Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 34


J'hésite entre partir sur-le-champ et dire à Mila combien elle m'a déçue en me faisant un coup pareil. À la moue qu'elle m'offre, j'en déduis que mes yeux ont parlé pour moi.

— Laisse-lui l'occasion de s'expliquer. S'il te plaît Lina ! dit Mila le ton empli d'espoir.

Elle aimerait voir deux de ses meilleures amies se réconcilier. Je comprends combien cela doit être difficile pour elle d'être constamment entre deux feux, mais Kylie n'est pas et ne sera jamais le genre de personne avec qui je veux lier une amitié.

— Je suis désolée, mais non, affirmé-je.

Je jette un dernier coup d'œil à mon amie qui hoche la tête d'un air dépité avant d'apercevoir Kylie accélérer le pas pour nous rejoindre. C'est peut-être enfantin, mais je ne vois pas pourquoi je resterais avec une femme qui ne m'a jamais témoigné le moindre respect. D'un regard le plus neutre possible, je me retourne, avant de marcher à vive allure.

— Lina ! Attends s'il te plaît ! crie-t-elle.

Sans l'écouter, je presse le pas, jusqu'à ce qu'elle pose la main sur mon épaule, ce qui a le don de m'immobiliser. Son contact me rappelle la claque qu'elle avait voulu me donner il y a quelques semaines de cela, et fait remonter en moi tout le dégoût que j'éprouve pour elle. L'air déterminé plus que jamais, je me retourne pour lui faire face, ce qui fait retomber sa main.

— Qu'est-ce que tu veux Kylie ? soufflé-je, exaspérée.

Bien qu'elle ait énormément changé, ses traits ne trompent pas. Elle est toujours aussi belle, à la taille filiforme, mais il y a quelque chose de différent dans ses yeux, comme si une lumière s'était allumée depuis notre dernière rencontre.

— S'il te plaît Lina. Je veux juste te parler. Je te promets que cela ne prendra pas plus de cinq minutes.

Pour la première fois depuis que nous nous connaissons, j'ai l'impression qu'elle est sincère. D'un côté, je suis curieuse de savoir ce qu'elle peut bien avoir à me dire, de l'autre, ma raison me pousse à croire que je n'ai pas le moindre temps à perdre avec elle. Mila qui nous a rejointes entre temps affiche un air désespéré, voyant mon amie ainsi désemparée, je revois à la baisse ma détermination de quitter les lieux sur le champ.

— Cinq minutes. Pas plus, déclaré-je.

Mila affiche un sourire triste que Kylie partage. Qu'elle ne se fourvoie pas, si j'ai accepté, c'est uniquement pour mon amie.

— Je... je sais que j'ai mal agi avec toi Lina, et je m'en veux terriblement. Tu sais, je n'ai pas toujours été si mauvaise. Plusieurs choses me sont arrivées, et bien sûr, ça n'excuse pas tout, mais je me suis renfermée sur moi-même et de là à commencé un véritable enfer. Que ce soit avec mes parents, mes amies, j'ai été une vraie garce. J'envoyais balader les médecins et autres thérapeutes que mes parents payaient à un prix exorbitant sous prétexte que je n'en avais pas besoin, et ce n'était pas le cas, seulement je n'en avais pas conscience... Je sais que j'ai fait du mal à beaucoup de monde et que je vivrai avec cette culpabilité toute ma vie, mais j'ai changé maintenant. Je vois quelqu'un pour dépasser mes problèmes, j'ai appris à m'aimer et par la même occasion à aimer les autres... Tout ce que je veux, c'est te présenter mes excuses. Tu n'es pas obligée de les accepter ni de développer une quelconque amitié avec moi. J'aimerais juste qu'il n'y ait plus d'animosité entre nous, qu'on se respecte tout simplement.

Eh bien, je dois dire que si un jour on m'avait dit que Kylie me supplierait pour me livrer des excuses, j'aurais ri pendant un long moment en croyant qu'on me faisait une mauvaise blague. Je vois bien qu'elle est sincère, mais parfois les actes sont beaucoup trop forts pour être pardonnés aussi simplement. C'est à cet instant que je prends conscience de la force que Lyam a dû faire preuve pour pardonner ses parents qui, certes avaient pour dessein de le protéger, mais lui avaient menti toute sa vie.

— Écoute Kylie, j'apprécie le fait que tu reconnaisses tes torts et que tu te sois excusée, mais je ne peux pas oublier tout ce que tu m'as fait, combien tu as voulu me causer du mal alors que je ne t'avais au grand jamais rien fait. Je comprends que tu puisses avoir des problèmes personnels, on a en tous, certes de différents types, mais comme tu le soulignes, ça ne justifie pas tout. Je t'ai toujours respectée, malgré ton manque de respect vis-à-vis de moi, et c'est ce que je continuerai de faire.

Autant dans ses yeux que ceux de Mila, je peux lire de la déception. Je sais qu'elles auraient aimé que j'enterre ce qui a pu se passer, mais c'est trop me demander. Je ne suis pas aussi forte qu'on peut le croire...

— Bon, si c'est tout ce que tu avais à me dire, je crois que je vais vous laisser, ajouté-je sur un ton expéditif.

Mila et Kylie échangent un regard, comme si Kylie cherchait une source d'encouragement via notre amie commune.

— Je suis désolée pour tout ce que j'ai pu faire alors que je voyais bien que Lyam avait des sentiments pour toi. J'ai fait une sorte de fixation sur lui et je me rends compte que c'était totalement stupide. Il ne m'a jamais montré le moindre intérêt. Je croyais éprouver de l'amour alors qu'en réalité, ce n'était qu'une utopie à laquelle je me raccrochais. Cette soirée où tu nous as surpris tous les deux, je l'avais poussé à bout et comme tu le sais, il a refusé de faire quoi que ce soit. Il est important pour moi d'éclaircir les choses.

Je sais qu'elle dit vrai, je le vois dans ses yeux, mais je n'arrive pas à y croire. C'est comme si cela tombait tel un cheveu sur une soupe.

— Eh bien... merci Kylie, mais permets-moi de douter de ta nouvelle personnalité. Je suis désolée, mais je n'arrive pas à te faire confiance. Sache que je n'ai pas de soucis avec toi, c'est juste que tu me demandes de passer du coq à l'âne et c'est quelque chose que je ne peux pas faire. Je suis contente pour toi, que tu aies changée, et je te souhaite de réussir dans ce que tu entreprends.

Je ponctue ma phrase d'un léger sourire, ma gentillesse me perdra un jour, mais je n'arrivais pas à garder ce masque antipathique. Moi qui me faisais une joie d'admirer les vitrines des boutiques du boulevard Haussmann, cela sera pour une prochaine fois !

* * *

Sans ne rien pouvoir faire d'autre que fixer ce portail noir depuis quinze bonnes minutes maintenant, je demeure adossé à ma voiture. Alors que des feuilles aux couleurs plus vives les unes que les autres luisent sur le sol jusqu'à la devanture de la maison, une légère brise se soulève et m'insuffle ce brin de courage qui me faisait défaut jusqu'alors. Je me saisis de mon téléphone et compose son numéro. Les secondes paraissent des heures quand les sonneries retentissent, sans réponse. J'abandonne presque mon idée, me disant que je suis bien stupide d'avoir fait ce trajet alors qu'il ne sera sûrement pas là pour m'accueillir quand, au dernier moment, une voix résonne à l'autre bout de la ligne.

— Papa ?

— Lyam.

Sa voix, un peu surprise, mais surtout plus chaleureuse que je ne l'attendais, me redonne le sourire et chasse à demi mon anxiété.

— J'aimerais qu'on se voie si tu es disponible.

Ma demande laisse place à un silence, me rappelant qu'il n'a certainement pas une aussi grande flexibilité que la mienne pour décider de son emploi du temps si abruptement.

— Excuse-moi. J'aurais dû me douter que tu serais occupé, bafouillé-je.

— Non ! À vrai dire... je ne pensais pas que tu voudrais me voir de sitôt, s'exclame-t-il. Peu importe, l'essentiel, c'est que tu aies appelé. Je serai là, où et quand tu veux.

Il est vrai que la dernière fois que nous nous sommes vus, je lui ai fait comprendre que j'avais besoin de temps avant de pouvoir le revoir et lier une véritable relation entre nous. Je ne pensais pas non plus me présenter si vite, mais une fois rentré chez Jason, le voyant lui et sa famille si proches, j'ai éprouvé ce besoin de passer plus de temps avec les miens, de rattraper ce qu'on avait pu perdre. Réconforté par le fait qu'il veuille se montrer à mon écoute dorénavant, je saute sur l'occasion pour lui proposer cette sortie qu'il m'avait promise.

— Est-ce que maintenant et devant chez toi te conviendrait ?

Il me répond d'un rire sincère.

— C'est parfait.

Quelques minutes plus tard, il sort de sa maison pour me rejoindre. Il s'en suit un moment assez gênant où l'on s'observe l'un l'autre sans véritablement savoir quoi faire.

— Belle voiture, lance-t-il.

Je souris, alors qu'il en fait le tour pour l'observer sous tous ses alliages.

— Il paraît que son ancien propriétaire l'a laissé un certain nombre d'années dans un garage jusqu'à ce que son fils ait l'âge de la conduire.

Il sourit à son tour, touchant la carrosserie comme si elle était faite de verre.

— Une des seules choses intelligentes qu'il ait réalisées, soupire-t-il.

Plusieurs émotions se lisent sur son visage. Le regret, mais aussi le sentiment de ne pas vouloir gâcher cette journée en ressassant le passé si tôt.

— Tu veux la conduire ?

Il relève les yeux avec une joie non dissimulée, avant de secouer la tête.

— Non, c'est ta voiture dorénavant.

— Ça me fait plaisir. Vraiment.

Je lui lance les clés, qu'il attrape au vol, un grand sourire aux lèvres. Nous prenons place dans le véhicule et quand il actionne le moteur, ses yeux pétillent, ce qui me fait éclater de rire.

— J'ai l'impression qu'elle t'a plus manqué que moi, blagué-je.

Il rit à son tour en s'engageant sur la route.

— Où veux-tu aller ?

— Il y a ce parc où l'on allait quand j'étais enfant. J'ai toujours voulu y retourner, mais je n'ai jamais su comment.

— Ce qui explique pourquoi tu m'as laissé le volant, s'amuse-t-il à son tour.

— Pour un père absent depuis plusieurs années, tu me cernes plutôt bien, déclaré-je sur le ton de la rigolade avant de me rendre compte de la portée de mes mots.

— À propos de ça...

— Excuse-moi, c'est sorti tout seul.

Je ne trouve rien de mieux à faire que de regarder la route défiler au travers de la vitre, gêné par mon insouciance.

— Ce n'est pas grave. Tu as raison. Cela fait partie des choses dont on doit parler.

Je hoche la tête pour toute réponse et comme d'un commun accord, nous décidons de réserver notre discussion pour une fois arrivés au parc.

Malgré les nouvelles infrastructures et autres barrières de sécurité, l'espace de plein air est comme dans mes souvenirs. Le banc en bois sur lequel nous aimions nous asseoir après avoir acheté des friandises à la boulangerie à quelques pas de là est identique, autant que l'atmosphère et tout ce que ce lieu pouvait me procurer comme sensations.

— Tu adorais venir ici. On...

— Pêchait au bord du lac et courait d'une colline à l'autre pour changer de coin quand cela ne mordait plus, achevé-je.

— Tu t'en souviens ? demande-t-il, heureux comme jamais.

— Il y a des choses qu'on ne peut pas oublier, souris-je.

Nous marchons encore quelques instants avant de nous asseoir sur le banc.

— J'imagine que tu dois avoir des tonnes de questions.

C'est vrai, mais curieusement, je n'ai pas envie de les aborder. Je veux juste passer un bon moment avec mon père.

— Ça peut attendre, lui assuré-je.

Il hoche la tête en fixant l'horizon, le sourire aux lèvres. Je l'observe plus en détail, ses cheveux grisonnants, sa fatigue manifeste et ses vêtements trop amples. Malgré tout cela, je vois toujours mon père dans ses yeux, cet homme, qui à l'époque, était toujours soigné et distingué.

— J'en ai une cependant : où est passé l'élégant M.Wright ?

Son sourire s'accentue et il détourne son attention du paysage pour la reposer sur mon visage.

— Bien loin hélas ! soupire-t-il. J'ai perdu le goût des choses quand plus rien ne me liait à toi et ta mère. Au début, je vivais chez tes grands-parents, ça allait encore, mais avec le temps, je me suis négligé sans même m'en apercevoir.

L'évocation de mes grands-parents réveille en moi de nouveaux souvenirs et bientôt mon désir de ne pas poser de questions s'efface devant ma curiosité.

— Où sont-ils maintenant ?

Il baisse son regard et détourne la tête en liant ses mains.

— Nous avons d'abord cessé de nous voir, car c'était trop risqué. Puis, tes grands-parents ne m'ont jamais pardonné de t'avoir abandonné, même pour assurer ton avenir. Ils pensaient comme toi qu'il y avait d'autres solutions. Ils m'ont posé comme ultimatum de me rendre, pour enfin vivre normalement, sinon ils ne voulaient plus de moi comme fils. Je sais qu'ils ne le pensaient pas vraiment, qu'ils espéraient que je me rende...

— Mais tu ne l'as pas fait.

Il hoche la tête en gardant la même posture.

— Et ça, ils ne me l'ont jamais pardonné. Depuis, ils refusent de me voir.

D'un côté, je comprends l'intention de mes grands-parents qui ne voulaient que mettre fin à cette mascarade. De l'autre, je comprends aussi les motivations de mon père, même si aujourd'hui, elles paraissent dénuées de sens.

— Tu as pensé à te rendre ?

Mon père se tend légèrement avant de me regarder dans les yeux.

— Presque chaque jour, m'avoue-t-il, peiné.

C'est à mon tour de hocher la tête, n'osant pas poser plus de questions bien que celles-ci me démangent.

— Mais tout ce pourquoi nous avions dû endurer ce déchirement aurait été vain et ça, je ne pouvais pas le supporter. J'étais capable de vivre avec ma culpabilité, celle d'être un mauvais fils, un mauvais père... mais je n'étais pas à même d'arrêter la machine une fois qu'elle était enclenchée, reprend-il avec plus de calme.

Je ne sais pas si cela veut dire qu'on ne sera jamais une famille à part entière, qu'il faudra toujours vivre dans la crainte qu'un jour tout se sache ou si mon père aura un jour le courage de se rendre. Beaucoup trop de suppositions se heurtent dans mon esprit, mais ce qui me chagrine le plus, c'est que j'ai l'impression de me voir dans les yeux de mon père : de voir un enfant abandonné par ses parents.

* * *

— Attends-moi. Je reviens dans cinq minutes, résonne la voix de Mila dans mon dos.

J'avance de quelques pas encore, mais abaisse mon allure de marche sachant que Mila va me rejoindre.

— Lina.

Je m'arrête puis me retourne, croisant les yeux de mon amie et vérifiant au passage que Kylie est assez loin pour qu'elle ne puisse pas nous entendre.

— Tu m'en veux ? demande-t-elle, ce qui accapare mon attention.

— Mila... non, je ne t'en veux pas, mais j'aurais aimé qu'en tant qu'amie, tu me préviennes.

Elle se triture les doigts et baisse les yeux en hochant la tête. Typiquement la Mila anxieuse.

— Je sais, mais...

— Je ne serais jamais venue. J'ai compris. Tu sais, si tu me l'avais dit, je n'aurais peut-être pas réagi avec autant de rage que tout à l'heure. Je t'aurais sûrement dit non au début, mais si ça te tenait à cœur, je l'aurais fait pour toi.

Elle relève la tête avec un air désolé et la tristesse dans ses yeux, celle d'un souhait cher à son cœur non exaucé, m'afflige à mon tour.

— J'espérais tellement que vous vous réconcilieriez... Je n'imaginais pas que cela puisse se passer autrement ! m'avoue-t-elle en portant les mains à son front comme si la réalité la prenait par surprise.

— Et moi je n'imagine pas que tu aies pu penser que cela se déroule autrement, confessé-je, stupéfaite.

Ses mains retombent aussitôt pour se saisir des miennes avec force.

— Dis-moi que tu vas y réfléchir ? La Lina que je connais a un grand cœur, est à l'écoute et pardonne à qui s'excuse sincèrement. Elle a toujours les mots justes, le bon conseil. Tu es sans cesse celle qui nous dit de pardonner à qui le regrette vraiment. Aujourd'hui, je suis celle qui te le demande Lina. Sois ton propre conseil.

Quand je les ai tous rencontrés, je savais que chacun allait m'apporter des instants et des valeurs qu'on ne partage que lors d'une véritable amitié. Ce que j'ignorais, c'est que ce que j'étais capable de leur donner en retour. Mila me l'a appris aujourd'hui.

— Je le ferai. C'est promis.

L'espoir rejaillit dans les yeux de mon amie qui me prend dans ses bras comme si c'était la dernière fois. Je lui souris et me retourne, me soustrayant à sa compagnie pour laisser libre cours aux larmes qui défilent sur mes joues.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro