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ͼɧɑρɨʈɽε 5

Hébété.e, je fixai Haslow de longues minutes. Mes méninges, qui tournaient jusqu'ici à plein régime, venaient de caler sec.

— Allô ! La Terre appelle la Lune, s'impatienta le psychopathe en arrière-plan.

Il tapa fort dans ses mains en vue de retrouver mon attention. Je tressautai et baissai la tête pour éviter son regard. Hors de question que je revive ne serait-ce qu'une seconde du chaos présent dans ses yeux.

— Laisse-lui un moment pour digérer tout ça, me défendit la femme - Haslow. Les Lwas¹ auxquels j'ai fait appel repousseront encore un moment le retour des Anges. Quant au sort d'illusion, il trompera le personnel soignant sur notre présence dans cette chambre tant que je ne l'aurais pas rompu.

Je me pinçai les lèvres en entendant le Paxton soupirer d'agacement. J'essayais vraiment de donner un sens à tout ce délire. Les Anges et le Paradis existeraient, je serais devenu.e une menace à leurs yeux... Mais comment ? Qu'avais-je fais de mal et aurait-ce un rapport avec ce qui nous était arrivé à mon père et moi en début de soirée ?

Si oui, pourquoi cela ne nous explosait-il au visage que maintenant ?

Je glissai la main dans celle de papa et lui frictionnai le bras afin de me raccrocher au tangible. Osant à peine lancer un œil dans la direction du fou furieux, je m'adressai ensuite à Haslow d'une voix ténue.

— Votre gars, là... C'est un tueur. Si les Anges et le Paradis existent, pourquoi le laissent-ils tranquille et pas moi ? Je n'ai jamais fait de mal à personne.

— Pour l'instant... Mais vu la réputation de sadiques des Néphilims ça ne saurait tarder, marmonna l'assassin. Si toutefois t'en es vraiment un.

Du coin de l'œil, je le vis fourrer les doigts dans ses cheveux courts. Il se décolla ensuite du lit pour se rendre aux fenêtres. De son coté, Haslow s'assit sur le meuble juste à côté de moi et joignit les mains sur son genou. L'odeur atténuée de jasmin émanant d'elle était plutôt apaisante. Ses yeux marron me couvrirent patiemment, je lui retournai l'attention. Je dû m'avouer que rien en elle ne respirait l'hostilité. C'était même tout le contraire. Cette femme semblait bien dégager une certaine force, mais mêlée à une nature très maternelle.

— Explique-moi, mon beau, que veux-tu dire par-là ?

— Qu'il tue des gens...

Le sens de mes mots me paraissait assez clair à la base pour ne pas être questionné alors oui, je me permis une once de condescendance. Le concerné ricana depuis les fenêtres. Un bras replié sur le mur séparant les deux, une main dans sa poche, il regardait en contrebas et embraya sans même prendre la peine de se tourner dans notre direction.

— Quand tu dis « des gens », tu penses bien Vampires, Démons, sans oublier ces putains de Loups-garous et j'en passe, qui s'éclatent en butant des innocents ? Parce que, ouais, j'en dézingue à chaque fois que l'occaz se présente. Et j'adore ça.

— Aurais-tu entrevu ces évènements, Aël ?

La voix de Haslow resta si calme, elle n'avait pas l'air choquée par ce qu'il venait de déclarer. En même temps, si les Anges existaient dans leur monde de cinglés, pourquoi se priverait-on d'un Emmet Cullen ou d'un Jacob Black ? Il ne restait qu'à savoir si leurs Vampires brillaient aussi comme des boules à facettes...

Ramenant mes cheveux désordonnés sur le côté, je me mordis la lèvre avant de soupirer.

— Je... J'en ai vu une partie, oui. Dans ses yeux.

Les miens se prirent d'admiration pour les draps couvrant mon père. Entre le fait d'envisager une telle énormité et de la dire à haute voix, il y avait un véritable fossé ! N'importe quelle personne saine d'esprit croirait que je sombrais moi aussi dans la folie. Je le pensais moi-même. Pourtant, la dame rebondit naturellement sur une autre interrogation.

— As-tu souvent ce genre de visions, en regardant ou en touchant les gens ?

— Non. Ça a commencé ce soir.

— D'accord, tes dons doivent être en éveil. Te souviens-tu de l'organisation à laquelle j'ai mentionné appartenir ?

Je hochai la tête. Haslow avait laissé entendre qu'elle et le tueur défendaient les personnes en grand danger.

— Bien, il s'agit de l'OLCCS, l'Organisation de Lutte Contre les Crimes Surnaturels. Paxton et moi sommes tous deux des Libérateurs. Ça veut dire que nous sauvons des innocents qui se retrouvent face à des menaces contre lesquelles ils n'ont pas les moyens de lutter. Ces fameuses menaces surnaturelles. Toutes les espèces que vient de citer mon petit con existent depuis au moins des millénaires.

L'intéressé pouffa d'un léger rire, sans relever l'appellation affectueuse. Haslow continua.

— De nos jours, elles cohabitent généralement sans mal entre elles et avec les Humains, en suivant des lois internationales. Ces dernières sont régies pour préserver l'équilibre du monde ordinaire. À la fois de la nature parfois prédatrice de ces êtres surnaturels, mais aussi de la terreur que provoquerait la révélation de leurs vraies identités aux personnes lambdas. Toutefois, certains individus mal intentionnés, isolés ou en bandes organisées, sévissent dans l'ombre. En toute illégalité. Ceux-là, nous les traquons et il arrive que nous devions les éliminer.

— Et les Anges ? m'enquis-je. Quel est leur rôle dans tout ça ? Les traquez-vous aussi au nom d'Olcès ?

Paxton s'adossa au mur et intervint ce coup-ci dans notre conversation.

— De l'OLCCS. O.L.C.C.S, c'est un sigle, pas un nom propre. Et nope. On ne joue clairement pas dans la même cour. À part avoir des airs moralisateurs et nous regarder comme des merdes quand ils interviennent sur Terre pour faire respecter « les volontés de la Créatrice » – il mima des guillemets avec ses doigts avant de poursuivre –, ces fadas ne servent pas à grand-chose.

— C'est parce que nous avons obtenu d'eux qu'ils se cantonnent à leurs missions initiales et nous laissent gérer la laideur engendrée par les différentes espèces peuplant la Terre. Depuis plusieurs centaines d'années, les diverses nations de l'OLCCS veillent à maintenir l'ordre mondial et réduire le taux de criminalité inter ainsi qu'intra-espèces. À ma connaissance, il est vraiment rare que les Soldats du Paradis débarquent pour mener des actions de représailles. Cependant, je ne suis qu'une pauvre humaine, avec des informations limitées. Rayzha pourra nous en dire plus. Je vais la rappeler, d'accord ? Essaie de garder ton calme. Pour l'instant, tu es hors de portée des Anges.

J'acquiesçai à nouveau. Elle jeta une œillade à son acolyte en sortant son portable de la poche de sa veste. Il se rapprocha de nous, se pencha par-dessus les jambes de mon père pour reprendre son paquet de M&M's et se hissa sur le bord du lit médical. Je l'observai en biais, sans mot dire.

Il donnait la fausse impression d'avoir une attitude très nonchalante. Je savais pourtant à présent combien il s'avérait observateur, ultra réactif et aussi sacrément sombre derrière son faciès badin. Le pire, c'était l'harmonie de son visage. On se méfiait rarement des gens canons.

Je fronçai les sourcils en remarquant la cicatrice sur sa joue gauche. En fait, elle débutait juste sous son œil. Très pâle, la marque se mêlait presque à son teint caramel. Elle ressemblait beaucoup à une griffure d'animal, se perdait sous une fine barbe d'au moins trois jours et descendait le long de son cou, jusqu'à sa clavicule gauche, pour se perdre sous ses vêtements. Ce genre de souvenirs était sans doute monnaie courante, vu son métier.

Enfin, pouvait-on vraiment qualifier la chasse de créatures surnaturelles de métier ?

— Rayzha, bonsoir. J'ai une question pour le moins inédite à te poser.

Entendre Haslow parler détourna mon attention de son collègue. Elle avait visiblement enclenché le haut-parleur.

— Quelle est-elle ? s'intéressa une voix flegmatique au bout du fil.

— À ta connaissance, existe-t-il un Néphilim qui ait pu atteindre l'âge adulte ces dernières décennies ?

— Non.

Ok... Bref et catégorique. On pouvait lui accorder le mérite de se montrer directe.

— Je crois pourtant que Pax en a dégoté un, insista la Libératrice.

— Cela ne serait pas impossible, mais m'étonnerait grandement compte tenu des efforts constants déployés afin d'anéantir leur espèce. Quel est l'âge exact du supposé Néphilim ?

Me faire exclusivement genrer au masculin commençait à me titiller, mais je me dis que beaucoup plus gros se jouait sur le moment.

— Euh, vingt-neuf ans, lançai-je lorsque le regard de Haslow se posa sur moi. Bientôt trente, en décembre.

— Ta naissance a-t-elle été considérée avant terme par les Humains ? Je veux dire, les médecins ?

— Non, pas que je sache. Je suis né.e à domicile et... ma mère est morte en couche. Mais rien d'anormal n'a jamais été signalé dans mon suivi pédiatrique, outre peut-être un apprentissage et un développement physique assez précoce.

— Ta génitrice a péri en te donnant la vie ?

— Hum, oui.

Mon cœur se serrait toujours à l'évocation de ma mère.

— Haslow, je suis sceptique mais restez sur vos gardes. Si le supposé Néphilim vous paraît inoffensif, mettez-le en sécurité. Isolé, de préférence. Même s'il n'a pas encore conscience de sa nature, ni de sa puissance, les choses peuvent vite dégénérer. Soyez donc très prudents à son contact. Veillez à ne pas le perdre de vue, ni le pousser dans un état de stress ou de colère extrême.

Voilà qu'elle aussi se mettait à parler de moi comme si j'étais soudain devenu.e un monstre ! Je restai d'ailleurs bouche bée devant ce discours. Pourquoi tout le monde semblait-il si sûr que j'étais un être malfaisant, que je blesserais bientôt des gens ?

— D'un autre côté, poursuivit la femme au bout de la ligne, redoublez de vigilance. Si vous voyez juste, le Paradis viendra détruire ce qui, selon l'entité Créatrice, ne devrait plus jamais être conçu. Alors préparez-vous à user de symboles d'expulsion.

— Compris, souffla Haslow.

— Communiquez-moi la localisation de votre Refuge et je vous y rejoindrai dans les plus brefs délais.

Le bruit caractéristique annonçant la fin de la communication se fit entendre, me laissant sur le cul.

L'espace d'un instant, Haslow afficha une mine inquiète. Paxton attira notre attention lorsqu'il se remit à râler.

— Je déteste avoir à m'entailler la peau.

— Sans parler du fait que l'agencement correct de ces symboles refuse de s'inscrire dans ta caboche, répliqua Haslow en fourrant finalement son portable dans sa poche arrière.

— Oui, bah, pour ma défense, on ne croise pas d'Anges sur sa route tous les jours. Puis j'ai d'autres moyens de les faire déguerpir.

— On n'a pas tous cette chance, mon grand. Trêve de bavardages, allons-y.

Elle se rapprocha de moi afin de m'intimer d'avancer, en prenant bien soin de ne pas me toucher. Je m'écartai pourtant vivement

— Où comptez-vous m'emmener ? Je ne peux pas laisser mon père seul ici si ce que vous dites à propos de ces gens est vrai. Ils disent qu'il a péché !

Je recommençais à paniquer. Mes yeux affolés firent l'aller-retour entre eux. Paxton leva les siens au ciel, Haslow pencha légèrement la tête sur le côté. Le regard avenant, elle demanda doucement :

— Aël, as-tu compris ce que sont les Néphilims ?

— Ouais, répondis-je, agacé.e par cette interrogation. Le fruit de l'interdit, une abomination... En gros, je serais le mal personnifié, c'est bon, j'ai bien pigé.

— Mon grand, ce n'est pas ce que j'entendais par là. Le Paradis te considère comme un enfant maudit car tu es le résultat de l'union la plus strictement interdite. Celle des Anges et des Humains.

— Que... Quoi ?

Je la fixai, sidéré.e. Elle attendit patiemment que ses mots prennent tout leur sens dans ma tête. Mais, étais-je censé.e avaler ça ?

Non, cette fois c'était sûr, je nageais en plein délire ! Un rire jaune s'échappa de mes lèvres.

— Je suis l'enfant d'un ange ?

— Et d'un humain, ajouta Paxton en désignant mon père du menton. À présent, je crois que t'as vite fait de comprendre en quoi Papa Chéri a offensé le Paradis.

Oh...

Maintenant que l'impétueux le soulignait, certaines choses prenaient tout leur sens. Papa me disait tout le temps que maman avait été son ange, aussi bien que sa muse lorsqu'il rêvait encore de devenir artiste. Toujours selon ses dires, elle était si douce mais surtout tellement spéciale qu'il tomba sous son charme au premier regard. Je suis arrivé.e comme un cheveu sur la soupe, mais ils étaient follement amoureux. Il jurait que ma mère m'avait aimé.e et chéri.e comme la plus belle merveille du monde, dès l'instant où elle avait compris être enceinte. J'aurais tant voulu la connaître, moi aussi... Mais était-elle vraiment ange ? Mon père avait-il vraiment réussit l'exploit de fricoter avec une ange ?

Mon cerveau refusait de l'envisager.

— Ce... C'est impossible, bafouillai-je en tâtonnant derrière moi avant de me laisser tomber sur la chaise.

— Sûrement pas quand on tombe sur un ange rebelle enclin à transgresser les règles. Ray est la preuve qu'il en existe quelques uns.

— Oui, s'accorda Haslow, mais son cas est particulier. Quant aux Archanges, vu leur caractère intransigeant, ça m'étonne beaucoup qu'ils aient pu laisser un écart de ce genre mener à une naissance. Ou même que l'enfant ait survécu à ses premières années avec des Soldats à ses trousses. Mais... J'imagine que ce n'est pas si impossible.

Sauf que je ne pouvais croire une chose pareille ! Le regard dans le vague, je saisis une mèche de cheveux et la lissai – tic nerveux. Haslow le remarqua.

— Écoute, tu trouveras bien assez tôt des réponses à tes interrogations. Seulement nous ne pouvons pas rester indéfiniment dans cette chambre.

— Ni risquer notre vie si tu te fous de recevoir notre aide, se sentit obligé d'ajouter l'autre zigoto.

Pour la première fois, je ne pouvais lui en tenir rigueur. Je rechignais peut-être à gober toute cette histoire, mais ce Paxton était bel et bien intervenu pour me sauver des griffes du trio infernal – ou devrais-je dire angélique ? – alors que rien ne l'y obligeait. Et puis, Haslow me paraissait de bonne foi... Peut-être pouvais-je placer une part infime de confiance en elle ? Surtout si les Soldats du Paradis comptaient revenir terminer ce qu'ils avaient commencé.

J'inspirai un grand coup et me décidai, même si c'était sûrement la plus grosse erreur de ma vie.

— D'accord, je veux bien venir avec vous. Mais je ne partirai pas sans mon père.

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Lexique

Lwa(s)¹ : signifie ''Loi'' en créole haïtien. Les lwas ou loas sont des esprits de la religion vaudou. Ils sont priés, servis et honorés, peuvent être protecteurs comme invoqués pour faire le mal.

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