Chapitre 40
[Une très très longue absence de ma part. Je le sais. Je suis désolée, entre ma vie de famille et mes partiels, l'écriture est passée au second plan. J'espère vous faire plaisir avec ce chapitre. Merci encore pour votre soutien, et ce, malgré l'attente.]
* * *
Je n'ai jamais été aussi stressé de toute ma vie. Et après les évènements que j'ai vécus aujourd'hui, je ne sais pas s'il m'arrivera de l'être plus un jour. Lina me serre la main pour me rassurer. Elle frappe à la porte puis tourne la poignée sans attendre. Je suis venu ici à plusieurs reprises, mais j'ai l'impression de découvrir la maison pour la première fois. Un grand carrelage blanc strié de vaguelettes grises dalle le sol. Une table basse en pin surmontée d'un grand miroir repose contre le mur de gauche. Plus loin sur ce mur se trouve une porte cachant la cuisine dont s'échappe une douce odeur de poulet rôti. Sur la droite, un escalier donne sur l'étage et devant nous, le salon-salle à manger s'offre à notre vue. J'ai toujours aimé la maison de Lina, car elle respire la joie de vivre et le bonheur. Un vrai foyer.
La porte de la cuisine s'ouvre, laissant passer une femme d'une cinquantaine d'années aux cheveux châtains et yeux noisette qui ne laissent que peu de doutes sur son identité. Lina et sa mère sont différentes, mais personne ne remettrait en cause leur lien de parenté.
— Lina ! Je vois que tu nous as amené un invité, lance-t-elle joyeusement.
Elle embrasse sa fille et jette un coup d'œil à nos mains enlacées avant de m'offrir un grand sourire.
— Maman, tu te souviens de Lyam ? Il me donnait des cours de sport.
Elle hoche la tête d'un air entendu tandis que je lâche la main de Lina pour lui faire la bise.
— Bien sûr, comment oublier le jeune homme qui rend ma fille si heureuse ? Vous restez manger avec nous ?
Lina rougit, ma nervosité s'envole et je me mets à sourire comme un demeuré. Quant à sa mère, sa question sonne plus comme une affirmation. Ses mains sont affectueusement posées sur mes bras, comme une mère le ferait.
— Si cela ne nous vous dérange pas, répliqué-je poliment.
Elle lance un coup d'œil à sa fille, toujours le sourire aux lèvres. Elles semblent tenir une conversation par le simple biais du regard.
— Ce serait avec plaisir ! Entrez dans le salon, je reviens dans un instant.
— Merci Maman, dit Lina avec un sourire bienveillant.
Mme Sulivan s'éclipse tandis que Lina m'observe d'un air amusé.
— Prêt ?
Je sais que par cette question, Lina veut me montrer que j'ai le choix, qu'elle ne m'oblige à rien.
— Prêt, assuré-je avec conviction.
Par ma réponse, je veux à mon tour lui démontrer que je crois en nous, en notre histoire et que ce soir, en officialisant les choses, nous bâtissons notre relation sur des bases solides.
* * *
Je n'arrive pas à croire que Lyam se soit aussi bien intégré à ma famille. Le voir rire avec mon frère, mon beau-frère et surtout mon père fait de moi la femme la plus heureuse au monde. Car ce soir, toutes les personnes qui comptent le plus pour moi sont réunies sous ce même toit. Je ne pensais pas qu'on en serait là aujourd'hui, que derrière sa façade de jeune homme frivole, Lyam se révèlerait être un homme d'une grande maturité. Il a vécu tellement de choses... des choses qui l'ont détruit, mais aussi façonné dans un sens. Je ne pensais pas que je tomberais amoureuse de lui aussi vite, que j'allais découvrir un tel trésor au creux de son cœur.
— On dirait que vous êtes sur le point de vous sauter dessus.
Je m'arrache subitement à ma contemplation alors que mes yeux peinent à rester dans leurs orbites, mais mes lèvres me trahissent en esquissant un sourire rieur.
— Ana ! m'insurgé-je.
Elle pose sa main sur la mienne, fière de sa réplique.
— Je dis la vérité Lina. Je suis heureuse pour toi, tu méritais de connaître ce sentiment.
En un claquement de doigts, mon cœur se gonfle d'affection. Ma sœur a toujours été ma confidente, celle à qui je pouvais tout dire sans craindre d'être jugée. Je sens les larmes poindre au bout de mes cils et m'oblige à changer de conversation pour ne pas finir par me jeter dans ses bras en lui pleurant mon amour.
— Comment ça va avec Anton ?
Elle sourit, mais une certaine tristesse s'invite dans ses yeux.
— Bien, c'est juste qu'il veut un enfant. Je le comprends, mais tu sais avec le travail, ce n'est pas évident.
— Et toi, qu'est-ce que tu veux Ana ?
Elle observe son mari d'un air énamouré tandis qu'il est pris dans une grande conversation avec notre frère.
— Bien sûr que je veux un enfant de lui. C'est mon mari, mon amant, mon tout, mais un enfant c'est beaucoup de responsabilités. Je ne sais pas si j'en suis capable.
J'admire la candeur qu'a Ana parfois, mais j'ai souvent aussi envie de la secouer pour lui remettre les idées en place.
— Ana, je n'ai jamais vu quelqu'un qui s'occupe aussi bien des enfants que toi. Tu es dingue de tes neveux ! Je comprends ton point de vue, mais sache que ton travail ne se calmera jamais, il y aura toujours un autre projet, une autre idée. Ne passe pas à côté des choses essentielles, de ta vie avec Anton.
Elle élève un sourcil tandis qu'un vaste sourire lui fend le visage.
— Dis-moi, serais-tu devenue experte en psychologie ?
Nous échangeons un rire joyeux et Ana resserre sa main sur la mienne.
— Merci Lina. Je vais y réfléchir.
Je me dis que devant son expression, j'ai de grandes chances de devenir tata dans peu de temps.
* * *
Le père de Lina me rejoint, deux bières à la main. Il m'en tend une avant de faire tinter nos deux bouteilles.
— Merci, dis-je en levant ma bière et buvant une gorgée.
Il imite mon geste puis porte un regard circulaire sur le jardin qui nous fait face. La nuit est belle, mais je me doute que ce n'est pas pour admirer les étoiles qu'il m'a demandé de le suivre.
— Parle-moi un peu de toi Lyam.
Je hausse les épaules. Parler de moi, c'est un grand mot. Il y a autant de choses à dire qu'à taire.
— Je ne sais trop quoi vous dire, avoué-je dans un souffle. J'imagine que vous voulez savoir si je suis digne de Lina, et je le comprends, mais je n'ai jamais su me vendre. Alors si vous avez des questions, j'y répondrai.
Il ne m'offre pas même un regard et se contente de prendre une gorgée de sa boisson.
— Je sais qui tu es Lyam et je me doutais de ta réponse. Je connais ma fille, je sais qu'elle t'a choisi pour les bonnes raisons et cela me suffit. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi tu as choisi Lina.
Cette fois-ci ses yeux m'observent, cependant il n'y a pas d'animosité dans son regard ni de prétention. C'est comme s'il connaissait la réponse à sa propre question, mais qu'il voulait l'entendre à nouveau.
— Je pourrais vous faire un long discours en vous disant combien j'aime votre fille et ce qu'elle a apporté dans ma vie, mais cela n'aurait pas vraiment de sens. À vrai dire, je ne l'ai pas choisie. Je ne pensais pas l'aimer pour la simple et bonne raison que je ne me croyais pas capable de tomber amoureux. Mais mon cœur l'a choisie, sans que je sois maître de quoi que ce soit, et aujourd'hui, je suis l'homme le plus heureux que la terre ait porté pour cela.
Il reste un moment silencieux, me faisant même me demander si je n'ai pas été trop franc. Quand je me dis que oui, j'ai merdé, il me décoche un grand sourire et m'administre une tape amicale dans le dos.
— J'aime l'honnêteté Lyam, je n'aime pas perdre mon temps en faux semblants. Si un jour tu dois me dire quelque chose, je te fais confiance pour me dire la vérité.
Bien sûr que j'aurais pu lui parler du pari, bien sûr que j'aurais pu tout lui dire, mais à quoi bon remuer le couteau dans la plaie ? Je sais que quelque part, il veut me dire qu'il sait qu'il y a eu quelque chose entre Lina et moi d'anormal pour un couple et qu'il ne parvient pas à l'identifier. Il tente de me montrer que je n'ai pas à mentir pour cela, mais je veux aussi laisser cette histoire derrière nous. Elle ne représente pas ce que Lina et moi ressentons l'un pour l'autre aujourd'hui. Nous sommes devenus tellement plus que cela...
* * *
Mes parents sont montés se coucher depuis un moment, Ana est totalement avachie sur Anton et Josh joue à ce jeu débile sur téléphone. À mes côtés, Lyam est assis tandis que ma tête repose sur son épaule. Nous regardons un film, enfin... les autres le regardent. Je suis perdue dans mes pensées depuis le début. Je me rends compte de tout ce qui m'arrive, de tous ces merveilleux évènements qui se sont placés sur mon chemin. Les gens ne présentent pas leur petit ami à leurs parents au bout d'un mois, ils ne se disent pas non plus qu'ils s'aiment. J'aurais crié à qui aurait voulu l'entendre qu'on ne tombe pas amoureux en si peu de temps, qu'on ne connaît pas l'autre comme s'il était une partie de nous-mêmes. Et pourtant, tout cela est réel. Je sais que mon cœur ne s'est pas trompé. J'ai eu des amourettes, des coups de cœur parfois, mais je n'ai jamais aimé. Je n'ai jamais éprouvé de tels sentiments pour me donner et me reposer sur quelqu'un à ce point.
Lyam passe son bras autour de mes épaules et dépose un baiser au sommet de ma tête. Je souris et pose ma main sur son torse, le traversant jusqu'à ce qu'elle atteigne son cœur. Je jette un coup d'œil à mon frère, mais il est absorbé par son téléphone, quant aux autres amoureux, ils tombent de fatigue. Sous mes doigts, je sens son rythme cardiaque qui me berce d'une douce mélodie. Je lève le regard et suis fascinée par son portrait. J'aime l'observer quand il est concentré. Il y a ce petit pli qui se forme sur son front, ses yeux étincellent d'intelligence et sa bouche... Il sourit, il sait que je l'observe et caresse tendrement mes épaules. Avant lui, je n'avais jamais eu envie d'embrasser personne, je n'en éprouvais pas le besoin. Mais quand je regarde ses lèvres, et que surtout, je me souviens du goût qu'elles ont quand elles se posent sur les miennes, je perds totalement la raison.
— Ce film à l'air de te passionner, chuchote-t-il à mon oreille.
J'ai l'impression d'être un fil électrique dénudé que sa voix électrise.
— C'est mon film préféré, répliqué-je sur le même ton.
Il sourit et cache son visage dans mes cheveux pour étouffer son rire. Les battements de son cœur s'accélèrent. Il sait que je parle de tout, sauf du film.
— Tout le monde s'est endormi, souffle-t-il. Tu es fatiguée ?
Josh a la tête complètement renversée en arrière. J'ai toujours été admirative devant sa facilité à s'endormir.
— Non et toi ?
Il dépose un baiser sur mon front et joue avec mes cheveux.
— Non plus. Je pourrais courir un marathon.
Il est de bonne humeur depuis qu'il a eu cette conversation avec mon père. J'ai vu mon père le prendre par les épaules et lui dire quelque chose tout bas qui l'a fait sourire comme jamais. Je ne sais pas ce qu'ils se sont dit, et même si je meurs d'envie de le savoir, je ne lui demanderai pas. J'ai vu combien cela lui a fait plaisir d'être parmi nous ce soir, d'être en famille tout simplement.
J'élève un sourcil d'un air joueur et mes lèvres s'étirent en un sourire.
— Vendu.
— Vendu ? réplique-t-il du tac au tac. As-tu oublié ce que c'est de courir avec moi Lina ?
Je suis à deux doigts d'exploser de rire, ce qui réveillerait toute la maisonnée.
— Tiens... ça ne me dit rien, plaisanté-je.
Un sourire espiègle se dessine sur son visage au moment où je suis en train de regretter mon excès de zèle.
— Et bien, nous allons te rafraîchir la mémoire. Cette fois-ci, je compte bien que cela te soit inoubliable.
Il dépose un baiser au creux de ma paume avant de poser ma main sur son cou. Et alors que je m'attends au baiser de ma vie, il m'embrasse au coin des lèvres avec cette étincelle de défi dans les yeux. Comment peut-il penser que j'étais sérieuse ? Rien n'est oubliable avec Lyam. Tous ces instants sont gravés à jamais dans ma mémoire, à jamais dans mon cœur...
* * *
Lina réveille doucement son frère pour le prévenir que nous sortons. Il est tellement épuisé qu'il ne s'y oppose même pas. Du moins, c'est ce que je crois avant qu'il ne me lance son regard si typique, mais cette fois-ci, au lieu de m'assassiner sur place, ses yeux me disent qu'il a confiance en moi, qu'il sait que je tiens à Lina plus que ma propre vie.
Je ne sais pas où nous allons. Elle n'a rien voulu me dire. Il est près de deux heures du matin, nous sommes seuls sur la route et elle n'arrête pas de sourire. Je la sens nerveuse aussi, je le vois à la manière qu'elle a de ne pas tenir en place ou alors de chercher mon regard au moindre arrêt que nous faisons. Plus que toutes, j'aime la Lina stressée. Je ne pensais pas un jour aimer quelqu'un dans toutes ses facettes, et que surtout, ses défauts seraient pour moi ses meilleures qualités.
Elle coupe le contact et expire longuement avant de me regarder d'un air qui me bouleverse tant il est empli d'amour, de tendresse.
— Ok Chéri, nous y sommes.
Je ne l' avouerai jamais, mais j'adore quand elle me surnomme ainsi. Surtout parce qu'elle sait que je n'aime pas les surnoms et qu'elle cherche à m'agacer.
— Je te suis, mon amour, répliqué-je sans pouvoir m'empêcher de sourire.
Elle lève les yeux au ciel et s'empare de ma main avant de m'entraîner dans le parc. Ce parc où je lui ai révélé mon passé. Je ne savais pas quel sentiment j'aurais en revenant ici, mais certainement pas celui que j'éprouve. Je me sens libre, soulagé. Mine de rien, cette lune brillante, ce lac scintillant et le chant du vent dans les arbres font qu'on se sent privilégié d'être ici. Comme si cet endroit nous appartenait et que personne ne pouvait nous le retirer.
Lina enlève ses ballerines et s'assoit dans l'herbe rendue froide par la fraîcheur de la nuit. Je m'assois juste derrière elle, les mains appuyées contre le sol tandis que son dos repose sur mon buste. Elle arrache quelques brindilles d'herbe qu'elle touche d'un air absent. Elle est ailleurs déjà. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi pensif que Lina, ou peut-être Dereck. Elle lui ressemble parfois, comme si elle connaissait tous les mystères de ce monde, qu'elle voyait plus loin que nous tous réunis.
— Que représente ce parc pour toi Lina ?
Elle souffle sur les brindilles qui virevoltent dans les airs et pose ses mains sur mes genoux.
— C'est le parc de mon enfance. Quand je venais ici, j'avais l'impression que tout était possible, que pendant un instant, le monde s'arrêtait de tourner et que nous vivions seulement l'instant présent. Josh, Ana et moi, on venait ici, c'était notre jardin secret.
Elle se retourne pour que nos yeux se rencontrent et entrelace ses doigts avec les miens.
— Quand on était plus jeunes, on s'est juré que chacun ne ferait entrer qu'une personne en ce lieu. La bonne personne.
Sa voix est inquiète, comme si elle avait peur d'en dévoiler trop. Je suis profondément touché. J'aime Lina comme je ne pourrai jamais aimer personne d'autre après elle. Pour moi aussi, elle est la bonne personne.
— Je sais que ça fait beaucoup en une journée...
— Tu cherches à échapper au marathon ? la coupé-je.
En l'espace d'un instant, toute inquiétude quitte son visage pour laisser place à l'amusement. Un rire m'échappe et ses yeux pétillent de malice avant qu'elle ne fonde sur moi, frappant mon torse de ses mains sans pouvoir s'empêcher de rire non plus. Nous tombons sur le sol, une de ses jambes s'insinue entre les miennes et ma main trouve le chemin dans ses cheveux
— Tu es doué pour me changer les idées, souffle-t-elle.
— C'est mon métier, souris-je.
De sa main gauche, elle trace les contours de mon visage, envoyant des frissons aux quatre coins de mon corps.
— Je sais que je te demande beaucoup. Tu ne t'es jamais engagé et voilà qu'en une journée je te présente mes parents puis je t'amène ici...
— Chut, la coupé-je en plaçant un doigt sur ses lèvres. Je n'ai pas peur de l'engagement Lina. J'ai connu beaucoup de filles, c'est vrai, mais je ne suis pas resté parce qu'aucune ne m'a donné envie de le faire.
Ses yeux brillent dans la pénombre et ses cheveux sont une caresse pour mes mains.
— Alors tu ne trouves pas qu'entre nous cela va trop vite ?
— Non, répliqué-je doucement. C'est notre relation Lina, notre vie. Si tu veux me dire quelque chose, je veux que tu me le dises et pas que tu attendes parce que la logique voudrait que tu le fasses. Nous sommes libres de mener notre relation comme nous le voulons, au rythme que nous désirons.
Elle sourit enfin et m'attire dans ses bras.
— Je t'aime, chuchote-t-elle.
Je descends mes mains dans son dos et embrasse son front. Comment trois syllabes peuvent-elles vous chambouler autant ?
— Moi aussi. Tellement.
Elle resserre son corps contre le mien et enfouit sa tête dans mon cou, ses lèvres effleurant ma peau au son de sa voix.
— Parle-moi de tes rêves.
Une sueur froide s'insinue entre mes omoplates.
— De mes cauchemars ? demandé-je d'une voix blanche.
Elle secoue la tête et prend mon visage entre ses mains.
— Non, dit-elle en m'embrassant tendrement. Des beaux rêves.
Je ne sais pas si ce sont ses mains sur mon visage, ses lèvres sur les miennes ou sa voix qui fait vibrer mon cœur à ce point.
— Je rêve de t'embrasser jusqu'à ce que le souffle me manque.
Elle rit et secoue la tête.
— Je rêve de te voir toujours heureux, réplique-t-elle.
Je souris et dépose un baiser sur la pointe de son nez.
— Je rêve de partir à l'aventure, de devenir médecin humanitaire.
Elle pose sa tête contre mon torse et fait courir ses doigts le long de mon bras.
— Je rêve de devenir médecin chercheur et d'éradiquer une maladie.
Je ne suis pas étonné, j'ai toujours aimé sa détermination. Je soupire et resserre mes bras autour d'elle.
— Je rêve d'avoir une vraie relation avec mes parents.
Je peux sentir son cœur battre contre le mien et s'accélérer.
— Je rêve que vous fondiez une vraie famille.
Je ferme les yeux et expire lentement pour me donner le courage de révéler ce que je m'apprête à dire.
— Je rêve que tu fasses partie de ma famille.
Elle se recule, cherchant la sincérité dans mon regard et ses yeux se voilent d'affection quand elle comprend que je ne mens pas.
— Je rêve que tes rêves se réalisent, dit-elle d'une voix secouée d'émotion.
Et nous nous embrassons comme nous ne l'avons jamais fait encore, car ce baiser exprime plus que les mots peuvent échanger. C'est comme si nos corps ne faisaient plus qu'un, que nos souffles se mêlaient pour ne jamais se séparer. Je me perds dans ce baiser, je me perds en elle et cela me fait tellement de bien. Je me sens revivre sous son touché, vivant par son amour. Je l'aime comme je ne me croyais pas capable d'aimer, je l'aime comme il m'était impossible d'imaginer d'aimer.
Son téléphone sonne dans sa poche, mais aucun de nous ne parvient à se détacher de l'autre. Ce n'est qu'au troisième appel que je me recule et que Lina se relève pour s'emparer de son téléphone.
— Allô, Josh ? Tout va bien ? articule-t-elle, le souffle court.
Je n'entends pas ce qu'il dit, mais Lina se retourne vers moi avec un air agité.
— On arrive tout de suite, poursuit-elle.
Elle raccroche et s'empare de ma main qu'elle serre de toutes ses forces. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais pour mettre Lina dans cet état-là, c'est forcément grave.
— Ana a fait un déni de grossesse. Ils partent pour l'hôpital, elle est en train d'accoucher.
Nous nous levons et courrons vers la voiture. Je me mets au volant et serre la main de Lina dans la mienne. Je ne veux pas la laisser conduire dans cet état. Nous prenons la route, main dans la main, le cœur battant la chamade. Il ne nous reste plus qu'à prier pour que tout se passe bien.
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