Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

ͼɧɑρɨʈɽε 8

Le calme de la nuit retomba sur cette portion de route appartement non fréquentée. La quiétude s'accompagnait du chant du vent, qui m'effleurait le visage, et de celui des insectes tapis dans la végétation.

Le souffle toujours erratique, je fermai les yeux, m'efforçant de vider mon esprit. J'étais à nouveau hors de danger. Mais pour combien de temps ?

— Ça va, Aël ? s'enquit Haslow.

Incapable de lever le pouce, j'émis un grognement pour prouver que je n'avais pas trépassé.

— On dirait que ta partie de cache-cache angélique t'a bien vanné ! Mon pauvre.

Ugh... Était-il même possible d'espérer du répit avec un tel abruti dans les parages ?

Il me restait tout juste la force d'ouvrir les yeux tandis que leurs pas se rapprochaient. Haslow marchait lentement, en se tenant les côtes. J'eus le loisir de la voir se hisser sur ses pieds pour flanquer à Paxton une bonne claque derrière la tête.

— Aïeuh ! Sérieux ? ronchonna la victime, qui se retourna dans un sursaut et se frotta le crâne comme si elle souffrait le martyre.

J'esquissai un sourire moqueur alors que Haslow lui passait un bon savon.

— On en est là à cause de toi ! On dirait que tu relâches de plus en plus ta vigilance. Par excès de confiance, ou par bêtise ? Je l'ignore, mais ça aurait pu très mal tourner. Dis-moi comment tu comptes passer Exécuteur si tu te gourres même dans tes symboles de protection ?

— Le job est plus ciblé, m'man, marmonna-t-il en levant les yeux au ciel. À chaque mission, je saurais ce que je traque et je me préparerai en fonction. Là, c'était de l'impro totale. C'est pas comme si j'avais pu vérifier l'agencement correct d'un sceau de dissimulation en despi¹ sur Wikipédia. D'ailleurs, si vous n'étiez pas dans les parages j'en aurais même pas eu besoin. Je les aurais dégagés en deux-deux ces fils de...

— Cesse de jurer ! Et ta bien piètre excuse souligne exactement ce que je pointe du doigt, à savoir que tu ne pourras pas toujours compter sur ton don inné. Tu devras redoubler de minutie si tu veux vraiment changer de faction. Être prêt aux imprévus en tout temps, encore plus que maintenant.

Je fronçai des sourcils en écoutant leur dispute déroutante. L'inquiétude de Haslow transpirait dans ses mots. Elle était donc bien la mère de Paxton. Mince alors, la pauvre... Mais quel pouvait bien être le don inné de cet idiot ? La goujaterie ?

Et puis, c'était quoi cette histoire de faction ou même d'exécuteur ?

— Bon, allez, reprit la sorcière. L'expulsion ne fera pas effet bien longtemps. Je vais tracer de vrais cercles de dissimulation. Toi, aide Aël à remonter en voiture avant que je te rappelle qu'avoir vingt-quatre ans n'est pas gage de ne plus recevoir une bonne correction.

Paxton finit par ricaner bêtement. Sa mère ébouriffa ses cheveux – déjà en bataille –, avant de se diriger vers le véhicule bien amoché. Le fils acheva son avancée jusqu'à moi et s'accroupit à mes côtés. Sous cet angle, il avait presque l'air sympa.

— Tu peux te lever, ou je dois te porter ?

Contre toute attente, il tendit la main. Je dégageai immédiatement mon bras.

— Ne me touche pas !

J'en avais plus qu'assez des contacts humains. Et pour un bon moment ! Il y avait d'abord eut le type qui m'avait brûlé le bras. Puis la vision d'horreur générée par celui-là à l'hôpital. Et, cinq minutes à peine auparavant, ces satanés Anges essayaient de me liquéfier le cerveau !

— Chat échaudé craint l'eau froide, visiblement, baragouina le Libérateur. Faut pas te toucher, faut t'appeler ni il, ni elle. Y'a autre chose que je dois ajouter sur la liste des capitices d'Aël ?

Je sentis son regard pesant mais m'acharnai à l'éviter.

— Oui, soufflai-je en fixant le goudron. Ne m'adresse la parole que quand c'est nécessaire. Sinon, laisse-moi tranquille.

— Mouais, comme tu veux... Dans quelle merde je nous ai fourrés, quand même. On n'est vraiment pas rendus, sur ce coup.

Il se releva en marmonnant pour lui-même et s'éloigna un peu, mais sembla tout de même attendre de voir si je parvenais à me relever. Je repoussai les mèches retombant devant mon visage et serrai les dents afin de me redresser en position assise. Mes mains, encore un peu tremblantes, se posèrent à plat sur le sol frais. L'énergie apaisante de la terre me fit du bien. Mais si ma respiration était redevenue régulière, les forces me manquaient encore.

Allez Aël, debout et paré.e à... affronter peu importe ce qui va encore te tomber dessus.

Je me boostai avec mon mantra et m'y repris à deux fois avant de réussir à me relever. J'avais l'impression d'être en miettes. À mon grand soulagement, Paxton ne tenta pas de m'aider et s'abstint de me lancer une nouvelle vacherie. Tandis que j'avançais à petit pas douloureux, il me paraissait surtout attentif. Prêt à réagir si je m'effondrais ou, encore pire, si une tignasse rousse se repointait à l'horizon.

Cette réflexion me combla de curiosité. Même avec des origines bien distinctes, les Anges avaient tous l'air roux aux yeux bleus. Était-ce une pure coïncidence, ou la preuve d'un fétichisme incongru au Paradis ?

Perdu.e dans mes pensées décousues, je me traînai à la suite de Paxton en épongeant le liquide rougeâtre sur mon front à l'aide de ma manche. Mon sweat était déjà fichu, de toute façon. D'où j'étais, je vis une Haslow hyper concentrée tracer des dessins à la craie sous le capot ouvert de la voiture. En arrivant plus près, mon regard se posa sur autre chose. Un losange aux bords épais, contenant des symboles étranges à l'intérieur de ses angles. Ce dessin là était peint sur une des portières – avec du sang frais, à en croire les sillons humides coulant des contours.

— Marque d'expulsion, expliqua Paxton en m'ouvrant la portière arrière. La tracer sur n'importe quelle surface avec ton sang éjecte directement les emplumés à des milliers de kilomètres.

— Je me demande si, celle-là, tu serais parvenu à la dessiner correctement, râla Haslow. Heureusement que j'étais avec toi, ce soir.

Je constatai seulement à ce moment-là que sa chemise noire était trouée, mais surtout imbibée d'un liquide foncé au niveau du flanc. Pourtant, elle ne cillait pas. Son fils profita du fait qu'elle ne voyait pas son visage pour lever les yeux au ciel. Dans son dos, Haslow tourna brièvement le regard vers nous, puis se concentra à nouveau sur sa besogne.

— Contente de te voir sur pieds, Aël. Monte directement en voiture, s'il te plaît. Je n'entends pas te presser, mais on dirait que tu ne sais pas masquer ta signature énergétique. Ça doit être comme ça que les Anges nous ont retrouvés... J'ai inscrit de nouveaux symboles de dissimulation pour cacher ta présence à bord. On devrait pouvoir reprendre la route tranquilles, en changeant radicalement d'itinéraire. Paxton, tu vas conduire pour que j'aie les mains libres au cas où.

Haslow ferma le capot et s'essuya les doigts dans un torchon. Son fils tapa sur le toit afin de regagner mon attention. Décidément, quel impoli ! Je roulai des yeux mais m'engoufrai en vitesse dans l'habitacle. J'y retrouvai mon père, allongé sain et sauf — si on pouvait encore le dire — sur la banquette arrière. Je lui soulevai la tête pour m'installer et lui frictionnai l'épaule.

— Papa, je suis soulagé.e que tu n'aies rien.

— On a eu du bol ! Ta Titine n'a presque rien.

Paxton s'adressait à sa mère, nous avions parlé quasi simultanément. Il en pouffa légèrement, Haslow esquissa aussi un sourire amusé. Pourtant, je devinai que les deux souffraient. Lui se tenait à présent le bras ; je remarquais tout juste l'énorme entaille dans sa veste, au niveau de l'épaule. Mais bien qu'impressionnante, sa blessure ne semblait pas saigner autant que celle de Haslow. Cette dernière avait déchiré les deux manches de sa chemise et improvisé un garrot autour de sa taille.

Sans plus se plaindre, ils remontèrent promptement en voiture et nous reprîmes la route, Paxton au volant.

J'avais tant de questions à poser, tant d'inquiétudes à formuler, mais mes paupières s'alourdirent d'un coup. La tempe appuyée contre la fenêtre, je sombrai dans le trou creusé par une intense fatigue.

***

« Cette marque ne te protégera plus. »

« L'heure du Saint Jugement a sonné, enfant profane. »

« Au nom de la Créatrice ! Que l'ignominie disparaisse pour endiguer la prophétie ! »

Des tas d'images se bousculent dans ma tête. Et cette lumière dans mon crâne... Elle est destructrice !

Je n'en peux plus, de cette douleur. Je veux qu'elle cesse. Je veux que tout le monde me laisse tranquille !

***

— Eh... Debout.

On me saisit l'épaule. Ouvrant immédiatement les yeux, je me redressai et inversai cette prise d'un mouvement vif.

Quelque chose me brouillait la vue. Tout ce que je décelais, c'était une forme floue, comme entourée de crépitements d'un bleu sombre. Pas de visage, pas de corps... Je ne savais pas dans quelle nouvelle galère je me trouvais, mais plus rien ni personne ne s'en prendrai à moi.

Mû.e par la nécessité de me défendre, je resserrai ma poigne.

— Aël ! entendis-je crier. Putain, lâche-moi !

Je perçu d'un coup plusieurs énergies distinctes s'agiter autour de moi.

Trois menaces... Non. Quatre.

— Aël ! Tu m'entends ? s'émut une voix féminine, peut-être... familière. Calme-toi. C'est seulement Paxton.

— Lâche-moi tout de suite, crétin !

— Hé ! Pax, non, baisse ton arme ! Aël... Aël, s'il te plaît, regarde-moi. C'est Haslow. Tu me reconnais ?

Trop d'agitation. Bien trop de mouvements autour de moi. Le danger était trop palpable, l'angoisse me rongeait les tripes.

Étonnement, ma main généra des pics électriques qui se propagèrent à ce bras intrus.

Tant mieux.

Je ne pouvais me laisser à nouveau infliger ce supplice. Toute menace tangible devait être éliminée.

_______________

Lexique :

En despi¹ (argot) : en vitesse, rapidement.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro