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1 | Soirée

"— T'es là ?
 Mec ?
 Tu viens à la soirée ou pas ?
 dépêche de répondre...
 Tu viens de me lâcher un vu là ?
 Prépare-toi, tu viens, que tu le veuilles ou non."

Amaury soupira, éteignant son téléphone pour la sixième fois consécutive. Génial, maintenant, il était embarqué dans une soirée qui n'était même pas prévue à la base. Et son consentement dans tout ça ? Il venait à peine de se faire larguer par Caroline... Caroline ? Corrine peut-être ? Ou bien Catherine ?

Il avait déjà oublié son prénom, c'était la cinquième fois qu'il se faisait larguer dans le mois. Alors, s'il devait tous les retenir...

Il enfila rapidement une chemise et un pantalon noir, se recoiffant à la va-vite quand il passa devant un miroir. Il avait eu 18 ans la veille, il savait que s'il était invité à cette soirée, c'était surtout pour que les gens encore mineurs puissent boire, utilisant sa carte d'identité comme excuse.

Le noiraud allait partir quand il se rendit compte qu'il n'avait pas mis son légendaire mascara, qui encadrait ses yeux noisette à chacune de ses sorties.

Enfin, noisettes... Il avait toujours cru qu'il avait les yeux marron, mais sa mère soutenait l'idée que du vert était présent à l'extrémité de ses iris.

Amaury soupira, se regarda encore une fois dans le miroir et décida de se faire un chignon, ses cheveux retombant sur ses épaules le gênant plus qu'autre chose.

Il se dépêcha de descendre, passant dans son salon, trouvant sa mère avachi sur le canapé dans une position inarticulé, dormant à poings fermés.

Le noiraud se dépêcha de sortir, avant qu'un coup de klaxon soit donné, qui avait sûrement réveillé sa mère qui l'avait privé de sorties.

"— Espèce d'idiot, tu vas la réveiller ! S'exclama le protagoniste.
— Eh, cool Raoul, tu diras que c'est pour le lycée...
— Parce que t'en connais beaucoup des profs qui donnent des sorties en boîte à une heure du mat en devoirs ?"

Elliot pouffa, faisant un signe pour qu'il monte à l'intérieur de sa voiture.

Elliot, c'était le meilleur pote d'Amaury. Elliot, c'était le mec riche du lycée, qui se ramenait tous les matins en limousines, pour sortir en jogging. Elliot, c'était le mec qui utilisait encore des trucs en mode "cool Raoul" "À plus dans le bus" ou bien "je suis flagada". Elliot, c'était le mec qui était gay comme un foc, mais qui sortait avec une meuf différente chaque mois pour faire virile. Mais c'était aussi le mec qui draguait les gars du lycée, alors que sa petite amie était à côté.

D'ailleurs, il était sorti avec Émilie. Une belle fille Émilie, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'elle sortait avec lui pour sa sœur. Et lui pour son frère.

Chouette fille Émilie.

"—On passe prendre June, Jess' et Castiel, et on y va ! S'exclama son meilleur ami, toujours un sourire aux lèvres.
— Jess'..?
— Jessica, ma nouvelle petite amie !
— Laquelle déjà ?
— Celle qui fait de l'équitation là...
— Pourquoi t'as quitté l'autre en fait ?
— Elle voulait me maquiller, j'suis pas gay moi ! Objecta Elliot, comme si c'était évident.
— Elliot... TU es gay.
— J'avais oublié... "

Amaury soupira, le regardant de ses yeux maquillé, épuisé par toutes les idioties de celui-ci.

Se rendant compte de son erreur, le blond platine écarquilla les yeux et se mit à crier.

"— NON MAIS JE PARLAIS PAS POUR TOI HEIN ! TOI ÇA TE VA TRÈS TRÈS BIEN ! MAIS JE DIS PAS QUE T'ES GAY MEC HEIN !
— Elliot... J'avais compris. Tu t'enfonces."

Le noiraud soupira, s'enfonçant un peu plus dans son siège en admirant le paysage défilé, bien que de nuit rien n'était vraiment distinguable.

Ils arrivèrent assez rapidement au pied d'un immeuble à l'allure délavé, si peu haut qu'on aurait pu le confondre avec une maison. Un homme aux cheveux bleu foncé attendait, assis sur les marches, inspirant un long moment la fumée toxique qui s'échappait de sa main.

Lui, c'était Castiel. Castiel, c'était le mec qui était arrivé en dernier dans la bande. Castiel, c'était le gars qui semblait avoir toute la confiance du monde en lui, mais qui était tellement timide qu'il avait même peur de parler à ses amis. Enfin, ça, c'était surtout parce que des je-suis-au-dessus-des-lois l'avaient rabaisser pour son acné. Du coup, il était devenu hyper renfermé sur lui-même, et avait développé un TOC, il se raclait toujours la gorge avant de parler. Et ça, c'était chiant, mais personne disait rien, ce n'était pas de sa faute de toute façon. Castiel, il s'était fait percé 4 fois les oreilles et s'était fait tatoué à ses 16 ans. Un papillon derrière son oreille justement, et quand on lui demandait la signification, il répondait seulement « effet papillon ». Ouais, il était bizarre des fois.

Le garçon se leva dès qu'il eut fini sa cigarette, et monta directement à l'arrière, rejoignant Amaury qui se préoccupait plus du décor que de la personne qui venait de s'assoir.

Ces moments là étaient toujours étranges. Le bleuté saluait Amaury qui lui répondait d'un mouvement de tête, puis il regardait juste Elliot dans les yeux, comme s'ils se battaient du regard. Jusqu'à ce que le noiraud toussote pour stopper les deux autres hommes présents. Et c'était ça presque à chaque fois qu'ils se voyaient.

Après ce moment plus que gênant pour l'homme aux yeux noisette, la voiture redémarra et roula pendant près de dix minutes, le voyage agrémenté des discutions entre les deux meilleurs amis, Castiel préférant ne pas participer.

Ils arrivèrent au pied d'une maison assez grande, déserté de toute trace d'habitation, si on oubliait la boîte qui affichait fièrement son Monsieur et Madame Tunders gravé d'une écriture manuscrite.

Elliot ricana — il faisait toujours ça avant de faire quelque chose de défendu — et klaxonna trois d'affilée avant que June ne daigne sortir.

June, elle était avec les deux compères depuis la fin de leur quatrième. June, c'était la maman du groupe ; celle qui restait sobre pendant les soirées, qui attrapait leurs bras quand ils ne regardaient pas avant de traverser, qui remaquillait rapidement Amaury quand son maquillage coulait, donnait des conseils de drague à Elliot...

Ses longs cheveux brun volait au vent d'hiver qui frappait tout son quartier. Elle ne semblait pas avoir froid, bien qu'elle soit en crop-top et jupe. Et comment diable faisait-elle pour courir avec ses talons aiguilles ?

La brune s'installa rapidement sur la dernière place disponible à l'arrière, se frottant les bras énergiquement.

"— Ouah ça caille !
— En même temps, si tu t'habillais pas aussi légèrement en décembre... Répliqua le noiraud, qui se prit très rapidement une claque derrière la tête.
— J'incarne l'élégance moi, monsieur"

Il se fit fusillé par ses yeux bleus une dernière fois, avant que le rayon de soleil du groupe refasse son immense sourire bien à elle, saluant les deux autres hommes présent.

Un raclement se fit entendre, ça, c'était le signal que le bleuté allait prendre la parole.

"— Si je peux me permettre, tu es très belle June...
— Ah, enfin, quelqu'un qui a des yeux dans c'te voiture !"

Castiel avait viré au rouge cramoisi, quelque chose qu'il faisait souvent quand il parlait.

L'automobile qui avait repris sa course s'arrêta pour l'avant-dernière fois de la soirée dans un quartier très peu fréquenté.

Amaury n'eut pas le temps de zieuter le quartier qu'une fille se jeta sur le siège passager, faisant légèrement voler son t-shirt à l'effigie du groupe Nirvana.
L'inconnue abordait un grand sourire, salua d'une voix aiguë chaque personne présente — elle ne s'était même pas trompé sur les prénoms — et embrassa rapidement Elliot.

Il ne fallait pas avoir BAC+12 pour comprendre que la femme était Jessica.

La route continuait de défiler à travers la fenêtre, le trajet agrémenté des mouvements de tête de la nouvelle copine du blond platine (Apparemment, la jeune femme aimait beaucoup la musique qui passait à la radio) et les quelques discussions entre Elliot et June.

─────────────────

Cinq heures du matin.
La boîte de nuit allait bientôt fermer, et seul Amaury avait résisté. Enfin, il était surtout à la limite du coma éthylique, mais il avait gagné son pari.

Il était resté jusqu'à la fermeture.
Le noiraud sortit avec beaucoup de mal, zigzagant et se réjouissant des dix euros qu'il allait bientôt empocher. Il n'avait que vingt minutes de marche, ça devrait le faire se dit-il.

Ses yeux noisette se fermèrent, et se rouvrirent en plein milieu de la route.

Il mit du temps à réaliser qu'il était allongé sur le goudron, et que le liquide chaud qu'il sentait était du sang. Son sang.

─────────────────

Une légère pression à ses pieds le fit se réveiller pour de bon. La blancheur de l'endroit le fit papillonner, avant qu'il ne réalise que la route inconfortable avait été remplacée par des coussins.

Un hôpital.

Il allait tout simplement se faire défoncer. Il était sorti sans permission, but il ne sait combien de verres, et avait failli mourir. D'ailleurs, maintenant il en avait bien envie, de mourir.

Amaury arrêta sa contemplation du plafond pour regarder la pression toujours présente sur son lit.

Un homme. Un inconnu pour être exact. Oui, il en était sûr. Le noiraud n'avait jamais vu ses cheveux bruns en bataille, ni ses ailes blanches.

Attendez...

Ailes blanches ?
Quelle drogue avait-il pris encore ?

L'inconnu, toujours assis sur le lit sans aucune gêne, balançant ses pieds qui ne touchaient même pas le sol, déplaça enfin sa vision pour voir le blessé.

Amaury entendit un soupir, avant qu'une voix grave et inconnu au bataillon se fasse entendre :

"— Enchanté Amaury, tu viens juste de frôler la mort, je serais donc à présent ton ange gardien, Nestor. Appelle moi Est', ça sera plus simple. Après tout, on va devoir se supporter jusqu'à ce que tu meurs, n'est ce pas ?"

˚✧₊⁎❝᷀ົཽ≀ˍ̮ ❝᷀ົཽ⁎⁺˳✧༚ ˚✧₊⁎❝᷀ົཽ≀ˍ̮ ❝᷀ົཽ⁎⁺˳✧༚
             
Bonjour/bonsoir ?

Comment allez-vous ??

Personnellement, je suis très heureuse d'enfin sortir ce chapitre ! il a été TRÈS TRÈS long à écrire.

Que pensez vous des différents personnages ?

Pour toutes les personnes qui trouverait le média beau, c'est un tableau nommé "L'ange déchu" qui a été peint en 1847 par Alexandre Cabanel.

C'est un tableau que j'aime beaucoup, et comme il représente le Diable et que mon histoire parle principalement d'un ange gardien, je me suis dit qu'il allait être parfait ici !

Prenez soin de vous et à bientôt !
Munroe_ee

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