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iii. le bal des souvenirs et leur valse à mille temps

   ― PAULINE ! crie une voix au loin, très loin, trop loin.

   C'EST Grand-mère. Le soleil s'est renversé dans la mer, vidant son or fondu dans l'eau salée. La lumière reflétée sur les étoiles semble vaciller comme à la lueur d'une bougie. PAULINE frissonne. Elle ne veut pas rentrer. Elle veut aller voir cette meurtrière.

   ALORS elle court, court, court. PAULINE sort du jardin, un cri bloqué dans la poitrine. "Au secours", voudrait-elle hurler. Mais elle court. Les poumons en feu, brûlés par l'air salé, PAULINE laisse des larmes s'échapper. 

   ELLE s'éloigne de plus en plus, faisant disparaître la maison au bleu écaillé derrière elle. Elle s'éloigne de ce qui la ratache à ma réalité.

   LA mer se dresse devant elle, paisible. PAULINE finit par hurler sa douleur. La poupée de porcelaine se brise dans le sable, dévoilant les démons de son cœur, les sentiments rétrogrades, les cris de son âme. PAULINE hurle à s'en casser la voix, elle hurle à s'en briser le corps.

   ELLE trébuche et tombe dans l'eau qui la rejette sur le sable, accompagnée de coquillages qui la coupent. Elle reste là, allongée comme une noyée, les yeux fixés sur les étoiles faiblardes. Les lèvres pâles et bleutées entrouvertes. Le corps comme mort dans son cercueil de coquillages. Ses cheveux se collent sur la peau de son visage, au même titre que ses vêtements. PAULINE sent le sable et les cailloux sous ses doigts. L'eau vient lécher ses pieds nus, comme voulant finalement la prendre, pour qu'elle lui appartienne. PAULINE se sent horriblement vide. Tout son corps la fait souffrir. Mais elle a mal à un endroit invisible. Elle a mal à en crever. Pourtant, comme une noyée, son visage reste impassible, les yeux fixés sur les étoiles faiblardes. 

   PUIS les émotions se bousculent, pour venir exploser dans la tête de la pauvre PAULINE. Son visage se craquelle, la poupée perd son expression apathique. Ses yeux coulent, pleurant ses sentiments. Un cri de douleur à ses lèvres, PAULINE ne peut lâcher un son. Elle se recroqueville sur elle-même en espérant disparaître. 

   POURQUOI disparaître ? Parce que PAULINE se souvint. Elle se souvient de lui. De ce garçon sur la photo. Elle se souvient de ses sourires, de ses rires, de ses pleurs parfois, de ses chaussettes dépareillées. Elle se souvient de lui. Mais surtout, PAULINE se souvient d'eux deux. De leurs rêves, de leur envie de contrer le monde et de faire tourner la Terre en sens inverse, de leur première fois malgré leur amitié. PAULINE se souvient de ses sentiments pour lui. Jamais avoués, jamais dits, jamais dévoilés. Toujours regrettés.

   PAULINE veut le retrouver, ce garçon qu'elle a tant aimé. Et qu'elle aime encore. Qu'elle aimera jusqu'à la mort, et au-delà.

   ELLE se relève pour courir dans les vagues. La mer vient s'accrocher à sa taille, souhaitant l'emporter. Comme elle l'a emporté cette soirée d'août. Il faisait si chaud. La mer était si froide mais si belle. Le soleil la faisait devenir or.

   ― RENDS-le moi, mer ! Rends-le moi ! Je veux qu'il me revienne ! Tu n'as pas le droit de le garder ! Tu n'avais pas le droit de le tuer ! hurle-t-elle aux vagues.

   PAULINE crie et frappe dans l'eau.

   ― TU n'avais pas le droit ! Je l'aime ! Et je l'aimerais toujours ! Toujours, tu entends, mer ?

   ELLE éclate en sanglots, s'étranglant avec ses sentiments contradictoires. PAULINE se replie sur elle-même en espérant combler la blessure trop profonde de sa perte. Mais elle se trompe et le sait. Elle ne saigne pas de l'extérieur. Le saignement vient de son âme, hémorragie interne.

   ― JE t'aime, ELIOTT. Je t'aime tellement... couine t'elle.

  PAULINE a l'impression que sa tête va exploser. La mer reflète les étoiles qui semblent la narguer. Les souvenirs et états d'âme s'y entrechoquent et se cassent au fur et à mur en petits éclats qui lui déchirent l'intérieur.

   ― JE t'aime tellement, ELIOTT... Reste avec moi... Reviens... Je t'en prie... ELIOTT...

   MAIS elle sait où il se trouve. Enfermé et enterré dans un cimetière avec un nom sur la pierre.

   UNE colère folle s'empare de ses sens.

   ― JE te tuerais, mer ! Je te tuerais pour retrouver ELIOTT ! Je te crèverai pour l'avoir pris ! Je te le jure.

   C'EST ainsi qu'ils dansent. Ils détruisent pratiquement tout. Sans eux, on se sent vide, comme PAULINE. Ou alors ils nous brisent complètement, comme PAULINE aussi. Les souvenirs sont moches malgré leurs beaux sentiments. La mer est belle malgré son horrible culpabilité. C'est ainsi que les souvenirs dansent la valse des mille temps dans la tête de PAULINE.

   C'EST ÉGALEMENT COMME ÇA QUE PAULINE ET MOI AVONS ÉTÉ, C'EST AINSI QUE NOUS AVONS FINI. C'EST AINSI QU'IL ÉTAIT UNE FOIS NOUS.

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