Trois jours plus tôt

* * *

🎶 BIP, BIP, BIP🎶

Je lève ma main nonchalamment vers mon réveil, six heures trente, rho la flemme de me lever ! Je me dirige vers la salle de bains et prends ma douche, ça va me réveiller. Je me brosse les dents et arrange à peine ma chevelure, en fidèle adepte du style coiffé décoiffé. Je regarde mon téléphone qui affiche un nouveau message.

+33678...: Tu me manques bébé.

Non mais c'est qui ça et elle se prend pour qui pour m'appeler bébé ? Je déteste ces surnoms débiles. Ah, mais oui ça me revient, mais elle n'a rien compris celle-là ! Ce n'est pas parce qu'on a passé la nuit ensemble qu'il y aura plus. J'ignore son message et m'élance dans la rue, direction la fac.

Arrivé à destination, je croise Jason. Jace, comment le décrire ? C'est le frère que je n'ai jamais eu, on peut toujours compter l'un sur l'autre.

- Eh mousquetaire, tu as une sale tête ! me dit-il avec un sourire amical.

- Pas pire que toi vieux frère !

- Alors une nouvelle conquête ?

- Tu me connais !

- Et je parie que tu l'as jetée après ?

- Est-ce que j'ai besoin de le dire ?

- Je me demande quand arrivera le jour où tu tomberas amoureux.

- Probablement jamais, rétorqué-je en rigolant.

Moi amoureux ? L'idée ne m'a jamais frôlé l'esprit. C'est vrai que je n'ai jamais éprouvé le désir d'avoir plus avec une femme. Après tout, c'est tout ce que j'ai toujours connu. Elles viennent à moi sans que je les appelle et savent pertinemment à quoi s'attendre. Je ne sors avec personne.

- Moi je pense que la bonne ne s'est pas présentée, c'est tout. Regarde Jess et moi, c'est l'amour fou, affirme-t-il en souriant.

- Ouais, je ne sais pas.

Jess est plutôt sympa, ça fait un bail qu'ils sont ensemble, mais je les trouve un peu trop niant niant à mon goût.

- Je sais ce qu'il te faut, reprend-il visiblement enjoué.

- Ah oui ?

- Il faut que ce soit toi qui la remarques et non l'inverse comme d'habitude. Et là, je te promets que la donne changera.

- J'avoue que ton point de vue est intéressant, mais avouons-le, aucune femme ne me résiste, dis-je ironiquement.

- Connard, déclare-t-il en rigolant.

Personnellement, je ne me trouve pas si irrésistible que ça. D'ailleurs je trouve ça lassant qu'on ne me remarque uniquement pour mon physique. Après tout, qu'est-ce que c'est un corps ? Une enveloppe qui renferme soit un trésor soit l'enfer.

- Tu sais quoi, lui dis-je, tu as raison.

- Tu n'es pas malade ?

Il touche mon front visiblement surpris de ma réponse.

- Non, rigolé-je en écartant sa main. Trouve-moi cette fille, je te parie que je ne tomberai pas amoureux d'elle.

- C'est bien ce que je pensais, tu es toujours aussi con, remarque-t-il en rigolant.

Je lève les mains en signe de reddition.

- Ok, renchérit-il, mais si tu tombes amoureux c'est moi qui gagne.

- Ça marche, quel est l'enjeu ?

- Tu paies mon abonnement à bein sports pendant un an.

- Ouais c'est ça, c'est toi qui vas payer tu vas voir, assuré-je en rigolant.

- On verra bien, objecte-t-il.

- Je ne suis même pas sûr qu'une telle femme existe.

- Laisse-moi une semaine le temps de la trouver et toi tu auras un mois pour tomber amoureux.

- Ou pas, dis-je avec un sourire narquois.

On continue de parler de tout et de rien en se dirigeant vers la salle de cours. Premier jour me voilà !

* * *

🎶My love, leave yourself behind. Beat inside me, leave you blind. My love, you have found peace. You were searching for release.🎶

Je jette mon téléphone à l'autre bout de la chambre. Oui oui, moi je peux le faire parce que j'ai de la moquette ! Non, je ne veux pas me réveiller ! J'aime trop dormir, c'est ma drogue!

Je m'enfonce un peu plus dans les bras de Morphée, quand j'entends la douce voix de ma mère :

- Lina réveille-toi, il est sept heures du matin.

- Hum, mon réveil n'a pas encore sonné, marmonné-je encore endormie.

Quand je connecte enfin mon cerveau, je saute du lit.

- Sept heures du matin ?! lui demandé-je apeurée. Non, non, je ne peux pas être en retard le premier jour de cours !

Ma mère sort de ma chambre en rigolant, après dix-neuf ans elle est rodée. C'est impossible de rencontrer mon prénom et l'expression « être à l'heure » dans la même phrase. Je saute sous la douche et en dix minutes, je suis prête. Je devais sûrement être Ninja dans une autre vie. Je coiffe ensuite rapidement mes cheveux. J'ai de la chance d'avoir survécu à la sélection naturelle en ayant les cheveux châtains et lisses de ma mère. J'enfile rapidement les vêtements que j'avais préparés la veille et cours vers la porte d'entrée en criant :

- Maman je suis partie ! À ce soir, je t'aime !

Je n'ai même pas le temps d'entendre sa réponse. Je regarde ma montre, sept heures trente, mon dieu le bus est à sept heure trente-quatre ! Je cours, non plutôt, j'essaie de courir pour espérer l'avoir, quand j'arrive à sept heures trente-trois à bout de souffle à l'arrêt de bus, toute fière de moi ! Je croise Thomas, mon pote de galère du bus. On va à la même fac, mais on n'est pas dans la même filière. Il est mort de rire avec son téléphone au bout de la main. Je lui lance alors :

- Tu n'as pas osé ?

Le pauvre, il n'arrive même plus à parler tellement il rit.

- Ha haha..., je t'ai eue ! Tu es trop marrante quand tu cours !

Je rigole à mon tour:

- Je m'en fiche tant que je suis à l'heure !

- Désolé de te décevoir, mais il est passé en avance à sept heure trente-deux, mais en bon et loyal ami je t'ai attendue. Et franchement vu le dossier que j'ai sur toi maintenant, le jeu en valait la chandelle !

- Non ! C'est toujours pareil ! Je vais être en retard à mon premier jour de cours !

- Ce n'est pas grave, remarque-t-il, ce n'est pas comme si tu étais à l'heure le reste de l'année !

- Eh, ne sois pas méchant ! lui dis-je en lui tapant l'épaule.

Le bus d'après arrive quelques minutes plus tard. Je n'aurai que quelque minutes de retard, ça passe ?

Enfin arrivée à la fac, je quitte Thomas dans les couloirs en montant vers ma classe. Je toque à la porte l'estomac plus que noué.

- Entrez !

J'ouvre la porte et je découvre qu'ils sont tous assis et mon professeur datant de la préhistoire me regarde tout en haussant un sourcil.

- Mademoiselle Sulivan, si je ne me trompe pas ? Quelle merveilleuse manière de commencer l'année !

- Je vous prie de bien vouloir m'excuser Monsieur, j'ai raté mon bus.

- Et bien asseyez-vous maintenant que vous êtes là !

Je m'élance alors plus rouge qu'un piment super piquant vers une place libre à côté d'une fille blonde qui me fait un grand sourire.

- Ne t'en fais pas, me rassure-t-elle, je suis arrivée deux minutes avant toi.

- Ça va alors, je ne suis pas la seule à avoir des problèmes avec mon réveil, lui dis-je en souriant.

Le cours se déroule normalement. Ma compagne de galère de réveil s'appelle Jessica et elle a l'air super sympa ! Elle a dix-neuf ans comme moi et a la même passion que moi pour la médecine et la littérature. Je ne lui ai pas encore parlé de mes autres hobbies un peu garçons manqués qui sont les jeux vidéo, les motos, les voitures, le foot, la pêche. Bref, je suis un vrai garçon manqué ! À qui la faute ? Mon frère, il a toujours voulu avoir un petit frère, mais le destin a fait que ce soit moi qui sois arrivée ! Mais j'adore partager ces moments avec lui, on est très complices grâce à ça.

La journée se termine et je rentre chez moi seule, exténuée. Thomas avait fini deux heures plus tôt.

- Salut, c'est moi !

- Eh ma patate préférée ! me dit mon frère. Alors ta journée ?

- Ça peut aller, je suis arrivée en retard...

- Ouais, dis-moi quelque chose que je ne sais pas déjà, débite-t-il sur un ton moqueur.

- Eh, je ne suis pas toujours en retard ! Rien de spécial, j'ai rencontré une fille sympa, on verra!

- C'est bien ! Bon, ce n'est pas tout, mais moi, j'ai trop faim ! Maman, c'est bientôt prêt ? crie-t-il.

- Mets la table au lieu de hurler, le réprimande mon père. Bonsoir ma fille, tu vas bien ?

- Oui papa merci.

Je lui fais la bise et aide mon frère à mettre la table.

On parle de tout et de rien, puis je me retrouve avec ma mère dans la cuisine pour faire la vaisselle.

Elle me raconte sa journée, puis je lui raconte la mienne.

Je monte ensuite dans ma chambre pour vaquer à mon occupation favorite : dormir, bien évidemment. Demain est un autre jour.

La routine s'installe, Jessica est vraiment comme moi. Qui aurait cru que j'aurais rencontré un deuxième garçon manqué au féminin ? Sauf pour la pêche. Là, elle avoue qu'elle ne comprend pas mon engouement. On nous appelle déjà Tic et Tac, tellement on ne se quitte plus.

- Dis, mon copain fait une fête ce week-end pour fêter la reprise, ça te dit de venir ?

- Je ne sais pas, les fêtes ce n'est pas trop mon délire ! En plus je t'avoue que l'humour des étudiants en médecine, ce n'est pas tellement ma tasse de thé !

- S'il te plaît ! Je serai là moi !

- Oui d'ailleurs c'est pour ça que j'hésite à y aller, répliqué-je en rigolant.

- Méchante ! Allez viens, ce sera marrant.

- D'accord, mais je ne tarde pas. Je te préviens !

- Oui ! C'est trop bien, je suis trop contente.

Elle me parle de la tenue qu'elle va porter. Elle veut qu'on se prépare ensemble, bref des trucs de filles quoi.

Je me demande comment ça va se passer !

* * *

Aujourd'hui est un jour comme un autre, je me dirige vers la bibliothèque avec Jace. Monsieur veut déjà réviser. Je pense à tout et n'importe quoi, ma vie puis la voix de mon pote Dereck me revient en mémoire :

« Tu sais Lyam, tu es quelqu'un de bien. Arrête un peu d'être aussi triste. Le bonheur frappe quand on s'y attend le moins. »

Puis d'un seul coup, me prenant au dépourvu, je sens une odeur fruitée et à la fois sucrée, puis mon corps se contracte face à un choc inattendu. Je relève les yeux sur un petit bout de femme. Les yeux noisette, cheveux lisses, un peu rondelette, mais je la trouve plutôt mignonne. Il faut dire qu'elle a un très beau visage. La pauvre, j'ai dû lui faire vraiment mal.

- Oh excusez-moi mademoiselle, je ne vous avais pas vue. Je ne vous ai pas fait mal au moins?

Elle me regarde et je décèle dans ses yeux de la surprise, puis de la gêne.

- Non, excusez-moi de même. J'étais perdue dans mes pensées.

- Et bien plus de peur que de mal, lui dis-je.

Elle me sourit et continue sa route. Quoi, c'est tout ? Elle ne cherche même pas à connaître mon prénom. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que je l'ai déjà vue quelque part, mais où ?

- Depuis quand tu es aussi cérémonieux ? demande Jace, m'interrompant ainsi dans mes interrogations.

- Il faut savoir abattre ses meilleures cartes quand on s'adresse aux femmes, surtout quand elles sont aussi belles.

Puis je rigole, depuis quand je dis des trucs pareils moi ?

- Mec, c'est elle, affirme-t-il en me frappant l'épaule.

- De quoi, c'est elle ?

- Celle qui changera la donne !

- On ne peut pas dire que tu as cherché longtemps ! C'est la première fille que l'on croise, me moqué-je.

- Mais c'est évident ! Je ne t'ai jamais vu sourire à une femme à part ta mère.

- Je lui ai juste rendu la politesse.

- C'est faux et tu le sais, tu as souri le premier.

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Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à bord ! Il s'agit de ma première histoire et j'espère vraiment qu'elle vous plaira. Je ne vous en dit pas plus et vous laisse découvrir la suite au grès des chapitres.

Vos avis sont primordiaux et je compte sur vous pour me les donner, aussi bien les positifs que les négatifs !

Merci d'avoir pris le temps de me lire ;)