Amaury ne s'énervait pas souvent. Enfin, c'est ce qu'il aimait dire. Marcher dans de l'eau avec des chaussettes, ça, ça l'énervait. Comme se coincer la manche dans une poignet de porte, dire bonjour quand on lui répondait bonsoir, ne pas arriver à déballer son Malabar...

Mais, ce qui l'énervait par-dessus tout, c'était quand il se faisait réveiller par une notification à trois heures du matin.

Sauf quand cette fameuse notification venait de son meilleur ami qui l'ignorait depuis presque un mois, et que son seul message était :

"Frère, j'ai merdé de ouf. Aide moi, je t'en supplie, j'suis au parc."

Alors, Amaury ne s'inquiétait que très peu, habituellement. Ce qui l'inquiétait, généralement, c'était surtout quand il apprenait que l'épisode de sa série préférée ne sortait que la semaine prochaine ou pire encore, quand il apprenait qu'il y avait du riz à la cantine, alors que, de toute évidence, Amaury n'aime pas le riz.

Mais bon, ce texto de son meilleur ami venait de lui faire réorganiser ses priorités et sa tier list d'inquiétudes. Il n'avait pas mis plus de dix minutes à arriver au parc, lui qui en mettait habituellement vingt.

Elliot se trouvait là, sur un banc usé par le temps, à regarder dans le vide. Amaury s'approcha lentement, comme on le ferait pour apprivoiser un animal sauvage - ce qui était un peu le cas, à vrai dire -, et s'installa sur le bout de bois qui supportait déjà le blond.

A peine l'ébène fut posé que la tête de son meilleur ami tomba lourdement sur son épaule, qui, en quelques secondes, était déjà trempée par les larmes de celui ayant appelé à l'aide.

Puis, il essaya de parler. Des gargouillements incompréhensibles sortir de sa bouche, noyés dans la bave et les larmes, entrecoupés par les reniflements incessants disgracieux et les fois où il se collait un peu plus à l'épaule d'Amaury, ce qui étouffait ces semblants de mots.

"— J'te jure Amaury, même à ta naissance tu parlais plus clairement.

— Nestor, la ferme, murmura ledit Amaury entre ses dents pour ne pas se faire entendre par la masse qui lui détruisait l'articulation."

Car oui, évidemment, Nestor avait dû suivre son humain, bien qu'il aurait voulu dormir un peu plus. Vous l'avez deviné, ce n'était pas de bon cœur que l'ange était là, assis sur le dossier du banc, ses jambes traversant le corps d'Elliot sans la moindre gêne, alors qu'il maudissait la loi divine disant « Là où humain est, ange doit être aussi ».

"— Elliot j't'en supplie parle clairement, je peux pas t'aider là...

— Demande lui d'arrêter de se moucher sur ton sweat aussi, c'est moi qui lave ton linge après.

— J'vou-vou-lais paaaaas, j'te jureeeee, gémit le blond désespérément.

— Merci Seigneur de m'avoir retiré les larmes, quand je vois ce que ça donne..."

Douze minutes. Cela faisait douze minutes que ça n'avait pas changé. Amaury pensait devenir fou, quand tout à coup, le visage de poupon de son meilleur ami se releva, révélant un faciès ruiné par les larmes.

"— Putain ça fait du bien. Merci frérot.

— C'est tout ce que tu vas me dire, après avoir utilisé mon pull comme souffre-douleur ?

— Ah non, j'suis désolé de t'avoir fait la gueule aussi, je sais même plus pourquoi on est fâché, mais je t'aime très fort alors je veux bien du jeu vidéo et des excuses en fait... termina le blond dans un souffle, en jouant avec ses doigts.

— Câlin de réconciliation ?

— Câlin de réconciliation, approuva Elliot en joignant le geste à la parole.

— Je vais vomir des petits cœurs, stop les gars, cette scène mérite un no homo bro."

Et si un regard pouvait tuer, Nestor serait déjà six pieds sous-terre face à celui d'Amaury maintenant, qui avait enfin fini son accolade fin-de-dispute.

"— Tu m'as dit que tu avais besoin d'aide, c'était pour quoi exactement ?

— Alors euh, tu te souviens de quand tu es venu t'excuser et que y'avait un mec de quinze ans...

— Eurk. Ouais, pardon, continu.

— Bien...

Une semaine plus tôt

"— Elliot tu fous de moi là ?!

— Ça va Amaury, t'es pas mon daron non plus, t'es là pour quoi même ?

 — Je venais m'excuser, mais j'avais pas vraiment prévu que tu te tapes un gamin de 15 ans entre-temps !

— Euh, je vais peut-être y aller du coup, murmura ledit gamin, toujours sur le canapé.

— Toi tu bouges pas ! Crièrent en même temps les deux amis, avant de se remettre à s'enguirlander.

— Bien, tu sais quoi ? J'me casse.

— Va, je te hais déjà."

Et Amaury partit en claquant la porte. Alors qu'Elliot allait reprendre ses activités avec le plus jeune, un bruit se fit entendre dans l'entrée.

"— Putain on peut jamais être tranquille ici. Je vais voir, ne bouge pas."

Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était la tête bleue qui entrait dans la pièce au même moment, et qui perdit rapidement son sourire.

Castiel ne dit rien. Il n'en avait pas besoin. Il savait qu'Elliot n'accordait pas beaucoup d'importance à leur relation amitié-bancale-sur-un-lit-d'avantage mais au point de lui envoyer un message alors qu'il couchait déjà avec un autre homme, il n'y aurait pas cru. Et pourtant...

"— E-Elliot, tu-tu m'avais en-envoyé un message...

— Un message ? Le blond fronça les sourcils en se relevant, puis regarda rapidement son téléphone. Oh oui, pardon. J'me suis planté de num'. Et puis, de toute façon, j'étais bourré, alors j'le pensais pas. Tu peux rentrer chez toi, j'suis un peu occupé là. N'oublie pas de claquer la porte en partant hein !"

Oh que oui, il n'avait pas oublié de claquer la porte en partant. Il avait même brisé un cadre. Au moins, il aurait un point commun avec son cœur.

Oh comme il avait été stupide le petit Castiel, à croire en ces belles paroles plus fort qu'il ne croyait aux insultes.

Oh comme il avait été aveugle, le petit problème, à ignorer l'haleine alcoolisé de celui à qui il semblait tant manquer.

Oh comme elle était faible, la petite carte détrempée, à rouvrir ses cicatrices en priant de protéger sa sœur de la vie.

Oh comme il était triste, le petit pleurnichard de la cour de récré, à pleurer devant son écran cassé.

Retour au présent

"— Mais va t'excuser imbécile !

— Je veux pas être le faible qui s'excuse en premier comme un désespéré.

— Bordel de— donne-moi ton portable.

— Tu veux faire quoi avec ? demanda mollement le propriétaire de l'engin, en le tendant à Amaury.

— Voilà. J'ai envoyé un « hey », maintenant débrouilles toi. Je retourne dormir, chez moi, au chaud, avec un sweat propre."

Et juste comme ça, il s'éloigna. Alors, Elliot rattrapa vite la « connerie bordel il en a pas d'autres des idées comme ça » de son meilleur ami, et se dépêcha de taper :

« À : Castiel.

Jz t'ajle
aime*
fort fkrt de la glaskrzkr
galztue*
galaxue*
Viens stp tu me mabques
Il y a une semaine

Hey
Aujourd'hui, 4h00
Désolé mauvais contact
Me suis planté je voulais pas t'écrire
Aujourd'hui, 4h03

Putain
Tu sais quoi ?
Je voulais t'écrire.
Et la semaine dernière
Je voulais te voir
Tu me manques
Et je suis putain de sobre
Parce que bordel tu me retournes le cœur et le cerveau.
Je t'aime.
Encore plus fort que la galaxie.
Aujourd'hui, 5h00 »

・♡︎・

J'ai jamais autant galéré avec une mise en page que maintenant.

Elliot tu fais chier avec tes textos.

Combien de fois aujourd'hui wattpad m'a dit qu'il y avait une erreur avec ce chapitre à cause des changements toutes les 5 secondes ? Au moins une dizaine.

Ce chapitre est à brûler. Il n'a eu qu'une relecture, alors désolé pour les fautes d'orthographe, les oublis de mots, les fautes de frappe...

Comment allez-vous ??

Désolé pour l'absence de deux mois, mais bon, vous êtes habitués maintenant, Patrick a déserté mon âme...

-Que pensez-vous de ce chapitre ?

-Team Elliot, Castiel ? Je veux voir du sang, dans les commentaires battez-vous ! (Non plus sérieusement, des petits arguments pour votre team ?)

-June va réapparaître dans les prochains chapitres, don't worry, vous pouvez stopper ici votre mai 68. Mais, dites-moi, est-ce qu'elle vous manque ?

-La déclaration d'Elliot ! Alors, des avis dessus ?

-Amaury et Elliot la réconciliation ! Amaury super-méga-bon-pote-perso-j'aurais-pas-accepté ou logique-moi-aussi-j'avais-oublié-la-raison-de-la-dispute ?

Bien, maintenant je retourne dormir car mes cernes sont plus grandes que le seum de Nestor face au pull d'Amaury et sa prochaine lessive, bisous sur vos cuticules ♡︎

Munroe_ee