Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

ͼɧɑρɨʈɽε ¹1

— Aël, réveille-toi, chéri.e.

Arf... Était-ce déjà le matin ?

Parce que moi, je n'étais pas du matin. Pas du tout. Je roulai alors sur le côté en émettant un grognement peu charmant et m'emmaillotai dans ma couverture afin d'échapper à l'alarme humaine : mon père.

— Papa ? hoquetai-je d'un coup.

Je me redressai brusquement, arrachai presque mon bandeau de nuit de mes yeux et battis des paupières pour accélérer ma mise au point. Je constatai alors que j'étais bien chez moi, avec mon père, qui se dirigeait tranquillement vers la large fenêtre donnant sur la rue en contrebas.

Comme à son habitude, il ouvrit les rideaux d'un coup sec. Je levai une main pour contrer le soleil. Déjà éclatant, il baigna ma chambre d'une lumière tiède immaculée.

— Allez, debout, insista mon père en revenant vers moi.

— Papa, répétai-je, abasourdi.e.

Je me souvenais parfaitement des événements... de mon cauchemar ?

Mon désarroi suite aux attaques des Anges, le sort jeté à papa, la présence réconfortante de Haslow, les autres que j'avais rencontrés au Manoir, ou même mes blessures... Tout cela n'avait donc été qu'un mauvais rêve ? Le simple fruit de mon imagination apparemment très fertile ?

Ça avait pourtant eut l'air si... réel !

La joie se diffusa toutefois dans mes veines telle une drogue euphorisante. L'esprit à nouveau serein, je me laissai retomber en arrière et glissai la main dans mes cheveux avec un soupir de soulagement.

Mon père ri doucement de mon attitude flemmarde, je n'avais jamais autant apprécié entendre sa voix. Assis au bord du lit, il m'asticota de l'index.

— Je sais que tu as passé une nuit difficile, trésor, mais ne traîne pas. Une personne très importante t'attend au salon.

— Comment ça... Qui est-ce ? m'intriguai-je, sourcils froncés.

Papa me sembla un instant mitigé, puis il m'adressa un léger sourire avant de se pencher pour m'embrasser le front.

— Tu le sauras quand tu descendras. Allez, debout et paré.e à briller !

À mon tour d'afficher un rictus amusé. J'appréciais lorsque mes proches ou ma clientèle s'appropriaient mon mantra. Je le suivis distraitement du regard en me demandant qui pouvait bien nous rendre visite à une heure si matinale.

Peu après que mon père soit sorti de ma chambre, je me décidai à m'extirper du lit avec un bâillement capable de me décrocher la mâchoire et me dirigeai vers la salle de bains. Une vingtaine de minutes plus tard je descendis au salon, rempli.e de mon peps après-douche et affublé.e de mon gilet en mousseline préféré. Long et vaporeux, il se refermait parfaitement sur mon crop top et mon short. L'été s'était toujours révélé ma saison préférée et avec moi, estival équivalait à nombril à l'air ! Sauf que les débuts de matinées s'avéraient parfois frisquets.

Le vacarme de mes sandales dans l'escalier cessa quand j'arrivai au rez-de-chaussée. À en croire les éclats de rire, mes pas bruyants n'impactèrent nullement l'ambiance. Un sourire enjoué placardé aux lèvres, j'avançai jusqu'au fauteuil, pressé.e de savoir qui tenait si bonne compagnie à papa. J'aperçus vite une femme assise à ses côtés. L'angoisse me frappa soudain en plein ventre. La rousse était de profil. Ainsi, je ne vis pas son visage mais interrompis pourtant mon élan.

Les images de mon rêve s'imposèrent. Je revis ces gens s'attaquer à moi sans relâche, j'entendis à nouveau leurs voix réclamer ma mort. Mon rythme cardiaque accéléra tant je redoutais un nouvel assaut. Je reculai machinalement de quelques pas, au moment même où l'inconnue se tourna vers moi. Elle saisit mon être tout entier de ses yeux clairs, aussi intenses que les leurs. Mais alors que je m'attendais au pire, un sourire radieux fleurit sur ses lèvres joliment rosées. Il releva les pommettes d'un visage fin assez jeune.

— Aël, souffla l'étrangère.

Sa voix ultra douce s'avéra une merveille pour mes oreilles. Je m'efforçai de surmonter mon trouble afin de l'admirer plus en détails. Une robe d'été noire, parsemée de fleurs rouges, la mettait en valeur et laissait apparaître sa peau olive par endroits. Le style à la fois élégant et osé rappelait celui des déesses grecques, mais en plus moderne. Elle me couvrait d'un regard aimant et fini par m'ouvrir ses bras.

— Tu n'as rien à craindre, mon Ange. Approche.

Troublé.e, je la fixais sans bouger. Je surpris mon père à lui frictionner gentiment le dos. Ses yeux brillaient d'une lueur qu'ils n'affichaient que rarement, une certaine joie enveloppée de tristesse. Il n'éprouvait ce sentiment qu'en se remémorant...

— Maman ? haletai-je, la voix tremblante.

Elle hocha la tête, les yeux larmoyants. Et moi ? Eh bien, je n'en croyais pas les miens !

Toutes les photos que nous avions d'elle étaient vielles et super pixélisées. Elles ne reflétaient que peu la douceur de ses traits, l'affection dans son regard et encore moins le calme apaisant émanant d'elle.

Sa présence à nos côtés devrait s'avérer impossible ! Pourtant, c'était bien elle. À présent que la peur ne mobilisait plus mon cerveau, je m'en rendais pleinement compte.

— Maman !

Je m'élançai sans même y réfléchir et me jetai dans ses bras. Elle m'y accueillit avec un rire des plus mélodieux, sans se soucier du fait que je l'écrasais sous mon poids pas du tout plume.

— Mon enfant bien aimé.e, susurra-t-elle dans mon cou.

Sa chaleur maternelle, je regrettais tant de ne jamais avoir eu la chance de l'expérimenter avant aujourd'hui. Elle m'entoura et me réchauffa de l'intérieur, me réinsuffla le bonheur, aussi bien que l'espoir. Deux beautés, si rares que j'étouffai un sanglot et serrai ma mère de toutes mes forces contre mon cœur. Son absence avait creusé un gouffre que rien ne pouvait combler, pas même l'amour inconditionnel de mon père.

— Tu me manques tellement.

— Je le sais, chéri.e. Je suis désolée de ne pas avoir pu prendre part à ta vie comme tu l'aurais mérité, mais je fais bel et bien partie de toi. Depuis ta naissance et à tout jamais.

Je m'enivrai de son parfum de rose fraîche avant de me redresser afin d'ancrer mon regard au sien. Ses prunelles, si limpides, me transpercèrent tandis que ses doigts délicats chassaient des larmes silencieuses de mes joues.

— Suis-je... en train de rêver ? m'enquis-je, la gorge nouée par l'émotion.

Maman inclina la tête avec un petit sourire. Ses mains se rejoignirent et se refermèrent en coupe autour de mon visage. Je pouvais presque sentir leur chaleur. Je ressentais... son énergie.

— Non, mon trésor. À cet instant, tu n'es pas plus en pleine réalité qu'au beau milieu d'un rêve.

Ma joie infinie se mélangea à ma mélancolie. Je résistai à l'envie de fermer les paupières à son contact apaisant, car je voulais ancrer chaque détail de son visage dans ma mémoire. Chaque geste, chaque effluve, je devais les graver en moi en prévision du moment où ma maman disparaîtrait à nouveau, emmenant avec elle ce bonheur éphémère ainsi que l'image vivifiante de mon père.

Je nourrisais depuis belle lurette la peur viscérale de me retrouver seul.e, sans aucun parent, sans personne qui me comprenne, le cœur incomplet et meurtri par cette sentence infernale. Et c'était arrivé, de façon totalement inattendue.

— Tes pouvoirs insufflés se développent d'heure en heure, reprit ma mère. C'est grâce à eux que nous sommes réunis. La conscience de ton père, cloisonnée entre le monde des vivants et l'Au-delà, fait office de plateforme intermédiaire dans nos dimensions respectives.

Je fronçai les sourcils en tournant mon regard attristé vers papa.

— Ne t'inquiète pas pour moi, chéri.e. Je sais que tu trouveras le moyen de me ramener parmi vous. Ça prendra peut-être du temps, mais je suis en bonne compagnie, ici.

Il esquissa un infime sourire, similaire au sien lorsqu'elle posa la tête sur son épaule. Mais...

— Papa, j'ai besoin toi, couinai-je.

— Oui, je sais que tout ça est dur pour toi. Ta mère et moi avons espéré trop naïvement que tu échapperais toute ta vie au radar des Anges.

— Nous nous sommes fourvoyés. Tu vas donc devoir faire preuve de beaucoup de courage, mon Aël. Nul ne pourra t'éviter cette épreuve, la bataille qui se profile est celle où se jouera ta vie. C'est dessus que devront se concentrer tous tes efforts.

— Mais pourquoi me battre pour sauver ma vie, alors que je ne devrais même pas exister ?

Ces mots, je les avais si souvent entendus. Mais ils prenaient cette fois une portée tout autre. Mon cœur se serra.

— Si je meurs, au moins, je serais avec vous. On pourrait rester ici, ensemble... Après tout, si ma naissance a été un tel crime aux yeux du Paradis, c'est peut-être la meilleure des solutions.

Mes parents m'observèrent avec désolation. Il émanait d'eux une certaine amertume et je ne comprenais toujours pas leur décision de me concevoir en toute connaissance de cause.

Les larmes me brouillèrent à nouveau la vue, ma voix tressauta lorsque j'osai enfin demander :

— Maman, est-ce que je suis un monstre ?

— Absolument pas, s'empressa-t-elle de m'assurer.

Elle caressa mes cheveux d'un geste affectueux et en dégagea une partie de mon épaule.

— Tu n'es pas un monstre, mon trésor. Tu es tout ce qu'il y a de meilleur dans l'Humanité, mêlé à la Pureté des Anges. Tu es l'un des Êtres les plus puissants de ce monde. À toi seul.e, tu pourrais gagner une guerre avec ta volonté pour unique arme. C'est sur cela que repose la terreur du Paradis. Les Néphilims sont trop puissants pour être maîtrisés par l'armée angélique, les Archanges eux-mêmes craignent l'échec face à une telle menace... En cas de déviance, même les Néphilims imprégnés peuvent engendrer un chaos menant à la fin du monde civilisé ; un risque que le Ciel n'est plus prêt à prendre. Je ne le souhaitais pas non plus, avoua-t-elle, les yeux brillants. Je savais tomber dans le péché, bafouer les règles en développant des sentiments humains, en ressentant de l'amour pour une autre créature, mais j'y ai cédé... J'ignorais toutefois être en mesure de porter la vie en habitant mon hôte. J'ai néanmoins su, dès ta conception, que tu ne serais pas comme les hybrides du Premier Souffle. L'essence même des Anges a changé, depuis, ce qui te rend unique.

Je recevais trop d'informations. Mon cerveau ne suivait plus et ma poitrine s'alourdissait. Mais l'amour pur que je voyais danser dans les yeux de ma mère, il pouvait me convaincre de tout et n'importe quoi.

— Ne laisse personne décider de ton destin à ta place, mon Aël adoré.e. Les Libérateurs t'ouvriront la voie d'accès à tes pleins pouvoirs. Tu devras ensuite les maîtriser, sans excès ni débordements. Montrer aux Anges que tu es le fruit de l'amour et de la compassion, non une malédiction.

— Et pour ça, je dois les combattre ? C'est contradictoire, soulignai-je, un peu perdu.e.

Mes parents échangèrent un autre regard complice, puis ma mère laissa retomber ses mains pour saisir les miennes. Ses yeux azur parurent s'ancrer encore plus profondément aux miens.

— La paix revient rarement entre deux camps sans une lutte acharnée défendant les convictions de chacun, déclara-t-elle d'un air très calme.

Mon père enchaîna.

— Tu as le droit de vivre, Aël, de fouler cette Terre librement, et face à quiconque te le refuse, mon ange, impose-toi dans toute ta splendeur.

Incapable de me retenir, je fondis en larmes.

C'était le genre de soutien qu'il m'avait toujours apporté. Après avoir plongé dans ses bras, je me blottis à nouveau dans ceux de ma mère, puis m'allongeai en posant la tête sur ses genoux. Une de ses mains trouva sa place sur mon bras, l'autre me cajola la tête pendant d'interminables minutes. Je me complus à profiter du son tranquille de leurs respirations, puis la voix agréable de maman me confia des secrets bien plus merveilleux.

— Dès ta conception, je t'ai aimé.e de tout mon être. Bravant les interdits, j'ai accompli tout ce qui était en mon pouvoir pour te protéger. Je reste certaine que la pureté du Second Souffle coule en toi, Aël, et que l'humanité de ton père te rend meilleure âme que n'importe quel Ange. N'oublie jamais combien je crois en toi, mon enfant chéri.e.

Ses mots, ses caresses, sa présence, me réconfortèrent comme rien d'autre ne le pouvait. J'aurais voulu rester enveloppé.e dans son aura protectrice à jamais. Mais je savais que je finirai par me réveiller et être à nouveau aux prises de mon pire cauchemar.

J'étais Néphilim, progéniture défendue de deux personnes qui s'aimaient pourtant éperdument. Mon identité, encore jugée illégitime, était la raison pour laquelle ces foutus tarés du Paradis voulaient ma tête au bout de leurs dagues. Comme si subir les discriminations au quotidien ne suffisait pas, il fallait que le Ciel s'y mette.

Je soupirai doucement.

Ces entités célestes se trompaient sur mon compte. Je n'étais pas une abomination et par-dessus le marché, je n'avais pas demandé à naître d'une union interdite. J'avais tout de même le droit d'exister et ça, personne ne me l'enlèverai !

Je n'étais pas du genre à plier face à l'ordre établi. J'étais putain de Néphilim et militantiste dans l'âme ! Il était grand temps de secouer le nid de ces satanés Anges.

Enfin, dès que je saurai contrôler mes pouvoirs...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro