19 - Ritournelle d'une hirondelle
Un soir
Alors qu'ils commentaient
L'inhérence et la cohésion
Que reflétait la vision
D'une nuée
D'hirondelles
Venant
De traverser
Le ciel
Emile
sentit
ses
paupières
papillonner
le paysage
devant
lui
commençait
à onduler
à suivre
le courant
de la
marée
à se
torsader
comme
s'il
contemplait
soudain
le
monde
à
travers
un
miroir
marin
Elle se pencha
Vers lui
Sur son épaule pâle
Un voile
De mèches grenat
Glissa
Comme un pavot
Sanglant
Sur des flocons
Blancs
Et devant les yeux endormis
De son complice d'une nuit
Elle sourit
Et dit
"tu ferais mieux de rentrer
tes paupières semblent fatiguées"
Emile aussitôt se redressa
"je n'ai pas sommeil"
Assura-t-il
Vainement
En un fébrile
Bâillement
Elle le fixa
L'œil narquois
Il se sentit rougir
Mais refusait de partir
Le soleil se couchait à peine
Et chaque instant auprès d'elle
Était une aubaine
Aussi fugace qu'irréelle
Cassiopée
Replia contre elle
Ses jambes frêles
Et tandis que la brise
Faisait danser à sa guise
Ses mèches indomptables
Comme les feuilles d'un érable
Elle entrouvrit
Ses lèvres rosées
Et commença
à fredonner
C'était d'abord
Presque un murmure
Dissimulé
Par sa chevelure
Et peu à peu
La commissure
De ses lèvres
Brisa l'armure
Des mots
Qui s'élancèrent
Vers la mer
Azur
"t'en fais pas
la vie est belle
comme un vol
d'hirondelles
qui s'en va
et qui revient
au printemps
un beau matin"
Ce n'était pas
Un chant d'oiseau
Comme ceux
Qui migraient
Là haut
C'était une voix
Saturnienne
Comme celle
D'une sirène
Prise dans un filet
Comme celle
D'un rossignol
Rêvant de prendre
Son envol
Mais qui
Depuis sa cage
Dorée
Se contente
De regarder
Les nuages
Passer
Elle répéta
Maintes fois
Cette berceuse
Inopinée
Devant la plage
Dépeuplée
Ritournelle
Itérative
Eternelle
Missive
Portée par le vent
A défaut des courants
Tandis qu'Emile
Immobile
Laissait choir
Sans même s'en apercevoir
Son papillonnant regard
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