d'air.
- Thomas... si on ne sort pas... je vais m'évanouir, dis-je, tentant de gérer ma respiration.
Il leur pria encore une fois de nous laisser partir. Mais ils ne l'écoutaient pas et continuaient leurs questions.
" Comment avez-vous réagi en apprenant que vos parents sont avec des trafiquants ?"
" Étiez-vous au courant ?"
" Que cherchent-ils à faire ?"
" Pourquoi ils ne vous ont pas emmené ?"
Je sentis la colère de Thomas augmenté par la pression qu'il exerçait sur ma main.
" Ils ne vous aiment pas, le saviez-vous ?"
C'était la question de trop. Il empoigna d'un seul coup le col du journaliste qui avait posé la question et tout le groupe eu un mouvement de recul, moi y compris.
- Vous ne voyez pas que vous l'étouffez ? leur demanda-t-il dans un grognement, avec un regard assassin à l'homme qu'il tenait.
- Nous ne faisons que notre travaille jeune homme, répondit celui-ci en souriant de toutes ses dents.
Il le provoquait. Ces foutus journalistes étaient toujours prêts à tout pour avoir une information croustillante à publier. Il ne fallait pas qu'il fasse n'importe quoi. Frapper un journaliste n'allait pas du tout nous aider, au contraire, ça ferait un scandale de plus. J'imaginais déjà leur titre à la une : " L'ami d'Amber Collins abat un innocent journaliste ! N'est-elle entourée que de malfrats ? "
Je vis ses yeux bleu azur s'assombrir. Il leva encore plus son bras et était prêt à le frapper.
- Personne n'a de question à me poser ?
Tout le groupe se retourna vers la voix. C'était Jason. À sa simple vue, ils se ruèrent vers lui, nous dégagent le passage.
- Thomas, lâche-le maintenant, lui demandai-je.
Il relâcha l'homme qui accourut aussi vers lui. Il fallait dire qu'il était leur préféré: il avait cette prestance lorsqu'il parlait aux journalistes ou lors d'un discours. Un vrai fils à son père.
Il me jeta un coup d'oeil et je le remerciai par un sourire, parce que je ne savais pas ce qui aurait pu se passer si Thomas avait blessé cet homme. D'ailleurs Thomas n'était pas encore redescendu de sa colère. Je lui pris alors la main et l'emmenai vers la voiture. J'allais entrer vers le côté conducteur, mais il me stoppa en disant qu'il voulait conduire. Je changeais alors de côté et on partit en silence direction chez moi.
Arrivant dans ma suite, je me changeai immédiatement, pour me mettre à l'aise. Je cherchai alors de quoi mettre dans mon armoire lorsque Thomas entra, lui aussi cherchant ses habits dans le miens. Puisqu'il habitait quasiment chez moi, je lui avait laissé une place dans mon armoire pour y mettre ses vêtements.
Il trouva ce qu'il cherchait et s'en alla sans un mot. Thomas était du type boudeur. Il fallait s'occuper de lui lorsqu'il était de mauvaise humeur. Je n'avais jamais vu une personne qui avait autant besoin d'attention. Un vrai gamin.
Donc une fois changé, je me dirigeai vers le salon et me positionnai entre lui et la télé, le portable en main. Il me regarda intrigué lorsque je composai un numéro.
- Restaurant bonjour.
- Oui bonjour, je voudrais commander un cassoulet pour deux s'il vous plaît.
Je vis une petite étincelle dans son regard, même s'il faisait semblant de regarder la télé. Je donnai nos coordonnées et terminai l'appel.
Je m'assis alors sur le canapé à sa droite et regardai la télé. Nos silences commençaient à me peser. Puis j'eus une idée. Je m'allongeai par terre près de ses jambes sous son regard curieux.
- Tu fais quoi ? me demanda-t-il.
- Rien, l'assurai-je.
Il reprit son visionnage tandis que je me rapprochais encore plus. Et sans qu'il s'y attende, je lui retire un poil.
- Aïe ! Tu es folle ? gémit-il en sursautant.
- Désolé ?
Il murmurait je ne sais quoi. J'attendais un peu et lui retirai encore un autre.
- Mais !!!
Et un troisième.
- Amber !!! rugit-il en se redressant.
Je déguerpis à la vitesse de l'éclair vers ma chambre, en essayant de fermer la porte qu'il arrivait à bloquer.
- Tu ne sais pas combien ça fait mal ! cria-t-il à travers la porte.
Je ne répondis pas et concentrai mes forces pour ne pas le laisser entrer, mais c'était difficile. Si nous continuions, nous risquions de nous blesser, quelqu'un pouvait y perdre un doigt. Toutefois, ce n'était pas le doigt que je perdis, mais l'équilibre, lorsqu'il poussait la porte. Je courus vers un coin pour me réfugier. Et contre toute attente, il vint me faire un câlin.
Je ne comprenais pas trop, mais le serrai aussi dans mes bras.
- Je t'aurais tué sur-le-champs si je n'avais pas besoin qu'on fasse ma lessive, murmura-t-il dans mon oreille.
Je m'écartai et le fusillai du regard.
- Fait le toi-même.
- Je plaisante, prétendit-il en souriant, en sortant de la chambre.
- Hum, sortis-je, à ses pas. Je savais qu'il blaguait à moitié.
Il soupirait en s'asseyant sur le canapé. Un Ange passa. Après un moment, il me demandait de visionner Harry Potter avec lui.
- Hors de question, répondis-je catégorique. Tu sais très bien que je déteste ça !
Oui, aussi surprenant que cela puissait paraître, je faisais partie des rares personnes qui n'appreciaient pas cette saga. Je ne voyais pas l'utilité de cette série. Je la trouvais incensée et pathétique.
- S'il te plaît, on va regarder le dernier, tu ne l'as pas encore vu.
- Je doute que ça diffère des six autres avant.
- Aller, on ne sait jamais, peut-être que tu vas aimer.
Je pris un instant pour réfléchir. Il y avait une chance pour que la fin ne soit pas aussi pitoyable que les autres.
- Bon OK, cédais-je. Mais tu me le revoudras.
- Comme toujours, rétorqua-t-il en me faisant un clin d'oeil.
Je le rejoignis en souriant. Le film commençait et je m'installai confortablement sur ses jambes comme à mon habitude.
Finalement, j'avais tort. Le dernier était encore plus nul que les précédents. Evidemment, Thomas n'était pas du même avis. Il était complètement émerveillé par cette fin " magistrale " comme il le dit si bien. Il se leva du canapé en ramenant nos restes à la cuisine pendant que je nétoyais le salon. Après quelques minutes, mon portable vibra, signalant un nouveau message.
- De l'inspecteur de police : Bonjour mademoiselle Amber Collins. Je vous prie de venir au poste demain matin à 9 h suite à de nouvelles informations à vous communiquer. Merci.
La lecture de ce message me ramena à la réalité: mes parents. Je devais avouer que j'avais un peu oublié ce détail de ma vie jusqu'à ce matin, en dépit de la lenteur de l'enquête. En plus, Thomas avait tout fait pour me changer les idées. Mais le fait était là, la police avait de nouvelles pistes et je me demandais à quel sujet. Ils avaient peut-être trouvé un moyen de les contacter, ou ils avaient les raisons qui les poussaient à rester à Hong Kong. Je me demandais vraiment leur rapport avec ces criminels, s'il y avait un rapport.
Poussé par ma curiosité, j'allai vers ma chambre et pris mon ordinateur pour en savoir plus sur cette organisation. Ce qui apparut me glaça le sang.
" Lointaines héritières des sociétés secrètes de la fin du xviie siècle, les triades chinoises forment aujourd’hui une mafia puissante qui n'a plus aucun rapport avec la Triade originelle. Ils sont aujourd'hui plus de 250 000 toutes familles confondu.
La Triade originelle était une société secrète née en opposition à la dynastie mandchoue des Qing à la fin du xviie siècle. Ses fondateurs auraient été des moines du monastère Shaolin, où le kung-fu a été inventé et enseigné. Société patriote, elle voulait restaurer l’ancienne dynastie Ming. Pour ce faire, elle a soutenu pendant des siècles de nombreuses révoltes contre la dynastie mandchoue. Ses membres possédaient un langage codé, des signes de reconnaissance et pratiquaient des disciplines de combat tenues secrètes.
Mais, dès le milieu du xixe siècle, certains de ses membres avaient rompu avec l’idéal des origines et pratiquaient une violence gratuite au service de leurs seuls intérêts. Des loges de la Triade originelle sont ainsi devenues des gangs de voleurs et d’assassins.
En 1949, les communistes les déclarent hors-la-loi. Elles fuient alors la Chine Populaire pour s’installer à Hong Kong, Macao ou Taïwan. Dès lors, ces sociétés ne sont plus qu’un pâle reflet de leur glorieux passé. Toute leur activité se centre alors autour du crime organisé.
Les triades sont au cœur du trafic de drogue en provenance du Triangle d'or et du Sri Lanka. Cette région produit chaque année la moitié du volume mondial d’opium et de ses dérivés dont principalement l’héroïne. Les triades sont très présentes dans l’économie mondiale. Elles constituent un grand péril financier. En effet, pour donner un exemple, 1,1 % du PNB américain, soit 50 milliards d’euros, ont été produits par les triades pendant les années 80.
Le rattachement de Hong Kong à la Chine en 1997 a soulevé quelques inquiétudes chez les dirigeants mafieux. Cependant, le gouvernement chinois témoigne d’une étrange mansuétude à l’égard des triades. Ces groupes très riches réinvestissent une large part de leur argent sale sous forme d’investissements en Chine. Ainsi, le ministre de la Sécurité publique chinois d'alors, Tao Siju, a déclaré en 1995 que « les membres des triades ne sont pas tous des gangsters. S’ils sont de bons patriotes, s’ils assurent la prospérité de Hong Kong, nous devons les respecter. » Il a même affirmé que « le gouvernement chinois est heureux de s’unir à eux. ». Le rattachement de Hong Kong et de Macao et l'ouverture économique de la Chine, va ainsi permettre aux triades de se réinstaller massivement sur le continent principalement la 14K, le gang des bambous unis et le gang des Quatre mers.
Les groupements mafieux se divisent en trois niveaux. Au sommet trône un chef nommé Tak khunn, la « tête de dragon ». Il donne les grandes orientations à son groupe. Peu de membres connaissent sa véritable identité. Sous ses ordres, il y a plusieurs responsables. Ils ont conservé les noms traditionnels des officiers de loge.
L’« Éventail de papier blanc » s’occupe des finances.
Le « Bâton rouge », spécialiste en arts martiaux, se charge du respect de la loi interne.
La « Sandale de paille » est délégué aux affaires extérieures du groupe.
Le « Maître des encens » a la tâche de recruter les membres.
Enfin, les membres les plus nombreux sont les « soldats » qui constituent le bras armé de l’organisation. À chaque fonction correspond un code chiffré que l’initié exprime par un simple geste : 489 pour une « tête de dragon », 432 pour une « sandale de paille », ou 49 pour les « soldats ».
L’intronisation d’un nouveau membre répond à une cérémonie particulière. On décapite un coq dont le sang est mélangé à un breuvage alcoolisé. Le futur nouveau membre jure alors de rester fidèle à la société. Puis, il s’entaille un doigt et verse quelques gouttes de son sang dans la décoction préparée. Tous les membres présents trempent leurs lèvres dans la coupe afin de sceller sa promesse.
Les triades sont indépendantes les unes des autres. En 2016, on dénombre une dizaine de grandes triades chinoises. Sun Yee On est l'une des plus importantes des triades chinoises.
Basée à Hong Kong, on estime qu'elle comprend 25 000 membres. Elle est réputée pour être implantée en Europe (Royaume-Uni, Belgique, France, Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Espagne, Tchéquie), aux États-Unis et au Canada, en Russie et dans la province de Guangdong, en Chine continentale.
Sun Yee fut fondée par Heung Chin, originaire de Chaozhou, en 1919. Il fut déporté à Taïwan au début des années 1950 et continua à diriger l'organisation depuis l'île. On pense qu'ensuite Sun Yee On fut contrôlée par son fils ainé Heung Wah-yim, qui officiellement travaillait comme employé dans un cabinet juridique. "
Je restais sans voix. Comment était-il possible qu'une organisation comme celle-là existe ? Je n'entendis même pas ce que me dit Thomas et me jettai sur le téléphone pour qu'il vienne voir ce que j'avais trouvé. J'appelai Jason.
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Bon bah salut!!! Je pense que je vais me faire assassiner *se recroqueville dans un coin pour attendre les coups*.
Bref. Je sais que je n'ai pas posté depuis très trèssss longtemps mais je n'avais vraiment pas le temps. Comme je l'ai dit, j'étais très occupé et je n'arrivais pas à gérer donc je m'excuse. J'ai enfin eu le temps de continuer alors j'ai essayé de faire un chapitre plus long pour me faire pardonner. Je vous incite à relire les derniers chapitres pour vous remettre dans le bain ( si j'ai encore des lectrices). J'espère que ça vous plaira.
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